J'ai vu cette pub aujourd'hui pour un club de jeunes (j'ai caché les coordonnées exprès, mon but n'étant pas de faire de la pub). Et j'ai été frappée par deux détails: - A partir de 11 ans, les activités ne sont plus mixtes. - A partie de 11 ans, les activités proposées aux filles et aux garçons sont différentes.
Aux garçons, on propose des jeux d'éveil, aux filles on propose de leur apprendre une sourate de Coran et des cours de cuisine!!!!!
Ah oui?
On veut donc rendre les garçons plus intelligents et les filles plus pieuses et meilleures cuisinières?
Peut-être!!!
Certains diront que les garçons ne s'intéressent pas à la cuisine. Peut-être bien. Mais pourquoi ne pas leur laisser le choix? Il y a de grands chefs de cuisine homme, non?
Pourquoi cette séparation et pourquoi cette distinction?
Il est vrai que ce n'est pas la première fois que j’entends un tel discours, mais là pour moi, c'était la fois de trop.
Je sais que les salafistes sont des tunisiens, je sais que ce sont nos frères et nos enfants, je sais qu'ils ont été opprimés et réprimés pendant de très longues années, je sais qu'ils ont été manipulés, je sais qu'ils ont subi les années de vide culturel... Je sais tout cela. Et d'ailleurs comment est-ce que je ne pourrais pas le savoir, on n'arrête pas de nous le répéter à longueur de journée?!
Mais en plus de ce qu'on nous répète tous les jours, le type justifiait leurs actes en disant qu'ils sont immatures, qu'ils ne comprennent pas ce qu'ils font, que pour eux les artistes sont des mécréants, que le théâtre est contre la religion, que ces gens n'ont pas eu accès à la culture, que leurs lectures se limitent à certains livres abrutissants..... et que donc il faut être indulgents et les laisser faire.
D'après ce type, le temps fera son travail et ces gens finiront par comprendre le respect des autres et le dialogue.
OK. Je veux bien.
Mais en l'écoutant, j'ai pensé aux enfants. Ce type parlait des salafistes comme si c'étaient des enfants irresponsables à qui il faut tout pardonner.
OK. je veux bien. Malgré leur âge, ce sont des enfants inconscients. OK. c'est réducteur, mais ok.
Ok, mais n'éduque-t-on pas les enfants?
Comment donc grandissent les enfants si on les laisse faire tout ce qu'ils ont envie de faire?
Comment finiront-ils par comprendre la vie en société? Comment comprendront-ils la cohabitation? Comment comprendront-ils les règles? Comment comprendront-ils le respect des autres?
Comment donc est-ce que les enfants grandissent?
Il faut bien les élever, non?
J'ai toujours entendu dire qu'avec les enfants, il faut le dialogue, mais aussi la FERMETÉ. Il faut expliquer, responsabiliser, fixer les règles... mais en aucun cas laisser un enfant livré à lui-même faire ce dont il a envie. Il faut lui fixer des limites. Expliquer les limites, mais les fixer.
Il faut éduquer les enfants.
Mais s'ils refusent de comprendre, il faut aussi punir en cas de besoin. C'est malheureux, mais c'est ainsi. Les enfants ont besoin de savoir qu'il y a des règles et une autorité et que si on contrevient aux règles, on peut être puni. Il y a va de la crédibilité des parents (gouvernement) qui s'ils sont trop laxistes risquent de ne plus jamais être obéis.
Or que fait-on maintenant avec nos enfants/salafistes?
Est-on entrain de les écouter?
Est-on entrain de leur parler?
Est-on entrain de leur expliquer les règles?
Est-on entrain de leur expliquer le vivre-ensemble?
Est-on entrain de dialoguer avec eux?
Est-on entrain de les responsabiliser?
Est-on entrain de leur imposer le respect des autres?
Je n'ai pas cette impression.
Au contraire, j'ai plutôt l'impression qu'on les laisse faire avec indulgence.
