Les forces réactionnaires multiplient les tentatives de créer la discorde dans notre société dans le but de réduire au silence les libres penseurs et les créateurs. L'objectif de la révolution tunisienne est de garantir la liberté de croyance, de pensée et d’expression pour tous les tunisiens. Pour faire face aux ennemis de la liberté et pour exprimer notre refus de la terreur, nous appelons les tunisiennes et les tunisiens à une marche pacifique silencieuse, en tenue blanche ou rouge (couleurs de notre drapeau), pour exprimer notre attachement à notre liberté.
Soyons nombreux au rendez-vous ce jeudi 7 juillet à 18h à l'avenue Mohamed V, départ place pasteur.
Le Pôle Démocratique Moderniste Lam Echaml Ettajdid Parti Socialiste de Gauche Alliance Républicaine Mouvement de la Citoyenneté et de la justice La voie du centre Afek Tounes Initiative citoyenne Parti Libéral Tunisien
تعمل القوى الرجعيّة على إشعال الفتنة بين فئات الشعب التونسي بالعنف والترهيب، قصد إخماد الأصوات المخالفة لها من مفكرين ومبدعين. ولقد قامت ثورتنا من أجل إرساء الحرية التي هي كل لا يتجزأ، ويحق لكل التونسيين ممارستها في معتقداتهم وتفكيرهم وتعبيرهم. وحتى نتصدّى لأعداء الحرية ونعبّر عن رفضنا للخضوع لترهيبهم، ندعو مختلف الشرائح التونسية، نساء ورجالا، أحزابا ومنظمات، لمسيرة سلمية صامتة، وبلباس أبيض وأحمر، للتعبير عن تشبثنا بحرية التونسيين، وذلك يوم الخميس 7 جويلية على الساعة السادسة مساء بشارع محمد الخامس انطلاقا من ساحة باستور. فالخوف عدو الحرية، والتعصب لن يمرّ في تونس الثورة.
القطب الديمقراطي الحداثي جمعية لمّ الشمل حركة التجديد الحزب الاشتراكي اليساري حزب الوفاق الجمهوري حزب المواطنة والعدالة طريق الوسط آفاق تونس المبادرة المواطنية حزب الاحرار التّونسي
P.S.: SVP, soyez très nombreux et invitez tous vos amis (si bien-sûr vous partagez nos valeurs).
Précision: il ne s'agit pas du parti l'Initiative (al moubadara) de Kamel Morjane, mais de l'Initiative Citoyenne (Mouvement citoyen indépendant)
Vendredi 01/07/2011 a eu lieu une conférence de presse de Lam Echaml à propos des évènements du 26 juin 2011 lors de la manifestation culturelle «Touche pas à mes créateurs» qui avait pour but de dénoncer les agressions à l’égard d’artistes et citoyens tunisiens et de susciter un débat national à propos de la liberté d’expression.
Ensuite, il y a eu un petit exposé pour expliquer les raisons qui ont motivées l’action «Touche pas à mes créateurs » et la décision de défendre la liberté d’expression.
Le représentant de l’Institut Arabe des Droits de l’Homme, coorganisateur de la manifestation, a pris la parole, il a expliqué que les atteintes aux libertés contre les créateurs et artistes, mais aussi contre de simples citoyens sont devenues trop importantes et qu’il est temps de les dénoncer. Exemples: des jeunes qui voulaient fêter une réussite au bac en ont été empêchés, des gens qui voulaient se baigner ont été agressés, une église a été attaquée... Assez, cela suffit. Il n’est plus possible de tolérer cela. Il faut s’unir tous et arrêter ce genre d’agressions.
M.Habib Bel Hédi, responsable de la salle de cinéma l’AfricArt, qui a été battu et blessé par une bombe à gaz, a ajouté que nous citoyens, bons et moins bons, refusons cette violence. «Tous les jours, il y a des agressions contre les artistes. Nous ne nous tairons pas face à ces agressions. La violence ne doit pas exister, et personne n’imposera sa loi aux autres. Ces gens qui nous ont agressés n’acceptent pas les autres, ces gens veulent imposer leurs choix, ils veulent nous faire peur, mais nous n’avons pas peur. Ces gens, ceux qui ont un visa et ceux qui ne l’ont pas, sont complices. Ils sont unis pour nous faire peur. Mais nous n’avons pas peur, et nous ne nous tairons pas. Ils veulent nous terroriser. Mais ils n’y arriveront pas. Le prix de la liberté est cher, mais nous ne nous tairons jamais. La liberté n’accepte pas de marchandages. Un créateur est libre, il peut dire ce qu’il veut tant qu’il ne diffame pas. Ces gens se disent être la loi, mais non, même si nous sommes en révolution, il faut respecter la loi et l’ordre public, et ces gens n’imposeront pas la leur».
Il a continué en s’en prenant à la police. «Où était-elle? La salle de l’AfricArt se trouve à quelques mètres du ministère de l’intérieur. Nous sommes allés nous plaindre à eux, certains nous ont répondu que puisque vous avez enlevé le dictateur, assumez maintenant. D’autres ont dit : comprenez qu’il y a un problème entre la justice et la police. La police arrête les coupables, mais la justice les relâche, à quoi bon les arrêter alors?»
Si la sécurité n’est pas assurée, que va-t-il se passer? Ces gens ont prévenu que ramadan sera chaud et sanglant.
M.Bel Hédi a aussi rappelé que la chaine de TV Al Jazeera a menti en prétendant que lui-même et M.Sadok Ben Mhenni avaient agressé ces gens qui auraient été obligés de se défendre.
