Je viens de terminer la lecture de «La deuxième épouse» de Fawzia Zouari.
C’est le 3ème livre que je lis de cette écrivain tunisienne. J’aime beaucoup son style.
Les 3 livres que j’ai lus parlent de femmes maghrébines immigrées en France.
Dans ce dernier livre, Fawzia Zouari trace les portrait de 4 femmes différentes: les 3 co-épouses d’un algérien, et la romancière elle-même.
3 générations de femmes, mais 4 portraits saisissants de femmes maghrébines.
L’histoire est inspiré d’un fait divers réel: un homme trouvé mort s’est révélé polygame.
Outre les problèmes posés par la virginité, la polygamie et l’infidélité, j’ai trouvé ce livre intéressant parce qu’il montre le changement de la mentalité des femmes maghrébines, en particulier les immigrées, mais aussi celles qui sont toujours dans leurs propres pays.
Halima, première épouse, et la plus âgée de toutes, a vécu son enfance et sa jeunesse en Algérie. Sa vie s’est déroulée dans le cadre familial, et son ambition était le mariage.
On l’a mariée à son cousin, sans histoire d’amour, ni rien. Un accord familial, point.
Le mariage pour Halima était un but en soi, un moyen d’acquérir le statut de femme et d’accéder à un peu de liberté.
En France, Halima ne s’intéressait pas particulièrement à son époux, et ses absences lui convenaient. Cela lui permettait d’avoir du temps libre à consacrer à elle-même. Elle ne demandait pas grand-chose à son mari. Le mari n’était qu’un moyen de «s’émanciper».
Halima pour moi représente un peu nos grands-mères et nos mères. Dès leur naissance, on leur parlait du futur mari, comme si c’était un but en soi. Le but de leur vie. Elles étaient nées pour se marier, et c’est seulement grâce au mariage qu’elles deviendraient de vraies personnes.
A l’instar de Halima dont le départ pour la France lui a ouvert de nouveaux horizons, nos mères ont eu aussi la chance d’accéder à un peu d’instruction qui leur a permit d’échapper à leur condition. Mais le mari était pour elles LE moyen de s’émanciper.
Rosa et Farida représentent ma génération. Des études supérieures, une profession, une certaine indépendance. Le mariage ne devient plus ni un but, ni un moyen. Le mariage devient Amour, Partage, Communion… La polygamie et l’infidélité deviennent donc impensables.
Lorsqu’elle découvre l’infidélité de son mari, ou du moins sa polygamie, Rosa tente de se suicider. Elle aimait son mari et la trahison pour elle était intolérable.
Concernant Lila, je trouve qu’elle représente une grande partie des maghrébines de la génération actuelle. Peut-être plus les immigrées que celles qui sont restées au pays. Mais moi, personnellement, il m’a semblé reconnaître une mentalité et une façon de penser qui deviennent fréquentes de nos jours. C’est la génération de jeunes femmes qui trouvent que le mariage est une échappatoire et une "échelle".
Elles feraient tout pour se trouver un homme. Cet homme est pour elles le moyen d’accéder à une indépendance par rapport à la famille, mais aussi et surtout, il est celui qui va leur permettre d’accéder à la «consommation». Il est celui qui va permettre de «vivre », mais vivre veut dire profiter matériellement. Acheter, sortir… Peu importe l’âge de cet homme, peu importe sa situation familiale…
Ces jeunes femmes n’ont aucune éthique, elles marcheraient sur des cadavres s’il le fallait. Tout ce qui importe, c’est le profit matériel qu’elles tireraient de cet homme.
Personnellement, je pense que malheureusement, c’est une réalité de nos sociétés. Une grande partie de nos jeunes femmes n’ont plus l’ambition de réussir, de faire carrière, de s’enrichir intellectuellement. Les rêves et ambitions des femmes tendent à changer, et c’est bien dommage.
Je trouve que c’est une régression. Après avoir appris à compter sur elles-mêmes et à être sincères, de nombreuses femmes sont aujourd’hui devenues fourbes et comptent sur un homme pour réaliser leurs rêves et ambitions.
