Mon Massir

Quel avenir pour ces filles????

Avant-hier, j’ai trouvé ma femme de ménage dans un état lamentable. Elle pleurait, elle tremblait….

J’ai été étonnée. Cette fille est plutôt d’une nature joyeuse. Elle est chez moi depuis 6 mois, et elle est toujours gaie, rieuse…

Lorsqu’elle a commencé à travailler chez moi, elle m’avait dit qu’elle ne voulait pas de congé hebdomadaire, mais qu’elle voulait juste sortir à chaque début de mois.

Il y a environ deux mois, elle m’a dit qu’elle voulait prendre un dimanche sur deux. J’avais accepté.

Il y a 2 semaines, elle m’apprend que son père exige qu’elle rentre chez elle tous les dimanches, et que si je n’acceptais pas, il allait la faire engager ailleurs.

Cela m’avait étonnée. Elle paraissait bien chez moi, et à maintes reprises, elle m’avait dit qu’elle voulait y rester. Je lui demande des explications, elle me répond que son père est le seul maître, que c’est lui qui commande et que s’il décide qu’elle irait ailleurs, elle irait ailleurs.

Donc, avant-hier, je suis étonnée de la trouver dans cet état. Je veux en savoir plus. J’avoue qu’au début, j’étais sûre qu’il s’agissait d’une peine de coeur. Elle passait beaucoup de temps au téléphone. A son âge (21 ans), les peines de cœur sont fréquentes et normales.

A force de questions, j’arrive à comprendre son problème.

Voici une jeune fille de 21 ans, elle et sa sœur sont femmes de ménage depuis des années. Elles entretiennent à elles seules, leur père, leur mère, leur petit frère… et leur frère aîné qui est marié!

Histoire très classique, je le sais. Ces pauvres filles sont presque toutes dans cette situation.

Mais en plus, ces deux sœurs sont en plus martyrisées par leur père et leur frère aîné. Ils leurs prennent tous leurs sous, et les frappent aussi en cas de désobéissance

Elle ne voulait pas prendre de congé pour éviter de se retrouver avec eux. Mais maintenant, son père l’oblige à rentrer chez lui tous les dimanches. Pour elle, cela veut dire être tabassée tous les dimanches.

Mais le top, c’est que depuis quelques mois, elle a fait la connaissance d’un jeune homme sérieux, qui travaille et qui veut l’épouser. Lorsqu’elle en a parlé à ses parents, elle a été traitée de traînée et a reçu une super raclée. Ils sont contre ce mariage.

Pourtant, je connais la famille de ce jeune homme depuis des années. Pour elle, c’est un excellent parti. Surtout, surtout qu’il a un métier et travaille!

Mais voila, si ces deux sœurs se mariaient, qui subviendrait aux besoins de leur famille???

Son père n’a jamais travaillé. Pourquoi??? Pas de raisons particulières. Pourquoi travaillerait-il puisqu’il a deux filles qui le font pour lui?

Le frère aîné ne travaille pas. Pourquoi? Pareil, pourquoi le ferait-il, ses sœurs subviennent à ses besoins. Peut-être bien que sa femme aussi!

Cela m’a fait mal au cœur. Quelle est l’issue pour ces pauvres filles?

Quel est leur avenir?

N’ont-elles pas le droit à une vie décente? N’ont-elles pas le droit de rêver? N’ont-elles pas le droit de se marier?

En fait, toute la région du nord ouest de la Tunisie vis de cette façon. Les hommes font des filles, et celles-ci font les ménages chez des inconnus. Certaines auront de la chance et tomberont chez des familles qui les traiteront bien. D’autres n’auront pas cette chance, et seront maltraitées.

Et ces gens, même lorsqu’ils viennent s’installer à Tunis, gardent ces habitudes. Il suffit d’aller faire un tour dans les quartiers défavorisés pour s’en apercevoir: les cafés sont remplis d’hommes qui ne font rien à part fumer et jouer aux cartes, et les femmes travaillent comme femmes de ménages ou comme ouvrières dans les usines. C’est une honte pour ces hommes. Mais il faut croire qu’ils ne savent pas ce que veut dire le mot honte. Et dire qu’ils se prennent pour des hommes. Quels cons!