M.Sadok Ben Mhenni: je suis un simple citoyen. Je ne suis pas là pour dire que je suis militant ou pas. Nous n’avons tous pas assez milité pendant de longues années. Aujourd’hui, nous avons l’occasion de nous comporter en citoyens. Citoyens avec nos droits et nos obligations.
Je ne fais pas partie des organisateurs, j’ai juste voulu assister à cette manifestation culturelle qui prévoyait aussi de la poésie, de la chanson…
Je suis membre de 2 associations, mais je suis venu en tant que citoyen.
Pourquoi ai-je été à l’AfricArt ?
En tant que citoyen, j’ai suivi l’actualité et j’ai remarqué toutes les agressions subies par les créateurs. J’aime les créateurs, et je suis venu pour être fier de nos créateurs, en plus, je suis un passionné de la liberté d’expression. Je suis un amoureux de la liberté d’expression des autres avant même ma propre liberté d’expression. Je suis venu pour assister à une manifestation culturelle, en plus, les organisateurs et les spectateurs n’étaient ni sur l’avenue Habib Bourguiba, ni sur l’avenue Mohamed V. Ces gens ont choisi de se réunir dans une salle de cinéma, sans embêter personne.
Pourquoi suis-je autant amoureux de la liberté d’expression?
Est-ce du à mon éducation? A mes lectures? A mon passé politique?
Qu’est ce que cette manifestation pour moi ?
En tant que citoyen tunisien, il est de mon droit de choisir et de décider d’aller voir un film ou pas. C’est mon choix et mon droit. Ces gens m’en ont empêché. Ces gens m’ont empêché d’exercer mon droit de choisir et de vouloir voir un film, ou de circuler dans une rue que j’ai choisi, ou d’aller rendre visite à qui je veux. J’ai défendu mon droit à être dans la salle de cinéma l’AfricArt. Par contre, eux disaient devant toute la salle qu’ils étaient disposés à venir dans nos maisons pour nous surveiller, pour surveiller ce que nous mangeons, ce que nous disons, comment nous nous habillons...
Malgré cela, aucun d’entre nous n’a répondu à la violence par la violence. Ces gens avec qui je discutais, m’ont menacé de m’égorger. Ils disaient parler au nom de la religion, et m’égorgeraient si nécessaire.
Par ailleurs, lorsque j’ai été attaqué avec un produit que je ne connais pas et que j’ai perdu la vue momentanément, je n’étais pas entrain de regarder le film, j’ai été attaqué alors que j’aidais Habib Bel Hédi qui était à terre et qui était roué de coups. Cela veut-il dire que n’avons pas le droit de secourir une personne? Ces gens m’ont empêché de secourir une personne en danger. Cela veut dire que demain, si l’un d’entre nous voyait une personne se faire agresser sur l’avenue Habib Bourguiba, il ne doit pas la secourir. Et cela est déjà arrivé depuis le 14 janvier, et les menaces sont devenues aujourd’hui des attaques physiques.
Nous n’avons pas répondu à la violence par la violence, mais nous n’avons pas fui. Et nous avons choisi de ne pas répondre à la violence par la violence bien que nous étions bien plus nombreux et que nous aurions été vainqueurs. Sans nous concerter, nous avons bien réagis.
Je dis mon admiration aujourd’hui pour les femmes tunisiennes qui n’avaient pas fui ce jour-là et ont montrée qu’elles étaient courageuses.
Certains journalistes ont posé des questions auxquelles les organisateurs ont essayé de fournir des réponses.
Q : Depuis dimanche, les gens parlent d’un complot et disent que ce qui est arrivé n’est pas vrai. Lam Echaml devrait sortir et parler aux gens. Par ailleurs, pensez-vous que la police est vraiment coupable ?
R : Concernant les mondassins, notre position est claire : la responsabilité est politique. Nous ne savons pas exactement qui sont ces gens, qu’ils soient mondassins ou autres, c’est aux autorités de faire le nécessaire.
Des gens auraient pu être tués et la police n’a rien fait. Nous exigeons des explications : qui est responsable de tout cela ? Pourquoi n’y avait-il pas de sécurité?
Tant que nous n’aurons pas d’explications, toutes les interprétations sont possibles.
Q : Qui accusez-vous exactement? Qui sont ces gens?
R : Qui sont ces gens? Qui les a poussés? Qui les a payés? Nous ne savons pas. Nous espérons que l’enquête policière nous le dira. Nous avons porté plainte et nous verrons bien.
Ce qui est clair, vu le drapeau et les slogans, c’est que ces gens sont des islamistes. Rached Ghannouchi les a défendus. M.Bhiri aussi. Donc, qui sont ces gens? Nous ne le savons pas exactement mais on voit très bien qui les défend!
L’essentiel est de savoir qui les a commandités. Quels partis exactement? L’enquête le dira. Mais lorsque les partis islamistes ne condamnent pas clairement, et au contraire justifient de tels actes, chacun peut penser que ces partis sont complices. Pour qu’ils soient entièrement disculpés, ces partis devraient publier des communiqués où ils condamneraient de tels agissements et appelleraient à la liberté d’expression, à la liberté de pensée et à la démocratie en toute clarté.
Mme Zeyneb Farhat: Je parle en mon âme et conscience. Ce qui est arrivé dimanche est horrible. Mais je voulais rappeler en plus que M.Abdelghani et son espace culturel ont été attaqués 4 fois depuis le 14 janvier, qu’il a réclamé et porté plainte en vain. Au Téatro, nous avons aussi été attaqués lors de la réunion de l’association Le Manifeste.
Nous, citoyens, notre position est claire. Nous, Lam Echaml des démocrates, croyons que la Tunisie est libre, indépendante et démocratique, et nous disons NON au retour en arrière et NON au salafisme.
