Ce matin, réveil matinal. C'est la tradition, maman accompagne Poupée le premier jour de l'école.
Cela a été l'enfer d'attendre l'appel sous un soleil de plomb, mais pour les beaux yeux de ma petite princesse.....
Hier, j'ai passé toute la soirée à protéger les livres, coller les étiquettes...
Finies les vacances. Un peu trop courtes pour les enfants de la mission qui ont classe jusqu'au 30 juin et reprennent début septembre, mais c'est aussi tant mieux, parce qu'il vaut mieux aller en classe que rester idiot devant la TV ou internet.
Il y a quelques années, j'ai eu à m'occuper d'un dossier avec Tunisie Telecom.
Un client, promoteur immobilier, avait construit quelques années auparavant, une résidence comprenant plusieurs villas. Ces villas étaient destinées à la location. Comme elles étaient d'un certain standing, ces villas se devaient d'être pourvues d'une ligne téléphonique. Au fil des années, certains locataires indélicats avaient omis de payer leurs factures téléphoniques. Vers décembre 2000, Tunisie Telecom avait donc envoyé à mon client des mises en demeure pour payer ces factures avant de porter l'affaire devant les tribunaux. Il s'agissait en fait d'environ une dizaine de lignes téléphoniques, et pour certaines, les impayés étaient de plusieurs milliers de dinars. J'avais besoin de connaitre les détails de chaque ligne, la date des factures impayées, la période concernée...
Je prend RDV avec le service contentieux de l'agence Tunisie Telecom concernée. Quand on dit service contentieux, il s'agit en fait d'un tout petit bureau occupé par 3 fonctionnaires qui s'occupent de tout sauf de leurs dossiers.
A mon premier RDV, malheureusement le système "tayah". Je suppose que vous connaissez tous cette expression. Depuis que l'administration tunisienne a installé l'informatique dans ses services, "il système baqui tayah!!!" Je me demande d'ailleurs pourquoi?
Un autre RDV est pris.
Deuxième RDV, il système mouch tayah, il hamdillah. Mais j'avais appris une chose très curieuse. C'est que la facturation et le paiement des factures n'étaient pas gérés par la même logiciel.
Je m'explique. En principe, le même logiciel doit gérer les deux opérations. Une facture est éditée, ensuite lorsqu'il y a paiement, il doit être lettré et payer cette facture-là. Or, chez Tunisie Telecom, du moins à l'époque, il y avait 2 logiciels pour ces deux opérations. Un logiciel édite les factures et un autre logiciel enregistre les paiements.
Il fallait donc basculer d'un logiciel à l'autre. Impossible de savoir quelle facture n'a pas été payée. On pouvait juste calculer le solde débiteur par ligne téléphonique, et essayer ensuite de deviner quelle est la facture non payée.
En tâtonnant, en faisant presque un travail de détective, en faisant des déductions... nous arrivons, tant bien que mal, à avoir une certaine image de la situation. Certaines factures étaient d'ailleurs déjà payées, mais les paiements n'étaient pas dans "le système". Je laisse une copie de ces factures payées pour régularisation et je passe à la caisse payer tout l'arriéré.
Je demande par ailleurs un rétablissement de ces lignes et leur transformation en lignes pré-payées. Je paye les frais de rétablissement et les frais de transformation. Je pense que l'affaire est réglée.
Mais ce n'était pas le cas.
Les jours passent, aucune ligne n'est rétablie.
Nouveau RDV.
Problème: le fonctionnaire avec lequel j'avais vu tout le dossier n'était plus là. Congé. Donc, il faut tout re-expliquer au remplaçant.
Pourquoi donc les lignes n'avaient pas été rétablies?
Il parait qu'il y avait encore des factures non payées!
Ah bon??
OK. Nous refaisons les calculs. Recopies des factures payées dont il n'avait pas été tenu compte. En plus, on me sort de nouvelles factures de frais fixes, soit environ 8d,000 par ligne. Je paye.
