Mon mari m’annonce qu’il doit se rendre à Paris pour affaires. Amoureuse que je suis de Paris, j’ai bien-sur voulu l’accompagner.
A l’approche de Noël, Paris devient belle. Des illuminations et des décorations de partout. En particulier bien-sur, aux Galeries Lafayette et au Printemps.
J’adore aussi les vitrines de Noël des grands magasins. J’adore voir le regard émerveillé des enfants devant tous ces jouets.
Lorsque mon fils était malade et avait été hospitalisé en France, il avait eu l’occasion de voir ces vitrines. Poupée par contre ne les a jamais vues. J’ai pris ces quelques photos pour elle, pour essayer de lui montrer la magie. Je vous fais aussi partager. Vos enfants pourraient aussi en profiter.
Bien-sûr, la réalité est autre. Tous ces jouets sont animés, ce que l’on ne peut malheureusement pas voir sur les photos.
Mardi soir, Fouquets. J’avoue que je n’aime pas trop cet endroit. D’ailleurs je pense ne pas y être allée depuis que j’étais étudiante. Je n’ai jamais compris pourquoi cet endroit est aussi célèbre. Je n’y trouve aucun attrait particulier.
Mercredi soir, mon mari et moi avons eu le plaisir de dîner encore une fois en compagnie de Naravas. Nous sommes allés au Pizza Marzano, que je conseille à tous les amoureux des bonnes salades.
Jeudi soir, j’ai été invitée par Michelle. Elle avait réservé dans un restaurant Français. J’avoue qu’au début, j’avais eu un peu peur, parce que je n’aime pas trop la cuisine française. Mais par la suite, j’ai trouvé le choix excellent. Alors, si vous êtes un jour de passage à Paris, allez y. Il s’agit du restaurant «les bouquinistes». Je vous recommande plus particulièrement les desserts: un vrai délice.
Vendredi soir, j’ai dîné avec Sarra, une facebook friend. Nous avons passé une excellente soirée. Nous nous étions rencontrées à 21 heures, et nous avons eu du mal à nous séparer vers 3 heures. Pendant 6 heures, nous avons papoté, papoté encore et encore, comme si nous nous connaissions depuis des années.
Beaucoup de personnes, dont mon mari, ne comprennent pas mon engouement pour les blogs et pour facebook. Pourtant, la réponse est simple. Quel meilleur moyen de faire la connaissance de personnes différentes, que l’on ne peut rencontrer autrement?
Internet brise les barrières et permet de rencontrer des gens d’âge, de race, de nationalité, de religions différentes….
Merci encore à Navaras, Michelle et Sarra pour les excellents moments que j’ai passé en votre compagnie. J’espère vous revoir très bientôt, et peut-être même à Tunis. Qui sait???
J'arrive de Paris. Miracle, pour une fois, non seulement l'avion n'est pas en retard, mais il est même en avance. Autre miracle, le contrôle de la police des frontières est vite expédié. Et me voila à la livraison des bagages. Et l'attente commence. Encore, et encore.... Un bagage arrive... Un seul... Mais l'autre ne veut pas se montrer.
Réclamation. Il parait qu'il arrivera demain. Est-ce une malédiction???
Et l'attente, le doute, les coups de fils, l'inquiètude.... vont être mon lot pour.... Je ne sais pas! Quelques heures? Quelques jours?
Mon sac arrivera-t-il????
Update: Mon sac est enfin arrivé hier dans l'après-midi. Seulement un jour de retard... Par contre cette fois-ci, l'employé qui s'est occupé de mon dossier a été très très aimable. Il est tellement gentil et serviable que l'on n'a plus envie de se fâcher.
Première chose faite: aller rendre visite à mes deux papas. Malheureusement l'un d'entre eux est en voyage, je ne le verrais pas cette fois-ci.
Paris est belle à l'approche de Noêl. Les décorations et les illuminations sont magnifiques.
A chaque fois que je suis à Paris pendant la période de Noel, j'ai envie d'avoir des enfants avec moi pour les voir s'extasier devant les vitrines des grands magasins.
J'essayerais de prendre des photos pour vous les montrer.
Sur Facebook, il existe plusieurs tests de personnalité, en fonction de réponses, de couleurs, de dates…, je les fais parce que je trouve cela amusant, mais bien sûr, sans y croire vraiment.