Que faire dans des cas pareils?

Comment aider ces filles?

C’est vraiment révoltant cette situation!

Il est mort...

J'avais lu ce texte sur le blog d'Ulyssen. Je ne savais vraiment pas quoi dire face à la douleur qu'il dégage. Je connaissais un peu les faits à travers le blog d'Emma, et ensuite, j'avais découvert qu'il s'agissait d'un client et surtout de l'oncle d'un ami très cher. L'horreur avait pris un visage.

Je me range à l'idée d'Emma, et je publie le texte ci-dessus, en espérant que cela puisse servir à quelque chose...

"    40 jours que le sol s’est craquelé pour que tu reposes dans ton tombeau d’asphalte, ce tombeau des hommes, creusé par la main de l’homme.

Avant de connaître la sérénité de la terre, tu as été englouti dans l’antre des bêtes féroces et cupides !

40 jours et 40 nuits durant lesquels le souvenir vivace de tes sourires et de tes gestes me hantent et me torturent.

Souvent, il me semble entendre le tintement de tes clefs, ta voix de ténor, si unique, qui berçait nos journées ou encore une de tes blagues sans pareilles qui déridaient même les plus récalcitrants. Mais ce ne sont hélas que des réminiscences d’un passé à jamais révolu.

Pourquoi ? Parce que l’incompétente et la corruption règnent en maîtres dans notre cher pays.

Un père de famille n’est plus. Un homme d’exception, qui a marqué tous ceux qui ont croisé sa route.

Il a vécu, construit, éduqué merveilleusement ses enfants pour finir dans un trou !!

Est-ce cela inquiète quelqu’un ? Non bien sûr, les responsables dorment paisiblement, satisfaisant leur cupidité sans bornes.

S’ils oublient, moi je n’oublie pas et je donnerais jusqu‘à dernière goutte de mon sang pour venger mon père.

A ceux qui soutiennent que c’était la volonté de dieu, je répondrais que la main de l’homme n’en ai pas moins responsable.

J’aimerais pouvoir étreindre le feu ardent qui me consume chaque jour, mais il est en moi, pour toujours.

J’écris pour qu’on n’oublie pas cet homme exceptionnel, ce rayon de soleil, cet ange parti trop vite.

Des enfants, des hommes, des femmes sont partis durant cette journée noire, emportant avec eux leurs projets, leurs histoires, leurs secrets.

Pour la dignité du genre humain (si elle existe !!), ayons une pensée pour ces martyrs et essayons d’éviter d’autres catastrophes à l’avenir."

Allah Yarhmou.

Je souhaite que sa fille trouve la paix, et qu'elle oublie cette vengeance qui risquerait de la ronger. Et je suis sûre que son père restera pour toujours avec elle et en elle.

Espoir et… déception...

Il y a 20 ans, en novembre 1987, j’étais encore étudiante à Paris. Début Novembre, c’était les vacances de la Toussaint. Mon Oncle et sa femme se trouvaient à Milan. Je suis allée les y rejoindre. Nous avions passé quelques jours agréables. Le 7 novembre 1987 exactement, nous devions repartir chacun de son coté, eux à Tunis et moi à Paris.

Nous étions sortis le matin, et nous avions appris qu’il s’était passé quelque chose à Tunis, mais nous ne savions pas quoi.

En tout début d’après-midi, j’avais pris l’avion pour Paris, en ignorant toujours ce qu’il s’était passé chez nous.

