"-Comment pouvez-vous croire ce que l'on dit sur la jalousie des femmes et leur perfidie? Tout cela n'est que chimères auxquelles l'homme a donné consistance par sa crédulité. La femme est à l'origine une pâte malléable: c'est à vous de la modeler à votre guise. Sachez que c'est un animal dont la raison comme la religion sont incomplètement formées. C'est donc à vous d'achever sa formation, et vous disposez pour cela de deux moyens: la persuasion ou le bâton. Il n'est pas une seule de mes femmes qui ne soit convaincue d'être ma préférée, et aucune n'a eu besoin de plus d'une seule étreinte pour tomber enceinte. Vous ne trouverez pas meilleur havre de paix que ma maison, ni épouses plus pudiques et désireuses de plaire à leur mari. C'est d'ailleurs pourquoi elles n'ont pas osé me chercher querelle lorsqu'elles ont appris que j'avais une petite amie."
Le Cortège des vivants - Naguib Mahfouz
Qu'en pensez-vous?
Misogyne?
Est-il le seul?
Est-il représentatif de notre société arabo-musulmane?
"Le système mis en place dans notre monde libre repose sur l'accord tacite d'une sorte de contrat passé avec chacun d'entre nous dont voici, dans les grandes lignes, le contenu.
Voici le contrat reconductible par tacite reconduction que vous signez chaque matin en vous réveillant simplement et ne faisant rien
Mes chers amis, Le 11 septembre marque le triste anniversaire d'une catastrophe hautement symbolique pour l'humanité.
Peu importe nos croyances ou nos idées politiques, le système mis en place dans notre monde libre repose sur l'accord tacite d'une sorte de contrat passé avec chacun d'entre nous, dont voici dans les grandes lignes le contenu:
1) J'accepte la compétition comme base de notre système, même si j'ai conscience que ce fonctionnement engendre frustration et colère pour l'immense majorité des perdants,
2) J'accepte d'être humilié ou exploité a condition qu'on me permette a mon tour d'humilier ou d'exploiter quelqu'un occupant une place inférieure dans la pyramide sociale,
3) J'accepte l'exclusion sociale des marginaux, des inadaptés et des faibles car je considère que le prise en charge de la société a ses limites,
4) J'accepte de rémunérer les banques pour qu'elles investissent mes salaires à leur convenance, et qu'elles ne me reversent aucun dividende de leurs gigantesques profits (qui serviront a dévaliser les pays pauvres, ce que j'accepte implicitement). J'accepte aussi qu'elle prélèvent une forte commission pour me prêter de l'argent qui n'est autre que celui des autres clients,
5) J'accepte que l'on congèle et que l'on jette des tonnes de nourriture pour ne pas que les cours s'écroulent, plutôt que de les offrir aux nécessiteux et de permettre à quelques centaines de milliers de personnes de ne pas mourir de faim chaque année,
6) J'accepte qu'il soit interdit de mettre fin à ses jours rapidement, en revanche je tolère qu'on le fasse lentement en inhalant ou ingérant des substances toxiques autorisées par les états,
7) J'accepte que l'on fasse la guerre pour faire régner la paix. J'accepte qu'au nom de la paix, la première dépense des états soit le budget de la défense. J'accepte donc que des conflits soient créés artificiellement pour écouler les stocks d'armes et faire tourner l'économie mondiale,
8) J'accepte l'hégémonie du pétrole dans notre économie, bien qu'il s'agisse d'une énergie coûteuse et polluante, et je suis d'accord pour empêcher toute tentative de substitution, s'il s'avérait que l'on découvre un moyen gratuit et illimité de produire de l'énergie, ce qui serait notre perte,
9) J'accepte que l'on condamne le meurtre de son prochain, sauf si les états décrètent qu'il s'agit d'un ennemi et nous encouragent à le tuer,
10) J'accepte que l'on divise l'opinion publique en créant des partis de droite et de gauche qui passeront leur temps à se combattre en me donnant l'impression de faire avancer le système. j'accepte d'ailleurs toutes sortes de divisions possibles, pourvu qu'elles me permettent de focaliser ma colère vers les ennemis désignés dont on agitera le portrait devant mes yeux,