En écoutant ce type aujourd'hui, cela m'a rappelé les disputes d'enfants où on vient dire au plus vieux d'entre eux: العقل إكون منك، مهو خوك .
Béhi. OK.
Et puis, est-ce juste par rapport aux autres enfants?
Est-ce juste que ceux qui obéissent aux règles soient les victimes des enfants récalcitrants? Est-ce juste qu'on dise العقل إكون منك، مهو خوك à ceux qui assument et respectent les règles?
Ces autres enfants obéissants vont peut-être accepter une première fois, une deuxième fois, une troisième fois... mais accepteront-ils toujours d'être ceux qui devront laisser faire?
Et jusqu'à quand cette indulgence envers ces enfants désobéissants?
Jusqu'à quand?
Jusqu'à quand va-t-on laisser faire et justifier?
Même avec ses propres enfants, il arrive à un moment où on dit: ça suffit. Ça suffit. Maintenant, tu restes tranquille et tu obéis aux règles.
Quand donc allons-nous enfin dire à nos enfants/salafistes: ca suffit maintenant, tu restes tranquille et tu obéis aux règles?
A vous messieurs qui nous gouvernez, à vous qui représentez la majorité parlementaire, à vous qui avez la légitimité populaire,
la Tunisie est blessée, la Tunisie est à terre, la Tunisie est moribonde.
Allez vous laisser une bande de traine savate, une bande de «repris de justesse» menés par des prédicateurs débordant de haine, de bave venimeuse, animée par une soif de sang, donner l’estocade à notre pays?
C’est un tunisien ordinaire qui s’adresse à vous aujourd’hui, un tunisien comme 11 millions d’autres, un tunisien qui ne rêve que de paix et de prospérité pour son pays.
Aujourd’hui, au cours d’une démonstration et d’un déballage de haine, un homme s’adressant à une foule de jeunes déguisés selon un thème moyenâgeux, a appelé une fois encore au meurtre des juifs.
Cela n’était pas la première démonstration de ce type dans notre pays depuis le mois de janvier dernier, cela s’est reproduit à plusieurs reprises. Personne n’osait y croire au début, on a souvent pensé qu’il y avait un amalgame maladroit entre juifs et sionistes, il y a eu des condamnations et au bout de la énième fois, on peut légitimement penser qu’il ne s’agit nullement d’un amalgame, mais que cet homme appelait bel et bien au meurtre d’un groupe de personnes, d’un groupe de tunisiens, une communauté attachée à cette terre qui les a vu naitre, qui a vu naitre leurs parents, les parents de leurs parents en remontant à des dizaines voir des centaines de générations. Doit-on une fois de plus attendre un semblant de condamnation du bout des lèvres, une condamnation ferme et définitive ou un arrêté d’expulsion tel qu’Isabelle de Castille et Ferdinand d’Aragon en avaient eu le courage? Je crois sincèrement qu’aujourd’hui, l’Etat tunisien, cet Etat qui me représente autant qu’il représente les 1500 juifs de Tunisie et les 11 millions de Tunisiens avec eux, doit vraiment se confronter à ses démons, et affronter ses responsabilités. Cet Etat qui a été mis en place au nom de la démocratie et la dignité permettra-t-il encore que des enfants gâtés, des enfants terribles dictent leur lois et sèment la terreur et la panique dans notre pays?
Au nom de cette dignité, au nom de cette démocratie naissante, au nom de l’amour que nous pouvons tous avoir pour notre pays, réagissez monsieur le Président de la République, réagissez, monsieur le Premier Ministre, réagissez monsieur le Président de l’Assemblée avant qu’il ne soit trop tard et qu’un «fou» décide de prendre au mot les élucubrations de ce prédicateur hystérique! Croyez messieurs en mon dévouement et mon amour pour ma patrie. Gilles Jacob Lellouche Un tunisien ordinaire
Comme d'autres blogueurs et tunisiens, je m'unis à Jacob pour condamner et dire NON.
