Je copie/colle ci dessous le communiqué de presse "A3ta9ni" du 18 octobre 2011:
Un mouvement est né et n’est pas prêt de s‘arrêter. Après Tunis et Monastir, c’est la ville de Sousse qui crie aujourd’hui sa liberté. Pas moins de 3000 Tunisiens ont rejoint la marche A3ta9ni pour dénoncer la censure, quelque soit sa forme, et rappeler aux Tunisiens que le combat pour la liberté n’est pas fini.
Le mouvement A3ta9ni a connu un nouveau succès malgré les tentatives de perturbation d’un groupe de salafistes –enrivon 80 personnes. La violence verbale et physique (jets de pierres) de ce groupuscule ne fait que trahir son échec. Une fois de plus, ils prouvent aux Tunisiens, leur incapacité à vivre en paix, à respecter autrui et à renoncer à la violence.
Lors de la marche à Tunis, tenue dimanche 16 octobre, nous avons repéré parmi les perturbateurs un garde du corps de Rached Ghannouchi, leader du parti Ennahdha (voir vidéo ci-dessous).
A chaque fois qu'il y a des actes de violence, le parti Ennahdha minimise des « cas isolés ». Aujourd’hui, nous pointons du doigt ce parti et demandons à ses leaders de mieux maîtriser sa base et ses sympathisants et de leur rappeler les règles de la démocratie et du vivre ensemble. Autrement, nous avons une nouvelle preuve que les actes de violence sous la bannière des « salafistes » sont organisés et soutenus par ce parti.
Nous engageons également la responsabilité du Ministère de l’Intérieur dans la protection des citoyens qui manifestent pacifiquement et qui appellent d’autant plus à la paix et à la tolérance.
Par ailleurs, les tentatives de diffamationqui essaient de discréditer ce mouvement n’auront pas raison de notre union et notre détermination. Nous sommes à l’image de la Tunisie, différents et pluriels.Un sacré nous rassemble au delà de nos convictions : la liberté.
A tous ceux qui nous accusent d’apostasie et d’hérésie, nous disons : vous n’êtes pas plus musulmans que nous. L’Islam sur notre terre est une religion de tolérance et de liberté. Il le restera.Dans le domaine de la foi, personne n’a de compte à rendre sinon à son Dieu.
La rue appartient à tous les Tunisiens et nous la réinvestirons sans peur. Nous ne cèderons pas aux menaces, aux intimidations et à la violence. Nous resterons fermes et stoïques dans nos revendications : respect des libertés individuelles, tolérance et pacifisme.
A3ta9ni est dans la rue, les administrations, les transports, les universités, les cafés. Nous sommes partout. Nous sommes la Tunisie et nous dénoncerons avec fermeté tous ceux qui tentent de réduire le champ des libertés dans notre pays.
Dimanche avait lieu à Sidi Bou Said le meeting du Pôle Démocratique Moderniste (Qotb) qui nous a présenté sa liste pour la circonscription de Tunis 2.
C'était prévu à 16h, tant mieux parce que cela m'a permis d'aller participer à la marche A3ta9ni qui avait été organisée à l'Avenue Med V, pour protester contre la violence et réclamer une liberté d'expression totale.
Je suis donc arrivée juste à l'heure. Les gens affluaient.
Le meeting a commencé vers 16h30 avec de la musique pour faire patienter les présents et attendre les retardataires. Bella Ciao. Dima Dima. Samâa soutek (l'hymne du Qotb)...
La salle s'est petit à petit remplie... et à un moment, elle était comble. C'était émouvant de voir autant de monde venir pour écouter les "étoiliens".
Le meeting a commencé par l'hymne national tunisien dans son intégralité, et non pas censuré comme chez certains. Ensuite, une minute de silence en hommage aux martyrs tombés pour libérer la Tunisie.
Il y a eu une petite présentation du Qotb, son histoire, sa composition, son programme (vous pouvez trouver tout cela sur le site ici, en arabe et en français) ... Et un rappel que le Qotb a été crée pour construire pour nous et pour nos enfants, pour que la Tunisie soit pour tous, sans exclusions, dans la liberté, la sécurité, la dignité... Tunisie pour tous.
Haifa Ben Abdallah, indépendante, a rappelé qu'il ne nous reste qu'une semaine, et qu' il ne faut pas que le 24 Octobre 2011, nous nous regardions et nous disions: Ah nous n'aurions pas du!! C'est aujourd'dui que nous construisons notre avenir.
القطب حرية و عدالة إجتماعية
Les gens continuaient d'arriver, il y en avait partout, en haut en bas, assis, debouts...
Des personnalités, notamment du domaine de l'Art (Jalila Baccar, Nja Mahdaoui, Fadhel Jaibi...) étaient présents. Ils étaient tous venu encourager le Qotb.
Haifa a encore rappelé que dans le Qotb, il n'y a pas d'intérêts partisans. Dans le Qotb, on accepte tous les tunisiens. Les principes sont clairs et nets. Aucune ambiguité. Clairs et nets. La plupart des intellectuels tunisiens sont au Qotb, parce que l'interet est la Tunisie.
Fadhel Jaïbi a pris la parole.
Il a, entre autre, condamné ce qu'il s'est passé dernièrement à propos de Nessma TV. A titre personnel, il a lancé un appel aux 10 millions de citoyens qui ont des consciences et qui croient en la démocratie de se mettre debout comme un seul homme face à un danger qui menace le pays. Et pas seulement. Il faut, d'après lui, rester debout et construire l'avenir de la Tunisie.
D'autres personnes ont ausi pris la parole. M.Nja Mahdaoui, M.Fares Nanaa, M.Saadoun Zmerli...
Ensuite, cela a été au tour de Mme Jalila Baccar pour laquelle il faut dire un NONau retour en arrière. Juste après le 14 janvier, les premiers qui ont été attaqués sont les artistes. Ensuite, rappelant ce qu'il s'est passé à l'AfrcArt, elle a lu un texte qu'elle avait écrit à l'époque et qui est encore d'actualité.