Bien sûr, ce n’est que mon avis personnel. Il n’est basé que sur des constatations personnelles.
j'espère que c'est pas aussi noir que ça, je ne jetterais pas la pierre qu'aux femmes perso, si elles sont devenues comme ça c'est quelques part parce que cela arrange certains hommes aussi, mais bon moi je suis un idéaliste borné (la pire espèce quoi) et je croit encore a l'amour sincère est sans calcul ! même si je passe pour un doux rêveur et bah tant pis !!
ce livre reflète peut être une partie de la réalité mais je ne veut pas généraliser ça serait vraiment désolant !
Rédigé par : ulyssen | 24/07/2007 à 12:40
@ Ulyssen:
A mon avis, ce livre décrit une certaine tendance...
Rédigé par : Massir | 24/07/2007 à 17:49
bonjour Massir
Je partage entièrement ton avis et je suis comme toi choquée par cette tendance fémnine à se marier pour consommer et exhiber sa richesse ( ou je dirais les sous de son conjoint).
Je trouve ça vraiment pitoyable, et ceci devient de plus en plus fréquent. qui n'est pas allé dans ces soirées ou après midis où on voit les femmes d'un tel et d'untel faire une représentation de la rue du faubourg Saint Honoré et où les discussions se limitent aux derniers modèles de Dior, chanel, céline....etc. Ca donne l'impression d'être dans une caricature de vie
je crois que c'est un problème d'éducation; Personellement on m'a encré , depuis mon plus jeune âge, qu'il n'y a que le travail qui puisse représenter une source de fierté, il faut faire du bien autour de soi, il faut travailler pour réussir et reussir c'est laisser une trace après soi.
il m'est même arrivé de voir une femme appeler son mari" mon DAB" ça m'avait profondément choquée; la question que je me pose c'est comment peut on vivre sans fierté?
Rédigé par : mariem | 25/07/2007 à 13:36
Ton texte m'a vraiment donné envie de lire le livre...
Ton avis personnel n'est pas erroné
Rédigé par : Emma Benji | 25/07/2007 à 16:46
J'ai lu ce livre, beaucoup de cinématographes ont abordé le même sujet. Bien que je suis optimiste, j'ai l'impression que la situation des femmes arabes, notamment maghrébines est sans issue!... tout est question de culture, malheureusement. L'histoire de Halima m'angoisse! Celle de Rosa représente encore le cas d'une minorité qui existe encore en Tunisie. Je connais une femme qui s’est mariée avec un algérien. Un jour il lui annonça son départ vers Alger pour le business, un mois plus tard il lui annonça son deuxième mariage suivant la législation algérienne! D'ailleurs on dit que les algériennes souhaitent se marier avec un tunisien du fait de l'interdiction de la polygamie en Tunisie. Tandis que l'histoire de Lila, elle m'inquiète...
Rédigé par : Eros | 26/07/2007 à 15:17
@ Mariem:
Bonjour, cela fait longtemps!!!
J'ai un peu la réputation de ne pas être sociable. C'est surtout parce que je vais très très rarement aux "3ichwiettes" (عشويات), disons environ 2 fois par an. En fait, je n'y vois pas l'intérêt, justement parce que souvent ce n'est qu'un déballage de sous, sous forme de vêtements coûteux, de sacs, de chaussures et de bijoux.
Le pire, c'est que parfois ce sont de très très jeunes filles/femmes qui sont les protagonistes d'un tel déballage.
Moi aussi, j'ai entendu une femme appeler son mari "DAB". Peut-être que nous fréquentons les mêmes personnes!!!!
Entre parenthèses, certains hommes le méritent. Ils se font avoir comme des imbéciles, et pensent que ces jeunes femmes les aiment pour leurs beaux yeux. Ils sont prétentieux, et parfois, c'est bien fait pour eux!!!!
@ Emma:
Thanks!
@ Eros:
L'histoire cette femme est classique. Malheureusement, nombreuses sont les tunisiennes qui épousent des arabes et qui se retrouvent un jour confrontées à la polygamie. Souvent d'ailleurs, elles ont un mal fou pour obtenir le divorce. L'époux en question n'est nullement dérangé d'avoir deux ou plusieurs épouses.
L'histoire de Lila m'inquiète aussi parce qu'elle tend à se répandre....
Rédigé par : Massir | 26/07/2007 à 19:12