Lundi soir, à l'appel de l'association Esprit Citoyen, je me suis rendue à l’hôtel Golden Tulip pour assister à la réunion pour la création d'un Parti Unique regroupant toutes les forces progressistes
Étaient invités les partis Afek Tounes, le PDP et Ettajdid.
Il y avait un monde fou. La salle était vraiment archi-comble. D'ailleurs, énormément de gens ont préféré partir parce qu'ils n’arrivaient à rien voir ou entendre. Le fait qu'il y ait autant de monde montre à mon avis que cette réunion répond à une réelle attente de la société civile qui réclame une union des forces progressistes.
Lorsque j'ai enfin pu trouver une petite place, la réunion avait déjà commencé et le président de l'association présentait les invités. A l'annonce du nom de Mme Maya Jeribi, il y a eu une ovation du public. A faire pâlir de jalousie les autres politiciens. Je suppose que cela est du aux diverses interventions de Mme Maya Jeribi de ces derniers jours.
Sur l'estrade, il y avait Mohamed Louzir et Yassine Brahim (Afek Tounes), Ahmed Brahim (Ettajdid), Maya Jeribi et Ahmed Nejib Chebbi (PDP) et Mansour Moalla (en quelle qualité?).
Dans la salle, j'ai pu voir Jaouhar Mbarek (Doustourouna), Salah Zeghidi (Collectif des Indépendants du PDM), Bochra Bel Haj Hamida (Ex-Ettakattol), Sadok Belaid, Fadhel Moussa (PDM), Emna Mnif (Kolna tounes), Yied Dahmani et Issam Chebbi (PDP).
Le président de l'association a commencé par dire que de nombreux tunisiens pensent que s'ils veulent avancer, cela ne peut se faire qu'au sein d'un seul parti progressiste. Il a assuré que la société civile est prête à faire le tour de la république, à se mobiliser, à aider... pour voir les gens, les chômeurs, les défavorisés... ce qui est certes difficile, mais la volonté y est. Il a conclu par: "Que celui des chefs de partis qui veut nous suivre, nous suive". Les citoyens ne peuvent plus attendre. Il faut décider tout de suite. Il y a déjà du retard pour les prochaines élections qui normalement devraient avoir lieu d'ici un an à un an et demi.
D'après lui, la société civile est optimiste, bien que fâchée contre les partis.
Les divers représentants des trois partis ont pris la parole tour à tour.
Ahmed Brahim a dit que cette association prêchait un convaincu. Il a rappelé que cette union était souhaitée par Ettajdid depuis des mois déjà et que cela avait donné lieu au PDM. Ettajdid est conscient de la nécessité d'une telle union et de la constitution d'un front progressiste. C'est d'ailleurs le sujet principal de son prochain congres.
Tous les autres ont dit être d'accord pour cette union, mais le problème est de trouver une forme d'union. Comment s'unir?
Pour Mme Maya Jeribi, depuis deux mois les idées d'union sont nombreuses, et il est temps de les concrétiser. D'après elle, les élections du 23 octobre ont posé des questionnements et même une une peur qu'on peut résumer en: où va la Tunisie et son mode de vie?
La Tunisie a fait une révolution pour instaurer une démocratie, or depuis les élections, on remarque que les libertés sont touchées. La démocratie n'est pas facile.
Toujours d'après Mme Maya Jeribi, il ne faut pas être contre nahdha, ni s'unir contre nahdha. Il faut au contraire une volonté de construire une Tunisie dont nous rêvons tous. Une Tunisie qui a des acquis, des acquis réalisés par nos parents et grands-parents et pour lesquels ils se sont sacrifiés. Il faut travailler pour cette Tunisie et offrir une alternative.
Tous étaient d'accord pour dire que cette demande est aujourd'hui exigée par une grande partie du peuple, pas seulement par l'élite. Les partis se ressemblent et même s'il existe des nuances ou des différences, ils devraient pouvoir trouver un terrain d'entente pour travailler et s'unir.
Sous quelle forme?
Créer un parti unique?
Créer un front?
Créer une alliance?
Le problème est qu'au sein de chaque parti il y a une dynamique propre. En plus, il y a une interaction entre les bases et les cadres. Il faut essayer donc de respecter toutes ces spécificités et trouver une formule qui aurait l'accord de tous pour pouvoir bâtir sur des bases solides.