Elle avait conclu par:
لم نسكت و لن نسكت و لم نركع
C'était très très émouvant.
Bravo madame. Un texte sublime.
Plusieurs artistes et personnalités présents auraient voulus intervenir, mais le temps ne le permettait pas. Il fallait passer à la partie politique du meeting et à la présentation de la liste de la circonscrption de Tunis II.
Amina Skik (directrice dans une société): "je suis une citoyenne tunisienne, j'ai étudié, j'ai pris ma place dans la société, j'ai une famille, j'ai un garçon et une fille et je n'ai aucune intention de laisser quelqu'un briser l'avenir de ma fille.
Pourquoi ai-je choisi le PDM? Parce qu'il est le seul qui croit en la femme, autrement que comme un décor. Tous les partis parlent de l'égalité entre les hommes et les femmes, mais le Qotb est le seul à concrétiser cette égalité et parité.
Nous sommes citoyens, citoyens, citoyens.
La femme représente 50% de la société, 50% des familles, 50% du PDM, mais malheureusement ne représentera pas 50% de l'assemblée constituante".
Mohamed Ali Gherib, (avocat, 2 filles): "J'ai 2 minutes pour vous parler, je vous dirais donc seulement pourquoi j'ai chosi le Qotb. Je l'ai fait en mémoire de nos martyrs . Si aujourd'hui, nous sommes là, il y a des gens qui sont morts. Ces gens n'avaient pas de slogans religieux, ni identitaires, ils hurlaient Liberté, Démocratie, Dignité. Ils criaient des slogans contre le chômage, la pauvreté, et des slogans pour la citoyenneté.
Ces slogans sont tous des slogans modernistes. Lorsque Mohamed Bouazizi est mort, les retrogrades qui envahissent aujourd'hui nos rues avaient refusé de faire, pour lui, la prière des morts, mais les habitants de Sidi Bouzid les avaient défié et l'avaient enterré en martyr. La Tunisie est moderniste, et Dieu est avec nous. Dans son livre sacré, il a dit:
"وهو الذي جعل لكم النجوم لتهتدوا بها في ظلمات البر والبحر قد فصلنا الآيات لقوم يعلمون"
et nous notre étoile nous guidera contre les rétrogrades et nous ferons arriver ce pays à bon port. Le jour où nos martyrs nous poseront la question, nous leur diront : ne vous inquiétez pas, nous avons excausés vos voeux. N'ayez pas peur. La rue est à tous."
Rafika Briki (mère de famille qui a élevé seule ses enfants): "Je vous invite à voter pour le PDM qui dans l'assemblée constituante va défendre des principes importants qui permettent la pluralité. La Tunisie est belle dans sa pluralité".
Abdessattar Forkani (éducateur, syndicaliste, professeur de physique): "Nous voulons que la Tunisie soit le pôle de la technologie, de la science, de l'Art... et pour cela il faut changer notre système éducatif. Il va falloir reformer et donner à l'enseignement sa place. Ces derniers années, il y avait destruction de l'enseignement. Nous voulons un enseignement ouvert à l'environnement et au travail".
Fadhila Saada (medecin): "Je me suis trouvée dans le PDM spontanément parce que je m'y suis reconnue. Avant le 14 janvier 2011 nous étions opprimés, la révolution s'est faite pour la dignité. Le sacrifice des martyrs nous a réveillé. Nous avons vu des oubliés, des abandonnés... Cela se passait dans notre pays et nous ne voyons pas, n'entendions pas. Le PDM s'engage, s'il est élu, à faire adopter un seuil pour la dignité qui s'imposera à tous les gouvernements ." (Vous pouvez voir le Dignity Act ici)
Ahmed Brahim (professeur universiatire): "Le militantisme continu pour la Tunisie libre et démocratique.
Même si nos moyens financiers ne sont pas importants, nous travaillons avec le coeur parce que nous avons confiance en les tunisiens et leur conscience. Aujourd'hui, le PDM monte grace à vous tous. Nous remarquons, en discutant avec les gens, que les citoyens ont bien compris la réalité et l'enjeu et ont compris que les gens du PDM sont des gens propres, indépendants et savent travailler, main dans la main, sans privilégier les intérêt personnels. Les gens ont vu que le Qotb a mis de coté les petits calculs partisans. Le PDM ne travaille que pour la Tunisie, la Tunisie libre, la Tunisie de l'égalité. La Tunise au-dessus de tout. Les gens ont compris que nos intentions sont réelles, que nous ne jouons pas la comédie et n'utilisons pas le mensonge. Les tunisiens savent surtout que l'Islam est une religion de tolérance et de paix et de cohabitation. L'Islam est celui qui dit خذوا العلم ولو من الصين. L'Islam n'est pas celui qui tourne le dos à la science et à l'ouverture. Le Tunisien n'a par ailleurs aucun problème identitaire, notre identité est ancienne, notre identité est là, elle ne craint pas les coups de vent, mais nous ne voulons l'ouverture, nous vouons avancer. Le PDM a pris de spositions courageuses parce qu'il y croit, pas pour des calculs partisans. Nous ne faisons pas des promesses que nous ne respectons pas. Les limites de la liberté d'expression ne peuvent s'imposer par la violence, par les coups et le baton. Les Tunisiens ont compris . Ils ont compris que seul le PDM les respecte.
Le peuple aime la liberté, la culture, la sincérité. Nous sommes des militants, nous ne sommes pas des politiciens et encore moins des politicards. Ensemble nous construirons la Tunisie."
