Est puni d'un an d'emprisonnement, quiconque par paroles, écrits, gestes ou tous autres moyens, porte atteinte publiquement, au drapeau tunisien ou à un drapeau étranger.
Comme prévu, je suis allée samedi 05/03/2011 au rassemblement de la Kobba.
En fait, depuis lundi dernier, j'y suis allée tous les jours, sauf vendredi, parce que j'avais été à la présentation d'un livre que je suis entrain de lire: Ben Ali le ripou de Béchir Turki.
Jeudi soir, j'avais entendu dire que le rassemblement de Samedi serait "festif" pour changer un peu, et pour mettre de l'ambiance plutôt que de venir comme tous les jours, crier quelques slogans, parler... et partir. Sincèrement, j'avais trouvé l'idée sympa, d'autant plus que des amis et moi en parlions justement, ayant eu la même idée.
J'avais trouvé le programme vendredi sur facebook. On y annonçait de la musique et des surprises.
La journée avait été placée sous le signe de l'union entre tous les tunisiens.
Je suis arrivée vers 14h30. Il y avait déjà beaucoup de monde.
Il y avait des stands pour recueillir des dons, de l'argent, des médicaments et du sang, aussi bien pour les réfugiés qui arrivaient de Libye que pour les régions défavorisées de la Tunisie.
(Cliquez sur les photos pour les agrandir)
Il y avait la queue devant le stand de la banque du sang. C'est impressionnant et cela fait plaisir de la part des tunisiens. Grand peuple par sa générosité.
Sur place, il y a eu des "disputes". Certains étaient contre la "fête". Ils auraient voulu que le rassemblement garde son caractère contestataire. Il y a eu quelques petits heurts, quelques cris, quelques slogans. Mais rien de bien méchant. Et apparemment, ce jour-là, la majorité des gens présents avaient envie de faire la fête et avaient envie de crier et de supporter la reconciliation entre tous les tunisiens.
Je dirais que les deux partis ont raison. Et je suis contente qu'il y a un petit début de débat et de démocratie. Al ra2y wal ra2y al 2khir (l'avis et l'autre avis).
Combattre le Conseil de Protection de la Révolution est encore d'actualité. Il ne faut pas le laisser prendre le dessus sur le Haut Conseil pour la réalisation des objectifs de la révolution, de la réforme politique et de la transition démocratique présidé par Yadh Ben Achour. Une pétition on-line a d'ailleurs été lancée à cet effet, et je vous invité vivement à la signer (si vous êtes d'accord bien-sur): Monsieur le Président, moi aussi je suis le peuple tunisien. Faire dégager Jerad et ses acolytes de la tête de l'UGTT est aussi encore d'actualité.
Je crois d'ailleurs savoir que certaines personnes ont décidé de poursuivre les rassemblements de la kobba. Je n'en sais pas plus encore. Dès que j’aurais d'autres infos, je vous les communiquerais.
Faire la fête samedi dernier était aussi une bonne idée. Parler de réconciliation entre tous les tunisiens est une très bonne idée. Faire venir des gens de la Casbah est une façon de montrer à tous les "grincheux" que les tunisiens peuvent être amis et travailler la main dans la main même lorsqu'ils ont des avis différents ou même divergents.
J'ai d'ailleurs beaucoup apprécié la présence ce samedi de ces représentants des manifestants de la Casbah. J'ai apprécié l'hommage qui leur a été rendu et j'ai vraiment adoré le poème "made in Casbah" qui a été récité par l'un d'entre eux.
Voici le poème. Désolée, il me manque le tout début, le temps que je me mette à enregistrer:
Un hommage a aussi été rendu à la police et à l'armée.
Concernant l'armée, je pense que tous étaient unanimes pour dire que cet hommage était vraiment mérité.
Pour ce qui est de la police, il n'y avait pas vraiment unanimité. D'accord et pas d'accord aussi. Je suppose qu'il faut faire la paix avec la police en tant qu'institution au service des citoyens, mais par contre tous ceux qui ont participé à l'oppression des citoyens, tous ceux qui ont profité de cette institution pour leurs intérêts personnels et leurs propres ambitions... tous ceux-là doivent être jugés et condamnés.
Le mouvement de la Coupole avait été spontané, donc sans comité organisateur, ni porte-parole, ni rien. Pas de structure quelconque. Certains ont essayé de récupérer le mouvement au nom de leur parti, mais n'y ont pas réussi.
J'espère que ce mouvement va se structurer pour devenir plus efficace.
Il est clair que nous sommes des tunisiens indépendants. Chacun d'entre nous peut être membre du parti qu'il veut et qui lui convient, mais pas lorsqu'il vient à la Coupole.
J'ai participé à certaines discussions à la Coupole. Il y a des revendications sur lesquelles nous sommes d'accord, et sur lesquels je continuerais à me battre:
- Personne ne parle au nom de tout le peuple.
- Le conseil de protection de la révolution ne représente que ses membres et pas tout le peuple tunisien, de ce fait, il n'a pas être sur-représenté ni à prendre une part décisionnelle plus importante que toutes les autres formations politiques, syndicales ou civiles.
- Pour une égalité entre TOUS les partis politiques. Les mosquées doivent donc être soit ouvertes seulement pour la prière et fermées juste après, soit être ouvertes à tous les partis pour qu'ils y fassent leurs meetings. Personnellemnt, je pense qu'il faudrait préserver le caractère sacré des mosquées et les reserver uniquement et seulement pour l'exercice de la religion et non pas à des fins politiques.
Je vous laisse avec quelques photos de la fête de samedi dernier.
M.Hisham Ben Khamsa (organisateur du festival de cinéma Views of America à Tunis) avec quelques autres personnes s'étaient chargés de l'organisation de cette manifestation, et cela à titre gratuit, ce qu'il a rappelé lui-même sur Express FM samedi après-midi.
