Hier soir, je suis allée voir le film "Les trois singes" qui passe actuellement à la salle AfricArt.
Je n'avais pas l'intention d'écrire une note au sujet de ce film. Pourquoi?
Parce que hier, je l'avais vu dans le cadre du cinéclub du mercredi, donc suivit d'un débat.
Parce que je n'ai pas vraiment aimé ce film. Mais certains spectateurs étaient tellement enthousiastes, ils parlaient de chef d'œuvre, l'un d'entre eux allant même jusqu'à dire qu'il s'agit d'un des plus beaux films qu'il ait jamais vu... Voyant cela, je me suis dit que puisque je ne partageais pas cet enthousiasme, c'est que c'était moi qui n'avais pas compris le film. Alors pourquoi en parler?
Je suis rentrée à la maison, j'ai fait une petite recherche sur internet. Qu'en pensent les gens, les critiques...?
A priori ce film ne laisse pas indifférent. Une majorité de personnes ont aimé, d'autre pas.
Peu importe, je vous conseille vivement d'aller le voir, vous pourriez ainsi vous faire votre propre idée. Et qui sait, il sera peut-être pour vous aussi le plus beau film de votre vie?!
Synopsis:
Ce film a reçu le prix de la mise en scène au dernier festival de Cannes. Je n'ai pas saisis la raison de ce prix, mais je ne suis pas spécialiste du cinéma pour pouvoir bien juger. Quoiqu'il en soit, le cinéaste a voulu faire un film pesant, et il y a réussi.
Toute l'atmosphère du film est pesante. Les couleurs: noir et blanc ou couleurs? A un moment je me suis presque posée la question. Les couleurs étaient tellement atténuées que l'on aurait dit du noir et blanc.
Le décor est pesant. Les situations étaient pesantes. Les personnages, les gros plans sur leurs visages... Tout était pesant.
Comme l'a dit un spectateur, on avait l'impression que le metteur en scène ne voulait pas communiquer d'émotions. En effet, on ne pouvait pas vivre dans le film, on ne pouvait que le regarder. Observer la personnages... Et ressentir la pesanteur...
C'est vrai, je vous conseille d'aller le voir. il est tellement différent des autres films. Le metteur en scène a une façon tellement particulière de filmer...
Alors, je reviens à ma question: pourquoi finalement cette note?
Parce que ce matin, en revoyant ma note d'avant-hier et les commentaires publiés, j'ai réagis. Que disait ma note avant-hier?
Elle disait que parfois, il faut savoir ne pas voir et se taire...
Or de quoi traite ce film?
De ceux qui font ceux qui n'ont rien vu.
Du mensonge et du refus de faire face.
Du fait de ne pas voir, ne pas entendre et ne pas parler.
Où cela mène-t-il en fin de compte?
Nulle part.
Cette famille va se perdre en faisant comme si...
J'ai personnellement trouvé deux scènes très poignantes. Très significatives.
Le mari sent et comprend que sa femme l'a trompé. Que fait-il? Il fait celui qui ne voit rien. Ni vu, ni entendu..
Il ne dit rien.
Mais par ailleurs, peut-il vivre normalement?
Quels sentiments envers sa femme?
Peut-il se comporter normalement avec elle?
En fait, lorsque l'on fait celui qui ne voit pas, lorsque l'on ferme obstinément les yeux, peut-on vivre normalement?
Faire comme si, résout-il les problèmes?
Sa femme se met au lit, elle s'offre à lui, elle essaye de l'aguicher.
Que fait-il? Il est tenté. Il veut lui faire l'amour. Il essaye... Mais le peut-il?
Le doute le torture. Le doute le tue. Le doute...
Il est là. Il l'embrase, il la frappe, il l'embrasse à nouveau. Il l'attire, il la repousse. il la plaque sur lit. Il va la "baiser". Il ne peut pas. Il ne sait pas. Il ne sait plus. Que faire? Il hésite. Il avance. Il recule. Il est rongé par le doute. Il ne peut plus. Il ne peut plus agir. Le doute. Le doute. La torture du doute.
Il a choisit de ne pas voir. Mais il est impossible d'assumer la situation lorsque l'on décide de ne pas voir.
La deuxième scène est celle pendant laquelle le mari voit que sa femme va peut-être se suicider. Pareil, il est déchiré. Cette scène est très très bien filmée. Un jeu de lumière et d'ombre qui mettent en relief les tourments du mari. Et sa lâcheté aussi. Il se cache pour ne pas voir. Il reste dans l'ombre, tapi dans son coin. Il ne voit plus. Il n'affronte pas. Il préfère ne pas voir. Qu'elle prenne seule la responsabilité de se tuer, lui n'est pas concerné: il ne voit pas.
Ne pas voir, ne pas parler, ne pas entendre...
Et après????
Que se passe-t-il après?
J'ai raté le cinéclub d'hier raison pour laquelle j'ai téléchargé le film :P
Je viens de le terminer et contrairement à toi, j'ai bien aimé!
Du beau cinema, du vrai cinema!Très émouvant!
Je suis d'accord concernant les couleurs,très sombres avec un effet jaunâtre qui m'a rappelé l'effet verdâtre de Matrix.
Nuri Bilge Ceylan a su profiter au maximum de la technologie HD au niveau du son mais surtout au niveau de l'image.J'ai pu trouver une citation de Nuri qui explique tout à mon avis:
"Je déteste expliquer, insister, convaincre ; il faut que les gens devinent"
Rédigé par : Werewolf | 22/01/2009 à 21:49
Je viens de le voir aussi. Oppressant par ses silences et ses non-dits, esthétique volontairement assombrie pour restituer la profondeur dramatique du film. Si on aime le cinéma on doit aller jusqu'au bout.
Voici une bonne critique du Monde : http://www.lemonde.fr/cinema/article/2009/01/13/les-trois-singes-un-film-noir-sur-les-tenebres-de-l-ame_1141270_3476.html
Rédigé par : Ancien combattant | 22/01/2009 à 22:42
Ben tu vois Massir, doucement... tu t'y mets aussi (pour la critique :)
Rédigé par : Ancien combattant | 22/01/2009 à 22:53
je te signale que tu peux faire des retours à la ligne avec shift+retour à la ligne ou ctrl+retour à la ligne
là tu fais des sauts de ligne, c'est différent
le film, je m'en fous un peu :p
bonne continuation :)
Rédigé par : cléa | 23/01/2009 à 00:52
@ Werewolf:
Concernant l'émotion, tu dois être parmi les rares personnes qui l'ont perçue...
Un point sur lequel presque tous les présents étaient d'accords est justement l'absence d'émotions, ou du moins le fait que le spectateur ne peut partager cette émotion.
Rédigé par : Massir | 23/01/2009 à 19:00
Peut-être que les émotions des personnages n'étaient pas si claires mais le film l'était. J'ai pu vivre dedans et j'ai senti moi-même l'émotion, je n'avais pas besoin de passer par les réactions des acteurs pour la sentir.
Rédigé par : Werewolf | 24/01/2009 à 06:37
j'étais entrain d'écouter la chanson de Michel Sardou les lacs du Connemara quand j'ai entendu "Là bas au Connemara on connaît tout le prix de silence"...cela m'a tout de suite rappelé ton post...voilà une excellente reprise par les enfoirés: http://www.deezer.com/#music/result/all/les%20enfoir%C3%A9s
Rédigé par : Miss Gourmandise | 26/01/2009 à 16:35