Aujourd’hui, en tant que citoyenne, moi personnellement, je rends responsable le Ministre de l'Intérieur et le Ministre de la Justice. Ils sont responsables. Où sont-ils? Que font-ils? Pourquoi ne remplissent-ils pas leurs devoirs? Nous payons des impôts et ils ne font pas ce qu’il faut.
Ces gens qui attaquent sont toujours les mêmes, ils les arrêtent et ensuite les relâchent. Pourquoi? Ces gens sont entrain de nous menacer. Or, chacun d’entre nous est libre. Nous sommes citoyens et sommes responsables. Je pense que nous devons, sur tout le territoire tunisien, faire une manifestation nationale pour dire NON. NON A LA VIOLENCE. Mais cela n’est pas suffisant. BCE nous parlé au Palais des Congrès, il avait dit pas de violence. Il avait promis la sécurité à tous. Où est tout cela?
Où es-tu, toi, Premier Ministre?
Où es-tu Ministre de l’Intérieur? Pourquoi ne remplis-tu pas ton rôle?
Et la justice? Où est la justice?
Et j’assume ce que je dis.
Et toi Ministre de la Justice, pourquoi des gens arrêtés sont-ils libérés sans condamnations?
Les violences sont commises depuis février, et vous, que faites-vous? Vous ne faites rien pour assurer notre sécurité? Vous vous taisez?
Nous payons nos impôts, vous vous empressez de payer les dettes de ben Ali et vous ne vous empressez pas d’assurer notre sécurité? Même pas un minimum? Que voulez-vous que nous fassions? Que nous nous défendions nous-mêmes? Que nous portions des armes pour nous défendre?
C’est mon droit d’exister, que cela soit en bikini ou en burqua, c’est l’un de mes droits.
Habib Bel Hédi: La réaction du parti Nahdha est étonnante. La nahdha a fait un meeting au Palais des Congrès et y a invité Psycho M. Ce chanteur dit qu’il souhaite avoir une kalachnikov pour pouvoir tirer sur Nouri Bouzid. Ce même chanteur, contre lequel une plainte a été déposée depuis décembre 2010 est libre, bien que dans sa chanson il incite au meurtre de Sawsen Maalej et Olfa Youssef et dit vouloir remplacer le drapeau tunisien par le drapeau salafiste. Or, Rached Ghannouchi défend Psycho M et dit qu’il s’agit de liberté d’expression. Pourquoi d’après Rached Ghannouchi est-ce que Nadia Al Fani n’a pas ce même droit à la liberté d’expression alors qu’elle n’incite ni à la haine, ni menace quiconque de mort?
Mme Moufida Belghith, avocate, membre de l’association ATAC et militante a pris la parole: Lam Echaml n’accuse pas la justice, mais demande que la justice fasse son travail et poursuive les agresseurs. Il y a des indices qui prouvent qu’il n’y a pas une volonté réelle de poursuivre ces gens:
- La police a tardé à intervenir
- Les agressions qui ont eu lieu devant le Palais de la justice contre quelques avocats ont été perpétrées par les mêmes personnes que celles qui avaient attaquées l’AfricArt, or, il n’y a pas eu de mesures sérieuses prises contre elles.
Après cela, il n’y a pas toujours de position claire de la justice.
Le citoyen tunisien est menacé. La justice et le gouvernement provisoires doivent prendre leur responsabilité.
M.Abdelaziz Fehri, de l’initiative l’Initiative Citoyenne: Les photos sur facebook sont claires, la plupart des personnes qui nous ont attaqués à l’AfricArt sont les mêmes personnes que l’on voit dans les meetings de la nahdha, et ces photos le prouvent. Ces gens sont connus et le mouvement Nahdha est complice, même si Rached Ghannouchi fait semblant de ne pas les connaître.
Une personne a témoigné que certaines personnes qui ont attaqué l’AfricArt sont des personnes qui participent au sit-in du massir qui se tient à la place des droits de l’homme. Leurs photos sont aussi sur facebook.
En conclusion, Lam Echaml a remercié les gens qui sont venus voir le film. Ils ont été formidables et solidaires. Lors du danger, ils ne se sont pas défilés et ont affronté le danger. Au début, ils étaient environ 200, ensuite lorsqu’il y a eu les agressions, ils étaient plus de 400, il y en avait partout. Merci à toutes ces personnes.
Lam Echaml continuera son combat pour:
- la liberté,
-la liberté,
-la liberté
-la démocratie
- l’égalité.
UPDATE: Une marche pacifique co-organisée par Lam Echaml et plusieurs partis politiques aura lieu ce jeudi 07/07/2011 à 18h à partir de la Place Pasteur vers l'avenue Med V. Soyez nombreux.
Je vous fais un copier/coller d'un texte écrit par M.Fathi Hadj Yahyia à l'occasion de l'action Touche pas à nos créateurs, organisée par Lam Echaml:
حملة شعواء تشنّ على صفحات الفايسبوك وعلى منابر أخرى ضدّ النّوري بوزيد وناديا الفاني، وكانت سبقتها حملة مماثلة ضدّ سوسن معالج وغيرها من الفنانين والفنّانات عبر بعض أغاني الرّاب. قبل ذلك تعرّض عدد من المثقفين والمثقفات من أمثال رجاء بن سلامة وآمال قرامي وغيرهم إلى نفس التكفير وتأليب الرأي العامّ عليهم بدعوى الفسوق والمجون والتسخّط والكفر والإلحاد والزّندقة والضلالة والمروق والبطلان والجهالة والردّة والزّيغ وغيرها من المصطلحات التي يزخر بها قاموس الفقه الذي تأسّس وسط المعارك الطاحنة بين أصحاب الدّين الواحد قبل أن يتشتّتوا فرقا ومللا ومحلا لا يزال ساريا إلى اليوم.