Il y a eu des rappeurs, dont El GénéRal, qui avait été emprisonné lors de la période Ben Ali pour sa chanson rayes lebled, et qu'il a chanté en live pour l'occasion.
Je suis malheureusement incapable de vous citer les noms des autres rappeurs, je l'avoue, mes connaissances à ce sujet sont plus que limitées, presque nulles je dirais.
Un rappeur a eu un très grand succés avec sa chanson. Il est arrivé avec un grand portrait de Zaba, et l'avait brandi sous les yeux des spectateurs. Ensuite, il avait posé la question: où est sa place? Il a ensuite posé le portrait à terre et l'a piètiné, et s'est mis debout dessus. A la grande joie des présents.
Pour voir toutes les photos que j'avais prises ce jour-là, je vous invite à les trouver sur ma page facebook, et plus précisément ici.
Sur le même sujet du rassemblement de la Coupole, je vous invite à lire mes précédentes notes:
Depuis la mi-décembre 2010, je ne dormais presque plus. Quelques heures volées de temps en temps, mais j'étais toujours à l’affût. Avant le 14 janvier, je me demandais sans cesse: y arriverions-nous? Y arriverions-nous? Arriverions-nous à nous débarrasser de Ben Ali & Cie?
La tension montait. De plus en plus. Plus la révolte grondait, plus la tension montait. Oui ou non? Oui ou non? Faut-il espérer?
Cela dépendait des jours. Des manipulations. Des nouvelles. Des discours. Des discours qui resteront dans nos mémoires, mais plus pour la moquerie qu'autre chose. Ben Ali sera perçu comme un clown manipulateur raté. Bi kolli hazm nous a-t-il dit. Et bi kolli hazm, nous lui avons répondu.
Je me rappelle ce soir-là. A mon avis, pour la première fois de notre vie, 11 millions de tunisiens regardaient le discours présidentiel. Même ceux qui n'étaient pas chez eux pour avoir une Tv à proximité s'étaient débrouillés pour voir ce discours.
Bi kolli hazm, j'étais à mon bureau, et j'avais trouvé un lien internet pour le voir nous dire que bi kolli hazm, il allait arrêter la volonté du peuple d'accéder à la liberté.
Première grosse erreur de Ben Ali, qui grâce a son discours a mis le feu aux poudres.
Suspence.
2ème discours, 2 ème erreur.
Et l'espoir qui grandit, grandit, grandit...
3ème discours. J'ai eu peur. J'ai eu vraiment peur. Et si les gens y croyaient? Et s'ils y croyaient.
Je voyais autour de moi des gens qui s'en étaient contentés. Ils croyaient aux fausses promesses. J'étais atterrée. Une amie, se moquant de moi, avait dit que l'on pouvait me présenter des condoléances. Oui, j'avais tellement peur que le rêve soit mort.
Les automobilistes qui klaxonnaient de joie, les you you, le "débat" à la TV... Ô mon Dieu. J'avais eu peur. PEUR. Le rêve est-il mort?
Mais non. Les Tunisiens ont été des chefs, des artistes, des dieux... Ils avaient compris. Ils ne s'étaient pas laissé tromper par le "ghaltouni, fhimtkom, wallah fihmtkom". Ech fihmit ya bhim??? Ech fhimt???
Chay ma fhimt ya bagra!!!
Le 14 janvier 2011. Une date désormais historique.
Une date qui changera à jamais la face du monde entier.
Fière de vous les Tunisiens. Très très fière. TRES TRES TRES TRES fière de vous, de nous, de TOUS LES TUNISIENS.
Et une ère nouvelle a commencé.
Et je ne dormais toujours pas. Quelques heures de temps en temps.
Et ensuite, les espoirs, les désespoirs, les joies, les déceptions, les problèmes, les solutions, les batailles, les disputes, les réconciliations, les cauchemars......
L'apprentissage de la démocratie, difficile apprentissage pour un peuple n'ayant connu dans sa grande majorité que la dictature.
Manipulations, de parts et d'autres. Les loups avaient sorti les crocs. Les ambitions de certains se sont réveillées...
Le Conseil de Protection de la Révolution, conseil auto-proclamé, entre autres, a essayé de prendre le pouvoir.
Et je ne dormais plus.
La seule consolation que j'avais personnellement dans tout cela, était M.Yadh Ben Achour. J'avais confiance en lui. Le seul en qui j'avais vraiment confiance et je voulais qu'il poursuive son travail.
J'avais des cauchemars rien que d'y penser.
Je voyais les manipulations, je ne savais comment réagir.
La démission de M.Med Ghannouchi m'a encore fait plus peur. La dictature était-elle en marche?
Aujourd'hui, je me demande: Est-ce qu'une stratégie a été mise en place pour se débarasser des loups?
C'est possible et c'est même probable.
Certains pensent, et peut-être ont-ils raison, que le discours de M.Med Ghannouchi faisait partie d'une stratégie pour contrer les loups, en l'occurence M.Jerad et le Conseil de protection de la Révolution.
C'est très probable.
Quelle était cette stratégie?
Avoir un contre-pouvoir à l'encontre de ce conseil auto-proclamé.
1/ Réveiller la "majorité silencieuse" pour montrer que le peuple n'est pas du coté de ce conseil, de l'UGTT, des fauteurs de troubles et de tous les opportunistes qui voulaient s’approprier la révolution et le pays
2/ Propager des rumeurs selon lesquels l'armée prendrait le pouvoir si le calme ne revenait pas pour justement faire peur à ces opportunistes et ceux qui pourraient les croire.
Et je pense que cela a marché.
Ce que je déplore est que certains aient cru que le mouvement de la Kobba était contre le Sit-in de la Casbah. Je déplore toutes les divisions, toutes les insultes, tous les cris...
Pourtant, nous qui étions présents à la Kobba avions dit et re-dit, et mis des banderoles dans ce sens: Casbah et Kobba unis. Mais, comme on dit, il n'y a pas plus aveugle que celui qui ne veut pas voir.