11) J'accepte que le pouvoir de façonner l'opinion publique, jadis détenu par les religions, soit aujourd'hui aux mains d'affairistes non élus démocratiquement et totalement libres de contrôler les états, car je suis convaincu du bon usage qu'ils en feront,
12) J'accepte l'idée que le bonheur se résume au confort, l'amour au sexe, et la liberté à l'assouvissement de tous les désirs, car c'est ce que la publicité me rabâche toute la journée. Plus je serai malheureux et plus je consommerai: je remplirai mon rôle en contribuant au bon fonctionnement de notre économie,
13) J'accepte que la valeur d'une personne se mesure à la taille de son compte bancaire, qu'on apprécie son utilité en fonction de sa productivité plutôt que de sa qualité, et qu'on l'exclue du système si elle n'est plus assez productive,
14) J'accepte que l'on paie grassement les joueurs de football ou des acteurs, et beaucoup moins les professeurs et les médecins chargés de l'éducation et de la santé des générations futures,
15) J'accepte que l'on mette au banc de la société les personnes agées dont l'expérience pourrait nous être utile, car étant la civilisation la plus évoluée de la planète (et sans doute de l'univers) nous savons que l'expérience ne se partage ni ne se transmet,
16) J'accepte que l'on me présente des nouvelles négatives et terrifiantes du monde tous les jours, pour que je puisse apprécier a quel point notre situation est normale et combien j'ai de la chance de vivre en occident. je sais qu'entretenir la peur dans nos esprits ne peut être que bénéfique pour nous,
17) J'accepte que les industriels, militaires et politiciens se réunissent régulièrement pour prendre sans nous concerter des décisions qui engagent l'avenir de la vie et de la planète,
18) J'accepte de consommer de la viande bovine traitée aux hormones sans qu'on me le signale explicitement. J'accepte que la culture des OGM se répande dans le monde entier, permettant ainsi aux trusts de l'agroalimentaire de breveter le vivant, d'engranger des dividendes conséquents et de tenir sous leur joug l'agriculture mondiale,
19) J'accepte que les banques internationales prêtent de l'argent aux pays souhaitant s'armer et se battre, et de choisir ainsi ceux qui feront la guerre et ceux qui ne la feront pas. Je suis conscient qu'il vaut mieux financer les deux bords afin d'être sûr de gagner de l'argent, et faire durer les conflits le plus longtemps possible afin de pouvoir totalement piller leurs ressources s'ils ne peuvent pas rembourser les emprunts,
20) J'accepte que les multinationales s'abstiennent d'appliquer les progrès sociaux de l'occident dans les pays défavorisés. Considérant que c'est déjà une embellie de les faire travailler, je préfère qu'on utilise les lois en vigueur dans ces pays permettant de faire travailler des enfants dans des conditions inhumaines et précaires. Au nom des droits de l'homme et du citoyen, nous n'avons pas le droit de faire de l'ingérence,
21) J'accepte que les hommes politiques puissent être d'une honnêteté douteuse et parfois même corrompus. je pense d'ailleurs que c'est normal au vu des fortes pressions qu'ils subissent. Pour la majorité par contre, la tolérance zéro doit être de mise,
22) J'accepte que les laboratoires pharmaceutiques et les industriels de l'agroalimentaire vendent dans les pays défavorisés des produits périmés ou utilisent des substances cancérigènes interdites en occident,
23) J'accepte que le reste de la planète, c'est-à-dire quatre milliards d'individus, puisse penser différemment à condition qu'il ne vienne pas exprimer ses croyances chez nous, et encore moins de tenter d'expliquer notre Histoire avec ses notions philosophiques primitives,
24) J'accepte l'idée qu'il n'existe que deux possibilités dans la nature, à savoir chasser ou être chassé. Et si nous sommes doués d'une conscience et d'un langage, ce n'est certainement pas pour échapper à cette dualité, mais pour justifier pourquoi nous agissons de la sorte,*