هذه الظّاهرة الجديدة في بلادنا كان يمكن أن تكون هامشية وبفعل بعض الأطراف التي لازالت ذهنيّتها تتغذّى من ثقافة التزمّت الديني والعقد النّفسية لولا وقوف أهمّ الأحزاب الإسلامية موقف الغموض الواضح منها وعدم الفصل فيها ربّما من باب عدم المجازفة بالتّصادم مع قواعدها أو من باب الاقتناع بوجاهة الحجج التي تستند إليها الحملة المذكورة. فأن يصعد مغنّي الرّاب على الرّكح في اجتماع جماهيري تنظمه حركة النّهضة ليتفوّه بما تفوّه وجزء كبير من الحاضرين يكبّرون ويهللون عند سماع أسماء الفنّانين المدانين لفي الأمر مهزلة تنتمي إلى سجّل محاكم التفتيش وإثارة الكراهية في النّفس البشرية وتسليح الأيادي بأيديولوجيا التكفير.
قبل أيّام من هذا الحدث تعرّض السينمائي النّوري بوزيد إلى اعتداء فاضح من قبل أحد المهوسين التي قد يكون حاضرا في مثل الاجتماع وغيرها من بعض الخطب في الجوامع بما يمنح له راحة الضّمير والقناعة بأنّه يؤسّس لعقيدته في محاربة الخارجين عنها كما تصوّرهم خطابات القياديين والدّعاة الذي يحلو لهم استعطاف الجماهير ببثّ الخلط بين العلمانية والإلحاد، وبين حريّة الفكر والخروج عن الأمّة. أكيد إنّ قياديي النّهضة لم يعطوا أوامرهم المباشرة لاقتراف مثل هذه الأفعال ولكنه من غير المتأكّد بأنّ حزمة أفكارهم لم تتحوّل إلى شحنة عقائدية لا يفصلها سوى خيط شفّاف بين توجيه أصابع الاتّهام إلى رموز ثقافية معينة وبين تسليح الأيادي ليتحوّل الظنّ إلى فعل لا سيّما وإنّنا لم نسمع شجبا أو معارضة صريحة رغم سيل الحديث عن الديمقراطية والتسامح واحترام حرية المعتقد والفكر.
أمامنا اليوم مرحلة حسّاسة ستخوض فيها جميع الأطراف أوّل حملة انتخابية خارج سلطان الدّولة والحزب الواحد والبوليس، ولا رقيب فيها سوى الضمير قبل القانون. لذا وجب التّذكير بأنّ إثارة المشاعر الدينية للمواطن وفق رؤية بدائية وشعبوية لقضايا المعتقد، وعدم التأسيس لفلسفة الآخر المشابه والمختلف في الآن ذاته، والتأسيس لمشروعية ووجاهة الرأي السياسي بإسنادهإلى التعليل الديني هي مخاطر تهدّد المسار الديمقراطي وتقف عائقا دونالارتقاء بوعي المواطن إلى ثقافة العقد الاجتماعي وعدم الخلط بين المعتقد الذي يهمّ وجه الروحانيات في الإنسان وبين مقوّمات العيش المشترك الذي يتطلب وضع قوانين وتشريعات تسيّر الحياة الاجتماعية وتفنّن العلاقات بين الأفراد دون النّظر إلى ميتافيزيقيا الفرد. إنّ شحن العواطف والمشاعر باسم إعادة بناء المنظومة الأخلاقية للمجتمع على أساس المرجعية الدينية سيؤدّي حتما إلى خلق ذهنية وعقلية قد تتجاوز مخاطرها الإسلاميين المعتدلين أنفسهم علاوة على الأعداد الكبيرة من المواطنين الذين هم ليسوا في حاجة إلى تذكير أنفسهم صباحا مساء بهويتهم العربية الإسلامية وأعداد أخرى من التونسيين تختلف فلسفتهم في الحياة أو معتقداتهم عن الأغلبية السنية المالكية.
يبقى سؤال أخير يجدر بنا جميعا طرحه والخوض فيه بكلّ أريحية وحرية وعقلانية : من هو الأقدر على حماية كلّ تونسي في أداء شعائره والانتماء إلى دينه واختيار سلوكه ومعتقده لنفسه ؟ أهو من يريد أن يفرض على المجتمع بأسره رؤية دينية مذهبية معينة باسم الإجماع والجماعة متناسيا بأنّ في البلاد إباظيون وشيعة وحنفيون ويهود ومسيحيون وغير متدينين ألخ... ولو كانوا أقلية أم هو من ينادي إلى تعايش الجميع على أساس الانتماء إلى تونس بقطع النّظر عن المعتقد والاختيارات الفكرية والمذهبية ؟ لنكذّر فقط، وأخيرا، بأنّ الذين طالتهم تتبعات النظام السابق وأصيبوا بالتعذيب والتنكيل إنّما لجأوا إلى بلدان علمانية ولائكية حيث وجدوا الحماية وحرية العيش وإبداء الرّأي ولم يذهبوا إلى بلدان تسود فيها العقيدة كمذهب دولة، والدين كخلفية تشريعية للقوانين الوضعية وهو ما يؤكّد حقيقة إنّ الفكر الحرّ وإمكانية التعايش الحقيقي لا يمكن أن تتمّ سوى في مناخ ينظر فيه إلى الإنسان كهدف في حدّ ذاته بقطع النظر عن انتماءاته العقائدية والفكرية أو عن جنسه ولونه.
Fin Avril 2011, j'ai suivi une formation de trois jours sur les techniques de communication, plaidoyer, mobilisation sociale et réseautage.
