Joie: "Le devoir de tout homme est de cultiver sa joie intérieure." Mais beaucoup de religions ont oublié ce précepte. La plupart des temples sont sombres et froids. Les musiques liturgiques sont pompeuses et tristes. Les prêtres s'habillent de noir. Les rites célèbrent les supplices des martyres et rivalisent en représentations de scènes de cruauté. Comme si les tortures subies par leurs prophètes étaient autant de signes d'authenticité. La joie de vivre n'est-elle pas la manière de remercier Dieu d'exister s'il existe? Et si Dieu existe, pourquoi serait-il un être maussade?
"La société a besoin de transgresseurs. Elle établit des lois afin qu'elles soient dépassées. Si tout un chacun respecte les règles en vigueur et se plie aux normes: scolarité normale, travail normal, citoyenneté normale, consommation normale, c'est toute la société qui se retrouve "normale" et qui stagne.
Sitôt décelés, les transgresseurs sont dénoncés et exclus, mais plus la société évolue et plus elle se doit de générer discrètement le venin qui la contraindra à développer ses anticorps. Elle apprendra ainsi à sauter de plus en plus haut les obstacles qui se présenteront.
Bien que nécessaires, les transgresseurs sont pourtant sacrifiés. Ils sont régulièrement attaqués, conspués pour que, plus tard, d'autres individus "intermédiaires par rapport aux normaux" et qu'on pourrait qualifier de "pseudo-transgresseurs" puissent reproduire les mêmes transgressions mais cette fois adoucies, digérées, codifiées, désamorcées. Ce sont eux qui alors récolteront les fruits de l'invention de la transgression.
Mais ne nous trompons pas. Même si ce sont les "pseudo-transgresseurs" qui deviendront célèbres, ils n'auront eu pour seul talent que d'avoir su repérer les premiers véritables transgresseurs. Ces derniers, quant à eux, seront oubliés et mourront convaincus d'avoir été précurseurs et incompris."
"Mon nom est Zakaria, j'ai cinquante ans et je suis écrivain. Écrivain dans un pays où ne sont éditées que des œuvres asexuées, gommées de toutes aspérités caractérisant la pensée individuelle. L'entreprise d'État qui avait le monopole de l'édition depuis l'indépendance jusqu'aux évènements du 5 octobre 1988 a pendant longtemps publié les essais ou récits que je rédigeais en plus de mon métier de journaliste. Je faisais partie de l'équipe de rédaction du Révolutionnaire, un quotidien dont le pouvoir était le rédacteur en chef. J'allais d'écoles en universités pour donner des conférences et parcourais le territoire afin de réaliser des reportages. Mes chroniques vantaient les performances industrielles, la construction de barrages ou de villages agricoles ultramodernes "réalisés en des temps records grâce à des équipes entièrement algériennes". En thuriféraire patenté, je brossais sans vergogne et dans le sens du poil les qualités "hors normes" du Président, des ministres ou de n'importe quel abruti national érigé en Secrétaire Général d'une section du Parti Unique perdu dans le fin fond du bled. Ce n'était ni de la servitude ni de la lâcheté. C'était pire: de la sincérité. Emporté par le souffle révolutionnaire qui régnait en main de maître à cette époque, je taisais et écrasais volontairement ma subjectivité. On avait réussi à me faire croire qu'elle était un état d'âme bourgeois. J'écrivais alors des textes à vocation populiste qui, au nom de la sacro-sainte devise nationale "Un seul héros: le peuple", louaient la vaillance de la plèbe et la sublime clairvoyance des autorités guidant ses élans héroïques.
Au début des années quatre-vingt, quand l'idéologie socialiste commença à battre de l'aile, je me suis engouffré dans le mouvement suscité par les réformateurs qui, de l'intérieur du régime, fustigeaient les autorités, les accusant de trahir les idéaux révolutionnaires pour détourner richesses et privilèges à leurs seuls profits. Alors, dans un langage et un excès de zèle inconnus de moi jusque-là, je me suis insurgé pour dénoncer avec force et détermination les massacres commis par l'armée pendant les évènements du mois d'octobre 1988. Près de six cents victimes parmi les Gavroches de la révolte populaire. Je l'ai payé cher. Après les évènements, mes écrits furent d'abord charcutés puis censurés. La direction du journal mit fin à mes fonctions en me confiant un poste à responsabilités de pacotille dans l'administration du ministère de tutelle, pour "services rendus à la Nation"."
Fellag - L'allumeur de rêves berbères.
07/04/2009
"Être réaliste, c'est préférer une réforme modeste, qui en permet une autre, à un miracle impossible."
"J'ai voulu montrer que Don Juan n'était pas un homme libre; esclave de ses passions, il est incapable de construire sa vie. Au fond, on est plus libre si l'on accepte quelques limites".
"-Comment pouvez-vous croire ce que l'on dit sur la jalousie des femmes et leur perfidie? Tout cela n'est que chimères auxquelles l'homme a donné consistance par sa crédulité. La femme est à l'origine une pâte malléable: c'est à vous de la modeler à votre guise. Sachez que c'est un animal dont la raison comme la religion sont incomplètement formées. C'est donc à vous d'achever sa formation, et vous disposez pour cela de deux moyens: la persuasion ou le bâton. Il n'est pas une seule de mes femmes qui ne soit convaincue d'être ma préférée, et aucune n'a eu besoin de plus d'une seule étreinte pour tomber enceinte. Vous ne trouverez pas meilleur havre de paix que ma maison, ni épouses plus pudiques et désireuses de plaire à leur mari. C'est d'ailleurs pourquoi elles n'ont pas osé me chercher querelle lorsqu'elles ont appris que j'avais une petite amie."
