A l'époque, il était encore un jeune étudiant. Il venait d'une grande famille très riche. Il était tombé amoureux d'une jeune fille qui n'était pas de son milieu. Il avait voulu l'épouser.Ses parents s'y étaient complètement opposés. Ils avaient fini par le convaincre d'épouser une jeune fille qu'ils lui avaient eux-même choisie. Une jeune fille d'une très grande famille, très riche aussi. Il ne l'aimait pas, mais il l'avait épousée. La pauvre!
Elle y avait cru. L'histoire du prince charmant. L'amour. Un peu l'histoire de Lady Diana et du Prince Charles. Très beau mariage. Une fête grandiose.
Mais... Amour à sens unique.
Infidélités.
Sans aucune discrétion. Il se foutait complètement de ses sentiments. Il avait peut-être essayé, mais il ne l'aimait pas.
Les années avaient passé. Des enfants étaient nés de cette union.
Mais toujours un amour à sens unique. Une épouse dépressive, malheureuse.
Une victime.
Une victime?
Mais ils n'avaient pas divorcé. Pourquoi?
Il avait rencontré une autre femme, il en était tombé amoureux. Mais il n'avait pas divorcé.
Par contre il avait épousé cette deuxième femme. Mariage orfi. C'est vrai, c'est un mariage qui n'a aucune valeur juridique en Tunisie, mais il l'avait quand même épousée orfi.
Des enfants aussi étaient nés de cette union.
Deux foyers. Une épouse officielle et un épouse officieuse. Mais un seul mari.
Les années ont passé.
Tout le monde était au courant de cette bigamie de fait.
L'épouse officielle a été très malheureuse pendant des années. De longues années. Parfois elle semblait dépressive. Parfois elle paraissait accablée. Parfois même elle paraissait déséquilibrée.
Et puis résignée.
Aujourd'hui elle a l'air d'avoir surmonté. L'a-t-elle réellement fait?
Pourquoi n'a-t-elle pas divorcé?
- Par amour?
- Pour le statut social et la fortune?
- Parce que dans sa famille on ne divorce pas?
- Pour les enfants?
Je ne sais pas. Je me demande.
En fait, ce genre d'histoire est tellement personnel qu'il est impossible de se mettre à la place de l'autre, ou même d'essayer d'expliquer.
La seule certitude, c'est qu'elle a été très malheureuse. Elle l'est peut-être encore.
"Mon nom est Zakaria, j'ai cinquante ans et je suis écrivain. Écrivain dans un pays où ne sont éditées que des œuvres asexuées, gommées de toutes aspérités caractérisant la pensée individuelle. L'entreprise d'État qui avait le monopole de l'édition depuis l'indépendance jusqu'aux évènements du 5 octobre 1988 a pendant longtemps publié les essais ou récits que je rédigeais en plus de mon métier de journaliste. Je faisais partie de l'équipe de rédaction du Révolutionnaire, un quotidien dont le pouvoir était le rédacteur en chef. J'allais d'écoles en universités pour donner des conférences et parcourais le territoire afin de réaliser des reportages. Mes chroniques vantaient les performances industrielles, la construction de barrages ou de villages agricoles ultramodernes "réalisés en des temps records grâce à des équipes entièrement algériennes". En thuriféraire patenté, je brossais sans vergogne et dans le sens du poil les qualités "hors normes" du Président, des ministres ou de n'importe quel abruti national érigé en Secrétaire Général d'une section du Parti Unique perdu dans le fin fond du bled. Ce n'était ni de la servitude ni de la lâcheté. C'était pire: de la sincérité. Emporté par le souffle révolutionnaire qui régnait en main de maître à cette époque, je taisais et écrasais volontairement ma subjectivité. On avait réussi à me faire croire qu'elle était un état d'âme bourgeois. J'écrivais alors des textes à vocation populiste qui, au nom de la sacro-sainte devise nationale "Un seul héros: le peuple", louaient la vaillance de la plèbe et la sublime clairvoyance des autorités guidant ses élans héroïques.