Il y a actuellement des initiatives dans plusieurs régions. Les bases et les cadres sont entrain de se réunir pour discuter cette union qui devrait d'ailleurs comprendre les partis, la société civile et les syndicats.
Cette union pourrait se faire en 2/3 temps.
Bref l'essentiel est que la volonté est là.
Pour M.Mohamed Louzir, les partis ont aujourd'hui une responsabilité envers la société civile. Les élections du 23 octobre 2011 ont montré que seuls 50% des électeurs potentiels ont voté, cela montre que le paysage politique n'était peut-être pas clair. Par ailleurs, 1300000 voix ont été à la poubelle à cause de l’effritement des voix. Pour lui, il faut bouger, aller dans les régions, toucher toutes les classes sociales... Il faut donc un grand parti pour pouvoir travailler efficacement. D'ailleurs, toujours d'après lui, les indépendants devraient intégrer les partis tout de suite, sans attendre l'union, et commencer ainsi à travailler efficacement. Il pense aussi que les associations ont un grand rôle à jouer. Il pense par ailleurs que droite ou gauche n'a plus de sens, un grand parti du centre peut œuvrer pour le bien de la Tunisie, c'est cela le plus important.
Après cette intervention, la foule s'est mise à scander: حزب واحد تو تو
D'ailleurs, cela a été répété à plusieurs reprises pendant toute la réunion. Et avec force.
M.Mansour Moalla a pris la parole pour dire qu'il était d'accord. Il avait d'ailleurs appelé à cette union bien avant les élections, mais on lui avait dit d'attendre après. Il a très justement parlé des égos, des intérêts personnels, des ambitions personnelles... qui avaient empêchés cette union. Il a proposé d'offrir aujourd'hui une alternative avec un équilibre des forces qui pourrait assurer une alternance au pouvoir pour le bien de la Tunisie et de tous les Tunisiens.
D'après Ahmed Najib Chebbi, après une cinquantaine d'années de dictature, il est temps de reprendre le cours de l'histoire de la Tunisie et de la remettre sur le chemin tracé par tout un mouvement réformiste amorcé par des tunisiens tels un Tahar Haddad ou un Fadhel Ben Achour.
D'après lui, il y a un besoin d'un grand parti, et Afek, Ettajdid et PDP ont tellement de points communs qu'ils peuvent s'unir et se montrer aux tunisiens comme les nouveaux réformateurs et non pas comme des étrangers ou comme des ennemis de l'islam.
Pour lui, l'alliance est nécessaire. Mais il faut construire quelque chose de solide donc avancer surement et non dans la précipitation.
D'après Yassine Brahim, l'exigence du "tout de suite" (tawa tawa) est significative. Pour lui, la multitude des partis a été responsable de l'effritement des voix, mais pas seulement. Les indépendants et les associations y ont aussi contribué. Il a d'ailleurs fait un reproche aux associations qui se disent apolitiques. Les associations tunisiennes ne peuvent s'offrir le luxe d'être apolitiques dans les circonstances actuelles alors que nous n'avons même pas d'éducation politique. D'après lui, les associations doivent aider les partis. Elles doivent les soutenir, non seulement avec des sit-in, mais aussi et surtout avec des discussions, des débats et des propositions.
Yassine Brahim nous a appris que Afek a commencé ce travail d'union depuis de longues semaines, des discussions ont été entamées avec plusieurs partis, y compris avec Ettakattol (le public a fortement hué) qui fait partie de la famille des démocrates. Afek va continuer dans ce sens. Il a souligné par ailleurs que les partis ne sont pas seulement les dirigeants qui se rencontrent dans les hôtels, mais aussi les bases qu'il faut consulter et avec lesquelles il faut discuter. Ces bases doivent être convaincues car sans elles, aucune union n'est possible et ne peut durer dans le temps.
Pour M.Sadok Belaid, le pays vit des jours très difficiles. La société civile doit faire face à de grands défis:
1/ la constitution
2/ la surveillance du gouvernement
3/ les élections municipales
4/ les prochaines élections législatives,
et tout cela en un an environ. Le temps donc pose problème. Il y a urgence et pas de temps pour des palabres.