C'est pas grave. J'espère qu'aujourd'hui, la fraternité entre tout le peuple tunisien reverra la jour.
Je reviens donc à la statégie du gvt.
Je pense que le gouvernement était dans l'impasse. Que faire?
Je ne sais qui a élaboré cette statégie, mais bravo. Bravo à lui. C'était apparemment la bonne solution.
La Casbah réclamait essentiellement une assemblée constituante, ce vers quoi d'ailleurs penchait M.Yadh Ben Achour. Et M.Med Ghannouchi après son discours de démission avait dit que c'était aussi son choix. Je pense qu'aujourd'hui, nous avons la réponse.
Nos hommes politqies nous ont manipulés, c'est vrai. Mais je dirais qu'ils ont eu raison. La voix de la sagesse?
Je ne sais pas.
La revendication principale des manifestants de la Casbah, à savoir une assemblée constituante, était légitime. Une des revendications secondaires, telle la reconnaissance du Conseil de la Protection de la révolution, était inacceptable. Complètement inacceptable, parce que cela aurait été le rétablissement de la dictature.
La revendication principale de la Kobba était : Pas de ce Conseil, pas de dictature. Et bien-sûr éviter la faillite de notre Etat.
Notre mouvement de la Kobba a montré aux loups (CPR) que les tunisiens ne laisseront pas faire, et que la menace des grèves illimités et de la violence pour faire pression sur le gouvernement n'est plus possible.
Après le discours de M.Foued Mbazza, hier, j'ai été rassurée.
Les revendications de tous les tunisiens ont été entendues, tous les tunisiens, aussi bien ceux de la Casbah, que ceux de la Kobba, que ceux de tous les tunisiens qui ne se sont pas exprimés.
Tous les tunisiens ont été entendus.
Et l'espoir renait.
Hier, j'ai essayé de rester un peu sur facebook, de discuter avec mes amis, de voir ce qu'il s'y dit... mais je n'ai pas résisté longtemps. Je n'avais pas dormi une seule seconde depuis 48 heures. Et j'étais enfin rassurée. Et je me suis endormie.
Je me suis réveillée quelques minutes vers 1h30 du matin , et me suis rendormie jusqu'à 14h aujourd'hui.
Oui, pour la première fois de ma vie, j'ai dormi plus de 12h, et j'ai dormi de longues heures depuis le 17 décembre.
Là, j'écris cette note tout en écoutant le discours de M.Béji Caid Essebsi. Et je suis encore plus rassurée.
Avant hier, j'étais d'une inquiétude monstre. J'avais appelé mon père pour lui crier mes craintes. Il avait peur lui aussi, mais à la fin, il avait conclu: "attends un peu. je connais Si Béji. C'est un grand homme. Il sait ce qu'il fait. Il ne pliera jamais aux espoirs de ce conseil. Fais-lui confiance. on verra ce qu'il va faire. Et s'il nous déçoit, nous agirons".
Et il ne nous a pas déçus.
Merci M. Béji.
Et merci à tous ceux qui ont agi pour le bien de la Tunisie.
Et même merci à ceux qui ont agit dans l'ombre pour le bien de notre Tunisie. Merci à ceux qui ont mis en place cette stratégie. Merci à ceux qui y ont participé. Merci aussi à M.Med Ghannouchi, qui en participant à ce plan a montré qu'il aimait plus la Tunisie que certains le croient.
Merci les Tunisiens.
Merci à tous.
Merci la Casbah.
Merci la Kobba.
Merci à tous les patriotes.
Je demanderais juste à ceux qui ont poussé à l'insulte et à la division de prendre un peu plus de recul la prochaine fois avant de crier et d'insulter.
Je demande à tous les Tunisiens d'apprendre l'excercice de la Démocratie.
Merci à tous.
Merci la Tunisie.
Merci la Tunisie.
Merci la Tunisie.
Merci ma Tunisie, je pleure de bonheur pour toi.
Merci ma Tunisie, je pleure de l'espoir que tu me donnes.
Notre mouvement concerne de plus en plus de gens et de classes sociales diverses. J'en suis très contente, parce que cela montre que de plus en plus de tunisiens se sentent concernés par l'avenir de notre beau pays et ont décidé de sortir du silence et de la passivité.
Les slogans sont pratiquement les mêmes et toujours en arabe (je précise, parce que certains racontent sur facebook que nous ne parlons qu'en français dans cette manif!) . Mais on voit un peu plus de pancartes (en arabe et en français!) contre le pseudo-conseil de la protection de la révolution, conseil dictatorial auto-proclamé.
Les participants ont observé une minute de silence et ont récité la Fatiha en hommage aux martyres de la révolution.
Je rappelle que notre manif se tient tous les jours de 17h à 20h, sauf samedi à 13h.
Ce vendredi, le match qui était prévu à El Menzah a été déplacé à Rades.
Samedi, nous espérons que nous serons encore plus nombreux. Les plus optimistes disent que nous arriverons à être 1 million de personnes. Alors, vous relevez le défi?
Venez tous. Amenez vos amis, vos voisins, vos parents...
On m'a raconté qu'à Sfax, il s'est tenu une manifestation comme la notre et qu'elle a été une réussite. Inch'allah. Et surtout inch'allah toutes les autres villes suivront. Plus nous serons nombreux, plus notre voix portera.
Notre premier but, ou du moins celui du moment, est de dire haut et fort que nous sommes contre le conseil de protection de la révolution. Nous sommes contre, nous le rejetons complètement et nous déclarons qu'un conseil auto-proclamé ne peut en aucun cas représenter tout le peuple tunisien.
Par ailleurs, la révolution tunisienne appartient à tout le peuple tunisien dans son ensemble, et pas seulement à une entité auto-proclamée.
Malheureusement notre mouvement, ou notre prise de conscience, ne sont pas appréciés par tous. Certains s'imaginent à tort, que tout ce que nous souhaitons est de porter préjudice aux manifestants de la casbah, alors que tout ce que nous voulons dire est qu'ils ne représentent qu'eux mêmes et non pas tout le peuple Tunisien.