Le dernier jour, nous devions conclure la formation par un exercice pratique, qui consistait à répondre à une interview et présenter son association.
Donc, nous devions faire une simulation, et un porte-parole d'une association s'est porté volontaire pour cet exercice. Il s'agissait de l'association Tunisie Tolérance.
Ce qui s'est passé a été étonnant pour nous tous. Tellement étonnant que j'avais écris une note tout de suite. Mais les semaines ont passées et j'avais complètement oublié de la recopier et la publier. Je le fais aujourd'hui.
Nous étions environ 25 personnes à assister à cette formation.
Le président de Tunisie Tolérance, qui suivait cette formation avec nous, a donc présenté son association. Il fallait en fait répondre à ces questions:
- Qui êtes-vous?
- Pourquoi cette association (objectifs)?
- A qui s'adresse cette association (public cible)?
- Communication (programme, activités...)?
- Actualité (les actions passées et les actions futures).
- Coordonnées.
Le représentant de l'association présentait donc Tunisie Tolérance, en expliquant la raison qui a été à l'origine de sa création. Il expliquait que les tunisiens devenaient intolérants, et qu'il fallait essayer de sensibiliser les gens à ce phénomène.
Il disait qu'il est inadmissible par exemple qu'un homme se saoule et qu'il aille ensuite jeter sa bouteille de bière vide sur le mur d'une mosquée, ou qu'en Tunisie, une personne soit victime de discrimination à cause de ses croyances, origines...
Il avait enchaîné sur la définition de la tolérance.
Il avait expliqué que l'association comprenait des membres d'horizons divers, avocats, journalistes, étudiants... qui pensaient agir sur plusieurs plans pour promouvoir la tolérance et expliquer aux tunisiens leurs droits et devoirs, accompagner les victimes lorsque nécessaire...
Tout d'un coup, nous avons tous sursauté.
L'un des présents (journaliste de part sa profession) a pris la parole et a agressé verbalement le pauvre représentant de l'association.
Nous étions tous choqués.
- Arrêtez de parler de tolérance, ce mot est dégoûtant إقزز ! Il s'agit d'un faux débat, inexistant, pris de l'occident, dangereux pour notre société. Parler de tolérance revient à empoisonner l'esprit des jeunes. Je suis contre l'importation de telles notions occidentales qui risquent de dénaturer notre culture et nos traditions...
Nous étions vraiment tous choqués, aussi bien par la forme agressive de l'attaque que par le fonds.
Depuis quand est-ce que la notion de tolérance est-elle occidentale?
Pourquoi les occidentaux auraient-ils le monopole de la tolérance?
Et depuis quand la tolérance est-elle répréhensible?
Qu'est donc la tolérance?
La tolérance émane de la reconnaissance de :
- la dignité des êtres humains,
- l’égalité fondamentale de tous les êtres humains,
- l’universalité des droits de l’homme,
- la liberté fondamentale de pensée, de conscience et de croyance.
Que signifie donc cette explosion de colère?
Et même si cet homme n'apprécie pas cette notion ou la réprouve, de quel droit agresse-t-il les autres?
De quel droit?
Tout un chacun n'a-t-il donc pas le droit de penser, d'agir et de parler librement, du moment qu'il ne porte pas atteinte à autrui?
Cet homme dit que la tolérance est importée de l'occident. Ah oui?
Ne dit-on pas que l'islam prône la tolérance?
Ne dit-on pas depuis toujours que la Tunisie est connue pour sa tolérance?
Telle a été la revendication des tunisiens pendant très longtemps.
Liberté.
Liberté d’expression. Liberté d’action. Liberté de pensée. Liberté de participer à la vie politique. Liberté de…
Liberté.
Une des libertés fondamentale est la liberté de penser, de laquelle découlent, entre autres, la liberté de s’exprimer, la liberté de créer, la liberté de choisir, la liberté de croire ou de ne pas croire…
Liberté.
Or, on constate depuis quelques temps que cette liberté si longuement réclamée est menacée. Une sorte de censure ou de pression est entrain de s’exercer conter ceux qui choisissent de s’exprimer à leur guise.
Nous à Lam Echaml, pensons que la liberté d’expression est un droit fondamental et doit être garantie dans une société démocratique.
Pendant des décennies, nous avons du subir la dictature et la censure de l’Etat. Aujourd’hui, nous réclamons cette liberté et dénonçons toute atteinte qui lui est portée.
A cet effet, Lam Echaml organise un évènement pour crier son refus de toute censure, pression, agression… à l’encontre de toute personne qui veut s’exprimer, quelque soit la forme de cette expression.
Chacun a le droit de s’exprimer, d’exprimer ses idées, ses opinions, ses croyances, ses choix… dans la forme qui lui convient, sans avoir à subir de représailles, de quelque nature que cela soit.
Le 26 juin, à partir de 17h à la salle l’AfricArt, Lam Echaml vous invite à :
Touche pas à mes créateurs نحي يديك على مبدعيننا
Voici le programme (il pourrait être modifié parce qu’il y a des artistes qui n’ont pas encore confirmé leur participation).
Des artistes ayant subi des agressions viendront témoigner, chacun à sa manière, de son expérience. L’un récitera un poème, l’autre chantera, un autre jouera un sketch…
- Sawsen Maalej
- Nouri Bouzid
- Med Sghair Aouled Hmed
- Yasser Jeradi
- Abdelghani Ben Tara
- Mourad Manaï
- Borhène Ben Houria
A cette occasion, je propose à tous les artistes, créateurs, blogueurs, écrivains, caricaturistes, peintres… de participer à cet évènement.