Amel Belkhiria (pharmacienne): "Nous étiuons muselés pendant ZABA. Mais aujourd'hui, nous n'avons plus peur. Nous sommes des tunsiens majeurs, nous n'avons pas besoin de tuteurs. Nous savons nous protéger et nous protégerons notre pays. Notre pays ne sera ni l'Iran ni le Soudan. Nous n'avons que ce que l'on mérite et nous tunisiens lutterons et construirons notre Tunisie à notre image. Il nous faut travailler, militer, faire entendre notre voix et pour cela, il faut voter pour l'étoile polaire".
Raouf Dakhlaoui (libraire): "Depuis 4 mois, je suis à la municipalité de Sidi Bou Said, et depuis j'essaye de faire en sorte que la municipalité soit au service du citoyen, quelqu'il soit. Tous les citoyens sont égaux, quelque soit le sexe, la classe sociale... et doivent être traités de la même manière. On m'a reproché par exemple, d'avoir donné cette salle vendredi dernier à un autre parti et dimanche au Qotb, je leur ai répondu que tous les citoyens ont les mêmes droits. Tous les citoyens ont des droits et il ne faut pas faire de distinctions entre eux, et ce sont là les principes du Qotb."
Le meeting s'est très bien passé, dans la bonne humeur, dans une ambiance merveilleurse et émouvante. Quelle est belle la famille du Qotb!
J'ai personnelement choisi de soutenir et voter pour le Qotb.
Si vous hésitez encore, jetez un coup d'oeil sur son programme, ses principes, et venez à la soirée de cloture de la campagne électorale le vendredi 21 octobre 2011 à 18h30 à la coupole d'El Menzah, pour les écouter, les voir, leur poser vos questions.
Votez. Votez. Votez. Et faites entendre votre voix.
Dimache 02/10/2011, j'ai à nouveau assisté à un meeting du PDM à Paris. La salle était pleine, certaines personnes ont même du rester debout.
(Cliquez sur les photos pour les agrandir)
Comme l'autre fois, j'étais en retard. Lorsque je suis arrivée, la parole était donnée à M.Yousef Chahed, Président du parti La Voix du Centre.
Il a commencé par donner un bref historique sur la constitution du PDM, depuis le tout début jusqu'au jour d'aujourd'hui. Il a précisé que les membres du PDM ont montré qu'ils avaient le sens de la responsabilité: ils ont su s'allier et s'unir, en oubliant les égos et les intérêts personnels. Ils ont d'ailleurs démontré qu'ils savaient exercer la démocratie puisqu'ils ont su la pratiquer depuis quelques mois déjà, et cela d'une façon concrète.
Il a aussi rappelé que le PDM est le seul à proner une vrai modernité sans double langage, en particulier en ce qui concerne l'égalité hommes/femmes.
M.Chahed a ensuite présenté le programme du PDM (que vous pourrez trouver sur le site officiel du PDM aussi bien en arabe qu'en français).
En ce qui concerne la constitution, le projet du PDM a été très bien étudié et présenté par d'éminents juristes dont M.Moussa, M.Ghazi Gherairi et Mme Sana Ben Achour.
En ce qui concerne le programme social et économique, le PDM a essayé d'être réaliste en prenant en compte ce qui existe actuellement sur le terrain . Le PDM est convaincu que promettre monts et merveilles ne sert à rien. Il faut aller sur le terrain et coller à la réalité tunisienne. Le programme du PDM s'articule essentiellement autour de trois étapes:
- Première étape: reprendre confiance et rendre aux tunisiens leur dignité.
- Deuxième étape: Rétablir la paix sociale.
- Troisième étape: Jeter les bases d’un véritable développement régional et d'un nouveau modèle social (éducation, santé, société...)
Comment financer ce que le PDM propose?
Le PDM propose une révolution fiscale pour une meilleure redistribution des richesses. Vous trouverez tous les détails sur le site.
Mme Chaabane a commencé en précisant que le PDM est l'unique coalition à se présenter aux élections avec un projet unique, et que le PDM est dans l'exercice de la démocratie depuis mai 2011. Elle a insisté sur le fait qu'il n'y a pas de leader au PDM, cette ère du zaim étant révolue.
Nous tunisiens, avons toujours été des précurseurs, continuons à l'être. Nous sommes tunisiens et nous n'avons besoin de ressembler à personne. Aujourd'hui nous avons 3 catégories de citoyens: les hommes en première position, les femmes musulmanes en deuxième position et les non-musulmans en troisième position. Cela ne peut plus continuer. Les tunisiens doivent être tous citoyens égaux. Par ailleurs, les tunisiens de l'étranger, environ un million, ont aussi des devoirs et des obligations et doivent pouvoir prendre part à la vie politique tunisienne, ex: faire inscrire dans la constitution le principe que les tunisiens à l'étranger participeront à toutes les élections comme électeurs et élus, diront leur mot en ce qui concerne les traités bi-nationaux qui les concernent....
Mme Chaabane a aussi rappelé que le PDM a rédigé un "Dignity Act": Al Qotb s'engage à promulguer une loi spéciale pour garantir le respect des droits inaliénables des citoyens à la dignité humaine et à des conditions socio-économiques décentes.
En ce qui concerne l'article 1 de la constitution de 1959: après concertations, le PDM a décidé de le garder, mais en y accolant un article qui prône la séparation de la religion et de la politique et garanti la liberté de croyance et les libertés individuelles. L'article 1 ne peut en aucun cas rester seul. Le PDM propose aussi qu'il y ait une hiérarchie des lois, la constitution et les traités internationaux seraient les règles suprêmes et aucune loi ne peut y être contraire.
Le PDM a fait le pari de la Tunisie d'aujourd'hui et non de la Tunisie d'avant.
Après ces interventions, les personnes présentes ont posé des questions auxquelles les membres du PDM ont essayé de répondre, tout en rappelant que la constituante est avant tout un enjeu de valeurs et de projet de société.