Nous respectons leur mouvement, nous respectons leurs revendications, mais nous leur demandons juste de ne pas parler en notre nom. Personne ne représente personne. Que chacun parle pour lui-même, et les urnes diront leur mot.
Plusieurs tentatives de sabotage ont vu le jour. Sur Internet, des rumeurs sont propagées, des menaces parfois, de fausses informations, des changements d'horaires....
SVP, ne prêtez pas attention à tout cela. Ne croyez pas tout ce que l'on vous raconte.
Notre RDV est maintenu au même endroit et toujours à partir de 17h. Samedi à partir de 13h.
Je vous laisse avec les photos du jour, bien-sûr, toujours pour vous mettre dans l'ambiance.
Je suis contente, parce que nous devenons de moins en moins silencieux, et surtout de plus en plus nombreux et visibles.
Aujourd'hui, nous étions des milliers. Certains ont dit 10000. Je ne sais pas, je ne sais jamais évaluer vraiment le nombre de personnes.
Il y avait les médias (enfin!).
J'espère que nous serons chaque jour de plus en plus nombreux. Samedi sera aussi notre grand jour.
Je suis restée sur place de 17h30 à 20h.
J'étais fière de notre groupe. Les gens étaient là, ils manifestaient pacifiquement et en ordre. Je ne pense pas qu'il y ait eu d'incident. Je me suis promenée parmi la foule pour bien voir tout ce qu'il y a à voir.
J'ai essayé de prendre des photos intéressantes de façon à vous donner une idée la plus précise possible.
(Cliquez sur les photos pour les agrandir)
Le plus beau slogan, en espérant que nombreux seront à le reprendre:
Depuis quelques jours, j'essaye d'observer ce qui se passe en Tunisie et je m'inquiète.
Bien-sûr, je suis loin d'être une politicienne. Comme la plupart de mes compatriotes d'ailleurs.
Mais voilà, depuis la mi-décembre, la politique est devenue le centre d’intérêt de presque tous les tunisiens, et je suis tunisienne!
Je disais donc que j'essayais d'observer.
Le gouvernement a commis des erreurs, particulièrement sur le plan de la communication. Les timides efforts dans ce sens n'ont pas été suffisants pour étancher la soif de savoir des tunisiens.
Et puis, le tunisien découvre la liberté d'expression. Il en use et en abuse. Normal. Après en avoir été privé pendant des décennies, le tunisien découvre l’ivresse de cette liberté.
Mais malheureusement, souvent sans savoir respecter les limites de cette liberté.
Nous avons eu alors droit à la DÉGAGE attitude.
Et nous avons eu droit aux lynchages, aux critiques, aux diffamations, aux manipulations, aux intox...
Depuis quelques jours, en essayant de trouver un peu mon chemin parmi tout cela, et bien qu'il soit très difficile de comprendre quelque chose.... je pense avoir au moins compris une chose!
Ai-je tort? Ai-je raison?
Je ne sais pas.
L'avenir m'éclairera j'espère.
Je sais par contre que je tiens à cette liberté nouvelle des tunisiens (malgré ses abus, mais nous finirons tous pas apprendre), à cette démocratie naissante, à cette lutte pour reconstruire notre pays et aller de l'avant...
J'ai aussi compris que pour cette raison, nous devions tous agir. Que nous devions nous ouvrir les uns aux autres, que chacun d'entre nous pouvait apprendre aux autres, que nous avions des combats à mener, des idéaux à réaliser, une société à construire...
Je croyais que cela était possible en travaillant, en aidant, en faisant partie d'associations, en participant à la vie sociale, à l'action humanitaire, à des débats...
Et puis, nous sommes un Etat de droit, non?
C'est du moins ce à quoi nous aspirons.
Je regardais ceux qui ne respectaient pas les lois et les institutions, et je me disais que c'était temporaire. Que tout s'arrangerait. Etat de droit!
La sécurité finira par revenir. Le gouvernement arrivera enfin à travailler. L'économie se redressera...
Mais...
Mais des gens n'étaient pas d'accord.
Qui sont ces gens?
Plusieurs hypothèses sont possibles.
Certains accusent le RCD. D'autres, les membres de la famille Ben Ali/Trabelsi. D'autres encore les pays étrangers. Ou les médias. Ou les....
Tout est d'ailleurs possible.
Mais pour moi, je considérais que le gouvernement devait enfin commencer à travailler normalement et à résoudre tous les problèmes possibles.
Je sais, et je le repète, le gouvernement a fait un tas d'erreurs.
Pourquoi?
Je ne sais pas.
Mais j'avais l'impression que le PM et certains autres ministres étaient de bonne foi.
Pourquoi cette impression?
Je ne sais pas non plus.
J'observais donc.
Et petit à petit, j'ai remarqué quelque chose.
Il m'a semblé que certaines personnes essayaient d'imposer l'idée d'un Conseil de Protection de la Révolution. Beau nom, n'est-ce pas? Très noble. Protection de la Révolution. Il faut bien-sûr défendre cette révolution. C'est vrai, c'est très louable comme initiative.
Seulement, lorsque l'on y regarde de près, on remarque que ce Conseil veut se substituer à tous pour pouvoir s'imposer. Attention, ce Conseil n'est pas consultatif. Non, il se veut DÉCISIONNEL, avec presque tous les pouvoirs entre ses mains.
Tiens?
Je pensais que nous en avions fini avec la dictature!
Et puis, des questions se posent.
Qui est derrière ce pseudo-Conseil?
Pourquoi le gouvernement n'a-t-il pas voulu le reconnaître?
Pourquoi un 2ème Sit-In à la Casbah?
Les jeunes qui étaient venus la première fois, étaient venus spontanément. Et ils étaient partis presque convaincus par le nouveau gouvernement.