Comment ?
C’est très simple.
Créez.
Dites ce dont vous avez envie à propos de ce sujet. Laissez libre cours à votre imagination, et publiez.
Publiez sur vos blogs, vos sites, vos journaux, vos comptes facebook…. Mais n’oubliez pas de partager avec nous sur le mur de l’évènement facebook.
Par ailleurs, Lam Echaml propose d’organiser sur facebook, un concours photos. Je lance donc un appel à tous les photographes (professionnels ou amateurs) à participer à ce concours.
Le thème : Touche pas à mes créateurs نحي يديك على مبدعيننا
Dernier délai pour publier vos photos : 16/06/2011. Ensuite, il y aura un vote jusqu’au 19/06/2011. Les facebookeurs voteront pour la photo de leur choix. Le 20/06/2011, nous ferons les comptes et déterminerons les vainqueurs.
Les 5 plus belles photos seront exposées à l’AfricArt le 26 juin 2011.
Il est prévu (mais ce n’est pas encore sur) que cet évènement ira dans d’autres villes du pays, mais avec des témoignages d’artistes locaux. Bien-sûr, les photos gagnantes du concours se déplaceront aussi avec Lam Echaml.
Les membres de Lam Echaml ne sont pas tous d’accord sur le slogan choisi pour cette manifestation. Certains trouvent que la version tunisienne n’est pas très explicite. Qu’en pensez-vous ? Il nous reste 2/3 jours avant l'impression des affiches. Nous pourrons éventuellement changer ce slogan.
Article 19 Déclaration universelle des droits de l'homme
Tout individu a droit à la liberté d'opinion et d'expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d'expression que ce soit.
P.S.: Hier, sur facebook, plusieurs comptes et pages, dont la page de mon association Génération Tunisie Libre, ont été piratés par des gens se réclamant de la pensée islamiste. Une autre forme d'agression qu'il faut dénoncer.
UPDATE (09/06/2011): Amel Hamrouni et Moncef Louheibi ont confirmé leur participation.
Je vous avais parlé de l'opération Kasserine qui devait avoir lieu le 30 avril 2011. A cause de problèmes sécuritaires, cette opération avait été décalée de deux semaines.
Cette opération a été organisée par le Front des Associations Tunisiennes.
Nous avons donc été à Kasserine les 14 et 15 mai 2011.
Départ à l'aube, arrivée vers 13h à Kasserine. Nous nous étions rendus à la maison de jeunes où nous avions été accueillis par des membres d'associations locales.
Nous étions accompagnés de plusieurs camions de dons, matériel, nourriture, vêtements... et de médecins bénévoles.
Nous nous sommes dispersés dans Kasserine et ses environs. Chacun avait une tache particulière. Nous étions plusieurs associations et chacune devait œuvrer dans son domaine (humanitaire, éveil politique, animation pour enfants, micro-crédit, droits des femmes...).
Arrivés à Kasserine, nous avons visité un café dont une partie a été aménagée en mémorial pour les martyrs de la région. Leurs photos y étaient exposées, ainsi qu'un bombre lacrymogène et un livre d'or pour les visiteurs.
Ensuite, j'ai accompagné le groupe qui s'est chargé des dons à l'association pour handicapés et non voyants ESSEBESSEB, dont le local avait été incendié et détruit lors de la révolution. Le local a été reparé et le Front des Assocations Tunisiennes a apporté des dons divers dont l'association avait besoin, parmi lequels 5 chaises roulantes, 2 tables de massages, 30 chaises, 6 tables, 1 poste TV, 3 ordinateurs, 2 machines à coudre, des déambulateurs, des cannes canadiennes etc
L'après-midi, il était prévu une conférence sur le thème de l'assemblée constituante et la loi électorale, mais personne n'est venu. Boycott??? Très probable. Mais sans preuves concrètes, on ne peut rien affirmer. Personnellement, j'ai une idée précise, je connais même les "présumés coupables", mais sans preuves non plus. Une des associations locales qui devaient amener des gens ne répondait même plus au téléphone. Quelques personnes qui passaient par là, et qui nous avaient vus sont quand même entrées, et au lieu de la conférence, nous avons eu une petite discussion avec elles.
Le lendemain, j'ai fait un petit tour dans un dispensaire. Les médecins qui étaient avec nous ont fait de l'excellent travail. Pendant ces deux jours, environ 400 malades ont été examinés et soignés par 8 médecins de différentes spécialités, à Bérinou et Hassi El Frid, 7 opérations chirurgicales ont été réalisées à l’hôpital régional de Kasserine et un lot de médicaments a été offert au dispensaire de Hassi El frid.
J'ai ensuite accompagné une association spécialisée dans l'animation pour enfants. Nous avons été dans une petite école primaire. Les enfants étaient hyper-heureux. Et franchement l'équipe d'animateurs était sensationnelle. Jeux divers, foot, dessin, maquillage, distribution de friandises et jouets...
Cet homme m'a si gentiment demandé de le prendre en photo. Et il avait raison, il est photogénique je trouve. Il a un beau sourire.
Savez-vous ce que font ces gens? Il s'agit d'une femme qui a développé un petit projet (l'équivalent de ce que l'on pourrait appeler un salon de thé), elle fait du thé et le vend au verre. Et ces gens sont ses clients.
Et voilà, chacun gagne sa vie comme il peut. Bravo pour cette femme.
Au moment du départ, les enfants sont venus nous saluer.
Vous avez vu comme ils sont beaux ces enfants? Cela prouve encore une fois que nous différences nous enrichissent. On m'a dit que la plupart des habitants de ce village (dont je ne me rappelle plus le nom, ô méa culpa!) ont des origines berbères, ce qui explique d'ailleurs le grand nombre de yeux verts et de cheveux châtains. Le Tunisie est riche de 3000 ans d'histoire et d'ethnies diverses. Et c'est vraiment une grande richesse.