Hier, j’ai pris le Facebook Picture Personnality. Il s’agit de sélectionner des photos qui nous plaisent le plus parmi toutes les photos que l’on nous propose. Voici le résultat de mes choix, j’ai eu envie de le publier ici, parce que pour une fois, je m’y suis reconnue. Du moins, j’espère avoir tout et bien compris parce que mon anglais reste quand même un peu hésitant.
En fait, c’est surtout le dernier paragraphe concernant l’amour qui me plait le plus. Il n’y a là aucun doute, c’est bien moi!
Cette fois-ci, pour faire plaisir à Azwaw, je vais publier la photo d’une calligraphie de Nja Mahdaoui.
Il s’agit d’une peinture huile et polystyrène (65x50cm), datée de 1981. Il se trouve que, grâce au hasard, je suis l’heureuse propriétaire de ce beau tableau.
En effet, j’ai découvert Nja Mahdaoui alors que j’étais adolescente. Je trouvais ses œuvres éblouissantes. A l’époque, je ne ratais aucune de ses expositions.
A la même époque, mon père possédait une petite ferme à la Soukra. Pour certains, cela peut sembler difficile à croire, mais dans les années 70/80, la Soukra était une zone agricole, et rares étaient ceux qui y habitaient.
Souvent, les dimanches, nous recevions des amis de mes parents pour un barbecue, un couscous..., et surtout pour que les enfants citadins que nous étions, puissent courir derrière les poules, caresser les petits lapins, et le summum du summum, faire un petit tour à cheval…
Un dimanche, mon père avait reçu un ami à lui. Celui-ci est arrivé accompagné, Ô miracle, par Nja Mahdaoui en personne. Je ne vous raconte pas comment je l’ai accueilli. Mon idole était chez nous. Je buvais ses paroles. Je ne l’avais pas lâché une seconde. Il m’avait d’ailleurs offert un livre qui comprenait certaines de ses œuvres.
Nja Mahdaoui n’était pas arrivé les mains vides. Certains offrent des fleurs, un gâteau, une bouteille de vin…, mais lui, avait offert à mon père ce tableau.
Mon père n’a jamais apprécié la peinture et les tableaux, et moi j’étais tellement admiratrice de Nja Mahdaoui que mon père m’a très rapidement donné ce tableau. Et voila, depuis, il est à moi.
Il y a quelques années, j’ai trouvé ce livre en librairie:
Mon tableau se trouve en page 20, je l’ai d’ailleurs scanné de ce livre. Je m'excuse pour la mauvaise qualité, j'ai pas pu faire mieux!
Je me devais de faire une petite mise au point et par conséquent, une petite note à la suite d'une note qui avait été publiée sur mon blog et une réponse qui avait été faite sur celui de Jacob.
Il ne faudrait pas que les anti-tous se réjouissent car nous ne sommes pas fâchés et pour encore de nombreuses années, Jacob et moi sommes amis, et frère et soeur.
Un petit mal entendu a été rectifié et comme dans toutes les familles, et même les meilleures familles, nous n'envisageons pas un déballage: nous avons retiré tous deux les notes en question.
Alors pour tous ceux qui auraient voulu assister à des mises à mort, des rancoeurs, des crachats et autres basses vengeances, je diraient simplement qu'ils peuvent toujours se gratter!
J’ai toujours été passionnée de lecture. Enfin… toujours, cela veut dire depuis que j’étais en 4ème année primaire. J’étais dans une école privée, et la plupart de mes camarades étaient issus de couples mixtes franco-tunisiens. Ils parlaient très bien français alors que je ne faisais que le baragouiner…
Mon enseignante de français m’avait recommandé de lire pour pouvoir améliorer mon niveau et rattraper mes camarades.
Et voilà qu’une passion est née…
Gamine, tout mon argent de poche passait dans les livres. Des livres, encore et encore…
Il y a eu une petite parenthèse à l’adolescence, où mon argent de poche était partagé entre les livres et les disques, à part cette période là, livres, toujours livres….
J’avais tellement exagéré que mon père ne voulait plus me donner d’argent pour acheter des livres. Il fallait presque que je lise en cachette.