Au début des années quatre-vingt, quand l'idéologie socialiste commença à battre de l'aile, je me suis engouffré dans le mouvement suscité par les réformateurs qui, de l'intérieur du régime, fustigeaient les autorités, les accusant de trahir les idéaux révolutionnaires pour détourner richesses et privilèges à leurs seuls profits. Alors, dans un langage et un excès de zèle inconnus de moi jusque-là, je me suis insurgé pour dénoncer avec force et détermination les massacres commis par l'armée pendant les évènements du mois d'octobre 1988. Près de six cents victimes parmi les Gavroches de la révolte populaire. Je l'ai payé cher. Après les évènements, mes écrits furent d'abord charcutés puis censurés. La direction du journal mit fin à mes fonctions en me confiant un poste à responsabilités de pacotille dans l'administration du ministère de tutelle, pour "services rendus à la Nation"."
Je ne sais pas si vous l'avez remarqué, mais depuis quelques semaines je dévore les livres, et j'en suis très heureuse. Le seul hic est que souvent je lis jusqu'à très tard la nuit, une fois même jusqu'à 7h du matin, et ensuite j'ai un mal fou à me réveiller (lorsque je dors!). Et il faut bien aller travailler et vivre une vie normale. Mais ce qui est bien, c'est que je tiens quand même le coup. J'espère continuer encore sur ma lancée. Un autre inconvénient est que cela ne me laisse pas de temps pour écrire, mais... Si vous voulez avoir une idée sur mes dernières lectures, vous les trouverez ici: Massir's bookshelf: read
07/04/2009
"Être réaliste, c'est préférer une réforme modeste, qui en permet une autre, à un miracle impossible."
"J'ai voulu montrer que Don Juan n'était pas un homme libre; esclave de ses passions, il est incapable de construire sa vie. Au fond, on est plus libre si l'on accepte quelques limites".
Depuis quelques jours, des objets personnels disparaissent de nos bureaux. Un chargeur de portable, des capsules de café, des lunettes... Ce ne sont pas des objets chers, mais... Je trouve cela bizarre. C'est la première fois que cela nous arrive. Qui est ce voleur? Pourquoi vole-t-il ses propres collègues? Cela vaut le coup de voler ces petits trucs? Après tout, ce ne sont pas des articles chers! Cela me met mal à l'aise. Je n'aime pas me dire qu'une des personnes avec qui je passe du temps, avec lesquelles je parle, travaille... nous vole. Et j'ai horreur de fermer à clefs. Pourtant c'est ce qu'il va falloir faire à l'avenir. C'est vraiment dommage!
Je suppose que plusieurs d'entre vous ont vu ces vidéos sur facebook.
Et ce que j'ai surtout envie de dire à ce monsieur (si on peut appeler cet énergumène monsieur!), c'est qu'il devrait plutôt se mêler de ses affaires. Un type pareil, qui vient d'un pays où les femmes n'ont même pas le droit à une carte d'identité nationale, où elles n'ont pas le droit de conduire une voiture, où elles ont besoin d'un tuteur pour tous les actes de leurs vies, veut nous donner des leçons sur la liberté!
Quelle liberté accordent-ils donc à leurs femmes en Arabie Saoudite?
Quelles droits accordent-ils donc à leurs femmes?
Que sont-elles? Et je fais exprès de dire QUE sont-elles et non pas QUI sont-elles!
Des sous-citoyennes?
De quel droit veut-il nous donner des leçons lorsque chez eux ils laissent brûler 15 jeunes filles dans une école en feu sous prétexte qu'elles n'avaient pas le droit de sortir de ladite école sans voile?
De quel droit veut-il nous donner des leçons lorsque les femmes chez eux sont lapidées sur les places publiques?
De quel droit veut-il nous donner des leçons alors que chez eux ils se permettent de se marier avec des enfants en bas âge et même des nourrissons?
De quel droit veut-il nous donner des leçons alors qu'il est connu que chez eux ils ont tous des gholmène (jeunes garçons) qu'ils violent?
De quel droit?
Le plus malheureux, c'est que ce genre d'énergumène passe à la TV. Que des gens l'écoutent, et surtout que des gens le croient. Écoutez-le, il est convaincant. Son ignorance et sa bêtise sont contagieuses...
Et ensuite on s'étonne. Pourquoi cette intolérance? Pourquoi cette haine entre les gens? Pourquoi cette montée d'intégrisme?
Fiche-nous la paix petit c**. Occupe-toi de tes propres affaires.
Fichez-nous la paix. Occupez-vous de vos pays. Occupez-vous de vos problèmes. Occupez-vous de l'hypocrisie qui règne dans vos pays. Occupez-vous de toute la pourriture qu'on y trouve.
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