Les diverses questions ont porté sur la place de la femme dans la société tunisienne, l'annulation de la dette extérieure, le respect des traités internationaux, les éventuelles alliances après le 23 octobre, l'éventuelle réconciliation nationale, le positionnement futur de la Tunisie sur le plan international, la promotion de la culture et comment la rendre accessible à tous, l'avenir des constructions anarchiques et des destructions du patrimoine national....
Il y a eu un effort pour répondre à toutes les questions.
Je ne pourrais pas vous les citer toutes, certaines sont faciles à deviner, comme celle qui concerne les femmes, sachant que le PDM est le seul qui a respecté une parité parfaite.
En ce qui cncerne la réconciliation nationale, le PDM pense que les coupables doivent être traduits en justice. Toute personne qui a tué, torturé, traqué, spolié, volé... doit être poursuivie en justice et jugée. Les victimes doivent aussi être indemnisées.
En ce qui concerne les éventuelles alliances, le PDM a rappelé qu'il était ouvert à tous les modernistes, et qu'en cas de tsunami islamiste le 23 octobre, il fallait appeler les autres partis modernistes à se joindre à lui.
En ce qui concerne le poids du PDM, M.Mourad Zeghidi a rappelé que tous les sondages ne sont pas fiables, mais qu'ils sont quand même tous d'accord sur un point: pratiquement 75% des tunisiens ne savent pas encore pour qui voter. Par ailleurs, sur le terrain, les gens du PDM sont très bien accueillis. Si on ne voyait pas beaucoup le PDM, c'est surtout par manque de moyens financiers, le PDM n'ayant pas des financements occultes ou étrangers ou "louches". Il ne pouvait compter que sur ses sympathisants et ne pouvait donc s'offrir de grandes campagnes publicitaires.
Quant à l'article 1, il a suscité bien des débats et des questions, qui reflètent une réelle inquiétude des tunisiens je pense. Dont moi. Cet article 1 pourrait être LA FAILLE ou la BRECHE dans laquelle s’engouffreraient les islamistes. En aucun cas, et je l'ai déjà dit à plusieurs reprises et répété encore hier soir, en aucun cas, cet article 1 ne devrait permettre que la charia devienne notre source de droit. Cet article ne doit être que déclaratif et donner un renseignement sur notre identité, pas plus.
Sophie Bessis a rappelé que cet article 1 est ambiguë et que cette ambiguïté avait été voulue par Bourguiba. Mais la situation a changé. Le PDM est conscient du danger que représente cette ambiguité et pense qu'il faut faire en sorte qu'elle soit positive et faire en sorte que l'article 1 ne soit pas un danger en le balisant par d'autres articles.
Concernant cet article 1, il existe un consensus national pour le garder, mais le PDM s'engage solennellement à faire en sorte qu'il ne représente pas un danger pour l’avenir de la Tunisie et son projet moderniste.
Mme Ben Chaabane a conclu en invitant les modernistes à s'inscrire pour observateurs et tenir les bureaux de vote. c'est une urgence extrême et c'est important pour la démocratie.
قائمة القطب الديمقراطي الحداثي بتونس 2 1) أحمد إبراهيم 2) امال بلخيرية 3) رؤوف الدخلاوي 4) فضيلة سعادة 5) عبد الستار فرقاني 6) رفيقة بريكي 7) محمد علي غريب 8) أمينة سكيك
قائمة القطب الديمقراطي الحداثي بأريانة 1) فاضل موسى 2) ليلى شعبوني حلواني 3) أمين سامي بن ساسي 4) بسمة بن عزيزة 5) عمر مباركي 6) ذكية حمدة 7) مهدي بن سعيد
Le 20 Aout dernier, je suis allée à Beit el Bennani pour assister à la projection de photos de la première Assemblée Constituante Tunisienne, commentées par M.Mustapha Filali, militant et membre de cette assemblée.
Je ne connaissais pas du tout Beit el Bennani, ni n'en avais jamais entendu parler. Quelle ne fut ma surprise de la découvrir. Il s'agit d'une ancienne demeure, transformée par son propriétaire en espace culturel et bibliothèque privée.
(Cliquez sur les photos pour les agrandir)
Cela fait plaisir de voir un espace pareil revivre et servir à la culture.
Cela a aussi été pour moi l'occasion de feuilleter certains livres, et d'en trouver un sur l'histoire de l'Avenue Habib Bourguiba (photos d'anciens immeubles de cette avenue ici). Je vous en parlerais un autre jour.
Merci à mes deux amis qui m'ont fait découvrir cet espace.
Hier, je suis allée au meeting du Pôle Démocratique Moderniste à Paris. Je suis malheureusement arrivée une heure en retard, je n'ai donc pas pu assister au début du meeting ni à la présentation du Pôle. Ce n'est pas bien grave, je connais déjà le Pôle et ses idées.
Lorsque je suis arrivée, les gens posaient des questions auxquelles les membres du Pôle essayaient de répondre.
Ce que j'ai personnellement constaté, est que les préoccupations des Tunisiens en France et celles des Tunisiens en Tunisie, ou du moins à Tunis, ne sont pas vraiment les mêmes.
En France, il me semble que les préoccupations sont plutôt d'ordre économiques. Ce qui est d'ailleurs logique puisqu'à l'origine, la révolution a été faite essentiellement pour des raisons économiques. Mais ce qui est malheureux, est qu'en Tunisie, nombreux sont ceux qui semblent l'avoir oublié.
Certains intervenants ne comprenaient d'ailleurs pas pourquoi en Tunisie, il y ait des débats sur l'identité et la religion. Ils pensent que ces débats n'ont pas lieu d'être et qu'il ne faut se focaliser que sur l'économique. Il faut dire qu'ils vivent loin de notre réalité, ils ne peuvent pas vraiment se rendre compte de ce que nous vivons actuellement en Tunisie.
Seulement 2 ou 3 intervenants ont abordé les problèmes religieux et identitaires. Ils ont évoqué les "forces ténébreuses" et l'un d'entre eux a même crié sa crainte d'un futur régime théocratique (rabbi yoster!).