Au lycée, j’étais toujours la responsable de la bibliothèque de ma classe. Cela me permettait de choisir en priorité les livres que je voulais lire, et de garder et donc lire, tous les livres qui n’étaient pas empruntés par mes camarades.
En plus, je lisais très rapidement (pas comme maintenant!!).
Il y a quelques années, il n’y avait pas autant de livres en vente à Tunis, il n’y avait pas encore un grand choix, et surtout presque pas de nouveautés. Alors, j’avais pris l’habitude de gérer la carence. Dès que je trouvais des livres intéressants, je les achetais. Pareil lorsque je partais en voyage en France, je rentrais avec mes bagages pleins de livres. Je me constituais mon stock de livres, puisque je ne savais pas quand je pourrais en avoir d’autres. Et souvent, je les lisais tous, et restait quelques temps sans lecture. J’en devenais folle. Parfois je me rabattais sur les Harlequins que l’on trouvait partout…, d’autres fois, je dévorais les magazines en attendant la reconstitution du stock.
Depuis 4 à 5 ans, nous trouvons d’excellents livres à Tunis. Des librairies de qualité ont ouvert leurs portes. Elles sont bien achalandées. Les livres sont récents…
Mais je n’ai pas encore appris à gérer l’abondance!!! J’achète, j’achète… mais le rythme de lecture ne suit pas. J’ai un retard monstre pour écouler mon stock!!!
En plus, ce blog me prend du temps, mais que faire, je suis addicted!!!
Et depuis un peu plus d’un mois, un autre fléau me prend aussi beaucoup de temps: Facebook. C’est une vraie calamité!
Mais j’achète quand même toujours des livres.
En plus, pour couronner le tout, je me suis mariée à un (presque) fou comme moi. D’ailleurs, lorsque nous sommes à Paris, en principe, nous passons tout le dimanche après-midi dans le rayon librairie de Virgin, sur les champs Elysées, et ce n’est que très difficilement que nous essayons de résister aux achats «compulsifs» de livres. D’ailleurs, je résiste un peu mieux que lui…
Chaque semaine, lorsque je vais faire mes courses chez Carrefour, je m’oblige à ne pas passer du coté du rayon librairie. Et vous pouvez me croire, ce n’est pas facile. Je tourne la tête du côté opposé exprès pour ne pas être tentée.
Dimanche dernier, je suis allée en librairie pour acheter un cadeau d’anniversaire pour Jacob. Résultat des courses, 2 livres pour Jacob, et 3 pour moi!!!!
Je crois que lorsque je suis dans une librairie, je suis pire qu’une femme «normale» dans une bijouterie. Ce qui est certain, c’est que je prend beaucoup plus de plaisir à être dans une librairie qu’à être dans une bijouterie (mon mari a beaucoup de chance, n’est-ce pas?).
Ces derniers temps, je me suis retrouvée à répertorier sur Facebook des livres que j’ai lu. Or, j’ai déjà répertorié 282 livres. A un moment, je ne comprenais pas pourquoi je le faisais. Après tout, qui allait consulter toute cette liste? Mais je n’arrivais pas à m’arrêter.
Et tout d’un coup, j’ai compris. Je prenais plaisir à faire cette liste.
En effet, j’allais chercher mes anciens livres pour les répertorier et à chaque fois, c’est une occasion pour les toucher, les feuilleter, lire quelques passages, me rappeler l’intrigue, me rappeler les circonstances dans lesquelles j’avais lu ces livres… Et ce sont des moments de pur bonheur.
Pour certains, c’est peut-être ridicule, mais pour moi, c’était vraiment du pur bonheur, un peu comme lorsque l’on regarde des anciennes photos sur un vieil album de famille.
Si parmi vous, il y a des fous comme moi, je voudrais vous conseiller une bouquiniste que j’aime beaucoup, il s’agit de «LIVRIS» au Colisée Soula. On y trouve un nombre impressionnant de livres. Des anciens, des neufs, des classiques, des contemporains… en français, en arabe, en anglais… pour grands et pour petits. Elle rachète vos livres, jeux, magazines…
J’y vais de temps en temps. Cela me permet d’échanger certains livres. En fait, je ne me débarrasse que de ceux que j’aime le moins, les autres, je ne peux pas. Heureusement que tous les lecteurs ne font pas comme moi, ce qui me permet à chaque fois de trouver mon bonheur…
Après Emma (1 et 2), c'est à mon tour de recevoir un joli cadeau de la part de notre ami bloggueur Cisseron.