C'est bon?
C'est bon. Les lignes seront rétablies.
Mais elles ne l'ont pas été!
Nouveau RDV. Nouvelle réunion.
Pourquoi les lignes n'avaient-elle pas été rétablies?
Il parait qu'il y avait d'autres frais à payer, pas grand chose, environ 2/3 dinars par ligne.
Ah bon? Encore?
OK.Je paye. On n'est plus à cela près!
C'est bon? C'est fini? Dossier complet?
OUI. Parfait. Plus de contentieux, les lignes seront rétablies.
Les jours passent. Les semaines. Mais rien. Rien de rien.
Réclamations. Coup de fils. Et ensuite nouveau RDV.
Pourquoi donc? Que se passe-t-il?
Il parait que pour certaines lignes, il reste encore des factures non payées.
Comment est-ce possible?
Et tous les reçus que j'ai, et tous les calculs, et toutes les RDV, et...?
Je commence à m'énerver grave. Je demande à rencontrer le chef d'agence.
C'était une femme. Très aimable. Elle me reçoit dans son bureau. Je lui explique la situation. Je lui montre les divers reçus.... Elle photocopie tout le dossier et me promet de s'en occuper. Je lui laisse mes coordonnées, elle devait m'appeler.
Elle n'a jamais appelée.
J'ai appelé. J'ai envoyé un coursier. J'ai voulu un nouveau RDV.
En vain.
Alors, j'ai abandonné.
J'ai d'ailleurs regretté les paiements effectués.
2 ou 3 années plus tard, nouvelles mises en demeure. Il restait encore des factures de frais fixes non payées!
J'ai mis ces mises en demeure dans un dossier, et je l'ai classé.
Cela ne sert à rien d'essayer de solder ce dossier. Il ne le sera jamais à l'amiable.
Autant attendre une convocation devant le tribunal. Peut-être que les reçus prouveront à ce moment-là que les factures avaient été payées.
Ou au moins, il y aura une chance que ce dossier soit enfin clos.
Trop tard. Beaucoup trop tard. Nous passons à côté sans nous en rendre compte. Nous laissons les choses se tasser. Nous remettons aux lendemains. Nous gardons nos sentiments. Nous gardons nos griefs…..
Je viens de finir ce livre. J’ai bien aimé. Il s’agit d’un homme qui décède subitement à l’âge de 34 ans. Mais il ne s’en va pas. Il reste là. Pensées, âme, conscience, présence… lui-même ne sait pas ce qu’il est exactement. Il est là, tout simplement. Il est là où ses proches vivants pensent à lui. Il les survole. Il est dans leurs pensées. Il les observe. Il les comprend…
Mais trop tard, il est mort. Ils ne peuvent l’entendre, et la vie continue…
Il se rend compte de ce que les autres pensaient vraiment de lui, de ce qu’ils attendaient de lui, comment ils l’aimaient ou ne l’aimaient pas, de leurs attentes déçues, des non-dits… Mais trop tard. Beaucoup trop tard, il est mort et ne peut plus rien pour rattraper le temps perdu, les mots qui n’ont pas été dits, les gestes qui n’ont pas été accomplis….
Trop tard. Vraiment trop tard. Mais souvent c’est justement trop tard que l’on comprend enfin les choses, que l’on comprend enfin ce qui a de l’importance et ce qui n’en a pas.
«Pourquoi ne fait-on l’effort de comprendre les autres que lorsqu’ils ne vous gênent plus? Elle (sa femme) avait tout pour me fournir l’amour qui remplit une vie et nourrir une œuvre. Mais j’avais cherché ailleurs pour me croire libre. Je n’avais plus vu en elle qu’une obligation de réserve, due aux voisins, à notre fils, et je lui avais reproché mes scrupules, mon indécision, ma fuite immobile. Si c’était à recommencer….»
