(Parties I, I bis, II, III, IV et V)
Le Lac Inle:
En entendant parler de ce lac, je pensais que nous allions au bord du Lac. En fait, nous étions sur le lac.
Le Lac Inle (22km de long sur 11km de large, 1328m d’altitude) est enserré entre de hautes montagnes et possède beaucoup de charme avec ses barques de pêcheurs qui animent la surface jonchée de végétation. Ses bateliers l'ont rendu célèbre: debout sur une jambe à l'arrière de la pirogue, ils la font avancer en entourant l'autre jambe autour de la pagaie. Ils ont mis au point cette curieuse technique, pour éviter la végétation qui pousse sur le lac et pour avoir les 2 mains libres pour manipuler leurs curieux filets en forme de cône.
Le premier jour, trajet d’une heure environ en pirogue motorisée pour atteindre l’endroit où nous avons déjeuné: une ancienne maison Intha aménagée en restaurant traditionnel, avec tables basses et coussins en coton shan.
Les Inthas, peuple lacustre, cultivent aussi des jardins flottants, arrimées à des pieux.
Les terres agricoles appartiennent à l’État qui les loue aux paysans. Les habitants du lac Inle ont trouvé un moyen pour ne pas payer de loyer: ils ont «inventé» les jardins flottants. En fait, il y a sur le lac des plantes flottantes (dont j’ai oublié le nom). Ces plantes sont très denses. Par-dessus ces plantes, les paysans mettent trois couches successives (j’ai aussi oublié l’ordre, désolée) de boue, d’algues, et de déchets des récoltes précédentes. Pour que ces jardins flottants ne dérivent pas, ils les encerclent de bambous. Ces jardins sont ensuite plantés, avec des pommes de terre, des haricots, des fleurs et surtout des tomates.
L’hôtel où nous avons logé se trouvait sur le lac, les jardins de l’hôtel étaient tous flottants. C’était mignon.
Dans l’après-midi, nous avons visité un atelier de tissage de la soie dans le village d’Inpawkhone. J’étais vraiment impressionnée par deux choses:
- le travail minutieux de toutes ces personnes. Tout se fait à la main. Absolument tout. Le traitement du fil, la teinture….
- L’organisation du travail. A l’origine, le tissage était une tradition de ce village. Toutes les femmes tissaient chez elles. Elles se sont alors organisées en coopérative. Elles travaillent toutes ensembles, chacune étant spécialisée dans une tache particulière, et elles ont ouvert un magasin pour vendre leur production aux touristes. Ces femmes incultes arrivent à faire parfaitement bien ce que des gens «instruits» n’arrivent pas à faire!!!
Leurs produits sont magnifiques, et relativement très très bon marché.
Nous avons aussi visité une petite fabrique de «cheroots», le cigare birman. Là par contre, un autre genre de «spectacle»: les hommes jouaient aux cartes, et des petites filles (10/12ans) travaillaient. Elles étaient très habiles et rapides.
Je ne fume pas, je n’ai aucun avis sur la qualité de ces cigares. Un ami les a trouvés bons, une amie a dit qu’ils étaient infects de chez infects!
Ensuite, nous avons assisté à une course de pirogues opposant 2 équipes de 50 rameurs chacune. Ces courses se déroulent habituellement pendant les fêtes du Lac Inle en octobre. Les rameurs en tenue traditionnelle se tenaient en file indienne debout sur les pirogues et ramaient en cadence à une vitesse impressionnante. Nous avons eu droit aussi à des percussions et des danses des gagnants. Quelques personnes de notre groupe, dont mon fils, se sont jointes aux 2 équipes pour une expérience inoubliable. Pas moi, j’ai préféré filmer mon fils entrain d’essayer de ramer avec ses pieds!!!!
Le deuxième jour, nous avons remonté une rivière jusqu’au village de In Dein où nous avons emprunté une allée couverte bordée de part et d’autre d’un millier de pagodons, ensuite, visite du complexe d'Alaung Sitthou et de ces vieux stupas enfouis dans la végétation.
Ce petit village a pour activité principale, la vente de souvenirs et de produits artisanaux aux touristes. De très beaux articles en bois, en métal, des vêtements traditionnels…
Nous avons trouvé des étalages, où les commerçants vendaient des morceaux de bois décorés. Il était évident que ces morceaux de bois étaient anciens, et qu’ils avaient été arrachés à quelques chose. Mais quoi?
Je n’ai pas pu résister, j’en ai acheté 3. Je trouverais à les employer, ou plutôt à les décorer. Ces morceaux de bois, magnifiques, de vraies œuvres d’art, sont vendu à un prix raisonnable (40$ le plus cher).
Dans l’après-midi, visite de la Pagode Phaung Daw OO, le principal sanctuaire du lac et du «monastère des chats sauteurs» qui abrite surtout une superbe collection de statues de bouddhas Shans.
Là, nous avons compris d’où venaient ces morceaux de bois. Une vraie honte. Nous avons alors réalisé que nous avions été les complices involontaires d’un crime.
Cette pagode abrite des statues de bouddha, mais chaque statut est disposée dans un meuble, une sorte de vitrine en bois, toute décorée et recouverte de feuilles d’or. Les villageois les cassaient pour en vendre les fragments aux touristes. C’est désolant!!!
Il paraît que des occidentaux en avaient pillé un très grand nombre. Profitant de la crédulité des villageois, ils avaient «offert» de leur échanger leurs anciennes vitrines contre des nouvelles. C’est ainsi qu’un très grand nombre a trouvé le chemin des magasins des antiquaires.
Ce monastère abrite des chats dressés. Je n’avais jamais vu cela auparavant: des chats exécutant des numéros de saut!
Le Lac Inle a été la dernière étape de notre voyage. Et pour moi, la plus belle et la plus intéressante.
P.S. Toutes les photos (sauf bien-sûr la carte postale) sont de moi.
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