Comme Emma, je dirais que mon coté "Narcisse" est très flatté par l'intérêt que suscite mon blog et mon personnage.
En ce qui me concerne, Cisseron n'a pas fait une analyse de mon blog proprement dite comme il l'a fait pour Emma, mais il a inventé l'histoire d'un petit garçon (?) qui essaye de comprendre mon personnage. C'est très touchant, je trouve.
Mais quelle patience et persévérance pour faire un tel travail, cela sous-entend quand même plusieurs heures de lecture!
Il est vrai que je reçois énormément de mails de lecteurs de mon blog. Il s'agit généralement de compliments.
Il y a environ 2 semaines, j'ai reçu une déclaration d'amour d'un jeune adolescent de 16 ans. Cela m'a vraiment étonnée, d'autant plus que 16 ans, c'est juste un peu plus âgé que mon fils. Ce mail était très sincère. Du coup d'ailleurs, je n'ai pas su y répondre. Lorsqu'il s'agit d'hommes adultes qui écrivent ce genre de mails, ma réponse ne tarde jamais: "je ne suis pas intéressée, je suis mariée et bien mariée", mais pour ce jeune homme, j'ai eu peur. Il parait tellement délicat que j'ai eu peur de le blesser ou de l'offenser.
Vous savez que je m’appelle Cisseron, j’ai un peu plus de trois mois et j’ai deux marraines.
La première s’appelle Emma Benji, mon papa a eu tout de suite le coup de foudre au point qu’il s’est mis en tête de lui consacrer un dossier, même qu’il y passait beaucoup de temps au point qu’il fallait que je pleure beaucoup pour qu’il daigne me donner le biberon ou me changer.
A chaque fois, il se lamentait en disant : « Je vais jamais y arriver si tu m’interromps sans cesse. J’ai besoin de concentration. Tu ne te rends pas compte de la masse d’articles que je dois lire pour bien faire ce travail ». Il est perfectionniste mon papa ! Trop d’ailleurs. Celà doit être son côté cérébral. Il faut toujours qu’il cherche des sujets de réflexions pour ses articles. Je fais vous faire une confidence : il me fatigue parfois.
Bon j’arrête de parler de mon papa. Toujours est-il que las de m’entendre pleurer dans mon berceau pour réclamer les attentions auxquelles j’ai droit, mon papa décide un jour de m’emmener chez une copine d’Emma Benji. J’étais impressionné car cette copine est une dame de très grande taille. D’ailleurs, ils sont tous très grands dans cette maison au point que moi, le petit poupon de trois mois, j’avais vraiment le sentiment d’être aux pays des géants.
Mon papa lui explique son problème et la grande dame qui avait l’air d’être une personne généreuse lui propose de s’occuper de moi le temps qu’il termine son travail. Elle l’encourage même : « tu vas voir cicisse, tu vas réussir et je suis sur que ça va lui plaire ». Je n’ai donc pas le choix. Il faut que je m’intègre dans cette famille d’accueil. Alors je lui fais la plus belle risette de ma vie. Et ça marche ! Je la voie toute attendrie. Elle me fait plein de bisous et elle carresse mes petits cheveux.
A partir de ce moment commence le plus beau séjour de ma vie au point que je considère cette gentille personne comme ma deuxième marraine. Je l’appelle Tata Massir car je me suis senti adopté. Et Massir parce que c’est le surnom qu’elle s'est donnée. Il veut dire « Destin ».
Notez bien que j’aurais pû l’appeler « Super Tata » parce que question activité elle s’y connaît ! Elle n’arrête pas.
Et souvent elle se lamente en disant : « Mais pourquoi mes journées ne font que 24 heures ! Il est 2 h du matin et j’ai encore 200 mails à lire ! ». Heureusement que mon papa ne vit pas avec elle car il serait complètement stressé, lui qui tient tant à sa petite vie tranquille. D’ailleurs, je me demande comment il fait son mari. Il est d’un calme, je vous dis pas.