Ce passage m’a particulièrement «parlée». Pourquoi? Parce que justement, dans mon entourage il y a quelques hommes qui, à mon avis, commettent cette erreur envers leurs femmes. Ils ont l’impression que leurs épouses sont là surtout pour les «emmerder ». Elles sont, d’après eux, le frein qui les empêche de faire tellement de «choses». Elles sont celles qui restreignent leurs libertés, celles qui rendent leurs vies monotones, sans surprises, conventionnelles… Ils ont l’impression que leurs femmes les ont enfermés dans les obligations, les responsabilités…
Ils ont l’impression que sans leurs femmes/prisons, ils pourraient faire plein de choses, accomplir des œuvres grandioses, parcourir le monde….
Ils se trompent. Ils voient leurs vies à travers un prisme déformant. Ils se déculpabilisent en prenant leurs femmes pour boucs émissaires.
Ils oublient qu’ils sont responsable de leurs choix, de leurs vies…
Messieurs, vos femmes ne sont pas là pour vous lier. Elles sont là pour vous aimer.
Pareil pour vos enfants. Ils n’ont pas demandé à naître. Mais lorsqu’ils sont là, vous en êtes responsables. Ils ne sont pas là non plus pour vous lier, mais pour vous aimer et être aimés de vous.
Messieurs, vos femmes et vos enfants sont LA VIE.
Je sais, certains me diront que c’est pareil pour les femmes. Peut-être bien, oui. Mais dans mon entourage, ce sont les hommes qui se plaignent et qui agissent comme des gosses. Les femmes assument beaucoup mieux.
En fait, je viens de me rendre compte que le message de ce livre est justement celui-ci:
Nos proches ne sont pas là pour nous lier. Ils sont là pour nous aimer, mais c’est à chacun d’entre nous d’y faire attention et de le comprendre. Parce qu’un jour, il sera peut-être trop tard….
Et si nous commettons des erreurs, si nous ne réalisons pas nos rêves, c’est peut-être-nous qui en sommes responsables!!!!!
Je viens de m'apercevoir qu'une personne a pris le pseudo TonMassir, et qu'elle vote sur Tunisie-blogs.
Est-ce une coïncidence?
Peut-être bien, mais je ne le crois pas.
De toute façon, cela prête à confusion: entre Mon Massir et TonMassir, la différence est plutôt minime.
Je ne sais pas si cette personne a un blog ou si c'est juste une mauvaise plaisanterie. Toujours est-il que je vous demande de bien vouloir ne pas faire d'amalgames entre cette personne et moi, particulièrement si elle est de mauvaise foi.
L'avenir nous en dira un peu plus.
Update: Je viens de me rendre compte que je ne suis pas la seule dans ce cas. Il s'agit donc bien d'une imposture:توضيح على المصوّت اللي إنتحل صيفتي
Aujourd’hui, 19 Août 2009, je fête 20 ans de vie commune avec mon mari.Je dis Vie commune, parce que nous étions passés devant l’officier d’état civil le 01 Août 1989, mais le mariage n’avait été célébré que 3 semaines plus tard, et la vie commune n’avait donc commencé que le 19 Août 1989.
20 ans.
A l’époque où j’avais connu mon mari, il avait un frère qui était marié depuis 2 ans et demi. Et je trouvais cela génial. J’enviais ma belle-sœur qui vivait avec son mari, l’amour de sa vie, depuis 2 ans et demi. Je trouvais qu’elle avait une chance terrible: elle partageait la vie de son homme depuis 2 ans et demi. Autant dire une éternité!
Et voilà qu’aujourd’hui, cela fait 20 ans que je partage la vie de mon homme. 20 ans qui sont passé en un clin d’œil!
Je l’ai connu en Août 1988. A la plage, à Hammamet. Nous étions en fait voisin depuis 2 ans, mais je ne l’avais jamais vu ou remarqué. C’est normal il faut dire. Déjà à l’époque, je ne sortais à la plage presque que pour lire. Un livre dans les mains, comment aurais-je pu faire attention à nos voisins?