25) J'accepte de considérer notre passé comme une suite ininterrompue de conflits, de conspirations politiques et de volontés hégémoniques, mais je sais qu'aujourd'hui tout ceci n'existe plus car nous sommes au summum de notre évolution, et que les seules règles régissant notre monde sont la recherche du bonheur et de la liberté de tous les peuples, comme nous l'entendons sans cesse dans nos discours politiques,
26) J'accepte sans discuter et je considère comme vérités toutes les théories proposées pour l'explication du mystère de nos origines. Et j'accepte que la nature ait pu mettre des millions d'années pour créer un être humain dont le seul passe-temps soit la destruction de sa propre espèce en quelques instants,
27) J'accepte la recherche du profit comme but suprême de l'Humanité, et l'accumulation des richesses comme l'accomplissement de la vie humaine,
28) J'accepte la destruction des forêts, la quasi-disparition des poissons de rivières et de nos océans. J'accepte l'augmentation de la pollution industrielle et la dispersion de poisons chimiques et d'éléments radioactifs dans la nature. J'accepte l'utilisation de toutes sortes d'additifs chimiques dans mon alimentation, car je suis convaincu que si on les y met, c'est qu'ils sont utiles et sans danger,
29) J'accepte la guerre économique sévissant sur la planète, même si je sens qu'elle nous mène vers une catastrophe sans précédent,
30) j'accepte cette situation, et j'admets que je ne peux rien faire pour la changer ou l'améliorer,
31) J'accepte d'être traité comme du bétail, car tout compte fait, je pense que je ne vaux pas mieux,
32) J'accepte de ne poser aucune question, de fermer les yeux sur tout ceci, et de ne formuler aucune véritable opposition car je suis bien trop occupé par ma vie et mes soucis. J'accepte même de défendre à la mort ce contrat si vous me le demandez,
33) J'accepte donc, en mon âme et conscience et définitivement, cette triste matrice que vous placez devant mes yeux pour m'empêcher de voir la réalité des choses. Je sais que vous agissez pour mon bien et pour celui de tous, et je vous en remercie.
Rédigé par amitié sur la Terre, le 11 septembre 2003."
"Le célibataire vit comme un roi et meurt comme un chien, alors que l'homme marié vit comme un chien et meurt comme un roi".Jean Anouilh
J'ai trouvé cette citation par hasard.
Je suis sûre que beaucoup d'hommes seraient d'accord avec Jean Anouilh.
J'adorerais que les célibataires et les hommes mariés nous donnent leurs avis.
En fait, je ne suis pas convaincue que le célibataire vit comme un roi. Le célibataire vit, d'après moi, dans l'illusion d'être un roi. Seulement il s'agit d'un roi solitaire, jouissant de joies éphémères. Qui plus est, je pense qu'un célibataire est une personne qui a peur.Peur de l'engagement et des responsabilités.
L'homme marié vit-il comme un chien? Cela ne dépend que de lui, non? S'il passe son temps à se lamenter sur sa "liberté" perdue, sur toutes les filles qu'il pourrait draguer, sur toutes les folies qu'il n'ose plus commettre... il est certain qu'il mène une vie de chien, faite de Si... Si.... de regrets et de remords. Personnellement je trouve la vie d'un homme marié pleine de valeurs sûres comme la famille et les enfants.
Pourquoi la vie est-elle si difficile? Pourquoi ne peut-on choisir le moment de sa mort? Pourquoi ne peut-on pas dire"c'est maintenant que je veux mourir"? Pourquoi certains sont-ils méchants? Pourquoi les gens sont-ils si compliqués? Pourquoi courre-t-on toujours derrière ce que l'on ne peut avoir? Pourquoi certains sont-ils envieux? Pourquoi ne peut-on pas toujours se conduire naturellement? Pourquoi faire compliqué lorsque l'on peut faire facile? Pourquoi certains ne comprennent-ils que la menace? Pourquoi ne fait-on attention à une personne que lorsque l'on craint de la perdre? Pourquoi certains sont-ils si mesquins? Pourquoi vivre? Pourquoi? Pourquoi? Pourquoi? Pourquoi?