En plus, Tata trouve le temps de lire plein de livres, d'aller voir des expositions, de sortir au cinéma ou au théâtre. Je ne sais pas comment elle fait. Surtout qu'elle trouve encore le temps de vous en parler dans son blog. Voyez, elle mérite bien son titre de « Super Tata » !
Ah oui, j'oubliai : elle aussi une activité professionnelle. Elle en parle très peu. Peut être que là, elle n'a vraiment pas le temps d'en parler.
Pour vous donner une idée de l'emploi du temps de Tata, je vais vous décrire une scène typique de la vie de Tata.
C’était le vendredi en fin d’après midi. Elle avait invité Emma Benji et deux de ses anciennes élèves.
Tata Massir : « voici le thé et les gâteaux, servez-vous, moi j’ai encore à faire sur mon ordinateur. De toute façon, il faut que je fasse régime. J’ai des kilos à perdre. »
Là, Tata, je ne suis pas d’accord ! Tes petits kilos en trop, moi je les aime bien car lorsque tu me serres dans tes bras, il n’y a pas d’angle vif pour me faire mal, c’est comme si j’étais couché sur un matelas très moelleux. Alors quitte ton ordinateur et vient manger. Et puis cela ne se fait pas !
Ah l’informatique ! C'est terrible ! Une fois qu’on a mis le doigt ça vous mange tout ! Il faut d’ailleurs que tu fasses attention Tata car ta santé va en pâtir. Rappelle toi le temps que tu as mis pour récupérer de ton angine. Je tiens à toi, tu sais !
De façon très diplomatique, Emma lui dit : « tu es adorable mais moi aussi j’ai quelques petits kilos à perdre alors est-ce que tu pourrais éventuellement t’arrêter quelques instants et goûter avec nous ce que tu as préparé. Nous ne pouvons pas manger sans toi alors …»
Tata Massir (en l’interrompant) : « … je termine ce petit travail et j’arrive ».
Pour patienter, Emma Benji lance un sujet de conversation. Elle raconte qu’elle a été contactée par une société qui lui propose de tester des produits, d’aller dans des avant-premières etc … Il s’en suit une discussion avec ses anciennes élèves.
Cependant, tous ces bons gâteaux me font saliver. Je commence à ouvrir la bouche pour dire que moi aussi j'ai faim même si je n’ai pas encore l’âge d’en manger. Mais, on ne fait pas attention à moi alors je pleure pour signaler le problème.
Tata se lève alors de son siège et me prend dans ses bras tout en continuant son informatique. Elle est trop forte Tata !
Alors Emma propose à Tata de préparer le biberon et elle va dans la cuisine.
Mais pendant ce temps, la discussion entre les deux anciennes élèves s’animent de plus en plus au point que Tata n’arrive plus à se concenter et elle commence à froncer les sourcils et me serre de plus en plus fort.
Et là, encore une fois, Emma vient à la rescousse de Tata. Elle revient dans le séjour et dit d'un ton sans appel : « arrêter de vous chamailler, ce n’est pas le lieu ».
Du coup, le niveau sonore diminue, elles se confondent en excuses et Tata peut enfin terminer son article et s’asseoir.
Emma lui donne mon biberon puis elle propose de servir le thé. Est-ce que le calme va revenir ?
Non ! Car l’une de ses élèves trouvent que le thé a refroidi.
Bon je vous passe la suite car elle n'ont pas arrêté de débattre sur la question de la température adéquate du thé, sur l'origine du thé de Tata, etc, etc ...
Tout ça pour vous expliquer que celà n’arrête pas chez Tata ! Il y a toujours des évènements. Je comprends pourquoi elle a tant d'idée pour alimenter son blog.
Toutefois, la journée de Tata est loin d’être finie. Après le départ d’Emma et de ses anciennes élèves, elle s’exclame : « les devoirs des enfants ! ». Ah oui, les enfants n’ont pas fait leurs devoirs cet après-midi. Oh là la, mais quand est-ce que la famille va manger ? La question turlupine un peu son mari. Cependant, Tata, c’est une sensible.
Elle devance l’inquiétude de son mari, en lui disant : « ne t’inquiète pas, ce soir on va manger chez un copain que je connais grâce à mon activité de blog ». Et malicieusement elle lui lance : « tu vois, elle est quand même utile mon activité de blog ! ». Là encore, je vous passe la suite car le débat est lancé entre Tata et son mari au sujet de son activité de blog.