Mais j’avais quand même fait la connaissance d’une voisine. De temps en temps, nous partagions le même parasol. Elle m’avait proposé un jour de me présenter son beau-frère, mais j’avais refusé net. Je venais de rentrer de France où j’avais passé 6 ans, et je ne pensais pas du tout à faire des connaissances. Je m’étais en plus inscrite pour un nouveau DESS à l’IHEC, et je voulais poursuivre encore mes études. Et surtout, je voulais avoir du temps pour prendre mes marques à Tunis.
Je m’obstinais dans mon refus. Mon univers se limitait à mes livres, et je m’en contentais.
Pourtant un jour, alors que j’étais à la plage avec cette même voisine, elle a appelé ce beau-frère en question, me l’a présenté, et a trouvé le moyen de s’éclipser et de me laisser seule avec lui. J’avais enragé au début. Elle m’avait forcé la main et m’avait mise devant le fait accompli, mais j’avais vite décoléré.
Le beau-frère n’était pas mal du tout, et surtout, il avait l’air d’avoir la même passion que moi: la lecture.
Miracle, un homme qui aime la lecture!
Depuis toute jeune, je disais que mon premier critère pour me marier était la lecture. Je ne pouvais concevoir partager la vie d’une personne qui ne lisait pas!
A l’époque, j’étais en plein dans ma passion de l’Égypte, et particulièrement l’Égypte ancienne. Je lisais d’ailleurs ces jours-là un livre de Christiane Desroches Noblecourt "La femme au temps des pharaons".. Il le remarque, et le voilà lancé sur le sujet. J’étais éblouie par ses connaissances.
Je saurais par la suite qu’il est en effet passionné par la lecture, mais que ses connaissances de l’Égypte ancienne se limitaient à ce qu’il m’avait raconté ce jour-là pour me baratiner.
Bref, nous avions passé un bon moment ensemble. J’étais sous le charme, bien que j‘avais quand même des réticences.
En rentrant à la maison, j’en avais parlé à ma mère et mes sœurs, et je m’étais rendue compte que je devais être la seule personne à n’avoir jamais remarqué ce jeune homme à la plage! Étais-je à ce point aveugle?
Je vous épargnerais les détails de nos rencontres des jours suivants. Je vous dirais juste que 10 jours plus tard il me demandait en mariage. Et j’avoue que je n’attendais que cela. 10 jours, c’était déjà trop long!
Un an après, nous nous mariions.
Cela fait 20 ans.
Que dire après 20 ans?
Je dirais que j’avais fait le bon choix.
Bien-sûr, cela n’a pas toujours été rose. Il y a eu des moments de crises, des moments de doutes, des disputes, des cris, des hurlements… Mais il y a eu surtout des moments de bonheur. Des joies partagées. Des rêves. Des Projets… Et surtout 2 magnifiques enfants.
Alors, si c’était à refaire, refaisais-je le même choix?
OUI.
Sans aucun doute.
Pourquoi?
Parce que je pense que j’ai épousé l’homme qu’il me fallait. L’homme qui me tiendrait en haleine tout le temps. L’homme auprès de qui je ne connaîtrais pas l’ennui ou l’indifférence. Et surtout l’homme dont j’admirais et admire toujours l’intelligence.
Bien-sûr, il n’est pas parfait. Qui prétend l’être d’ailleurs?
Bien-sûr, il n’est pas parfait, mais il est l’homme qui me convient.
Il est le Lion* qui rugit, je suis le petit crabe* qui s’agrippe à sa crinière.
Il est la cigale, je suis la fourmi.
Il est l’extraverti, je suis l’introvertie
Il est le sociable, je suis la solitaire.
Il est le stratège, je suis la travailleuse.
Que puis-je dire encore?