Au total, pendant ces deux jours, en plus de ces actions auxquelles j'ai assisté, il y a eu:
- environ 230 familles (de Bérinou, Zalti, Kamour et Hassi El frid) ont bénéficié d'aides alimentaires (un total d'environ de 3,5 tonnes de nourriture), 25 familles ont bénéficié d'aides spécifiques (ustensiles de cuisine, batteries solaires, matelas, pompes pour puits, matériel pour handicapés, poussettes pour bébé etc.), distribution de vêtement pour un grand nombre d'habitant.
- une école primaire a eu des portes et des fenêtres
- un PC portable a été offert à Wael, un jeune homme qui a perdu une jambe lors de la révolution
- distribution de jouets à plus deux cent élèves de deux écoles primaires à Bérinou et Kamour
- environ 70 dossiers de micro crédits ont été récoltés et seront étudiés.
Un suivi des activités médicales et économiques est prévu pour la première quinzaine du moi de Juin.
Bravo aux organisateurs. Ce n'était pas facile de s'occuper de toute l'opération du début à la fin.
Ce matin, après environ 2 mois de pourparlers, Assez de Divisions, Allons de l'avant! a enfin pu organiser une conférence de presse pour annoncer la création du Pôle Démocratique Moderniste.
Lam Echaml était présent à la première réunion. Et aujourd'hui, nous étions d'ailleurs plusieurs membres de Lam Echaml à assister à cette conférence de presse.
Il y avait foule, et il y faisait une chaleur étouffante.
Cette opération avait commencé, à l'initiative de quelques indépendants, par une pétition on-line appelant les partis à s'unir.
Et aujourd'hui, elle se concrétise vraiment, avec ce pôle qui comprend actuellement 11 partis qui ont signés entre eux un accord, et reste ouvert à tous les autres partis qui partagent les mêmes valeurs. M.Riadh Ben Fadhl a quand même dit qu'il existait une ligne rouge: aucun parti ou individu RCDiste ne peut intégrer ce pôle.
M.Riadh Ben Fadhel a précisé qu'au sein de ce pôle, il n'y aurait pas de hierarchie, au contraire, les relations seront horizontales. Même s'il y a des points de vue différents, il y a quand même de grands points communs, en particulier, une certaine vision d'une Tunisie moderniste, et des valeurs de liberté et de dignité pour lesquels sont morts nos martyres.
Au début, cette proposition d'alliance a été adressée à 15 partis. Certains ont refusé dès le départ d'y prendre part. 11 ont signés et aujourd'hui, il y a 4 autres partis en discussions, dont Afek Tounes, qui était d'ailleurs présent à la première réunion.
L'objectif de ce pôle est de faire face ensemble à la bataille électorale. Ce pôle se veut une vraie force, qui représente une Tunisie démocratique moderniste. D'ailleurs, ce pôle est porteur d'un projet et correspond à une attente d'une grande partie du peuple tunisien.
Ce pôle présentera des listes communes dans toutes les circonscriptions. Des bureaux seront bientôt ouverts dans toutes les régions de la Tunisie.
D'ailleurs, dans une quinzaine de jours, un programme commun sera publié.
La parole a été donnée aux journalistes, qui ont posé plusieurs questions dont celles-ci:
- Ne pensez vous pas qu'il est un peu tard pour constituer ce pôle?
- Quel rôle va jouer ce pôle?
- Qu'en est-il de la parité?
- Y aura-t-il un leader pour ce pôle?
- Pourquoi est-ce que Ettajdid a accepté d'intégrer un tel pôle?
- Que pensez-vous du report des élections?
- Que pensez-vous de tout l'argent qui est entrain d'être dépensé par certains partis?
- Un journaliste italien a demandé comment l'europe pourrait aider la tunisie?
Concernant le report des élections, le pôle affirme son respect total des décisions de la Haute Instance Indépendante des Elections et affirme sa totale confiance en l'intégrité de M.Kamel Jendoubi. Il a rappelé que cette instance est complètement indépendante et invite tous les acteurs politiques à respecter cette instance et son indépendance.
Pour ce qui est des dépenses de certains partis: c'est une question qui ne concerne pas particulièrement le pôle, mais qui concerne plutôt le gouvernement. Il y a des partis qui paraissent très riches, qui organisent des meetings très couteux, se promènent dans des voitures très luxueuses... cela est inadmissible. Mais il est évident qu'il y a aujourd'hui un vide juridique qui ne permet pas de limiter ni de contrôler ces dépenses ostentatoires. Un appel est donc lancé au gouvernement pour qu'il règlemente tous ces agissements.
Suite à une question d'une journaliste, M.Riadh a rappelé que chaque parti pourrait soit intégrer soit quitter le pôle s'il estime cela préférable. Ce pôle est dynamique et n'a pas vocation à être une prison partisane. Les relations au sein de ce pole sont démocratiques, si un désaccord se présente, tout ce qui est possible sera fait pour le surmonter, mais si cela se révèle impossible et qu'un parti juge qu'il est de son interet de se retirer, il pourra le faire, sans que cela remette en cause l'existence même du pôle. Par ailleurs, il est possible qu'il y ait des désaccords concernant les têtes de listes, mais après 2 mois d'expérience, les divers membres de ce pôle ont appris à surmonter leurs désaccords. Il est évident que tout cela est difficile, mais tout sera mis en oeuvre pour atteindre les objectifs fixés.