C’est ainsi que le soir, nous sommes tous dans le restaurant de son copain. Et là, super discussion sur la religion.
Il faut dire que Tata elle sait y faire pour lancer des débats.
Pour la religion, elle a un truc. Vous voulez le savoir ?
Aller, je vous le révèle. Si elle sent que les gens ne sont pas asez toniques alors elle va commencer par une phrase du genre : « Si Dieu existe alors il ne peut pas se passer telle chose ou il ne peut pas permettre telle acte ou encore il ne peut pas faire de différence entre ... ».
Le succès est garanti à tous les coups car à chaque fois qu'elle commence par « Si Dieu existe » alors la moitié des participants sont capables de passer de l'état létargique le plus profond à l'état d'excitation extrême. Allez savoir pourquoi !
En tout cas, ce soir là (car ses journées ont quand même une fin), en me couchant, elle m'a dit en chuchotant à l'oreille : mon petit Cisseron, que tu sois chrétien, musulman ou juif, tu seras toujours un enfant de Dieu. Je n'ai pas bien compris mais je sentais que c'était super gentil alors j'ai souri avec un petit rire. Elle a été encore très émue et elle m'a fait plein de bisous.
Sinon, avant de me coucher, elle aime me raconter toujours une belle histoire. Par exemple : celle du petit garçon qui, par fierté, n'a pas accepté que Tata lui donne quelques sous pour qu'il achète le jouet qu'il désirait tant ou bien celle du vieux monsieur juif de 80 ans qui est la mémoire vivante du bâtiment où il habite. Grâce à sa voix douce je m'endore et je fais de beaux rêves.
Il faut aussi que je vous parle de l’humour de Tata. Elle aime beaucoup rire, Tata. Mais elle ne m’autorise pas tout le temps à les entendre ces blagues. Régulièrement, elle m’emmène dans la pièce à côté en me disant ce que je vais dire n’est pas pour les enfants. Et je suis condammé à entendre les personnes rirent à travers la cloison ! Bon, Tata, il faut quand même que je t’explique : à trois mois on peut tout entendre sur l’érotisme car les paroles rentrent dans une oreille pour en sortir de l’autre. Moi, je ne pense qu'à tes beaux seins qui pourraient remplacer avantageusement mon biberon.
Par contre, autant vous le dire tout de suite, il y a une forme d'humour qu'elle n'aprécie pas mais alors pas du tout ! Si vous faîtes des commentaires désobligeants sous un pseudonyme pour mieux la consoler en prenant un autre pseudonyme et qu'au bout d'un certain temps vous lui dites malicieusement : « coucou c'est moi ! ». Eh bien je peux vous dire que vous allez vous souvenir du pays !
Maintenant, il faut que je vous fasse une révélation. Tata aime beaucoup son mari et ses enfants mais elle a aussi un autre amour.
Son autre amour, c’est la Tunisie.
Elle a plein de livres de photographies ou de peintures sur son pays.
De temps en temps, Tata prend quand même le temps de souffler un peu.
Elle prend alors un livre et s’asseoit sur son canapé et elle le regarde.
Moi, depuis mon berceau, j’ai l’impression qu’il y a plein de souvenirs qui défilent dans ses yeux.
Je me demande à quoi elle peut penser.
Est-ce de la nostalgie par rapport à une époque qu'elle considérait heureuse ?
Tata, si c'est le cas alors je te comprends car tout ce que tu m’as montré de ton pays m’a plu.
Tu m’as dit aussi que mon papa allait bientôt venir me récupérer.
Cela me rend triste car j’ai passé des moments merveilleux chez toi. Je crois que moi aussi je vais éprouver de la nostalgie quand je serai de retour en France.
J’espère que je pourrai revenir un jour chez toi ou que tu viendras me voir chez mon papa.
Ami internaute, par cette petite histoire, j'espère vous avoir donné envie de parcourir le blog de Tata Massir et partir à la découverte de cette personnalité que je trouve fort attachante!
Il y a 20 ans, en novembre 1987, j’étais encore étudiante à Paris. Début Novembre, c’était les vacances de la Toussaint. Mon Oncle et sa femme se trouvaient à Milan. Je suis allée les y rejoindre. Nous avions passé quelques jours agréables. Le 7 novembre 1987 exactement, nous devions repartir chacun de son coté, eux à Tunis et moi à Paris.