Pourquoi donc sont-ils à nouveau ici?
Que demandent-ils?
Comment se fait-il que cette fois-ci ils soient si bien organisés?
Comment se fait-il qu'ils soient venus avec des bus et des voitures?
Qui a payé ces transports?
Des gens disent qu'on leur donne de l'argent. Qui donc?
Et puis, cette fois-ci ils réclament la démission de M.Ghannouchi. Pourquoi? N'avaient-ils pas fini par l'accepter la première fois?
Et ils demandent une assemblée constituante, et un régime parlementaire, et ils exigent que ce pseudo Conseil de la Protection de la Révolution soit reconnu avec un pouvoir décisionnaire.
Pourquoi donc ces demandes?
Pourquoi ne les avaient-ils pas formulés la première fois?
D'autres questions. Encore et encore. Beaucoup de flou.
Mais que se passe-t-il donc en Tunisie?
Et puis, le week end dernier, casse, pillage, terreur au centre ville...
Pourquoi?
A qui cela profite-t-il?
Je suis sure que la grande majorité des manifestants de la Casbah sont de bonne foi. Je suis sure que la grande majorité d'entre eux sont des gens paisibles, pacifistes et patriotes.
Mais...
Je pense que l'on se sert d'eux à leur insu. Comme on se sert d'ailleurs de la plupart d'entre nous.
Pourquoi est-ce qu'un homme aussi pourri que A.Jerad est-il encore à la tête de l'UGTT?
Pourquoi, lui qui était acoquiné au clan Ben Ali/Trabelsi, qui a profité de ses largesses, qui avait participé à ses magouilles est-il encore à la tête de l'UGTT?
Pourquoi est-ce que cet homme veut le pouvoir?
Juste pour le pouvoir ou pour essayer de cacher ses diverses malversations et fuir la justice de notre pays?
Pourquoi est-ce que des gens aussi disparates que le POC, le parti Bath, ou Nahda se sont-ils associés entre eux et avec l'UGTT?
D'autres questions encore...
Et puis, qui dispose d'une grande assise populaire?
Qui a encouragé les gens à faire grèves après grèves à un moment si crucial de l'histoire de la Tunisie?
Tout cela ne vous étonne pas vous?
Moi si.
Qu'est-ce que j'en conclus?
Une hypothèse. Peut-être juste, peut-être fausse.
Et si l'UGTT et ses associés faisaient pression sur le gouvernement pour imposer ce pseudo-Conseil?
Ils ont les moyens financiers et humains.
On dit que les casseurs, pilleurs... du week end derniers étaient payés. On dit avoir arrêté des personnes qui payaient ces voyous pour semer la terreur à Tunis, et même dans d'autres villes d'ailleurs.
Alors?
Depuis quelques jours, j'essaye d'attirer l'attention sur cette hypothèse. Et je crois que nous sommes nombreux à penser à cette même hypothèse. De plus en plus nombreux d'ailleurs.
Avant-hier, M.Mohamed Ghannouchi a été acculé à démissionné.
L'après-midi même, et jusqu'à maintenant, les défenseurs de ce conseil de la protection de la révolution se sont accaparés les plateaux de TV.
Ils expliquent à qui veut bien les entendre (et même à qui ne veut pas d'ailleurs!), que ce pseudo-conseil est la solution miracle à tous les problèmes de la Tunisie. Ils parlent comme si TOUS les tunisiens (bon, peut-être à part quelques petites exceptions) réclament ce conseil/miracle.
Nous prennent-ils donc pour des imbéciles?
Apparemment oui. Nous devons surement l'être tous.
M.Caied Sebsi est nommé premier ministre.
Que fait M.Jerad? Il s'offusque. Comment? On ne l'a pas consulté avant de nommer le premier ministre?
Oui, ben apparemment, M.Jerad a oublié qu'il n'est qu'un syndicaliste. L'UGTT est un syndicat des travailleurs et non pas un parti politique.
D'ailleurs, certains le lui ont fait remarquer, et je les en remercie. Cet homme se prend pour le chef de la Tunisie, et le voilà un peu remis à sa place.
M.Rached Ghannouchi aussi a tenu les mêmes propos. Tiens, c'est vrai, pourquoi ne lui a-t-on pas demandé son avis à lui aussi avant de nommer le nouveau premier ministre?
M.Rached Ghannouchi a apparemment oublié que Nahda n'est pas encore un parti reconnu légalement, et qu'en application de l'article 8 de notre actuelle constitution, il pourrait ne jamais être reconnu comme tel.
M.Rached Ghannouchi semble aussi s'étonner que l'on n'ait pas demandé l'avis du Conseil de Protection de la révolution.
M.Rached Ghannouchi souffre probablement de problèmes de mémoires parce qu'il faut lui rappeler que ce conseil auto-proclamé n'a ni été reconnu, ni ne représente le peuple tunisien.
Avant le 14 janvier 2011, M.Mohamed Ghannouchi était pour moi un illustre inconnu. Même si je connaissais son nom, je crois que je ne connaissais pas du tout son visage.
Je ne porterais aucun jugement sur M.Mohamed Ghannouchi. Ce n'est pas mon propos.
J'ai juste appris, ce que tout le monde dit, c'est qu'il n'a JAMAIS profité de son poste de premier ministre pour s'enrichir. J'ai aussi appris que ses enfants n'ont jamais été pistonnés. Donc quelque part, cet homme a l'air d'être intègre et honnête. Tant mieux!
M.Ghannouchi depuis le 14 Janvier 2011 a commis beaucoup d'erreurs, surtout de communication.
Dommage.
A quoi cela était-il du?
Je ne sais pas.
Des pressions extérieures? Une surcharge de travail? Un caractère un peu faible? De mauvais conseillers?...
Je ne sais pas non plus, et je le répète, comme je l'ai dit plus haut, je ne suis pas du tout politicienne.
Mais je ne sais pourquoi, d'instinct, j'avais fait confiance en cet homme.