Il est le «fou», je suis la raisonnable.
Il est l’extravagant, je suis la «conventionnelle».
Il est l’imprévisible, je suis l’organisée.
Nous sommes les 2 extrêmes qui s’attirent.
En fait, nous nous complétons. Chacun d’entre nous tire l’autre vers un juste milieu.
Sans lui, je risque de m’enfermer avec mes livres, mes films, mon ordinateur…. D’avoir de rares amis…. Il me permet de sortir, de voir des gens… de ne pas être « sauvage » comme disait ma mère lorsque je vivais encore avec mes parents.
Sans moi, il risquerait de ne pas avoir les pieds sur terre. Il risquerait de s’étourdir dans les sorties, les fêtes…
Je suis son port d’attache, dit-il. Son équilibre.
Toutes ces différences ne posent-elles pas problèmes parfois?
Oui, c’est certain, parfois ça coince. Mais avec le temps, ces problèmes se sont atténués, voire même disparus. La compréhension mutuelle s’est accrue. La façon de voir les choses s’est rapprochée. En fait, paradoxalement, la première année de vie commune a pratiquement été la plus dure, chacun devant apprendre à vivre avec l’autre. En faisant le parallèle avec l’être humain, je dirais qu’au tout début, c’était le difficile apprentissage de la vie à deux, ensuite l’enfance et son insouciance, l’adolescence et sa crise, et j’espère que là nous entamons l’âge adulte, forts de toutes nos expériences.
Malgré nos différences, ce qui nous uni, est une façon commune de voir la vie, ce sont des valeurs et des principes communs. Des croyances communes. Des rêves communs. Des ambitions communes.
Il était là tout à l’heure alors que j’écrivais cette note, et je lui ai posé la question: «d’après toi, qu’est-ce qui a fait que nous avons tenu 20 ans?».
Il a répondu: «c’est parce que je t’aime». Il a ensuite corrigé: «c’est parce que nous nous aimons.»
Et c’est vrai. C’est exactement cela qui nous permis de rester ensemble: l’amour.
Rien de tel que de la belle musique pour passer un bon moment, y compris au bureau.
Tous ces après-midi, je reste seule au bureau, parfois même jusqu'au soir, et ces moments sont agréables grâce à la musique.
Comment seraient nos vies sans musique?
Je n'ose l'imaginer!
Je viens de passer plus d'une heure en compagnie d'Oum Kalthoum et Amal Hayati, et là je "déguste" Rissala min taht il ma de Abdelhalim Hafez. Pur bonheur!!!!
Et dire que des imbéciles interdisent la musique!
Ya rabbi ba3adhom 3alina, wa ba3id 3anna charhom. Ya Rab!
J'étais restée à Tunis pour l'occasion et je ne l'ai vraiment pas regretté. Tout était très très bien. Jacob s'est vraiment surpassé. La nourriture était excellente. En fait, tout était excellent. L'ambiance, la musique et les invités. Surtout les invités.
En fait, hier a été l'occasion pour moi de retrouver quelques amis et de passer d'agréables moments avec eux.
Mamie Lily trônait dans son fauteuil, une expression de bonheur sur son visage. Ses fils étaient autour d'elle et festoyaient avec leurs amis.
Bref, j'ai personnellement passé une soirée comme je les aime, entourée de gens authentiques.
Une amie de Jacob lui a dit que le miracle de la soirée a été de réunir au même endroit, pour faire la fête, des musulmans et des juifs. Et c'est vrai. C'est exactement ce que je pensais: c'est génial lorsque les barrières raciales, religieuses... sont dépassées, oubliées, mises de coté.
Jacob nous a raconté que celle qui était la plus "surprise" était sa belle-sœur. Elle est née à La Goulette et y avait vécue lorsqu'elle était jeune. Il parait qu'elle garde en souvenir la peur, vers 1967, lorsque leurs valises étaient prêtes et que les juifs craignaient les représailles des musulmans. Hier pour elle a été une très heureuse surprise: des musulmans chez un juif, avec des juifs, entrain de faire la fête tous ensemble, dans la joie et la bonne humeur.