Nous étions sortis le matin, et nous avions appris qu’il s’était passé quelque chose à Tunis, mais nous ne savions pas quoi.
En tout début d’après-midi, j’avais pris l’avion pour Paris, en ignorant toujours ce qu’il s’était passé chez nous.
J’arrive à l’aéroport Charles de Gaule, je donne mon passeport pour le contrôle de police. Et surprise: - Vous êtes tunisienne? C’est extraordinaire ce qui s’est passé chez vous aujourd’hui! - Que s’est-il donc passé chez nous? - Vous n’êtes pas au courant? Il y a eu un coup d’État! - Comment??????????? - Mais oui, il y a eu un coup d’État. Bourguiba a été renversé. Mais c’est extraordinaire, c’est un coup d’État complètement à l’image de la Tunisie: en douceur, sans aucune effusion de sang. Vraiment extraordinaire, il n’y a jamais eu un coup d’État pareil. Il n’y qu’en Tunisie qu’une chose pareille peut arriver. Vous êtes un pays pacifique. Vraiment bravo!
J’étais surprise… et fière. Fière du compliment. En Tunisie, chez nous, il y a eu un coup d’État, sans aucune goutte de sang versée. Quel beau pays la Tunisie. Quelle fierté d’en faire partie!
J’ai quitté l’aéroport dans un état second. Chez nous, un coup d’État? En Tunisie? Un coup d’État exemplaire? Pas de sang????
Mais qui? Comment? Et Bourguiba????
Arrivée chez moi, je me suis installée directement devant ma TV. Et j’ai vu. J’ai d’ailleurs tout enregistré. J’ai vu la joie du peuple. J’ai vu le nouveau président. J’ai entendu son discours…. Je crois que je n’ai presque pas bougé de devant ma TV. Je zappais d’une chaîne à l’autre, enregistrant tout ce qui se disait à propos de la Tunisie et de son coup d’État exemplaire. La Tunisie, mon pays.
J’ai appelé mes parents, ma famille, mes amis…
C’est sûr, il y a eu un coup État, et personne n’en avait souffert. Personne.
L’espoir avait envahi la Tunisie. L’Espoir battait dans le cœur de tous les tunisiens. L’Espoir avait remplacé le désespoir qui depuis quelques années régnait sur la Tunisie.
Bourguiba, bien qu’il ait mis la Tunisie sur les rails du développement, bien qu’il ait été un grand homme… avait quand même commis une erreur monumentale: il n’avait pas su se retirer à temps et assurer sa succession. Et depuis quelques années, le pays se trouvait sous le contrôle d’un vieil homme sénile. Il avait hypothéqué l’avenir de Sa Tunisie, et ne s’en rendait même pas compte.
Ce général qui arrivait à ce moment avait mis de l’espoir dans le cœur des gens. En plus, il était arrivé avec de belles paroles et des promesses. Et tous y avaient cru…
Le lendemain, j’étais encore sous le choc, et toujours collée à ma TV, bien que souvent, les diverses chaînes passaient et repassaient les mêmes images. Mais j’étais presque hypnotisée. Je regardais encore et encore, inlassablement, ces gens qui laissaient éclater leur joie….
Ce lendemain, j’étais invitée à déjeuner chez ma cousine. Je prends le métro, dans la station, il y avait une TV qui passait des infos. Je regardais encore. J’attendais mon métro et je regardais encore ces images qui arrivaient de Ma Tunisie…
Le métro arrive. Je monte tout en regardant toujours la TV. Mes yeux ne quittaient l’écran que difficilement. Manque de pot, premier méfait du coup d’État pour moi: j’étais tellement concentrée que je n’avais pas remarqué que j’étais dans le compartiment 1ère classe, et je me suis faite choper par les contrôleurs. Le coup d’État en Tunisie m’avait valu une amande à la RATP….
C’était il y a 20 ans. Beaucoup d’espoir. Une lueur avait brillé pour les tunisiens.
Qu’en est-il aujourd’hui????
Déception. Déception. Déception….
Désillusions…
Et le désespoir à nouveau. Mais un désespoir plus profond qu’il y a 20 ans. Un avenir bien plus sombre.
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