D'après lui, il faut que chacun ait un grand esprit de sacrifice et il faut que les chefs de partis annoncent immédiatement cette union.
Applaudissements de la salle et ensuite l’hymne national chanté par tous.
M.Ben Romdhane (PDM) a pris la parole. Il a annoncé qu'il faisait partie d'une commission qui travaille sur cette union et que les travaux ont vraiment avancé. Cette commission a établi des scénarios possibles de cette alliance, réfléchit sur le comment et quel processus, les problèmes à soulever et à résoudre pour y parvenir. D'après lui, les divers protagonistes sont arrivés à un terrain d’entendre. Il y a une vraie volonté de créer un parti unique, mais pour cela, il faut non seulement une volonté, mais aussi que tous les membres des partis acceptent, et cela ne peut se décider que lors des prochains congrès de ces partis.
Mohamed Louzir a confirmé. Il a dit que les partis travaillent du matin au soir sur ce projet. Il faut convaincre les bases et il espère que dans les prochains jours une bonne nouvelle sera annoncée.
Maya Jeribi a conclu en disant que le message des présents est arrivé à bon port et qu'elle le fera parvenir dans les régions. Par ailleurs, elle a insisté sur le fait que nous avions tous besoin les uns des autres et qu'il va falloir mettre la main dans la main et consentir aux sacrifices nécessaires en mettant les égos de coté.
Je passerais rapidement sur les interventions de Jaouhar Mbarek et Emna Mnif qui ont appelé tous deux à une union des forces. J'espère qu'ils le pensent vraiment. Le premier était partit il y a quelques mois dans cette optique d'union, mais a fini quand même par présenter des listes indépendantes. Quant à la deuxième, elle vient de créer un énième mouvement citoyen.
M.Mohamed Issaoui, président de l'association Esprit Citoyen a conclu en nous apprenant que lorsque cette association avait pris contact avec les partis, ces derniers avaient préférés repousser la date dans l'espoir d'annoncer une bonne nouvelle. Il espère que cela se fera bientôt.
Que penser de cette initiative?
En me promenant ça et là sur facebook, j'ai remarqué que très très nombreux sont ceux qui ont reproché AUX PARTIS d'avoir organisé une telle réunion dans un hôtel 5 étoiles. J'aimerais leur rappeler que cette réunion a été organisée par une association qui a INVITE les partis. Ces derniers ont juste accepté l'invitation. Devaient-ils la refuser sous prétexte qu'ils ne veulent plus aller dans les grands hôtels?
Pourquoi est-ce que l'association a choisi cette salle en particulier? Je n'en ai aucune idée. Elle avait peut-être ses propres critères ou contraintes. Mais est-ce si important?
J'ai vu je crois deux commentaires sur le fait que la réunion a eu lieu en français. Ceci est complètement FAUX. Toutes les interventions ont eu lieu en arabe. Les vidéos le confirment d'ailleurs.
J'ai vu énormément de critiques aussi bien sur la forme que sur le fond. Le plus drôle est que la plupart de ces critiques proviennent de personnes qui n'ont même pas pris la peine de se déplacer et écouter. C'est bien dommage. Mais bon, c'est une spécialité bien de chez nous de critiquer toute initiative.
"La critique est aisée, et l'Art est difficile."
Sinon, quelles étaient les impressions des présents?
Cela dépend. Certains étaient pessimistes, d'autres étaient optimistes. Certains ont perçu le discours des politiciens comme de la langue de bois, d'autres y ont cru, mais en voulant juste qu'ils se dépêchent un peu.
Quant à moi, j'ai eu l'impression de revivre une certaine réunion du mois de mai dernier. C'était dans un autre hôtel, mais en présence des mêmes partis. La demande était la même, mais la réponse avait été négative. Une perte de temps énorme. Cette fois-ci, ces politiciens sauront-ils mettre de cotés leurs calculs partisans, leurs égos surdimensionnés, leurs ambitions personnelles pour avancer vraiment ensemble? Ont-ils vraiment retenu la leçon du 23 octobre? Sauront-ils changer de discours? Sauront-ils parler aux tunisiens?