Samedi, j'ai enfin pu voir la pièce Ichkabad 2. Cela fait un bon bout d temps que j'avais envie de la voir, tellement on m'en avait dit du bien. En Novembre, j'avais déjà été au Teatro, mais après avoir fait la queue au guichet, j'ai du faire face à un "complet", plus de billets!
Ichkabad. Au début, je ne comprenais pas ce que cela voulait dire. Ichkabad. On a l'impression qu'il s'agit du nom d'une ville. Mais en fin de compte, Ichkabad c'est "passion de gens".
Et c'est un peu de cela qu'il s'agit. De gens ordinaires, de relations hommes/femmes, d'amour... mais aussi des relations pouvoir et citoyens, et la façon dont on voudrait former des citoyens modèles.
Relations hommes et femmes. Amour, désamour, espoir, désespoir, déceptions, joies, tristesses....
Hier, j'avais pensé à Klem Il lill. Dans la forme. Dans la forme, j'ai trouvé dans Ichkabed, un peu du klem ill lill. A moins que cela soit moi qui ait une sorte de nostalgie pour klem illil! Je dirais que de toute façon, on reconnait l'écriture du grand Taoufik Jebali (en collaboration avec Raja Farhat).
Comme je l'ai dit, Ichkabed c'est essentiellement les rapports hommes/femmes. Les rapports amoureux. Les rapports difficiles. Les malentendus. Les passions. Les préjugés. La société et ses interdits. La femme libre. La femme libérée. La femme émancipée. La femme désespérée. Et l'homme, le macho, l'homo, le coincé, le fort, le faible, le dragueur, le trompé, l'infidèle...
Ces hommes et ces femmes sont jeunes, vieux, sœurs, frères, maris, épouses...
Et dans tous ces rapports amoureux, on a l'impression qu'aussi bien les hommes que les femmes sont perdus, ils ne semblent pas se trouver, se retrouver, leurs rapports sont déséquilibrés, leurs langages sont différents, leurs identités mélangées...
La force de cette pièce est qu'elle nous fait rire. Nous rions de nos désespoirs, nous rions de nos contradictions, nous rions de nos frustrations, nous rions de notre éducation, de notre société, de nos traditions, de nos forces, de nos faiblesses, de notre hypocrisie, de nos rêves...
Nous rions. Vraiment.
Une heure passe en un éclair. Je dirais presque que le seul défaut de cette pièce est qu'elle ne dure qu'une petite heure. Une toute petite heure. On aimerait pourtant bien rire encore. Rire encore et encore de nos faiblesses, de ce rapport de force perpétuel entre les hommes et les femmes, duquel personne ne sort vainqueur.
Je pense qu'il faut rappeler que les comédiens ne sont pas des professionnels. La pièce est en effet interprétée par les élèves de la 4ème année d’El Teatro Studio. Bravo. Sincèrement, ils ont vraiment été à la hauteur. Encore bravo pour eux.
Si vous avez envie d'aller voir cette pièce, de nouvelles représentations sont prévues les 29-30-31 janvier 2009 à 19H30 au Teatro.
"La suspicion, l'intolérance et la défiance nous séparent toujours plus. Or, nous sommes plus forts quand nous écoutons et plus intelligents quand nous partageons nos cultures"
Hier soir, je suis allée voir le film "Les trois singes" qui passe actuellement à la salle AfricArt.
Je n'avais pas l'intention d'écrire une note au sujet de ce film. Pourquoi?
Parce que hier, je l'avais vu dans le cadre du cinéclub du mercredi, donc suivit d'un débat.
Parce que je n'ai pas vraiment aimé ce film. Mais certains spectateurs étaient tellement enthousiastes, ils parlaient de chef d'œuvre, l'un d'entre eux allant même jusqu'à dire qu'il s'agit d'un des plus beaux films qu'il ait jamais vu... Voyant cela, je me suis dit que puisque je ne partageais pas cet enthousiasme, c'est que c'était moi qui n'avais pas compris le film. Alors pourquoi en parler?