Je sais, et vous avez raison, ce n'est pas du tout rationnel. Et j'ai peut-etre tort. Je ne sais pas. Mais je sais que je ne fais pas confiance à ce conseil auto-proclamé.
Pour moi, de toute façon, ce gouvernement était là à titre provisoire. Il devait gérer les affaires courantes et finirait par partir.
Et puis, il faut reconnaître que travailler dans les conditions actuelles, n'est pas de tout repos pour un gouvernement, surtout avec tous les impondérables, tels l'affaire des 5000 clandestins ou les milliers de réfugiés arrivés de Libye dont il faut aussi s'occuper.
J'ai sympathisé avec le 1er Sit-In de la Casbah. J'y suis allée. J'ai vu les gens. J'ai parlé avec certains d'entre eux. L'un d'entre eux m'a d'ailleurs sauvée d'un guet-apens (j'en parlerais un autre jour)...
Mais pas cette fois-ci. Cette fois-ci, il fallait avancer.
Et puis, j'étais quelque part rassurée pour l'avenir. J'avais confiance (et je l'ai encore) en M.Yadh Ben Achour et en sa commission de la Réforme Politque.
J'ai essayé de suivre ses divers interventions et écrits dans les divers médias, et j'ai remarqué qu'il essayait d'écouter tous les Tunisiens.
Je reproche aux médias de ne pas avoir communiqué suffisamment sur les travaux de cette commission.
Mercredi dernier, M.Ben Achour a donné une conférence de presse, et AUCUN média n'a jugé bon de nous la retransmettre dans son intégralité. Je dis bien AUCUN (à ce que je sache).
Pourtant je suis convaincue que cela aurait pu répondre à énormément de questions et d'inquiétudes des tunisiens.
Pour moi, donc, la démission de M.Mohammed Ghannouchi n'était pas nécessaire.
Lorsque dimanche après-midi, j'ai appris sa démission, j'ai eu un choc.
Les manifestants de la Casbah (ou ceux qui se servent d'eux) l'avaient fait plier à leur volonté. Ces gens, sans tenir compte de l'avis des autres tunisiens, avaient imposé leur avis.
Lorsque M.Ghannouchi a parlé de majorité silencieuse, je me suis sentie coupable.
Oui, coupable.
Coupable d'avoir entendu des personnes parler en mon nom (je fais aussi partie du peuple tunisien) et ne pas avoir réagit.
Coupable de voir que des manipulateurs se servent de notre Tunisie pour assouvir leurs ambitions peronnelles et ne pas avoir réagit.
Coupble de laissser des gens s'accaparer notre REVOLUTION TUNISIENNE sans avoir réagit.
Coupable d'avoir laisser des gens nous prendre en otages et ne pas avoir réagit.
Coupable.
Oui, j'ai réagi sur facebook. Oui, j'ai continué à travailler. Oui, j'ai assisté à des réunions et des débats. Oui, j'ai fait partie d’associations. Oui, j'ai essayé d'aider ceux qui avaient besoin de moi.
Oui, mais j'ai quand même été coupable.
J'ai vu les manipulations, j'ai vu les pillages, j'ai vu la destruction, j'ai vu les rumeurs... et je n'ai pas réagi.
Oui. Coupable.
Coupable.
Coupable de ne pas avoir compris que tout avait changé.
Coupable de ne pas avoir compris que notre révolution, que nos libertés toutes nouvelles, que nos idéaux, que nos espoirs... étaient encore si fragiles et avaient besoin de nous.
Coupable.
J'en ai pleuré de tristesse, de déception et de rage.
Non, je n'allais pas encore regarder sans réagir.
Nous sommes resté des années sans réagir.
Mais plus jamais. Plus JAMAIS je ne regarderais faire sans réagir. Plus JAMAIS!
Une amie m'avait appelée pour me demander si je voulais aller rendre hommage à M.Mohamed Ghannouchi.
J'avais hésité et ensuite j'avais accepté.
Comme je l'ai dit plus haut, je ne connaissais pas M.Ghannouchi, mais d'instinct, je l'avais trouvé honnête. J'ai trouvé sa démission digne, et surtout, je voulais lui dire merci de m'avoir ouvert les yeux sur mon silence et ma passivité.
J'y suis donc allée. Surtout pour dire PLUS JAMAIS je ne me tairais, plus jamais je ne laisserais d'autres parler pour moi. Plus jamais je ne verrais des gens essayer de me manipuler sans réagir.
Le travail sur terrain est aussi important. Descendre dans la rue pour faire entendre ma voix est important.
JE NE SUIS PLUS SILENCIEUSE.
Arrivée devant chez M.Ghannouchi, j'ai été étonnée de trouver une grande foule. Des gens partaient, d'autres venaient. A un moment, l'avenue était noire de monde. Tous avaient-ils les mêmes sentimenst que moi? Je ne sais pas. Mais nous étions là, et tous déterminés à ne plus rester silencieux.
RDV avait été pris pour le lundi à 13h pour une marche qui ferait entendre notre voix, qui dirait NON, nous n’acceptons pas que l'on parle en notre nom. NON, nous faisons aussi partie du peuple tunisien, et nous allons le crier haut et fort.
A 13h, nous n’étions pas très nombreux. Peut-être 500 personnes. Mais toujours avec la même détermination: plus jamais silencieux.
Nous avions discutés ensemble. Nous étions d'accord sur une chose: la tunisie est notre pays, et la Tunisie doit RÉUSSIR. La Tunisie doit avancer. La Tunisie doit être et rester un exemple dans le monde.
La TUNISIE, notre pays à tous. Notre pays que personne ne pourra s'appropirer, ni les Ben Ali, ni les Trabelsi, ni Jerad & Cie, ni personne d'autre d'ailleurs. La Tunisie est à tous ses enfants aimants. La Tunisie est à tous les tunisiens, et nous lui rendrons son amour.