C'est d'ailleurs ce qu'avait souligné M.Fadhel Moussa (membre de l'Assemblée Constituante) en rappelant qu'au mois de mai dernier, seul Ahmed Brahim parmi les présents, avait accepté l'union qui avait donné lieu au PDM. D'après lui, aujourd'hui, il faut corriger les erreurs de cette expérience passée et essayer de travailler dans toute la Tunisie. Par ailleurs, il a ajouté que la gauche devrait aujourd'hui travailler de façon à ce qu'elle soit perçue comme défendant la justice sociale, non pas la modernité qui n'a pas été comprise par le tunisien pour lequel elle est restée un concept vide de sens.
UPDATE (le 28/12/2011): je précise, je répète, je crie haut et fort, parce que à travers les divers commentaires que j'ai vu ici et là, que ce n'est pas un meeting organisé par ces partis. CES PARTIS N'ONT PAS ORGANISE cette réunion. Ils N'ONT PAS CHOISI LE LIEU. Ils ont JUSTE RÉPONDU à une INVITATION qui leur a été été faite par une ASSOCIATION.
Pourquoi est-ce que tous se focalisent sur ce détail?
Vous préférez que dorénavant les associations ne prennent aucune initiative?
Personnellement à la place de cette association, je n'aurais plus envie de faire quoi que cela soit tellement les gens, au lieu d'aider, détruisent et critiquent pour des détails.
Cette association a cru bien faire, et voila sa récompense.
Qui vous dit qu'elle n'a pas eu cette salle gratuitement et qu'elle ne pouvait pas faire autrement?
Pourquoi accordons-nous plus d'importance à la forme plutôt d'au fond?
Je me demande si cette réunion avait eu lieu dans une petite salle, elle aurait eu autant d'échos puisque tous ne parlent que du choix de la salle!!!!!
Brabi tu as posé la question de savoir que fait Moalla et Sadok Bel aid pareil il se colle aux démocrates alors que pendant le règne de Ben Ali : silence radio Maintenant on le voit partout!
Destourna a appelé à l'union, Marzouq, Emna Mnif...je crois qu'il faut commencer par unir ceux qui appellent à l'union ha,ha
Rédigé par : harrar dorra | 27/12/2011 à 19:51
بعد لأي متعب بسبب اكتظاظ القاغة تمكنت من حضور الاجتماع عن كثب ..وتبيّن لي وكأن القاعة في واد و"كابوات" الأحزاب في واد آخر..القاعة تطالب بالعمل وجماعة"المنصّة" يتكلمون ويتكلمون ويتكلمون"تسمع جعجعة ...."بل الأغرب أن أحدهم قال بوجود لجنة تشتغل...ونحن نعرف معنى إحالة ملفّ ما لـلنظر فيه من طرف لجنة ..وليعلم من لايريد أن يعتبر أن الثورة ، ككلّ ثورة إنما تتحقق بفضل العزيمة على "العمل"وأن الظرف الحالي قد اختار فيه نبض الشعب - ممثلا في الهتافات المتكررة"وحدة تو تو"- أن يكوّن وحدة لأجل تونس حرة حديثة تسود فيها قيم العدالة والمساواة والمواطنة ...وأن هذا الاختيار لن يتحقق إلاّ بلملمة صفوف كل المناضلين لأجل البلوغ إلى تلكم المرامي وتحقيق تلكم الأهداف..أهداف الثورة في فجر انبعاثها...وعلى هذا الأساس فعلى "كابوات" أن يختاروا إما الانضمام إلى تطلعات الشعب وإما المراوغة والتردد واعتماد اللغة الخشبية والتسويفية...في هذه الحالة الأخير ستقوم الثورة من جديد لكي تسترجع ما سُلب منها ونزع من التفّ عليها...إن كل المؤشرات لدالة على أن الثورة آتية ..وإذن فاعتبروا/اعتبرن...وكفاكم عبثية وتلكّئا/ الإمضاء:سالم ونيس
Rédigé par : salem ounaies | 28/12/2011 à 11:09
Très bonne initiative que de vouloir se grouper pour être plus fort. Mais, il faut que chacun des membres ou dirigeants de ces différents partis d'opposition sachent mettre leur égo dans leur poche et œuvre ainsi pour le bien de tous et non pour satisfaire le désir de reconnaissance et de pouvoir de quelques-uns.