NON, nous tunisiens n'acceptons pas ces appels à la haine. NON, nous tunisiens n’acceptons pas ces appels au meurtre. NON, nous tunisiens n'acceptons pas d'être divisés. NON, nous tunisiens n'acceptons pas que ces gens viennent semer la discorde entre nous.
Nous, Tunisiens, sommes connus pour notre tolérance, pour notre diversité, pour notre respect les uns des autres, pour avoir su pendant les siècles vivre tous ensemble.
Unissons-nous, Tunisiens, pour dire notre amour à notre PATRIE, unie, multiple, solidaire. Unissons-nous, c'est notre seul moyen de survie.
Je connais le Maroc depuis 1989. Depuis, j’y suis retournée régulièrement, mais aujourd’hui, c’est la première fois que je m’y rends depuis la révolution.
Depuis mon premier voyage, j’ai toujours eu une certaine fierté par rapport aux marocaines (et d'ailleurs toutes les autres femmes arabes) qui étaient loin derrière les femmes tunisiennes au niveau des droits.
Déjà, lors de mon premier séjour, j’avais été étonnée d’apprendre que les marocaines avaient besoin de l’autorisation du père ou du mari pour demander l’octroi d’un passeport et pour voyager. Plus tard, j’avais aussi appris qu’elles avaient besoin de l’autorisation du mari pour travailler. Je trouvais cela inadmissible.
Il y a environ 5 ans, j’avais aussi été étonnée lorsqu’un marocain m’avait apprit qu’il avait acheté son appartement au nom de sa femme et de sa fille pour les protéger. En effet, en cas de décès et sans descendance masculine, les épouses et les filles pouvaient se retrouver dans la rue, l’oncle paternel étant l’héritier légal. Ce marocain m’avait expliqué que s’il décédait, son frère héritait de l’appartement et pouvait mettre sa femme et sa petite fille dehors. Pour moi, cela était inconcevable et totalement injuste.
Et toutes ces années, je répétais fièrement, là où j’allais, que nous tunisiennes pouvions travailler, voyager, étudier, nous marier… sans autorisations. Que nous étions majeures. Nous femmes tunisiennes étions des citoyennes capables pouvant exercer leurs droits.
Sans parler bien-sûr de la polygamie et de la répudiation dont nous nous étions débarrassées depuis 1956. Oui, quelle fierté. Nous étions bien en avance par rapport aux autres pays arabo-musulmans !
En 2004, le Maroc avec la promulgation de la moudawana avait fait une belle avancée en ce qui concerne les droits des femmes, mais il restait quand même à des années lumières de notre CSP.
Les années ont passées, et une révolution plus tard, voilà qu’aujourd’hui, les choses ont changé. Aujourd’hui la marocaine a l’espoir d’avancer vers l’égalité des sexes, alors que la Tunisienne non seulement risque de perdre tous les acquis des 50 dernières années, mais risque même de faire un bond dans le passé de 14 siècles.
Nous avons eu notre révolution en Janvier 2011. Le Maroc a aussi connu un mouvement populaire en Février 2011. Sauf que la Tunisie et le Maroc ont fait des choix diamétralement opposés pour l’avenir de leurs pays.
La Tunisie, sous la pression d’une minorité agissante a choisi la voie de la constituante. La Tunisie a choisi de faire table rase et de construire à nouveau. Mais sans n’avoir pris aucune précaution pour préserver les acquis. La nouvelle constitution sera donc écrite par une «majorité», qui n’est pas vraiment représentative de tout le peuple tunisien. Pire encore, cette constitution va être écrite par des gens qui ont passé des années et des années loin de la réalité tunisienne.
Le Maroc a choisi une voie contraire. Une commission d’experts, complètement indépendante, avait été chargée d’écrire cette nouvelle constitution. Les élections pour un parlement n’ont eu lieu que par la suite. Et de toute façon, un parlement et un gouvernement ne peuvent que se plier aux règles constitutionnelles.