Comment réaliser tous ces objectifs?
Je ne sais pas.
Mais nous étions au moins d'accord sur certians point:
- personne ne parle au nom du peuple. - nous avons le droit, comme tous les tunisiens, à la parole. - nous ne nous tairons plus pour que tous sachent que nous existons et avons aussi, et comme tous, notre mot à dire - chacun peut manifester, parler, donner son opinion, mais personne ne peut imposer ses choix aux autres - nous respectons tous les tunisiens (même si nous ne leur permettons pas de parler en notre nom) - nous sommes pour la construction de la Tunisie - nous voulons sortir notre pays de la crise - nous continuerons à travailler pour le bien de notre pays - nous veillerons, comme tous les tunisiens, à la démocratie - nous sommes contre le Conseil de Protection de la Révolution, moyen trouvé par certains pour prendre le pouvoir et nous imposer leur dictature. - Jerad, responsable de tous ces dégâts: DÉGAGE
LA TUNISIE EST A TOUS LES TUNISIENS.
Vers 17h, les gens ont commencé à affluer. Je m'étais absentée quelques temps pour publier ces photos sur mon blog, à mon retour, il y avait foule. Je ne saurais toujours pas vous dire combien, mais c'était vraiment la foule.
Il a été décidé que tous les jours, nous ferions entendre notre voix à la Coupole.
Tous les jours, nous irons travailler, et ensuite de 17h à 19h: RDV à la Coupole.
Nous travaillerons parce que notre pays a besoin de nous.
Des entreprises ferment, des hôtels ferment, des commerces ferment... Cette révolution qui avait commencé à cause du chômage va pousser des gens qui ont un emploi au chômage.
Si nous continuons ainsi, dans l'insécurité, l'incertitude, le chaos... nous allons droit dans un mur. Et les premiers touchés seront justement ces gens qui sont dans une situation précaire.
Nous plongerions et notre pays avec nous.
Les martyres de notre révolution ne doivent pas être morts pour rien. Cela serait vraiment dommage pour toute la Tunisie. Et une honte aussi.
Pourquoi ce choix de la Coupole d'El Menzah?
Ce choix a été fait exprès.
Loin de la Casbah. Le message à passer n'est pas que nous sommes contre les manifestants de la Casbah, parce que nous ne le sommes pas.
Le message est que chacun d'entre nous parle en son propre nom et essaye de se faire entendre.
Certains parlent à la Casbah, d'autres parlent ailleurs.
Certains avaient proposé l'avenue Habib Bourguiba, mais cela n'a pas été retenu. D'abord, c'est trop près, et on pourrait croire que c'est pour narguer les gens de la Casban. Ensuite, l’avenue Habib Bourguiba est le théâtre de plusieurs manifestations, donc risque de mélanges.
Et surtout, notre message est que TOUS doivent travailler. La Kobba est loin de toute activité économique ou autre. Il ne faut déranger personne, ni commerces, ni bureaux, ni écoles...
Par contre, samedi une marche est prévue, direction le siège de l'UGTT pour demander le départ de Jerad et signifier encore plus notre refus du pseudo-Conseil de Protection de la Révolution.
Ci- dessous, les photos que j'ai prises hier soir:
Je l'avoue, la décision d'Emna Ben Jemaa de travailler pour aider le gouvernement m'a aussi aidée dans ma décision. Emna avait raison. Elle ne sait pas et je ne sais pas non plus, si elle a pris la bonne décision, mais au moins, elle en a prise une et a essayé de faire ce qui est en son pouvoir pour aider son pays.
J'ai décidé de faire de même.
Et nous sommes nombreux à avoir pris la même décision.
Ne dit-on pas?
من اجتهد وأصاب له أجران ومن اجتهد وأخطأ له أجر واحد ومن لم يجتهد يسّلم عقله الى الأولين ليفكروا عنه
Hier soir, j'ai trouvé sur facebook un statut repris par plusieurs personnes. Je l'ai modifié un peu. Le voici:
Remplaçons le Dégage par Engage.
Je m'engage avec ma plume, mon œil, ma pensée et mes bras à ne plus détruire mais à construire. Je m'engage à protéger notre TUNISIE et à lui donner tout ce qui est en mon pouvoir et même plus. Je m'engage à être responsable envers notre TUNISIE et à être digne d'elle.
Hier soir, nous étions environ 3000 personnes devant le domicile de M.Med Ghannouchi, ancien premier ministre. Certains pour lui rendre hommage, d'autres pour dire leur refus de la dictature de la rue, et contre tout ce qui se passe en Tunisie depuis quelques jours.
J'essaierais de vous raconter cela plus longuement plus tard.Là je dois retourner à la kobba d'El Menzah.
Hier, il a avait été convenu d'une marche partant du domicile de M.Ghannouchi à 13h, pour aller à la Kobba.
Sur facebook, il y a eu plusieurs évènements pour aujourd'hui, dans divers endroits et à des horaires différents. Je ne sais pas si c'est un manque d'organisation ou un sabotage de la part de ceux qui sont contre.
Aujourd'hui, nous étions environ 500 ou 600 personnes à 13h.
Je publie ci-dessous quelques photos.
Je vais essayer d'y retourner maintenant. Et comme promis, j'essayerais de tout vous raconter plus tard.
Depuis hier, je suis dans l'euphorie. La marche pour la liberté et la laïcité a été une vraie réussite (j'essaierais de vous raconter son déroulement le plus tôt possible).
Depuis hier, que de souvenirs sont remontés de mon enfance. Je me suis rappelée comment lorsque nous étions jeunes, en Tunisie, nous vivions tous ensemble, musulmans, juifs, chrétiens...
Je me suis rappelée comment mon père nous emmenait chez ses amis tunisiens, mais d'origines ou de religions différentes, et comment nous nous sentions à l'aise chez eux parce que nous étions tous tunisiens.