J’arrive à l’aéroport Charles de Gaule, je donne mon passeport pour le contrôle de police. Et surprise:
- Vous êtes tunisienne? C’est extraordinaire ce qui s’est passé chez vous aujourd’hui!
- Que s’est-il donc passé chez nous?
- Vous n’êtes pas au courant? Il y a eu un coup d’État!
- Comment???????????
- Mais oui, il y a eu un coup d’État. Bourguiba a été renversé. Mais c’est extraordinaire, c’est un coup d’État complètement à l’image de la Tunisie: en douceur, sans aucune effusion de sang. Vraiment extraordinaire, il n’y a jamais eu un coup d’État pareil. Il n’y qu’en Tunisie qu’une chose pareille peut arriver. Vous êtes un pays pacifique. Vraiment bravo!

J’étais surprise… et fière. Fière du compliment. En Tunisie, chez nous, il y a eu un coup d’État, sans aucune goutte de sang versée. Quel beau pays la Tunisie. Quelle fierté d’en faire partie!

J’ai quitté l’aéroport dans un état second. Chez nous, un coup d’État? En Tunisie? Un coup d’État exemplaire? Pas de sang????

Mais qui? Comment? Et Bourguiba????

Arrivée chez moi, je me suis installée directement devant ma TV. Et j’ai vu. J’ai d’ailleurs tout enregistré. J’ai vu la joie du peuple. J’ai vu le nouveau président. J’ai entendu son discours…. Je crois que je n’ai presque pas bougé de devant ma TV. Je zappais d’une chaîne à l’autre, enregistrant tout ce qui se disait à propos de la Tunisie et de son coup d’État exemplaire. La Tunisie, mon pays.

J’ai appelé mes parents, ma famille, mes amis…

C’est sûr, il y a eu un coup État, et personne n’en avait souffert. Personne.

L’espoir avait envahi la Tunisie. L’Espoir battait dans le cœur de tous les tunisiens. L’Espoir avait remplacé le désespoir qui depuis quelques années régnait sur la Tunisie.

Bourguiba, bien qu’il ait mis la Tunisie sur les rails du développement, bien qu’il ait été un grand homme… avait quand même commis une erreur monumentale: il n’avait pas su se retirer à temps et assurer sa succession. Et depuis quelques années, le pays se trouvait sous le contrôle d’un vieil homme sénile. Il avait hypothéqué l’avenir de Sa Tunisie, et ne s’en rendait même pas compte.

Ce général qui arrivait à ce moment avait mis de l’espoir dans le cœur des gens. En plus, il était arrivé avec de belles paroles et des promesses. Et tous y avaient cru…

Le lendemain, j’étais encore sous le choc, et toujours collée à ma TV, bien que souvent, les diverses chaînes passaient et repassaient les mêmes images. Mais j’étais presque hypnotisée. Je regardais encore et encore, inlassablement, ces gens qui laissaient éclater leur joie….

Ce lendemain, j’étais invitée à déjeuner chez ma cousine. Je prends le métro, dans la station, il y avait une TV qui passait des infos. Je regardais encore. J’attendais mon métro et je regardais encore ces images qui arrivaient de Ma Tunisie…

Le métro arrive. Je monte tout en regardant toujours la TV. Mes yeux ne quittaient l’écran que difficilement. Manque de pot, premier méfait du coup d’État pour moi: j’étais tellement concentrée que je n’avais pas remarqué que j’étais dans le compartiment 1ère classe, et je me suis faite choper par les contrôleurs. Le coup d’État en Tunisie m’avait valu une amande à la RATP….

C’était il y a 20 ans. Beaucoup d’espoir. Une lueur avait brillé pour les tunisiens.

Qu’en est-il aujourd’hui????

Déception. Déception. Déception….

Désillusions…

Et le désespoir à nouveau. Mais un désespoir plus profond qu’il y a 20 ans. Un avenir bien plus sombre.

 

L'ATTENTE....

Je suis tombée sur cette image hier, je l'ai trouvée très drôle et sympa.

Mais pour être plus équitable, de nos jours, les hommes peuvent dire la même chose... et même plus d'ailleurs, n'est-ce pas?!

P.S.: J'ai publié un nouveau texte d'Albert ce matin sur mon autre blog.