Cette nouvelle constitution marocaine consacre l’égalité des droits entre hommes et femmes et la non-discrimination sur la base du sexe. C’est extraordinaire. Il est vrai qu’il n’y a pas eu un grand miracle et le quotidien des femmes n’a pas changé du jour au lendemain. La constitution a changé, mais pas la société. Les discriminations existent encore, mais les marocains sont sur la voie de l’égalité des sexes.
J’ai eu cette impression déjà dans l’avion après avoir lu dans un quotidien marocain, plusieurs articles consacrés à la femme et à ses droits à l’occasion de la Journée Internationale de la femme.
Mais en plus, en arrivant, j’ai posé plein de questions à des marocains qui m’ont en effet confirmé que le Maroc s’est engagé depuis quelques temps sur cette voie de l’égalité, et que cela est aujourd’hui bien renforcé par cette nouvelle constitution. En plus toujours d'après ces marocains, les islamistes qui sont actuellement au pouvoir n’ont pas l’intention de prendre une autre voie ni de remettre en cause ces droits, du moins pas à court et moyen terme.
En fin de compte, il ressort aujourd’hui que les marocaines sont pleines d’espoir et voient l’avenir d’une œil optimiste, contrairement à nous, femmes tunisiennes, qui craignons aujourd’hui pour nos acquis.
Comme la plupart d'entre vous le savent, ce jeudi 08 Mars 2012, à l'occasion de la Journée Internationale de la Femme, nous tunisiens (pas tous, mais ceux qui le désirent!!!!) allons nous rassembler dans divers endroits de la Tunisie pour demander que les droits des femmes tunisiennes soient préservés.
Pour Tunis, le rassemblement aura lieu de 12h à 15h devant l'assemblée constituante au Bardo.
Je pense qu'il faut mobiliser un maximum de personnes, l'enjeu est important.
Je vous expose ce que j'ai personnellement fait pour essayer de mobiliser, rien que pour vous donner des idées. Si vous avez d'autres idées je vous propose de les partager avec nous.
J'ai commencé par envoyer un SMS à tous mes contacts pour les informer du rassemblement et les encourager à y participer.
Par ailleurs, j'ai imprimé des affiches que j'ai collé dans divers endroits de mon lieu de travail, bien-sûr particulièrement dans les endroits très visibles.
Je me suis aussi mise d'accord avec le chef du personnel. Il va accorder aux employés qui désirent se rendre au rassemblement, 2 heures de permission (en plus de leur heure de repas) pour s'y rendre. Le transport sera aussi fourni à ces employés pour aller au Bardo et en revenir.
D'autres idées?
Soyons nombreux ce jeudi 8 mars, aussi bien au Bardo que dans toutes les autres dans les autres villes.
Message à toute femme tunisienne qui voudrait que sa fille ait une meilleure vie que la sienne... Mobilisation générale devant l’Assemblée Nationale Constituante au Bardo, et dans toutes les villes et villages de Tunisie pour célébrer la Journée Mondiale de la Femme et faire prévaloir nos droits!
(Cliquez sur les photos pour les agrandir)
TUNIS Rassemblement devant l’Assemblée Nationale Constituante au Bardo, de 12heures à 15 heures
SOUSSE Rassemblement de 12h à 15h à la grande place de Boujaffer en face de l'hôtel Abounawess - Si possible toutes en habit traditionnel (safseri,jebba, fouta sehliya ou autre) pour affirmer notre identite de femme tunisienne.
SFAX Rassemblement devant le Théâtre Municipal de Sfax, de 12 heures à 14 heures
DJERBA Rassemblement devant la municipalité de Houmt Souk à partir de 17H00.
PARIS Marche de Nation à Bastille. Départ à 18h30.