Je suis rentrée à la maison, j'ai fait une petite recherche sur internet. Qu'en pensent les gens, les critiques...?
A priori ce film ne laisse pas indifférent. Une majorité de personnes ont aimé, d'autre pas.
Peu importe, je vous conseille vivement d'aller le voir, vous pourriez ainsi vous faire votre propre idée. Et qui sait, il sera peut-être pour vous aussi le plus beau film de votre vie?!
Synopsis:
Une famille disloquée à force de petits secrets devenus de gros mensonges, tente désespérément de rester unie en refusant d'affronter la Vérité. Pour ne pas avoir à endurer des épreuves et des responsabilités trop lourdes, elle choisit de nier cette Vérité, en refusant de la voir, de l'entendre ou d'en parler, comme dans la fable des "trois singes". Mais jouer aux trois singes suffit-il à effacer toute Vérité?"
Ce film a reçu le prix de la mise en scène au dernier festival de Cannes. Je n'ai pas saisis la raison de ce prix, mais je ne suis pas spécialiste du cinéma pour pouvoir bien juger. Quoiqu'il en soit, le cinéaste a voulu faire un film pesant, et il y a réussi.
Toute l'atmosphère du film est pesante. Les couleurs: noir et blanc ou couleurs? A un moment je me suis presque posée la question. Les couleurs étaient tellement atténuées que l'on aurait dit du noir et blanc. Le décor est pesant. Les situations étaient pesantes. Les personnages, les gros plans sur leurs visages... Tout était pesant.
Comme l'a dit un spectateur, on avait l'impression que le metteur en scène ne voulait pas communiquer d'émotions. En effet, on ne pouvait pas vivre dans le film, on ne pouvait que le regarder. Observer la personnages... Et ressentir la pesanteur...
C'est vrai, je vous conseille d'aller le voir. il est tellement différent des autres films. Le metteur en scène a une façon tellement particulière de filmer...
Alors, je reviens à ma question: pourquoi finalement cette note?
Elle disait que parfois, il faut savoir ne pas voir et se taire...
Or de quoi traite ce film?
De ceux qui font ceux qui n'ont rien vu.
Du mensonge et du refus de faire face.
Du fait de ne pas voir, ne pas entendre et ne pas parler.
Où cela mène-t-il en fin de compte?
Nulle part.
Cette famille va se perdre en faisant comme si...
J'ai personnellement trouvé deux scènes très poignantes. Très significatives.
Le mari sent et comprend que sa femme l'a trompé. Que fait-il? Il fait celui qui ne voit rien. Ni vu, ni entendu..
Il ne dit rien.
Mais par ailleurs, peut-il vivre normalement?
Quels sentiments envers sa femme?
Peut-il se comporter normalement avec elle?
En fait, lorsque l'on fait celui qui ne voit pas, lorsque l'on ferme obstinément les yeux, peut-on vivre normalement?
Faire comme si, résout-il les problèmes?
Sa femme se met au lit, elle s'offre à lui, elle essaye de l'aguicher.
Que fait-il? Il est tenté. Il veut lui faire l'amour. Il essaye... Mais le peut-il?
Le doute le torture. Le doute le tue. Le doute...
Il est là. Il l'embrase, il la frappe, il l'embrasse à nouveau. Il l'attire, il la repousse. il la plaque sur lit. Il va la "baiser". Il ne peut pas. Il ne sait pas. Il ne sait plus. Que faire? Il hésite. Il avance. Il recule. Il est rongé par le doute. Il ne peut plus. Il ne peut plus agir. Le doute. Le doute. La torture du doute.
Il a choisit de ne pas voir. Mais il est impossible d'assumer la situation lorsque l'on décide de ne pas voir.