L’argent fait-il le bonheur????

Vous savez ce que certains disent: «l’argent ne fait pas le bonheur, mais y contribue largement».

Mais est-ce vrai?

Je me suis posée cette question à plusieurs reprises en regardant les gens autour de moi.

Certains seraient prêts à tout sacrifier pour de l’argent. Ne courent-ils pas derrière des chimères????

Je n’irais pas jusqu’à parler des people, tels Paris Hilton, Brad Pitt ou Jennifer Aniston. Mais j’ai envie de parler de gens bien réels, bien de chez nous.

Je connais une jeune femme, élevée dans l’opulence. Elle n’a toujours connue que luxe, vêtements griffés, domestiques, chauffeurs… Sa mère ne pensait qu’à une seule et unique chose: lui faire épouser un homme richissime.

Pas beaucoup de jeunes hommes répondent à ce critère en Tunisie, mais elle est quand même arrivée à décrocher le gros lot.

Comment?

Cela reste un mystère. Entente entre les parents? Contrats juteux? Négociations d’affaires?…

Toujours est-il qu’un jeune homme et une jeune fille se sont trouvés fiancés alors que rien ne les unissait. Je ne sais même pas s’ils se connaissaient.

Beau mariage. Mariage du siècle presque.

Les années ont passé. 

Une vie luxueuse. Plusieurs superbes maisons dans plusieurs villes de Tunisie. Des emplacements de rêve. Des œuvres d’art. Des antiquités…

Des vêtements de luxe. Une armée de domestiques. Des gouvernantes pour les enfants. Des voyages partout. Des bijoux hors de prix….

Mais est-elle heureuse????

Il est vrai qu’elle n’a aucun souci pratique. Le ménage est fait. Les enfants sont lavés, nourris, habillés. Leurs devoirs sont faits. Les courses sont faites. Les repas sont préparés. De ce coté-là, aucun souci…

Les années ont passées. Je l’ai vue une seule et unique fois avec son mari. Ils ne sortent pas ensemble. Ils vivent presque chacun à part. Ils ne voyagent pas ensemble…

Est-elle heureuse?

Les soirées mondaines, les clubs de danse et de chant, les voyages… suffisent-ils à remplir une vie?

Quel bonheur y a-t-il à faire des enfants et les donner à élever aux gouvernantes?

Qu’en pensez-vous?

L’argent fait-il le bonheur?

Pensez-vous que vous seriez plus heureux si vous aviez beaucoup d’argent?

Qu’est-ce que cela changerait à votre vie?

Préférez-vous un mari/femme présent ou de l’argent?

Pensez-vous que l’argent peut remplacer le bonheur d’une première dent, d’un premier mot…?

Pensez-vous que l’argent pourrait vous rendre plus intéressant, plus intelligent?

Pensez-vous que si vous aviez plus d’argent, vous auriez plus d’amis?

L’argent vous achèterait-il le bonheur????

E-MAIL A MON PERE DÉFUNT.

J'ai recu un mail de monsieur Albert Siméoni, qui me demandait s'il pouvait publier quelques textes sur mon blog. J'ai accepté avec joie. Voici un de ses textes.

 

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Très cher père

Je ne t'ai jamais écrit.

 

 

 

La poste et toutes les messageries modernes et à venir n'ont et n'auront aucun lien avec l'au-de là. Ma seule communication avec toi est mon unique pensée. Elle n'a jamais cessé de t'honorer en silence.

 

 

 

Cela fait longtemps que tu es absent de mes rêves, d'ailleurs pour ne rien te cacher, je ne rêve plus. La vie trépidante à Paris et le stress journalier me font sombrer dans un sommeil réparateur cependant ton visage est toujours présent dans ma mémoire.

Père affectueux, gentil, honnête et généreux, aimant tes enfants jusqu'au bout de tes ongles... tu me manques et parfois je ...