TUNIS Projection du Documentaire "Nsa Bledi Nsa ou Noss" à El Theatro, 17 heures
J'ai reçu ce mail. Je vous fais un copier/coller pour le cas où vous voudriez soutenir la liberté d'expression. Et je dis bien LIBERTÉ D'EXPRESSION. En aucun cas, il ne s'agit de personnes, mais aujourd'hui, plus que jamais il faut soutenir la liberté d'expression dans notre pays. Il faut que tous disions NON à ce procès ridicule par lequel certains veulent imposer la pensée unique et le silence à toute personne ne pensant pas comme eux.
Comité de soutien à la chaine « Nessma »
A la suite des agressions verbales et physiques, graves et répétées qui ne cessent de prendre pour cible la chaine « Nessma », ses journalistes, ses techniciens et l’ensemble de ses salariés, outre les menaces scandaleuses dont elle fait l’objet ainsi que le procès en inquisition intenté à son directeur général cité à comparaitre au tribunal en date du 23 Janvier 2012.
Et compte tenu de tous ces agissements tendant à empêcher la chaine d’assumer son rôle de media en toute liberté, à la museler et à la réduire au silence;
Nous vous informons qu’un comité de soutien à la chaine a été constitué en vue de défendre les libertés publiques et le processus démocratique et d’œuvrer à l’édification de la Tunisie nouvelle dans le cadre du pluralisme, du droit à la différence et de la coexistence pacifique.
Aussi, nous vous invitons à vous joindre à cette initiative et à faire partie de ce comité auquel ont adhéré et exprimé leur entière solidarité de nombreuses composantes de la société civile ainsi que les représentants des diverses sensibilité politiques syndicales et culturelles, et des notoriétés nationales et internationales.
En cas d’accord de votre part, merci de bien vouloir nous le signifier par email ou par fax.
على إثر الاعتداءات اللفظية و المادية الفظيعة و المتكررة التي ما فتئت تستهدف منذ مدّة قناة "نسمة" من صحافيين و تقنيين و موظفين، و مختلف التهديدات المفضوحة التي تتعرض لها القناة باستمرار و بمختلف الأشكال فضلا عن إحالة مديرها العام أمام القضاء يوم 23 جانفي 2012 لمحاكمته و ذلك بهدف تركيع القناة و منعها من القيام برسالتها الإعلامية بكلّ حرية.
نتشرف بإعلامكم أنّه تمّ بعث لجنة مساندة لقناة "نسمة" بهدف الدفاع عن الحريات العامة و عن المسار الديمقراطي إسهاما في بناء تونس الجديدة في كنف التعدّدية و حق الاختلاف و التعايش السلمي.
و يسعدنا دعوتكم إلى الانضمام إلى هذه اللجنة التي التحقت بها و تضامنت معها العديد من مكونات المجتمع المدني والفعاليات السياسية من منظمات و أحزاب و نقابات و شخصيات وطنية و دولية.
و في صورة الموافقة الرجاء مراسلتنا عبر البريد الإلكتروني أو الفاكس.
Je sais que depuis que j'existe (et cela va bientôt faire un demi-siècle!), j'ai toujours vu mes parents et tous leurs amis fêter le nouvel an.
J'ai toujours vu tous mes camarades de classes fêter le nouvel an, et leurs parents aussi.
Plus tard, adulte, j'ai vu que tous mes collègues fêtaient le nouvel an. J'ai vu que tous les employés, des plus hauts cadres au plus petit ouvrier, fêtaient le nouvel an.
Je ne sais pas pour mes grands-parents, mais en regardant de très anciennes photos de mes beaux-parents, j'ai constaté qu'ils fêtaient aussi le nouvel an lorsqu'ils étaient jeunes. Était-ce particulier à Tunis ville? Je ne sais pas.
Mais je l'avoue, je m'en fou totalement de savoir si fêter le nouvel an fait partie de nos traditions tunisiennes ou pas.
Et d'ailleurs, il faut combien de temps pour qu'une tradition se forme?