Je me rappelle que nous trouvions nos différences enrichissantes. Je me rappelle que nous adorions manger des plats différents de ceux que nous mangions à la maison. Nous nous amusions parfois de la différence des accents. Nous nous étonnions parfois de la différence de certains traditions. Nous étions parfois surpris de la présence d'objets de culte que nous n'avions pas chez nous.... Mais rien de tout cela ne nous offusquait. Au contraire, nous etions fiers de la richesse et de la diversité de la population tunisienne. Et toutes ces différences, au lieu de nous séparer, nous rapprochaient et nous apprenaient le VIVRE ENSEMBLE.
Le VIVRE ENSEMBLE. Serait-ce encore possible de nos jours?
Je le souhaite de tout mon coeur.
Aujourd'hui, j'ai reçu ce texte d'un ami, à qui j'avais offert l'hospitalité de ce blog avant qu'il ne crée son propre blog.
C'est une coincidence, mais je trouve que ce texte est conforme à mon état d'esprit actuel, et j'ai voulu le partager avec vous tous.
On peut ne pas être d'accord avec tout ce qu'il dit, mais ce qui m'intéresse, c'est qu'il me rappelle une époque révolue, mais pas si lointaine, et que j'aimerais tant retrouver. Cette époque-là avait été à la base de notre réputation de Tunisie, pays de la TOLERANCE.
Faisons en sorte que notre pays redevienne un pays de la fraternité et de la tolérance.
Faisons en sorte que nous tous, TUNISIENS, de confession musulmane, juive, chrétienne, croyants ou athées, pratiquants ou pas.... sachions à nouveau vivre tous ensemble, dans une bonne entente.
Il est impensable et même impossible que des tunes, qu’elle que soit leurs origines, n’ont pas ‘à se raconter’. A moins d’être amnésiques. Chacun de nous a ses souvenirs bien précis de son vécu, de sa jeunesse.
La mémoire ne peut oublier des faits passés là bas, du temps de LA TUNISIE DE MA JEUNESSE. Aldo et qqs autres internautes férus de photos, de CPA, d’écrits, ont à leurs manières enrichis beaucoup de sites dits ‘nostalgiques’.
Les souvenirs sont des vestiges, des présences qui aujourd’hui font partie de notre passé. Les mettre en valeur c’est mettre notre petit patrimoine au service de tous ceux qui n’ont pas vécu ces temps là.
Les descendants, fils et filles, petits fils et petites filles n’ont aucun témoignage du vécu de leurs parents si ce n’est le net qui leur apporte une certaine idée de la vie en ces temps là.
Comment nous situer dans le temps s’ils n’ont pas de tels repaires. Or pour mieux apprécier, un papi, une mamie, un oncle une tante rien ne vaut de rappeler à nos jeunes ce qu’ils furent autrefois.
Beaucoup de nos jeunes préfèrent lire qu’écouter par ce que l’écoute ne retient pas tellement leur attention tandis que l’écrit reste et ils ont à loisir de consulter de lire et relire de belles pages inscrites et racontées par leurs anciens.
Aldo dans une de ces pages a raconté, avec toutes sortes de croquis par exemple nos jeux et je fus surpris que ces jeux là, nous les partagions aussi bien dans les quartiers de Tunis que dans nos quartiers de la Goulette. Perso, je me suis investi dans ce que je connais le mieux et même invité souvent le lecteur à partager certains pans de l’intimité de ma maison. Si j’avais vécu dans un château en pleine campagne, surement que je me serai tu car il n’y pas plus triste qu’une vie de château.
Nous avions tous cette mémoire fondue dans un même un creuset, que l’ont soit musulman, juif, italien ou autres.
Nous avions les mêmes pratiques, certes pas religieuses, ni culinaires quoique… les mêmes gouts et cette même joie de vivre durant notre adolescence.
Nos destins faisaient partie d’un même destin.
Notre pauvreté, notre condition de vivre, nos habitudes anciennes, nos comportements parlent souvent et presque d’une même voix qu’elle soit italienne, maltaise, sicilienne ou judéo arabe, elles fredonnent des airs sereins sans qu’elle soit propre au communautarisme.
La rue pour nous était faite de jeunes mêlés.
Une rue laïque où le respect des uns et des autres était exemplaire. Un respect que nous avons gardé parce que notre éducation ne permettait aucun amalgame. Sans doute que nous devions cela à l’école publique FRANCAISE, à la morale civique que nous dispensait nos maîtres.
Qu’en est t’il aujourd’hui… ? Des comportements se perdent parmi nos jeunes. La peur et l’angoisse s’installent.
Des jeunes juifs par exemple ont suivi des cours dans des écoles catholiques. Des étrangers ont suivi des formations professionnelles dans des centres juifs sans que cela influe leurs comportements et leurs traditions.
L’O.R.T par exemple pour ne citer que celle là, fut la grande ouverte aux métiers de toutes sortes.
L’O.S.E accueillait différentes couches sociales juives et musulmanes. L’ALLIANCE ISRAELITE n’a jamais établie de profils pour éduquer et apprendre.
Nous étions logés tous à la même enseigne parce que notre communauté fût l’une des premières à conjuguer L’HUMAIN AVEC L’UNIVERSALITE. Sans rien prétendre ou imposer de nos valeurs.
Des valeurs certes reconnues et qui sont loin d’être des valeurs de prosélytisme mais seulement des valeurs qui soufflent la liberté, l’égalité, la justice et la fraternité. Et je ne pense pas quelqu’un puisse me contredire sur ces faits.
Il nous appartient de promouvoir la concorde entre nous sinon tout ce que nos pères et mères nous ont apprit n’aura servi à rien.
La laïcité est le fondement même d’une société moderne qui pousse vers le haut et enrichie notre quotidien culturel.
Apprendre et vivre ensemble ne font pas partie d’un ensemble de formules magiques mais d’une réalité qui tient sa source des liens qui unissent les hommes et les femmes décidés à partager un avenir de bien être dans la paix et l’harmonie.
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