Plus de 27 ans déjà que tu nous as quitté par une sombre et pluvieuse journée de décembre 80 à un âge pas très vieux. Je t'écris aussi parce que j'ai le cafard. Je l'ai presque au quotidien depuis que je suis ici.

 

 

Là-bas jadis, j'étais souvent en ta compagnie invisible à bichonner avec affection et énergie ta dernière demeure, tous les Vendredi. Je te parlais de vives voix, tu m'écoutais en silence hélas. Le rabbin Cassuto que j'entendais à peine lire sa millième "CHKEBBA" sans cesse renouvelée au fil des semaines, attendait, patiemment que je quitte ma concentration, sous la pluie ou le soleil pour recevoir son obole. Je repartais alors rasséréner.

Te souviens-tu, cher père de nos vieux moments agréables, à la maison, entourés par mes frères et maman. Hélas…! Quelle époque. Tu nous as enseigné le respect de nos traditions mais malheureusement aujourd'hui certaines d'entre elles se sont évanouies dans les méandres de l'oubli. Je veux parler du mouton de Pâques qu'on égorgeait sur le seuil de notre maison rue Pasteur, de la "Cheukà" (cabane) qu'on confectionnait sur le balcon. Tous les fruits de saison pendaient à l'intérieur, au centre. Et les petits bracelets en ruban de papier coloré que l'on collait de bout en bout pour en faire une longue chaîne fragile qu'on suspendait sur les lustres et qui ornaient nos chambres pour honorer nos saints rabbins Meyer et Chemyone. Elles restaient ainsi pendues durant tout l'été et une bonne partie de l'hiver. La laitue qu'on déposait sur les battants de portes de nos chambres pour marquer la fin pascale et pourim? Avec les pétards et Hitro avec ses sucreries en caramel de diverses couleurs représentant de petits animaux de basse cour sans oublier le chameau et les pigeons farcis sur lesquels on se disputait pour avoir le plus dodu et...... puis plus rien après. J'en ai la chaire de poule.

A mon tour aujourd'hui d'être papa depuis 30 ans. Mes filles? Je ne les laisse manquer de rien....... exactement comme tu nous as laissé jamais manquer de rien. Je les laisse vivre, sans contrainte en me disant "RABI MYAYAM" soir et matin et des fois l'après midi. Elles ont des portables comme toutes les filles à Paris, c'est la mode, nous à l'époque maman nous appelait par le balcon quand la nuit tombait. Elles portent des talons hauts qui les font ressembler à des bus londoniens..... trois étages...... nous, on portait des fly-floot..... genre basket d'aujourd'hui mais plus chers....... à 850 frs la paire..... yà méjalli.

A l'époque, on attendait les colis anglais que l'O.S.E. (goutte de lait) nous distribuait à 1 dinar 500 avec dedans des chaussures souvent étroites et des shorts étriqués… une seule fois je crois j'ai eu les bonnes mesures....... ils ont dû se tromper pour moi en Angleterre..... mais on ne leur a jamais dit à l'O.S.E.... dés fois que les anglais se trompent une nouvelle fois.....

Je vois grandir mes enfants et moi, je me vois rapetisser...... je veux dire vieillir certainement et sûrement. Chaque soir...... lorsqu'elles dorment..... je profite de leur sommeil pour aller les embrasser en cachette sur leur front.... j'ai l'impression, qu'elles me protègent un peu..... comme tu nous protégeais il y a 50 ans dans notre enfance.

Yà babà....... ton nom sur mes lèvres s'est évaporé...... et je ne pleure plus avec mes yeux..... j'ai appris à pleurer avec mon coeur et à chuchoter ton nom dans mes oreilles..... dans le silence du souvenir. Des fois, je lève mes yeux vers le ciel et je cherche parmi les étoiles, s'il ne s'en trouve pas une qui te ressemble. Ah! yà rabbi...... elles brillent toutes et toutes ressemblent à nos pères et à nos mères. Mais où te caches-tu donc dans ce firmament de lumière?