Ce que je sais, c'est que pour tous les tunisiens qui le fêtent, ce nouvel an n'a aucune connotation religieuse. On fête juste le passage d'une année à une autre. Et chacun fête comme il peut. Cela peut aller du super-voyage à l'étranger à la petite réunion familiale autour d'un petit gâteau et d'un verre de soda. Chacun selon ses moyens ou ses convictions.
Nous utilisons bien le calendrier grégorien, non? Et lors du passage d'une année à une autre, nous fêtons. Ce calendrier n'est pour nous que le reflet d'une réalité astronomique. Ce calendrier essaye de suivre les astres et de nous donner une indication sur le temps qui passe. Il nous donne un repère temporel.
Nous utilisons ce calendrier en Tunisie comme dans presque tous les pays du monde entier je crois. Il nous sert à régler nos vies, il sert à dater, à fêter, à commémorer, à inscrire, à.... à tout en fait. Qui donc en Tunisie utilise un autre calendrier que celui-là?
Donc, oui, une fois par an, nous fêtons le passage d'une année à une autre. Pourquoi pas?
D'ailleurs, nous ne sommes pas les seuls à le faire. Je pense que dans tous les pays du monde qui utilisent ce calendrier, on fête ce passage à la nouvelle année. Et cela quelques soient les religions de ces pays.
Cette année d'ailleurs, nombreux sont ceux qui ont du voir l'immense feu d'artifice de Dubai à cette occasion. Il parait que c'était le plus beau des feux d'artifices de cette année. Dubai? Ils sont musulmans aussi non?
Mais en plus de cela, il y a un aspect économique à cette fête.
Il ne faut pas oublier que nombreux sont ceux qui attendent avec impatience cette fête du nouvel an pour gagner de l'argent, pour travailler, pour manger...
Lorsque j'ai travaillé dans le secteur hôtelier il y a une vingtaine d'années (comme quoi, ce n'est pas récent les fêtes du nouvel an), je me rappelle qu'il fallait préparer cette fête parce qu'elle faisait venir des clients dans les hôtels. Il fallait engager des musiciens, des artistes, des serveurs en extra. Il fallait préparer un grand diner. Il fallait acheter des cotillons... Je pense que pour les commerçants de la Rue de la Commission à Tunis, la fête du nouvel an représentait une part très importante de leur chiffre d'affaire.
Il faut aussi penser aux coiffeurs, à tous les artistes, à tous les musiciens, à tous les techniciens du son et des lumières, à tous ceux qui louent les chaises, à tous les photographes, à tous les commerçants, à tous les traiteurs, à tous les pâtissiers.... Pourquoi voulez-vous qu'aujourd'hui, on porte préjudice à tous ces gens sous prétexte que la fête du nouvel an ne fait pas partie de nos traditions tunisiennes?
En lisant cet article, j'ai vraiment eu mal au cœur: ces commerçants ont perdu de l'argent, des familles ont été privées d'une rentrée d'argent qui aurait pu les aider, des enfants ont été privés de la joie de la fête... Pourquoi?
Pour faire plaisir à qui?
Pourquoi tout cela?
Notre pays souffre d'une crise économique. Des gens sont au chômage. D'autres vivotent tant bien que mal, et on vient en rajouter?
Je peux à la limite le comprendre venant de quelques êtres obscurantistes et limités intellectuellement, mais de la part d'un Président de la République!!!!
Lundi dernier, notre standardiste n'est pas venue travailler. Mardi, nous lui en avons demandé la raison.
Elle habite un quartier qui s'appelle Nkhilette (comme les petits palmiers). Elle m'a expliqué qu'il y avait une rue principale dans laquelle se trouve un arrêt de bus où se rendent la plupart des habitants le matin pour aller sur leurs lieux de travail.