M.Ahmed Brahim a pris la parole. Il a expliqué qu'il est dans la nature même de Ettajdid de "lam echaml" pour pouvoir affronter ce qui attend notre pays et de construire une Tunisie qui respecte les valeurs modernes tout en respectant notre identité et notre histoire et rester dans la ligne du "islah ittounsi". Il pense que la question à poser est plutôt: pourquoi est-ce que certains partis ont refusé de s'unir à ce pôle? Aujourd'hui, il est important de mettre l'interêt de la Tunisie au-dessus des interêts partisans. "Nous sommes convaincus que ce pôle répond à une attente d'une très très grande frange de la population tunisienne, et que c'est le moyen de réaliser ce rêve de la tunisie moderne. Ce pôle sera une force qui attirera le peuple, ce pôle sera la "nejma il kotbia" (jeu de mot de la part de M.Brahim) et ceux qui ont refusé de s'unir à nous ont fait de mauvais calculs et "illi yhsib wahdou, yfdhollou!".
Pour ce qui est de la parité, il a été convenu qu'en tête de listes, les parité sera respectée: 50% des têtes de listes seront des femmes. Cela est logique et entre dans le cadre d'une vision moderniste de la Tunisie.
Concernant le soutien des pays européens, ils pourraient tout d'abord faire un geste en ce qui concerne les émigrés illégaux tunisiens. Ces pays ne devraient pas les renvoyer chez eux. Si un petit pays comme la Tunisie a pu acceuiller des centaines de milliers de personnes venues de la Lybie, les pays européens pourraient en acceuillir quelques milliers. En fait, tout ce que les Tunisiens demandent aux pays européens est de les respecter et de les considerer comme des partenaires égaux.
M.Riadh Ben Fadhel a ajouté qu'un émigré illégal coute aux pays européens environ 38000 dollars. 38000 dollars correspondent à un micro projet en Tunisie. "Alors, pays européens, investissez dans la démocratie, investissez dans la propspérité, il y va de l'intérêt commun".
Une personne présente a pris la parole. Elle a rappelé le sondage récent effectué par Sigma et qui montre qu'il y a des injustices en ce qui concerne le temps accordé aux divers partis par les médias. Un reproche a été fait aux journalistes qui ne savent pas rester objectifs et qui préviligient donc certains partis par rapport aux autres. Ce reproche concerne essentiellement la TV nationale qui est financée par les impôts de tous les tunisiens et qui devrait donc les respecter et les représenter tous. Cette intervention a été très applaudie.
En conclusion, le docteur Sami Ben Sassi a rappelé que l'idée à l'origine de ce pôle est que "l'union fait la force". Il a insisté sur le fait que tous les tunisiens doivent aujourd'hui s'engager.
"Engagz-vous, et votez. Votez pour qui vous voulez, l'essentiel est de voter pour un parti qui défende des valeurs progressistes et modernistes. Mais engagez-vous".
Je suis d'accord avec lui!
Vous trouverez les divers documents qui concernet ce pôle ici (liste des partis signataires, la déclaration de principes du pôle....).
(Cliquez sur les photos pour les agrandir)
Bonne chance à ce pôle. Bonne chance à la Tunisie.
Et surtout VOTEZ, votez moderne et progressiste.
Et faisons de notre pays le premier pays arabe démocratique!
Il y avait quelque partis de gauche et quelques associations représentés. - Les femmes démocrates, juste à coté du POCT:
Juste à coté, Lam Echaml, en pleine installation:
et lors de sa présentation:
- Deux associations qui oeuvrent en faveur des diplômés chômeurs:
Le F.D.T.L.:
Ettajdid:
Il y avait aussi un coin pour les enfants, essentiellement des tables de dessin.
Les gens venaient et allaient. Ils se renseignaient, posaient des questions. Certains avaient déjà des idées bien précises sur la situation actuelle de la Tunisie, d'autres ne comprenaient rien et cherchaient à savoir. Certains défendaient un parti, d'autres pas du tout....
On assistait ça et là à des discussions, parfois calmes, mais parfois très enflammées...
Parfois, les discussions sont même un peu plus qu'enflammées... Je vous laisse deviner pourquoi...
Tout se passait très bien, lorsque tout d'un coup, nous avons entendu des cris. Je me suis approchée pour en comprendre l'origine. On m'a raconté qu'un homme, du Hizb Ettahrir, était venu agresser les gens en hurlant "Lè ilaha illa Allah", qu'une bagarre s'en ai suivie, et que certains lui avaient crié l'éternel DÉGAGE. Et là, j'ai vu l'homme pointer du doigt une jeune femme et lui crier qu'elle devait se taire, elle la 3ahira (pute)!! Stupéfaction des gens présents, indignation... Quelques personnes ont chassé cet homme pour que cela ne dégénère pas plus. Mais alors que nous croyons que l'incident était clos, un jeune homme s'est aussi approché en hurlant que ce sont lui et ses amis qui avaient fait la révolution, et pas les gens comme cette jeune femme. Nouveau rassemblement, nouveaux cris...
C'est vraiment dommage. Pourquoi toutes ces disputes, ces accusations, ces cris....? Ne pouvons-nous pas apprendre à parler calmement, à exposer nos points de vues, et à essayer à nous "supporter" pour pouvoir vivre ensemble en toute quiétude?
Malgré ces deux incidents désagréables, la journée a été intéressante. Et comme toujours, parler avec les gens permet de voir les choses autrement, et surtout d'échanger.
Pendant cette journée, j'ai quand même profité pour aller prendre ces deux photos d'un bâtiment avoisinant et qui semble dater de l'époque coloniale.
Je ne connais pas la médina de Bizerte, mais j'ai vraiment envie de la découvrir bientôt, inchallah.
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