Un intervenant a abordé le problème de la police et sa réforme. Quid de la police. Que pensent faire les divers partis en ce qui la concerne?
Le problème de l'éducation en général et du civisme en particulier a aussi été abordé. Personnellement, je pense que c'est un problème prioritaire. Les Tunisiens devraient s'inspirer des livres d'éducation civique de certains pays démocratiques, ils seraient étonnés.
Hier, j'ai appris qu'environ une trentaine de listes indépendantes ont été présentées rien que pour la circonscription de France Nord. Ce qui est énorme. Et comme l'a si bien dit une intervenante, c'est de l'inconscience, car cela va mener à un éclatement des voix.
Je suis d'accord avec elle, et pas seulement pour la France. Plus de 1600 listes en Tunisie, cela va aussi conduire à un éclatement des voix. Dommage. Certains n'ont pas su faire taire leurs egos. Ils ont plus pensé à eux-même qu'au pays et à son avenir. Et toujours comme l'a dit cette intervenante, j'espère que ces "inconscients" vont retirer leurs listes avant le dernier délai.
SVP, allez tous voter, mais surtout, surtout, votez UTILE. Pas d'éparpillement des voix, et ne votez pas pour faire plaisir au copain ou au voisin ou au mari....
SVP. SVP.
Cela m'a fait plaisir de rencontrer des tunisiens à Paris.
Le meeting avait lieu dans une salle de la Mairie du 9ème arrondissement. Jolie mairie. En sortant, je n'ai pas pu m'empêcher de la prendre en photo.
La présentation a commencé par une intervention de M.Abdelmajid Charfi pour lequel il existe deux YBA, le savant qui expose les thèses classiques et le militant engagé. Cet ouvrage, serait d'après M.Abdelmajid charfi, l'œuvre du militant qui l'aurait écrit avec un cri du cœur.
M.Abdelmajid Charfi a aussi précisé que ce livre avait été écrit en 2010, donc avant la révolution, mais édité en 2011, d'où son intérêt parce qu'il s'agit surtout d'une réflexion profonde ne tenant pas compte d'impératifs du moment. Il s'agit donc d'une pensée structurelle et non pas conjoncturelle.
Je vous conseille de lire cet article "Yadh Ben Achour présente La Deuxième Fâtiha ouvrage philosophique pour les uns, politique pour les autres" de Seif Soudani qui résume très bien comment s'est déroulée la présentation. J'aurais quand même une petite rectification à faire: le dernier intervenant, qui s'est assis à la table de YBA sans y être invité, n'a pas chanté "un chant identitaire et religieux", il a prétendu avoir écrit un poème pour l'occasion. Ce qui est faux. Il s'agit en réalité d'un poème de Sghaier Ouled Ahmed, poète tunisien.
Par rapport à cet article, je voudrais juste ajouter quelques remarques personnelles, qui relèvent plus du ressenti que de la raison.
Tout d'abord, je voudrais revenir sur le principe de la non souffrance dont M.YBA a longuement parlé: "la souffrance que je refuse pour moi, je la refuse pour tous les autres". De là découle d'après lui le refus de la torture, le refus de porter atteinte à l'intégrité physique...
Ce qu'il a dit là m'a rappelé la règle d'or: "Ne fais pas aux autres ce que tu ne voudrais pas qu'on te fasse". Cette règle existe dans pratiquement toutes les religions, y compris dans la religion musulmane: "Aucun d'entre vous ne croit vraiment tant qu'il n'aime pas pour son frère ce qu'il aime pour lui-même".Hadith 13 de al-Nawawi. J'adore cette règle, si elle était vraiment appliquée, nous serions tous très "heureux". Personnellement, elle est pour moi la base de tous nos rapports et j'essaye de la respecter autant que possible.
De quoi parle ce livre?
Je ne l'ai pas encore lu, juste acheté. Mais d'après M.Abdelamajid Charfi et M.YBA, ce livre nous donne une nouvelle lecture des versets 23 à 37 de la sourate Al Isrâ’. Ces versets seraient une sorte de commandements. Il s'agit d'une éthique de la responsabilité. D'après M.YBA, à part la beauté esthétique extraordinaire de ces versets, ceux-ci donnent en plus un aperçu sur les droits de l'Homme dans l'Islam.
D'après M.YBA, il y a plusieurs façons de lire le Coran. Il vaut mieux le lire avec des yeux modernes pour y trouver une pensée des droits de l'Homme. Hélas, la majeure partie des musulmans lisent le Coran avec des yeux salafistes et rétrogrades. L'essentiel aujourd'hui est donc de savoir sélectionner nos méthodes de lecture.
Je suis tout à fait d'accord avec ce que dit là M.YBA. Et cela me ramène à ma jeunesse, période où autour de moi, on me disait la même chose. Période où on voyait la beauté de la religion musulmane et où on l'interprétait selon des règles humanistes et universelles, et où la tolérance et l'ouverture d'esprit avaient la prédominance. A cette époque là, on faisait surtout attention à l'esprit de la religion musulmane. Période où la morale avait bien plus d'importance que les rites ou dogmes. Je me rappelle qu'enfant et adolescente, autour de moi, aussi bien dans ma famille qu'à l'école, on me parlait de la religion musulmane comme d'une religion merveilleuse, qui s'occupait surtout de l'esprit, des relations des gens entre eux, de l'amour entre les Hommes, de la compréhension, de la tolérance, de la morale sociale... A l'époque, il n'existait pas de discussions sur le fait de savoir s'il faut descendre de son lit avec le pied droit ou le pied gauche, si un parfum pouvait empêcher le jeun, s'il faut se mettre un vernis à ongles avant ou après les ablutions pour la prière... Toutes ces discussions inutiles n'existaient pas Dieu merci. Écouter M.YBA m'a rappelé à quel point l'islam pouvait être beau et m'a montré à quel point aujourd'hui certains voulaient le dénaturer.