En fait, hier, la soirée devait ressembler aux soirées que nous racontaient nos parents et nos grands-parents, lorsque tous les tunisiens, qu'ils soient juifs ou musulmans vivaient en bonne entente et en bon voisinage.
Comme quoi, il suffit d'un peu de bonne volonté pour que tout soit possible.
YES WE CAN!
Mazel Tov Mamie Lily. Mazel Tov Tonton. J'espère que nous serons encore là dans quelques années pour fêter les 20 ans, les 30 ans, les 40 ans... de Mamie Lily.
Mamie Lily était d'ailleurs très belle hier. De la cLasse!
- Tu as vu celle-là? C’est la femme de X, celui qui possède l’Hôtel… Avant, elle était mariée à Y, qui possède les usines… Elle l’a trompé avec Z qui possède la compagnie….
- Tu as vu celle-là? Elle était secrétaire, ensuite elle a été la maîtresse de son patron, tu sais celui qui possède…. Leur relation a duré 4 ans. Il lui a acheté une superbe maison à Carthage. Tu as vu la montre qu’elle porte? Celle en diamant. C’est lui qui lui avait acheté. Ensuite, ils ont rompu. Là, elle est seule, mais tu vois, elle semble à l’affût d’une nouvelle proie.
- Tu as vu celle-là? Elle était mariée à T, celui qui possède…. Ensuite il l’a trompée avec la fille de son employé. Une jeune fille très jolie. Ils ont divorcé et il s’est remarié avec elle. Il s’est débarrassé de la vieille, celle qui a passé 40 ans avec lui. Il a l’air ridicule maintenant, il s’est teint les cheveux… Il se prend pour un petit jeune. Tu as vu la voiture qu’il vient d’offrir à sa nouvelle femme?
- Tu as vu celle-là? Son mari vient de lui offrir un yacht de 27m. Il paraît qu’il a coûté 2 milliards. Il doit avoir une énorme bêtise à se faire pardonner celui-là!!!!!
- Tu as vu celle-là? Oui, celle-là. Celle qui est presque nue. Oui, oui, celle qui porte une mini-robe complètement transparente. Elle était mariée à A, celui qui possède…. Depuis on divorce, elle va d’un homme à un autre. Riches bien-sûr. Et elle fait tout pour se faire remarquer…
- Tu as vu celle-là? Tu as vu son sac? C’est un Vuitton édition limitée. Tu as vu sa montre? C’est une montre Cartier en diamant. On m’a raconté son histoire: elle vient d’un milieu très défavorisé. Elle a connu B, celui qui possède… Elle est devenue sa maîtresse, et c’est lui qui lui offre tout cela. Cela dure depuis des années. Il n’a pas divorcé de sa femme, mais il paraît qu’il a épousé celle-là orfi.
- Tu as vu celle-là? C’est la femme de C, celui qui possède… Elle était la meilleure amie de son ex-femme, et elle le lui a pris. Un jour sa femme était en déplacement, elle était rentrée à l’improviste et les avait trouvé dans son lit!
- Tu as vu celle-là? Elle était mariée à D, le fils de E, celui qui possède les… Tu aurais du la voir à l’époque, elle était une vraie gravure de mode, elle était «griffée» de la tête aux pieds et toujours couverte de super bijoux. Un jour il a découvert qu’elle le trompait. Ils ont divorcé. Elle est alors devenue la maîtresse de…, tu sais l’homme d’affaires qui possède…. Elle pensait l’épouser. Elle y était presque arrivée, mais sa femme lui a tendu un piège et a pu récupérer son mari… Depuis elle végète. Elle attend peut-être le prochain pigeon qui pourra l’entretenir!