Je trouve aussi , comme beaucoup, que le choix d'un hôtel de luxe pour de tels meetings n'est pas des plus approprié. Ceux qu'il faut toucher principalement ne sont pas seulement la petite minorité de la classe privilégiée (souvent déjà acquise aux idées progressistes!) mais bien la majorité silencieuse et et travailleuse (et souvent ignorante des arcanes de la politique) et qui souffre cruellement des conditions économiques actuelles. Je pense donc qu'il serait plus opportun d'organiser de telles réunions dans des quartiers populaires ou les zones rurales et oublier le "bling bling" qui ne peut que renforcer le fossé entre les différentes couches de la population du pays.
Rédigé par : Jacqueline Gharbi | 28/12/2011 à 11:31
Mansour Moalla était là en sa qualité d'opportuniste qui après avoir ciré les pompes d'Ennahdha en vain le 24 au soir en vue d'un poste ministériel au gvt s'est tourné vers les partis progressistes pour picorer quelque chose.
Rédigé par : Sami Ben Mansour | 28/12/2011 à 14:02
Très bon résumé qui nous donne une réelle idée de cette réunion. Le choix de l'hôtel ne porte en aucun cas préjudice au meeting. On ne va pas se réunir dans une mosquée ou une plage quand même. Massir, je vais mettre mon article publié dans Médiapart "Les Tunisiens sont mûrs mais mûrement trahis" (refusé par nos journaux) dans ton mur Massir II. Il approuve la naissance d'un seul parti, mais il apporte plus. Que tous les partis politiques et les associations et listes indépendantes choisissent les meilleurs candidats par villes, régions, gouvernorats pour toutes les prochaines élections. Sinon nous allons retomber dans nos divisions et nos querelles. L'union en un seul parti du centre est encore très loin à réaliser.
Rédigé par : Mahmoud Bédoui | 28/12/2011 à 14:08
L'électorat centriste yourid...
J'ai assisté hier soir au Golden Tulipe au débat initié par Esprit Citoyen(bravo) dans une troisième tentative d'unir les partis centristes se réclamant du courant démocrate , progressiste et moderniste en opposition à la mouvance islamiste-conservatrice. Face à une audience angoissée, désemparée, frustrée mais motivée pour relever le défi et réclamant avec insistance la nécessité d'unir les partis qui incarnent les mêmes valeurs au sein d'un unique parti, se sont relayés les dirigeants du PDP, du PDM, de Afek et des figures indépendantes pour expliquer que tous sont d'accord sur le principe et qu'ils s'y emploient avec bcp de sérieux et d'un grand sens de la responsabilité historique qui leur incombe MAIS qu'il faut tenir compte des spécificités des uns et des autres, des inerties ici et là, de la nécessaire consultation des bases, de ..et encore une série de "de" dont l'assistance ne voulaient pas entendre. Autant les figures indépendantes et à leur tête Mansour Moalla étaient catégoriques pour aller résolument sans perte de temps supplémentaire dans le projet de l'union, autant les dirigeants des partis ont versé dans un discours crispé et aux contours flous qui trahit les divergences sur les quelles ils butent à chaque fois où la question est posée. Il me parait évident qu'entre les partis et les bases qui représentent les électeurs, la communication n'est qu'une succession de malentendus et de quiproquos. Les dirigeants politiques ne comprennent toujours pas qu'il y a une sacrée différence entre l'exercice de la politique en tant qu'activité intellectuelle au sein d'un cercle de militants ou d'amis restreint n'a rien à voir avec celui qui vise à conquérir le pouvoir par la voie des élections. Les élections est un marché où opèrent plusieurs concurrents. Tous doivent s'inscrire dans une démarche dont la finalité ultime est de conquérir les électeurs(les clients) en apportant des réponses convaincantes à leurs besoins et attentes par une offre que l'électeur juge satisfaisante. En persévérant dans la posture Top/Down (la direction sait ce qu'il faut, la base doit suivre) , nos partis sont malheureusement encore dans une démarche complètement déconnectée des lois de la dynamique électorale. Si