La deuxième scène est celle pendant laquelle le mari voit que sa femme va peut-être se suicider. Pareil, il est déchiré. Cette scène est très très bien filmée. Un jeu de lumière et d'ombre qui mettent en relief les tourments du mari. Et sa lâcheté aussi. Il se cache pour ne pas voir. Il reste dans l'ombre, tapi dans son coin. Il ne voit plus. Il n'affronte pas. Il préfère ne pas voir. Qu'elle prenne seule la responsabilité de se tuer, lui n'est pas concerné: il ne voit pas.
Je me pose cette question, parce que j'ai l'impression qu'autour de moi, cette question soulève bien des problèmes à certains. Je veux être libre disent-ils. Mais c'est quoi être libre?
Je n'aborde pas la question sur un plan philosophique. Ce plan là m'importe peu je l'avoue. Ce qui m'importe c'est la liberté sur un plan pratique. Dans la vie de tous les jours, que signifie être libre?
Et je l'avoue, je pense surtout à ces hommes qui aujourd'hui refusent tout engagement parce qu'ils disent vouloir être libres.
Mais libres pourquoi et libres comment?
L'engagement serait-il une prison?
Pas de mon point de vue.
Libres. Libres.
Ok. Mais....
Pour moi, la liberté, c'est la liberté de choisir. On choisit un cadre dans lequel évoluer. Mais une fois le choix fait, on n'est plus libre de ne pas l'assumer.
Assumer ses choix, c'est cela la liberté.
Pour moi, on fait un choix quelconque, et on reste libre à l'intérieur de ce choix. Mais... Mais il faut savoir dans le cadre de ce choix, s'auto-discipliner. L'auto-discipline, c'est cela la liberté.
Cela peut sembler paradoxal.
Pas pour moi.
Est-ce une déformation professionnelle de ma part?
Est-ce mon caractère entier, à la limite monolithique comme me le reprochent certains?
On est libre de choisir, mais on n'est pas libre de ne pas assumer.
Dans le cadre du mariage par exemple, on est libre de se marier ou de ne pas se marier. Mais une fois le choix fait, on n'est plus libre de ne pas l'assumer. Lorsque l'on choisit de s'engager, on se doit de respecter ses engagements. Pas par la force, mais par sa propre volonté.
Et c'est valable pour toute forme d'engagements, qu'ils soient personnels, professionnels ou autres.
On est LIBRE de faire certains choix. Mais la liberté vraie est d'assumer ces choix.
Et puis, Dieu merci, quelques soient ces choix, il y a toujours possibilité de les modifier ou résilier. Personne n'est tenu à vie. Mais tant que l'on choisit de rester dans ce cadre, on est OBLIGE de respecter sa parole.
L'auto-discipline a toujours été facile pour moi. Je ne saurais dire pourquoi. C'est vrai. Et parfois je me dit que justement, comme j'ai toujours pratiqué cette auto-discipline, je me suis toujours sentie LIBRE.
Libre. J'ai toujours été libre parce que je respecte mes engagements et ma parole.
Libre. J'ai toujours été libre parce que c'est moi-même qui me fixe mes limites.
Libre. j'ai toujours été libre parce que c'est moi-même qui m'oblige.
Libre.
Hier soir, par hasard je suis tombée sur une citation que j'ai beaucoup apprécié. J'ai voulu en savoir un peu plus, et je suis tombée sur toute une série de citations qui ont le même sens. Et j'en suis contente, parce que cela me conforte dans mon idée.
Voici ces citations:
"La liberté n'est pas l'absence d'engagement, mais la capacité de choisir." Paulo Coelho
"La liberté, c'est de pouvoir choisir sa propre forme d'esclavage."Denis R. Boudreau
"La vraie liberté consiste dans la faculté de choisir ses propres contraintes."Reine Malouin
"La liberté consiste à choisir entre deux esclavages : l'égoïsme et la conscience. Celui qui choisit la conscience est l'homme libre." Victor Hugo
"N'importe qui est capable de choisir ce qu'il préfère; mais seuls les superbes savent préférer ce qu'ils choisissent." Gilbert Cesbron
"Le seul mauvais choix est l'absence de choix." Amélie Nothomb
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