- Tu as vu celle-là? C’est la femme de F. Elle est devenue la maîtresse de G, il est parent de…. Depuis son mari se sert d’elle. Grâce à l’amant de sa femme, il fait ce qu’il veut et s’en met plein les poches. Comment tu crois qu’il a fait sa fortune alors? Il faut dire qu’elle est bien jolie!!!
Ceci est un échantillon des conversations entendues l’autre soir à la soirée de l’année. La soirée que les gens qui se croient «in» attendent avec impatience. La soirée où il faut voir et être vu. La soirée où un grosse partie des gens présents sont là pour se jauger, se juger, se surveiller, se montrer, nouer de nouvelles relations, connaître les derniers potins de Tunis, exhiber leurs bijoux ou leurs corps….
La soirée que je déteste et où je suis traînée pratiquement chaque année par un mari passionné de Djing.
Vous avez sûrement compris de quelle soirée il s’agit. Il s’agit de LA SOIRÉE du Sindbad Hammamet.
Je regardais autour de moi et je me demandais ce que je faisais là. Je me demandais si j’étais bien en Tunisie. Je me demandais ce qu’il arrivait aux gens.
Les gens étaient-ils ainsi avant? Avant lorsque j’étais jeune. Avant lorsque mes parents sortaient. Notre société a-t-elle changé ou bien mes souvenirs ne sont-ils pas clairs?
Je ne me souviens pas que les gens étaient ainsi. Je ne me souviens pas que leur Dieu s’appelait Money. Je ne me souviens pas que les gens se mariaient et divorçaient de cette façon-là. Je ne me souviens pas que les époux se trompaient aussi fréquemment. Et surtout, surtout, je ne me souviens pas que c’était aussi bien accepté.
Je me rappelle lorsque je sortais avec mes parents, et plus tard lorsque je sortais avec des amis, et même encore plus tard lorsque je m’étais mariée, que les gens disaient unetelle a fait des études de… unetelle est avocate… unetelle est médecin… unetelle a X enfants… Et lorsque des doutes planaient sur l’honnêteté ou la fidélité d’une femme, les gens désapprouvaient et la regardaient de travers. Elle était presque bannie, exclue, montrée du doigt. Mais aujourd’hui, rien de tout cela. On dirait plutôt que l’on parle de ces femmes et de leurs exploits. Regardez ce qu’elles ont pu faire. Regardez ce qu’elles ont pu se faire payer. Regardez ce qu’elles ont….
Mais où allons-nous?
Lors de cette soirée, un peu coincée sur ma chaise à cause de mon plâtre, je regardais les gens… J’ai l’impression que notre société s’est divisée.
Une partie s’est laissée convaincre par les chaînes satellitaires des pétro-dollars et s’est mise, petit à petit, et souvent à son insu, à glisser vers le salafisme…
Une autre partie s’est laissée pervertir par le Dieu Money.
Money. Money. Money. Money.
Mais ce Dieu Money ignore les principes. Il ignore la morale. Il ignore l’empathie. Il ignore l’amitié. Il ignore l’amour….
Il ne se connaît que lui-même et ses propres intérêts.
Money. Money. Money. Money.
La partie modérée, qui n’adhère ni à l’un ni à l’autre de ces deux mouvements, devient presque minoritaire et c’est dommage.
Lors de cette soirée, il y avait une famille que je connais depuis de longues années. Il s’agit d’une famille très riche, mais riche depuis longtemps, depuis toujours. Les membres de cette famille n’ont pas besoin de voir et de se faire voir. Ils n’ont rien à prouver, ni à eux-même ni aux autres. Je les regardais et j’ai sentie mon admiration croître pour eux. Je les connais, et ils n’ont jamais changé. Les frères et sœurs sont unis. Ils vivent bien. Ils voyagent. Ils sortent. Mais toujours discrètement. Sans aucune ostentation. La plupart d’entre eux sont croyants et pratiquants. Mais sans aucun fanatisme et surtout avec un respect total pour les autres.