Père...... je reviens sur terre..... te souviens-tu, quand tu m'emmenais au cimetière de l'avenue de Londres tout enfant, et puis au Borgel quand j'ai "plus grandi". Tu prenais un sceau, une brosse et une "finè"(pierre ponce). Tu remplissais de l'eau au puits. On faisait le tour de tes défunts ancêtres et de ceux de tes beaux-parents. On frottait les cotés, les pourtours et les dalles de ces tombes avec énergie afin de leur donner un aspect comme neuf. Au début, je ne comprenais pas pourquoi j'étais celui que tu choisissais pour effectuer cette opération de "lifting" parmi tous mes frères. J'ai saisi plus tard, qu'étant l'aîné de tes enfants, ce serait à moi de perpétuer ce rituel. Alors, j'ai continué à le faire jusqu'en 89, du moins pour toi, car les autres tombes ont toutes étaient recouvertes par la mauvaise broussaille. La tienne, cher père, je l'entretiendrai jusqu'à la fin et aussi longtemps que Dieu me prête vie. Je combattrai "l'ennemi" afin qu'il ne t'étouffe pas.

Lors de nos promenades à travers cette jungle et ces allées défoncées, nous nous arrêtions devant quelques tombes dont tu connaissais le locataire.

'Chouffe.......yà ouldi ......éddà kén.....i bèy èl gatouéte rue Chidi Mardoum'
'Regardes .....mon fils........celui là .... il vendait des pâtisseries à la .............

'.....Ouéddi ......kènette jarti .....semsarrà ......kéddéch klèt dyà fi dényèttà
......téchken rue Daouletti .......oubouè narfou........jèddà.....
'.....Celle là !........c'était ma voisine.....une marieuse.......combien elle à reçu de malédiction dans sa vie.....je connaissais aussi son père......


'.......Héddà ken mérkenti yèssér ......yenddou ballassat .....fèl avenue de Paris.........ken mjèffét .....'
'......Celui là, était très riche. il avait des immeubles avenue de Paris... mais c'était un avare......'

'.......Héddà ?.........èlli ouhadou ?.......byid yàl jmayà ......louhoullou él fèch...... ktèl rouhou.......'
' ......Celui -là ?......il est seul...........enterré loin des autres .....on lui a lancé la pioche .........il s'est suicide...


Cher père, je m'arrête de te déranger, je t'embrasse mais ne te quitte pas.

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A bientôt. "

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Albert Siméoni

 

Update: J'ai publié un nouveau texte d'Albert ce matin sur mon autre blog.

L’amour embellit…

Vous me connaissez et je ne m’en cache pas: j’adore les histoires d’amour, les belles histoires à l’eau de rose… qui finissent par un beau mariage.

Mon amie Daddou est entrain de vivre une belle histoire d’amour avec l’un de nos amis.

Depuis quelques temps, elle a changé. Une vraie métamorphose. Elle a maigrie, elle est toujours souriante, elle a un beau visage, elle est radieuse, ses cheveux ont un nouvel éclat, ses yeux ont une luminosité bien particulière… Bref, elle embellit.

Elle est épanouie. Un vrai régal pour les yeux et pour les cœurs. Elle dégage du bonheur.

Mabrouk Daddou.

Mabrouk à tous les deux.

Je vous souhaite beaucoup de bonheur, vous le méritez.

Al 3oqba à vous toutes qui me lisez, et qui attendez encore le prince charmant. Il est sûrement quelque part. Patience.

P.S.: Hier soir, Daddou m’a défiée d’écrire cette note. Perdu Daddou, je l’ai fait.

Facebook friends

Facebook. J’ai reçu une invitation pour m’y inscrire en Mai dernier. Je l’ai fais un peu par curiosité. Mais sincèrement, je n’y avais vu aucun intérêt. J’y jetais un coup d’œil distrait de temps en temps, pas plus.

Il y a environ trois semaines, je m’y suis à nouveau intéressée, et cette fois-ci, j’ai accroché. Je trouve cela très amusant. Cela permet de ne pas être sérieux. Et puis, cela développe des relations différentes. En ce qui me concerne, surtout avec les bloggueurs, qui forment la majorité des mes friends.