Le Cortège des vivants - Naguib Mahfouz
Qu'en pensez-vous?
Misogyne?
Est-il le seul?
Est-il représentatif de notre société arabo-musulmane?
"Le célibataire vit comme un roi et meurt comme un chien, alors que l'homme marié vit comme un chien et meurt comme un roi".Jean Anouilh
J'ai trouvé cette citation par hasard.
Je suis sûre que beaucoup d'hommes seraient d'accord avec Jean Anouilh.
J'adorerais que les célibataires et les hommes mariés nous donnent leurs avis.
En fait, je ne suis pas convaincue que le célibataire vit comme un roi. Le célibataire vit, d'après moi, dans l'illusion d'être un roi. Seulement il s'agit d'un roi solitaire, jouissant de joies éphémères. Qui plus est, je pense qu'un célibataire est une personne qui a peur.Peur de l'engagement et des responsabilités.
L'homme marié vit-il comme un chien? Cela ne dépend que de lui, non? S'il passe son temps à se lamenter sur sa "liberté" perdue, sur toutes les filles qu'il pourrait draguer, sur toutes les folies qu'il n'ose plus commettre... il est certain qu'il mène une vie de chien, faite de Si... Si.... de regrets et de remords. Personnellement je trouve la vie d'un homme marié pleine de valeurs sûres comme la famille et les enfants.
"La suspicion, l'intolérance et la défiance nous séparent toujours plus. Or, nous sommes plus forts quand nous écoutons et plus intelligents quand nous partageons nos cultures"
Je me pose cette question, parce que j'ai l'impression qu'autour de moi, cette question soulève bien des problèmes à certains. Je veux être libre disent-ils. Mais c'est quoi être libre?
Je n'aborde pas la question sur un plan philosophique. Ce plan là m'importe peu je l'avoue. Ce qui m'importe c'est la liberté sur un plan pratique. Dans la vie de tous les jours, que signifie être libre?
Et je l'avoue, je pense surtout à ces hommes qui aujourd'hui refusent tout engagement parce qu'ils disent vouloir être libres.
Mais libres pourquoi et libres comment?
L'engagement serait-il une prison?
Pas de mon point de vue.
Libres. Libres.
Ok. Mais....
Pour moi, la liberté, c'est la liberté de choisir. On choisit un cadre dans lequel évoluer. Mais une fois le choix fait, on n'est plus libre de ne pas l'assumer.
Assumer ses choix, c'est cela la liberté.
Pour moi, on fait un choix quelconque, et on reste libre à l'intérieur de ce choix. Mais... Mais il faut savoir dans le cadre de ce choix, s'auto-discipliner. L'auto-discipline, c'est cela la liberté.
Cela peut sembler paradoxal.
Pas pour moi.
Est-ce une déformation professionnelle de ma part?
Est-ce mon caractère entier, à la limite monolithique comme me le reprochent certains?
On est libre de choisir, mais on n'est pas libre de ne pas assumer.
Dans le cadre du mariage par exemple, on est libre de se marier ou de ne pas se marier. Mais une fois le choix fait, on n'est plus libre de ne pas l'assumer. Lorsque l'on choisit de s'engager, on se doit de respecter ses engagements. Pas par la force, mais par sa propre volonté.
Et c'est valable pour toute forme d'engagements, qu'ils soient personnels, professionnels ou autres.
On est LIBRE de faire certains choix. Mais la liberté vraie est d'assumer ces choix.
Et puis, Dieu merci, quelques soient ces choix, il y a toujours possibilité de les modifier ou résilier. Personne n'est tenu à vie. Mais tant que l'on choisit de rester dans ce cadre, on est OBLIGE de respecter sa parole.
L'auto-discipline a toujours été facile pour moi. Je ne saurais dire pourquoi. C'est vrai. Et parfois je me dit que justement, comme j'ai toujours pratiqué cette auto-discipline, je me suis toujours sentie LIBRE.
Libre. J'ai toujours été libre parce que je respecte mes engagements et ma parole.
Libre. J'ai toujours été libre parce que c'est moi-même qui me fixe mes limites.
Libre. j'ai toujours été libre parce que c'est moi-même qui m'oblige.
Libre.
Hier soir, par hasard je suis tombée sur une citation que j'ai beaucoup apprécié. J'ai voulu en savoir un peu plus, et je suis tombée sur toute une série de citations qui ont le même sens. Et j'en suis contente, parce que cela me conforte dans mon idée.
Voici ces citations:
"La liberté n'est pas l'absence d'engagement, mais la capacité de choisir." Paulo Coelho
"La liberté, c'est de pouvoir choisir sa propre forme d'esclavage."Denis R. Boudreau
"La vraie liberté consiste dans la faculté de choisir ses propres contraintes."Reine Malouin
"La liberté consiste à choisir entre deux esclavages : l'égoïsme et la conscience. Celui qui choisit la conscience est l'homme libre." Victor Hugo
"N'importe qui est capable de choisir ce qu'il préfère; mais seuls les superbes savent préférer ce qu'ils choisissent." Gilbert Cesbron
"Le seul mauvais choix est l'absence de choix." Amélie Nothomb
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