A l’époque, je ne savais pas particulièrement faire la cuisine. Je savais faire des tartes salées ou sucrées, des crêpes, des gâteaux, des omelettes… Mais pas la vraie cuisine, ma maman s’en chargeait pour nous. En plus, ma maman est un vrai cordon bleu, et dans une cuisine, elle sait tout faire, absolument tout.
Les trois premières années, j'avais habité chez l'habitant et ensuite en cité universitaire, donc je ne cuisinais pas particulièrement. Mais ensuite j'avais loué un petit appartement. J'avais enfin mon chez moi. Ma maman m’avait donc donné quelques recettes de base que j’avais soigneusement notées.
J’en avais essayé plusieurs et petit à petit j’avais appris à faire la cuisine. Mais j’avais eu un blocage.J’avais essayé une fois de préparer un couscous et je l’avais raté. C’était il y a environ 25 /26ans. Depuis ce jour-là, je n’ai plus jamais osé préparer un couscous.
Cela a été la première et la dernière fois que j’avais cuisiné un couscous à la tunisienne. J’ai par contre préparé du couscous à la marocaine. Mais mon blocage concernait le couscous tunisien.
Dès que l’on m’en parle, je dit NON. Je ne cuisine pas le couscous.
Mon mari me l’a demandé à plusieurs reprises. NON.
Les enfants ont grandi et l’ont réclamé. NON.
Les années ont passé. Si je trouve quelqu’un pour nous préparer un couscous, c’est tant mieux, sinon nous n’en mangeons pas, tout simplement.
Au fil des années, les taquineries ont augmentés. Elles se sont mues en railleries et moqueries. Et toujours NON de ma part.
Ensuite, cela est devenu un sujet de reproches. Mais j’ai dit NOOOOON!
C’est devenu un sujet de disputes parfois, mais NON. NON.NON.
JE NE PRÉPARE PAS DE COUSCOUS. POINT A LA LIGNE.
Qu’on me laisse tranquille avec ce couscous. C’est NON.
Mais sincèrement, je commençais à voir rouge. L’agacement a laissé place à la colère. Qu’on ne me parle plus de mon incapacité à préparer ce couscous!
Et lundi dernier, il y a eu un déclic. Une moquerie de trop je crois. Et je me suis dit que cette fois-ci j’allais relever le défi.
Non mais….
Combien d’années encore va-t-on me reprocher mon incapacité à préparer un couscous?
Et puis, cela ne doit pas être sorcier de préparer un couscous, non?
Je suis allée chez le boucher, j’ai acheté de la viande d’agneau. J’ai acheté du couscous et des légumes et avant-hier j’ai relevé le défi. Amma éna walla il kosksi!!!
J’ai ressorti la vieille recette que m’avait donné ma maman, et voilà!
J’ai fais mon premier couscous depuis 25/26 ans.
Quelle surprise pour mon mari et les enfants! Ils n’en croyaient pas leurs yeux!
Et vous savez quoi? Cette fois-ci je ne l’ai pas raté du tout. Ils ont tous mangé avec appétit, particulièrement Poupée qui a adoré et en a repris 3 fois!
Ce que j’ai trouvé formidable est que finalement c’est facile de préparer un couscous!
Comme quoi, parfois nous faisons des blocages sur des futilités!!!!
Voici la recette de ma maman:
Pour 5 personnes:
- Un couscoussier
- 750 g de couscous moyen
- de la viande d’agneau
- 2 gros oignons
- des pommes de terre
- des carottes
- des pois chiche préalablement trempés la veille dans l’eau
- des poivrons (ou piments)
- 2 c à s de paprika (fil fil ahmer)
- poivre
- sel
- 2 c à s de tomate concentrée
- de l’eau
- de l’huile
Chez mes parents, nous n’aimons pas trop les légumes avec le couscous. Donc nous n’en mettons pas beaucoup. Je n’indique pas les quantités, chacun en mettra selon ses goûts. Par ailleurs, on peut ajouter d’autres légumes tels les courgettes et le chou vert…
Par rapport à la recette de ma mère, j’ai ajouté un cube Knorr à l’agneau, de l’harissa diari et des raisins secs.
Dans la marmite (partie inférieure du couscoussier), mettre de l’huile, 2 c à s de paprika, du poivre, du sel, les pois chiches préalablement trempés, les oignons émincés et la viande. Faire revenir un peu et ajouter un peu d’eau. Faire bouillir environ 15 mn.
Mettre le couscous dans une jatte. L’humecter d’huile et d’eau. Ajouter du sel et du poivre. Le travailler avec les mains. Ensuite mettre dans la couscoussière (partie supérieure du couscoussier) et mettre à cuire à la vapeur par dessus la sauce.
Rincer les raisins secs et les laisser tremper dans un peu d'eau.
Dans la marmite, ajouter 1,5 c à s de concentré de tomate, de l’harissa, le cube knorr et de l’eau.A mi-cuisson, remettre le couscous dans la jatte et le mélanger pour l’aérer. Le remettre ensuite dans la couscoussière et poursuivre la cuisson.
Lorsque la viande est presque cuite, ajouter les légumes.
Prélever un peu de sauce, la mettre dans une casserole, y mettre les raisins secs et faire bouillir.
Lorsque le couscous est cuit, le remettre dans la jatte. L'étaler de façon qu'il n'y ai pas de grumeaux.
Goûter la sauce, rectifier l’assaisonnement si nécessaire.
Mettre les légumes et la viande de coté.
Avec une louche recueillir la sauce et la verser délicatement sur le couscous. Mélanger. Refaire cette opération à plusieurs reprises jusqu'à ce que la semoule soit bien imbibée. Il ne faut pas que le couscous soit sec, mais pas non plus trop imbibé. Il faut trouver le juste milieu. Laisser reposer.
En principe, le couscous se sert dans un tebsi. On met la semoule et ensuite on la décore avec les légumes et la viande. Chez mes parents, comme je l'ai dit plus haut, nous n'aimons pas trop les légumes, donc nous servons le couscous dans deux plats différents, l'un pour la semoule et l'autre pour les légumes et viande. C'est peut-être moins joli, mais c'est plus facile pour le service.
Comme j'étais un peu crispée, mon plat n'est pas particulièrement beau. Je ferais mieux la prochaine fois. J'étais quand même tendue cette fois-ci dans l'attente du verdict!!!!
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