M.Abdelamjid Charfi a d'ailleurs fait allusion à cela en relevant que dans le chapitre IX "La lettre et l'esprit", on pose la question: dans quel esprit les révélations ont-elles été faites?
En fait, tout est question de références. Les intégristes, les salafistes et les passéistes ont une vision particulière. Et j'ajoute qu'il est regrettable qu'aujourd'hui certains tunisiens soient entrain d'épouser cette vision réductrice de l'Islam.
M.YBA a insisté sur l'universalité des droits de l'Homme. Pour lui, il ne faut pas faire de distinctions entre les êtres humains. Il ne faut en aucun cas tenir compte du sexe, de la couleur, de la race... Les droits de l'Homme concernent tous les humains sans aucune distinction. La nature est pleine de différences et les droits de l'Homme refusent ces différences et doivent se construire en faisant abstraction de tout. La culture des droits de l'Homme doit être supérieure. Il faut tout transcender: nature, culture, histoire... Si nous faisions des distinctions, nous ne ferions que nous battre toujours entre nous. Nous entrerions dans le relativisme. Les droits de l'Homme ont besoin d'absolu et d'universalité. M.Abdelmajid Charfi n'est pas d'accord. Pour lui cela serait trop idéaliste.
M.YBA a rappelé qu'il est actuellement plongé dans le feu de l'action. Il a même été menacé lorsqu'il avait dit que sa première religion est la démocratie. Certains esprits n'ont pas compris ce qu'il voulait dire. Il voulait en réalité dire qu'il voulait une religion personnelle, réelle et authentique, et cette religion ne peut être fondée que sur la liberté et l'auto-détermination personnelle et non pas sur le conformisme. Il a rappelé qu'il venait d'une famille religieuse et conservatrice, mais qui lui a appris l'autonomie et la liberté personnelle et lui a permis de choisir. La religion est un choix personnel et non pas un héritage familial ou culturel. Chaque personne devrait choisir sa religion en toute liberté. Lui-même se sent musulman parce qu'il a choisit cette religion, non pas par tradition familiale, mais par choix personnel, convaincu et réfléchis. Encore une fois, je suis totalement d'accord avec M.YBA. L'important est de choisir ses croyances en toute liberté. C'est à mon avis ce qui donne encore plus de valeur à ce choix. Ne vaut-il pas mieux être musulman (ou chrétien, juif ou autre) par choix et conviction plutôt que par un simple accident de naissance?
Cette remarque m'a d'ailleurs rappelé une discussion avec M.Lotfi Zitouni de la Nahdha. Il avait dit presque la même chose il y a quelques semaines. Mais je n'étais pas d'accord avec lui. En effet, M.Zitouni avait fait cette distinction entre le musulman par tradition et le musulman par choix pour faire une division et une hierarchie entre les Tunisiens. Il disait que tous les tunisiens n'étaient pas vraiment musulmans et que seuls l'étaient ceux qui prononçaient la chahada par choix et que ce choix devait provenir du plus profond d'eux-mêmes. Et les autres? Et n'étant pas de vrais musulmans, restent-ils quand même de bons citoyens?
Comme quoi, on peut penser pareil, mais pour des objectifs complètement opposés!!!
M.Ghazi Gherairi a pris la parole. Pour lui, ce livre est éminemment politique. Il pense que M.YBA commence par un constat et une interrogation. La plupart des pays arabo-musulmans ont un problème avec la modernité et ont renoncé à une certaine norme de la morale, de l’esthétique et du droit. Pourquoi les musulmans ont-il des difficultés pour s’insérer dans l’esprit des temps modernes? Comment retrouver l’inspiration du début de la religion musulmane? M.YBA a l’espoir d’une certaine conciliation entre les droits de l’homme et l’Islam. M.Gherairi dit d’ailleurs avoir été interpelé par le chapitre X "La loi de Dieu et la purification des sociétés impies" qui parle de la théologie du soupçon et de la théologie de la purification. Il y a aujourd’hui l’émergence d'une théorie qui nie par principe la pensée des droits de l'homme et tout ce qu'elle considère provenir de l'occident. Or le livre écrit en 2010 trouve une résonance dans la révolution tunisienne. Lors de cette révolution, non seulement il n'y avait aucun slogan religieux ou identitaire, mais en plus les valeurs des droits de l'homme ont été à l'origine de cette révolution. Il faut aujourd’hui relire ce chapitre X et y trouver une question d’actualité et une matière constitutionnelle. Aujourd’hui, il y a un éclairage nouveau sur ce chapitre X.
Suite à cette question posée par une personne présente: comment faire admettre à la base que sa religion est la liberté? M.YBA a été amené à parler du système éducatif tunisien qui est d'après lui complètement défaillant. D'après lui, les peuples sont aujourd'hui cultivé, mais aussi cultivables. Il faut développer les peuples selon les capacités de chaque personne. Il y a des nations qui éduquent et qui donnent à l'ensemble de leurs peuples une éducation qui leur permet de s'ouvrir à toutes les lumières de la science et de la connaissance. Mais il y a malheureusement aussi des nations qui sont complètement déficientes sur ce plan-là et qui ne donnent pas à leurs peuples les moyens de s'ouvrir aux lumières de la science et de la raison. En Tunisie, en janvier 2011, ce n'est pas l'élite qui a fait la révolution, mais le peuple. Qu'avait-il demandé? Il avait demandé la liberté d'abord, la dignité, l'État de droit, le pluralisme, etc... Si nous voulons poursuivre le chemin dans ce sens, il faut réellement reconsidérer notre système éducatif qui n'ouvre pas l'esprit aux lumières et à la culture. C'est un système éducatif renfermé sur lui-même (regardez les programmes d'histoire, les programmes de littérature...) qui enferme les esprits et forme des esprits étroits, trop concentrés sur l'orgueil national, sur l'identité, sur l'authenticité... Or ces perspectives sont fausses et ne mènent à rien, nous pouvons hurler que notre culture est la meilleure, que dans l'histoire nous avons été les plus forts, les plus intelligents, que nous avons été ceci ou cela..., cela ne changera rien à l'état des lieux, nous sommes aujourd'hui une civilisation mineure. Pourquoi? Parce que nous nous sommes condamnés nous-mêmes à la médiocrité par des systèmes éducatifs archaïques, par des systèmes d'éducation familiale qui sont aussi archaïques, par un manque de développement de l'autonomie dans l'esprit de l'enfant, par des systèmes familiaux basés sur l'utilisation de la violence contre les enfants... nous créons des violents à l'école et dans nos familles. Il faut cesser tout cela. Ce peuple qui a réussi à faire cette révolution, il faut l'aider par le développement de la culture, de la culture ouverte, de la culture des droits de l'homme, il faut refaire notre système éducatif, il faut refaire les programmes d'histoire, d'éducation religieuse, de littérature....