les électeurs du courant moderniste réclament l'unité, les directions doivent s'exécuter. Llever les contraintes qui pourraient entraver le processus est une affaire de gestion et elle est de leur responsabilité, mais jamais les inerties, les spécificités et tout le bla bla ne doivent freiner la réalisation d'un objectif exigé haut et fort par ceux qui vont mettre le bulletin de vote dans l'urne. Nos partis ayant déjà énormément de difficultés à gérer leur croissance à en juger par les multiples démissions et les nombreuses fermetures de sections oublient que l'électorat du 23 octobre est extrêmement volatil. Rien n'est acquis. Les électeurs du PDP, du Pôle, du TAK et de Afek n'ont pas accordé leurs voix à ces partis pour ce qu'ils représentent comme spécificités mais ils ont d'abord voté pour les valeurs partagées par toute cette famille de partis et ensuite en fonction de la sympathie qu'ils ont éprouvée pour les uns ou pour les autres. Electoralement parlant et c'est ce qui in fine importe le plus, ces partis n'ont donc absolument rien à perdre, tout à gagner. Les arguments avancés par les uns et les autres ne sont que des alibis relevant excusez-moi le terme de la m...... politico-politicienne. L'objectif est tracé, il a le mérité de clarifier le paysage politique non seulement aux électeurs acquis mais aussi à tous ceux qui ont voté pour les listes indépendantes voire même à une partie non négligeables à ceux qui ont voté CPR ou Ennahda par défaut à cause de la confusion qui a caractérisé le scrutin du 23/10. Dans une démocratie, la politique est d'abord la capacité dont on peut se doter pour conquérir les électeurs et nullement la continuation des débats de salon ou une affaire d'égos personnels ou partisans. Une dernière remarque, les organisateurs ont eu tort de ne pas inviterun représentant du TAK.
Rédigé par : Dali Mankai | 28/12/2011 à 14:50
Enfin , cet article traduit en toute objectivité tout l'intéret et l'essentiel du débat qui a animé cette réunion . Les représentants des partis se sont exprimés en toute sincérité quand à leur volonté d'unir les forces progressistes d'une part et leur attachement aux valeurs démocratiques en voulant convaincre leurs militants de base de la nécessité conjoncturelle et stratégique de cette union d'autre part . Ils pensaient que ce dilemne pouvait etre compris par l'assistance.malheureusement ce ne fut pas le cas.Une assistance trop pressée, inquiète ,rejetant en bloc toute tentative de clarification des difficultés qu'un tel projet réellement sérieux implique connaissant l'historique de dispersion de l'opposition depuis sa naissance dès les années soixante dix Je reste persuadée que ce projet d'union finira par aboutir dans la forme la moins périlleuse et la plus bénéfique . c'est ce qu'il était demandé à l'assistance de saisir et de soutenir
Rédigé par : Gana Héla | 29/12/2011 à 00:49
Merci MASSIR d'avoir occulté totalement mon intervention ! Etait-elle à ce point inintéressante ?....
Une petite remarque : le PDM n'était pas représenté à cette réunion ...Ahmed Brahim était invité en tant que TAJDID ...
Rédigé par : salah zeghidi | 29/12/2011 à 03:20
@ Salah:
Désolée, ce n'est pas que ton intervention était insignifiante, mais c'est que je ne l'ai pas écoutée. A ce moment-là, une personne qui était à coté de moi m'avait adressée la parole et mon attention a été détournée.
Ahmed Brahim est bien représentant de Ettajdid, et c'est ce que j'ai indiqué. Ce sont Fadhel Moussa et M.Ben Romdhane qui sont PDM.
Rédigé par : Massir Destin | 29/12/2011 à 12:55
J'aurais bien voulu assister à cette réunion mais j'étais en vacances, merci Massir, j'ai confiance dans ta neutralité. Je suis pleine d'espoir. Pour ma part, j'ai voté Afek mais j'aurais pu voter PDM ou PDP, comme dit l'un des commentaires, c'est cette famille démocratique, qui plaide pour la liberté et la garantie d'un état civil qui me séduit. Mais je vois sur tes photos beaucoup d'inquiétude dans les visages graves et fermés des présents.
Rédigé par : Anissa | 30/12/2011 à 17:15