Comme j’avais déjà fait le choix de l’anonymat, je me suis inscrite sous mon pseudo.

Dans mon profil, il est bien mentionné que je suis mariée et que je ne suis intéressée que par une relation amicale «Friendship».

Et j’y croyais. Pour moi, il n’est question que d’amitié. Je ne suis pas naïve au point de croire que tous ceux qui s’inscrivent ne le font que pour des relations amicales. Certains sont d’ailleurs très honnêtes et annoncent dans leur profil qu’ils sont aussi intéressés par «dating, a relationship, whatever I can get». C’est clair.

Facebook m’a permit de faire la connaissance «virtuelle» de certaines personnes que je n’aurais jamais pu connaître autrement, ou du moins très difficilement.

Il y a aussi des gens que je connais réellement et que j’ai retrouvés avec plaisir sur facebook.

Et voilà qu’au cours de mes pérégrinations je découvre un ami de la famille. Je lui envoi une «friend request». Il ne répond pas.

Le lendemain, j’en envoie une autre. Pas de réponse non plus.

Il est vrai que mes «requests» sont faites sous mon pseudo, mais pratiquement toutes les autres personnes avaient toujours répondues. Pour le taquiner, je lui envoi un message: «Ok, c'est pas grave. Tu veux pas de mon amitié....».

Il répond enfin, pour dire qu’il ne me connaît pas… Ok, j’ai envie de le taquiner… Je le connais depuis si longtemps. Je lui donne un petit indice. Il est sec, il n’a pas envie de se faire des copains. Il est là pour les filles.

Je l’aide un peu en lui disant que je suis une femme. En fait, pour moi, c’était un jeu… Et cela me faisait plaisir de le trouver sur facebook. Je lui donne d’autres indices. Mais vlan, il est allé voir mon profil, je suis une femme mariée, et il n’est pas intéressé. D’un ton sec, il me dit d’aller «tracer mon chemin», ou pour être plus clair, d’aller voir ailleurs.

Je suis vexée et choquée en même temps.

Facebook ne sert qu’à la drague???

Il s’agit d’un ami de la famille. Son père connaît mon père depuis de très longues années. Nous avons passés de longs moments ensemble. Il est venu chez nous, nous sommes allés chez lui.

Je lui ai dit tout cela. Mais il ne m’a même pas laissé la possibilité de lui dire mon nom. Je suis mariée, il ne veut même plus m’adresser la parole. Je ne suis pas intéressante. Il n’a même pas répondu à mon dernier message. Pas intéressante. Pourtant, nous avons des amis communs sur Facebook. Des gens qu'il connait réellement. Cela ne lui a pas suffit?

Désolée mon ami. Tu m’as vraiment déçue. Et tu vois, ta réaction ne me donne même plus envie de te voir à nouveau…

Peut-être que toi tu ne penses qu’à la drague, mais Dieu Merci, ce n’est pas le cas de tous. Et l’amitié existe vraiment.

 

UPDATE du 26/10/07: Michael et moi sommes "friends". Il m'a découverte!!! Bien que je me demande si Jacob (ami commun) n'a pas vendu la mèche....

Le mariage... un conte de fée

Hier, j'ai reçu cette blague par mail.

Un conte réaliste !!!

Il était une fois une jeune fille qui demanda à un garçon s'il voulait se marier avec elle. Le garçon lui répondit "Non!".

Dés lors la jeune fille vécut toujours heureuse, sans laver, ni cuisiner, ni repasser pour personne, en sortant avec ses amies, en couchant avec celui qu'elle voulait, en travaillant et dépensant son argent comme elle le voulait.

FIN

Le problème c'est que depuis que nous sommes toutes petites, on ne nous a jamais raconté ce conte. Et on nous a bien foutues dans la merde ....... avec ce putain de prince charmant !!!!