Pourquoi les gens ne sont pas tous comme eux?
Il fut un temps où la plupart des gens étaient comme eux.
Et on voit la différence. La différence entre les gens «bien» et les nouveaux riches, arrivistes, opportunistes et vayassas, qui pensent que la valeur des gens est fonction de leurs comptes en banques.
Ai-je passé une mauvaise soirée? Oui, presque. Mais je le savais d’avance: je déteste la soirée du Sindbad. Heureusement que cette année il y avait une expo de belles voitures Porsche, au moins j’ai pu les admirer…
Peut-être que je me trompe à propos des gens. Peut-être que je ne sais pas regarder. Peut-être que je ne vais pas dans les bons endroits. Peut-être que notre société n’a pas évoluée de cette manière. Peut-être…. Peut-être pas…
J'écoute les gens autour de moi, et je me demande s'il existe des gens vraiment heureux, sans soucis, sans problèmes, sans tracas... Des gens qui peuvent dire qu'ils connaissent le Bonheur, le Vrai Bonheur...
Celle-là a une fils malade, né avec une maladie génétique, et sa vie est consacrée à ce fils.
Celle-là souffre de la conduite de son mari, infidèle notaire.
Celle-là a des problèmes avec son fils alcoolique.
Celle-là vit avec sa belle-mère et ne peut plus supporter son ingérence dans sa vie de couple.
Celui-là a des problèmes avec son ex-femme et sa femme actuelle qui trouvent le moyen de se bagarrer comme des chiffonniers à longueur de journée.
Celui-là a des problèmes avec ses enfants qui lui reprochent son divorce et lui font mener la vie dure.
Celle-là a des problèmes avec son mari qui couche avec la femme de ménage.
Celle-là a des problèmes pour nourrir ses enfants après avoir été abandonnée par son mari.
Celui-là a des problèmes de santé et se débat avec son cancer.
Celle-la travaille du matin au soir, et à la fin du mois son père lui prend l'intégralité de son salaire, alors que lui-même ne travaille pas, et ne cherche même pas un travail.
Celle-là trime comme une bête de somme pour nourrir son fils alors que son mari passe sa journée au café.
J'adore cette chanson depuis que j'étais gosse. A chaque fois qu'elle passait à la Tv, je restais scotchée devant l'écran pour l'écouter. Je ne sais pourquoi elle m'émouvait et m'émeut toujours autant, à me donner envie de pleurer à chaque fois.
كان
ده كان
كان اسمه حبيبي
كان
ده كان
كان يوم من نصيبي
ضحيت بعمري معاه مشوار
مشوار اسمه الحياة
و كان
أنا
أنا اللي بينكم هنا
رضيت بالعذاب لحد ما قلبي داب
ولا ذوقت يوم هنا أنا
و أنا
يا ما اتحملت أنا
قاسيت ولا اشتكيت
ولا جيت في يوم بكيت
منه لكم هنا أنا
لا عتاب حيشفي جراح ولا حيجيب إلي راح
دي حكايتي مع الزمان
الزمان
الزمان
حكايتي مع الزمان
رسملي علي السما جنه فيها الهنا
و قال حنعيش هنا
قولت أحلوت سنيني
و بنالي في الخيال
قصور من الآمال و قال ما فيش محال
نمت و غمضت عيني
و مرت الأيام و صحيت من الأحلام
ما لقيتش غير آلام و عذابي مستنيني
و أنا
أنا إلي بينكم هنا مش عارفه رايحه فين
ولا فاكره جيا منين
جابني الطريق هنا أنا
و أنا
ياما تحملت أنا
دموع ما تنتهيش و آلام ما تتنسيش
لو فات مليون سنه
أنا
لا عتاب حيشفي جراح ولا حيعيد إلي راح
دي حكايتي مع الزمان
الزمان
الزمان
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