Merci M.Yadh Ben Achour. Farhatdtli 3ala 9albi!!!! Mais je voudrais ajouter une précision: il y a une distinction à faire entre le système éducatif tunisien d'avant Mzali et après Mzali, et surtout une distinction à faire entre le système éducatif de l'époque Bourguibienne et celui de l'époque Ben Ali, époque où la médiocrité a été développée sur tous les plans.
Les délais pour s'inscrire aux élections sont presque finis, et seulement environ 1/7 des électeurs potentiels se sont inscrits!
Un ami, tunisien résident en France, vient de m'appeler de Hammamet. Il est ici en vacances et est allé s'inscrire. On lui a répondu que les tunisiens résidents à l'étranger devaient s'inscrire dans des bureaux spéciaux. Pour tout le gouvernorat de Nabeul, ce bureau se trouve à.... Grombalia.
Il a enragé. Il parait d'ailleurs qu'ils étaient très nombreux à enrager. Ces Tunisiens sont en vacances à Nabeul et Hammamet et on leur demande d'aller à Grombalia.
Certains sont motorisés, d'autres pas. Ils doivent donc se débrouiller pour se déplacer. Certains laisseront tomber.
Les questions que posait cet ami: pourquoi Grombalia? Pourquoi pas Nabeul ou Hammamet? Et d'ailleurs pourquoi des bureaux spéciaux pour les résidents à l'étranger? A l'ère de l'informatique et d'Internet, pourquoi est-ce que tous les Tunisiens ne peuvent-ils pas s'inscrire dans tous les bureaux?
Pourquoi faire compliqué lorsque l'on peut faire simple?
Par ailleurs, cet ami était un peu paniqué. Il a dit que la queue des gens qui attendaient pour s'inscrire était effrayante. Je sais, c'est très subjectif. Mais il était vraiment effrayé. Pourquoi? Parce qu'il parait que la queue était à grande majorité "barbue".
Où sont les autres?
A la plage?
Ils ne se sentent pas concernés?
Ils ont pris l'habitude de ne pas voter?
Ils n'y croient pas?
Ils jouent la carte de l’abstentionnisme contre l'assemblée constituante?
Plus que 5 jours, et les Tunisiens ne semblent pas vouloir aller s'inscrire. C'est grave, vraiment très grave.
Tunisiens, réveillez-vous: voter est un droit mais aussi un devoir. Vous devez VOTER.
Et même si aujourd'hui, vous ne savez pas pour qui voter, inscrivez-vous et d'ici le 23 octobre, vous aurez le temps de vous décider. Ne perdez pas cette chance d'aller voter et d'être de vrais citoyens pour la première fois dans l'histoire de notre pays.
Tous les tunisiens, quelques soient leurs convictions, leurs idéologies, leurs tendances... doivent voter. L'assemblée constituante doit être représentative. L'assemblée constituante doit émaner de tout le peuple Tunisien.
Hier, jeudi 21 juillet, a eu lieu à Tunis, une marche pour la démocratie. Départ le Passage, direction la place Pasteur via l'avenue de la Liberté.
Malgré le soleil, des tunisiens étaient au RDV à l'appel des partis organisateurs. Ce que je trouve dommage est que ces partis n'ont commencé à communiquer que le mardi soir. Informer les gens en 24 heures est très difficile. Énormément d'amis et connaissances n'étaient pas au courant de cette marche et auraient aimé y participer. Personnellement, j'aurais préféré qu'elle ait eu lieu la semaine prochaine pour permettre de communiquer et de mobiliser plus de monde.
Il partait que nous étions environ 3000 personnes (mais seulement quelques centaines d'après Al Jazeera qui, soit ne sait pas compter, soit est aveugle!!!).
La marche s'est très bien passée, ambiance décontractée et bon enfant.
Les partis brandissaient chacun ses pancartes. Les participants scandaient des slogans réclamant la démocratie, la liberté, des élections pour le 23 octobre, rejetant le RCD et les extrémismes, la violence, la pensée unique...
La marche a été bien organisée. La procédure a été suivie. La police a rempli son rôle.
J'en profite d'ailleurs pour répondre à ceux qui posent cette question: pourquoi est-ce que la police ne réprime pas ce genre de marche et réprime certaines autres?
Ma réponse est: la police a-t-elle réprimé des manifestations autorisées?
Pourquoi est-ce que ceux qui posent ce genre de questions ne s'assurent-ils pas que tous les manifestants respectent la procédure légale?
Nous avons réclamé à cors et à cris un Etat de droit. Respectons cet Etat de droit.
Et si jamais une manifestation est interdite ou une manisfestation autorisée et pacifiste est reprimée, nous pourrions tous hurler à ce moment-là et réclamer notre droit à manifester. Mais comment réclamer un droit lorsque l'on ne remplit pas les obligations qui y sont attachées?