Une fois le rire dépassé, j'ai quand même un peu "tiqué". Et si c'était vrai...

En fin de compte, dès notre naissance, nous, petites filles, sommes conditionnées pour devenir des épouses. On nous raconte qu'un prince charmant nous attend. On nous farçi la tête avec des contes de fées, où le prince charmant se conduit toujours d'une façon chevaleresque, et vient souvent au secours de la jolie princesse. Et tous ces contes finissaient toujours par "et ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants".

Alors, dès l'enfance, on va faire rêver cette petite fille, on va lui acheter des poupées, ensuite, on lui achètera une maison de poupées, une cuisine, la dinette, un fer à repasser, une machine à laver... On va lui faire croire qu'elle joue, alors que son conditionnement a déjà commencé.

A l'adolescence, c'est la lecture qui prends le relais avec les "Harlequins", les "Barbara Cartland", les "Nous deux" et "Intimité" (existent-ils encore???)... Et nous voilà à rêver du prince charmant...

Ensuite, surtout chez nous, les arabes, dès que l'on arrive à l'âge du mariage, cela devient presque une obsession pour nos mères: il faut trouver LE MARI. C'est leur ambition suprême. L'accomplissement de toute une vie. La réussite. Elles marient leurs filles!!!

Et ensuite????

Ensuite, pour la grande majorité des filles/femmes, il n'y a malheureusement pas de "ils vécurent heureux...".

Il y a le ménage, les enfants, les courses, l'éducation, l'école, les corvées, le linge, la vaisselle... et un homme tout à fait ordinaire à la place du prince charmant!!!!!

LE MACHO

Mais pour qui est-ce que tu te prends?

Tu n’as toujours pas compris qu’un homme est un homme et qu’une femme n’est qu’une femme. Il n’y a pas d’égalité, c’est du n’importe quoi!

Arrêtez. Bourguiba vous a farci les têtes avec ces idées, et vous y avez cru. Arrêtez.

Tu sais quoi, tu es une femme. Tu n’es qu’une femme. Je t’ai achetée à ton père pour un dinar. Tu es à moi. C’est moi le chef ici. C’est moi qui commande. C’est moi qui t’entretiens, et grâce à mon argent, tu es à moi.

Ton rôle consiste à t’occuper de moi, de mes enfants et de ma maison. Pas plus. S’il y a un plus, c’est moi qui te l’accorde si j’en ai envie et lorsque j’en ai envie.

Quoi???

Tu n’es pas un animal?

Tu es un être humain???

Je sais que tu es un être humain, mais les esclaves aussi sont des êtres humains. Et puisque tu ne veux pas comprendre qu’étant une femme, tu es inférieure, je vais te l’expliquer moi!

Ici, tu n’as aucun droit, sauf ceux que je veux bien t’accorder.

Tu n’as pas le droit de sortir, tu n’as pas le droit de travailler, tu n’as pas le droit de rouspéter, tu n’as pas le droit de revendiquer… C’est moi qui commande, c’est moi qui donne les autorisations.

Tu as bien compris, tu n’as aucun droit. Que des obligations. C’est-à-dire qu’ici, tout doit être parfait. La maison doit être parfaite. Les repas doivent être parfaits. Mes vêtements doivent être lavés, repassés, rangés… Et gare à toi si quelque chose est mal faite….

Moi???

Tu te compares à moi?

Je suis un homme moi. Je n’ai qu’une seule obligation: vous entretenir financièrement tes enfants et toi. A part cela, je suis libre et j’ai tous les droits!!!!

Le jour où tu comprendras cela, tu pourras enfin être heureuse!

Update du 25/01/2010: Bien que ce texte soit fictif, il reflète une certaine réalité. Il m'est malheureusement arrivé d'entendre ce genre de paroles autour de moi. Mais l'autre jour, j'ai entendu exactement ce même discours dans... un film américain. Vraiment exactement le même. Comme quoi le machisme n'est pas une spécialité arabe, ni musulmane.