Je me suis promenée parmi tous les manifestants pour prendre des photos. Je n'ai vu aucun incident particulier. Au contraire. Tous paraissaient comme des amis. Cela est d'ailleurs visible sur les photos. Les passants regardaient, certains se joignaient à la marche, d'autres encourageaient, d'autres encore demandaient des explications... Un groupe d'entre eux m'a même demandé de les prendre en photo!
J'ai été très contente hier (et même un peu émue) de voir tous les dirigeants des divers partis ensemble. Ils étaient côte à côte, unis pour la même cause. Si seulement cela pouvait durer, et si cette union pouvait concerner tous les tunisiens que nous puissions enfin cohabiter tous ensemble en paix.
Il parait qu'il y a eu un léger incident avec l'équipe d'Al Jazeera. Je n'ai rien vu de particulier pourtant j'ai fais des vas et viens incessants dans la marche. Mais bien-sûr Al Jazeera adore propager de fausses informations et lancer des accusations. Selon plusieurs témoins, il parait que le journaliste d'Al Jazeera aurait posé des questions provocantes et une ou deux personnes lui auraient crié de dégager.
Personnellement, je n'ai rien vu de tel, je ne peux donc rien affirmer.
Mais je peux raconter ce que moi j'ai vécu. J'ai vu le journaliste d'Al Jazeera, je suis allée lui parler. J'ai demandé à son cameraman de filmer, il ne l'a pas fait. De toute façon, il l'aurait fait, ils auraient trouvé un moyen de déformer la réalité. Ils sont expert en déformations. Ils ne respectent aucune éthique. Je suis donc allée voir ce journaliste, je lui ai demandé clairement de m'expliquer le reportage qu'il a fait sur la marche du 07/07/2011. Je lui ai demandé les raisons de ses mensonges, je lui demandé pourquoi il avait déformé la réalité... et j'ai conclu en lui disant que si quelqu'un était entrain de créer une fitna entre les tunisiens, c'était bien les gens comme lui. Il avait en effet conclu son reportage sur cette marche du 07/07/2011 en disant que certains tunisiens voulaient créer une fitna.
Quelle a donc été sa réponse?
La fuite.
Il ne m'a pas dit un mot. Son cameraman et lui se sont éloignés sans prendre la peine de répondre à de simples questions qui leur étaient posées.
Lâches.
Bon, ce qui était génial, c'est que j'ai eu droit à des "9awi Sa3dik" et des "Yarham fomik". Je pense que j'ai posé des questions que nombreux voulaient poser.
Les gens comme ce journaliste et sa chaine, comme certains administrateurs de pages facebook... sont ceux qui veulent diviser les tunisiens. Ils veulent faire de nous des ennemis. Il ne faut pas tomber dans leur piège.
Nous ne sommes pas des ennemis même si nous sommes des adversaires politiques. Il est normal que nous soyons des adversaires politiques, mais en aucun cas nous ne devons devenir des ennemis. Chacun doit et peut défendre son point de vue, ses idées, ses valeurs, son projet de société... mais toujours dans le respect de l'autre, sans insultes ni diffamations. Nous sommes obligés de co-habiter dans le même pays, que cela nous plaise ou pas, nous devons donc trouver un moyen de le faire sans nous entre-tuer.
Je vous publie ci dessus quelques photos, mais vous pourrez trouver toutes mes photos sur ces deux albums facebook:
Hier, je suis allée voir l'expo de groupe "Votez" à l'Espace d'art Mille Feuilles, Marsa Plage.
Pour la première fois, nous allons tous voter. Eh oui. Pour l’avenir du pays, pour plus jamais ça, pour de nouvelles couleurs, pour les enfants futurs, pour la liberté de tous, pour votre Tunisie. Qui eût cru qu’un jour ce verbe « voter » allait être utilisé couramment, en Tunisie, et pas pour Star Academy ? Pour ne pas oublier, accordons une minute de réflexion, rien qu’une minute aux années précédentes, et dont nous nous sommes libérés, accordons une minute de réflexion aux pays qui croulent encore sous leurs dictateurs. Quand Artyshow nous proposa ce projet d’affiches électorales par des artistes-citoyens, nous étions loin de nous rendre compte de l’impact que cela aurait auprès des artistes contactés, qui sont différents de par leurs perspectives artistiques, mais unis par leur désir sincère de contribuer à la construction d’une vraie société libre, libre et libre. Alors réfléchissez bien avant de voter, car c’est irréversible. A moins que vous n’ayez une machine à remonter le temps. Et encore.
Le 9 Juillet, soit deux jours avant le démarrage officiel de l'inscription aux listes électorales, Artyshow & Mille Feuilles vous invitent à l’exposition d’affiches « VOTEZ ! », par les artistes :
Amine Lamine (Graphik Island) Audifax O’Hanlon Claire Daoud Daly Belkadhi Dux Duk Hafedh Khediri (Sk-One) Héni ben Mariem Hédi Ladjimi (Kasbah Factory) Henri Ducoli Karim Latrous (Jaye Frd) Lilia Golli (Liloone) Meen One Mohamed ben Soltane Nell.y (Artwork Frd) Oussema Troudi Willis From Tunis
En ce qui me concerne, je trouve que cette expo devrait être vue par tous. En effet, cela permettrait peut-être à certains de se rendre comte à quel point il est important, voire crucial, d'aller s'inscrire sur les listes électorales pour pouvoir aller voter le 23 octobre prochain.
J'ai pris quelques photos pour vous donner un petit aperçu de l'expo. Malheureusement, les photos ne sont pas belles. Il y avait trop de fénêtres, trop de lumière et trop de reflets sur les vitres. Personnellement, j'aurais préféré que ces affiches soient mates ou satinées. Cela aurait été plus facile de les prendre en photo d'ailleurs.
Je vous conseille d'aller voir sur place, et en parler autour de vous pour faire un max de pub à la nécessité d'aller s'inscrire pour pouvoir voter.
Les commentaires récents