Lundi matin, vers 07h00, alors qu'un grand groupe de personnes, essentiellement des femmes, se rendait à cet arrêt de bus, un autre groupe d'hommes, moyenne d'age 30/35 ans, armés de bâtons, leur a barré la route. Ces hommes ont exigé que toutes les femmes retournent chez elles se voiler avant d'aller travailler.
Certains hommes qui accompagnaient les femmes ont essayé de s'interposer et de défendre celles-ci. Ils auraient répondu aux agresseurs que les femmes étaient libre de s'habiller comme elles le veulent.
Une bagarre a eu lieu entre les hommes des deux camps, les agresseurs accusant les autres d'être des "tahhana" puisqu'ils acceptaient que leurs femmes sortent non-voilées dans la rue, indécentes à la vue de tous.
L'arrivée de la police a mis fin à la bagarre. Mais avant de partir, les agresseurs ont dit aux femmes que ce n'était qu'un premier avertissement et qu'ils allaient revenir bientôt pour les "corriger" si elles n’obéissaient pas.
D'après notre standardiste, certaines femmes et hommes sont allés porter plainte. On verra s'il y aura une suite.
Notre standardiste eu eu tellement peur ce jour-là qu'elle est rentrée chez elle se cacher et n'est ressortie que le lendemain.
Lorsque j'avais publié ma note Pouponnières en détresse, je ne pensais pas que j'aurais autant de demandes pour aider. J'étais désemparée parce que malheureusement, je ne connaissais même pas le nom du monsieur et je ne savais pas comment le joindre. J'ai vraiment enragé contre moi-même parce que j'aurais du lui demander ses coordonnées.
J'essayais de me creuser la cervelle pour trouver une solution, et je me suis rappelée l'avoir vu discuter avec un autre homme dont j'avais par hasard la carte visite. Donc coup de fil et deux jours plus tard j'avais les coordonnées de ce monsieur. Ce qui m'a permit d'avoir les coordonnées de l'association.
J'ai discuté encore une fois avec ce monsieur qui m'a confirmé tout ce qu'il m'avait déjà raconté, en précisant que tous les projets de développement de cette pouponnière ont du être annulés faute de moyens financiers, suite à ces déclarations inconscientes de RG et SA.
J'ai envoyé un lien vers mon article à cet homme, et j'ai eu en réponse un mail de la directrice que j'ai fini par avoir au téléphone samedi dernier.
L'association s'appelle Horizons de l'Enfant au Sahel.
Il s'agit d'une pouponnière associative qui accueille environ une cinquantaine de bébés abandonnés par an, avec un maximum de douze bébés à la fois puisque cette association ne dispose que de douze lits.
La directrice m'a raconté qu'en principe ces bébés proviennent de l’hôpital. Soit des gens les trouvent abandonnés dans les rues et les ramassent, mais ils sont quand même emmenés à l’hôpital avant d’être donnés à l'association, soit ces bébés naissent à l’hôpital, mais les mamans ne peuvent les garder.
Ces cas sont les plus fréquents en ce qui concerne cette association dont l'objet premier est justement d’aider les mères pour qu'elles puissent récupérer leurs bébés au bout de quelques mois.
Cette aide aux mères et aux familles biologiques est soit matérielle, soit morale. L'aide matérielle consiste essentiellement en la formation et l'orientation pour permettre à cette mère de voler par ses propres ailes et pourvoir aux besoins de son enfant.
Par ailleurs, il y a aussi un travail de médiation avec le père et la famille paternelle pour essayer d'aider à la ré-insertion du bébé dans sa famille biologique.
J'ai interrogé la directrice à propos des conséquences des paroles de Rached Ghannouchi et de Souad Abderrahim et elle a confirmé ce qui m'avait été dit. Elle a insisté sur la peur des employés de la pouponnière et des mères. Elle m'a parlé de l'ambiance qui règne actuellement autour de la pouponnière. Les gens les agressent et les accusent d'encourager le fsed (dépravation).
Les employés ne sont plus à l'aise dans leur travail. Ils craignent les agressions, ils ne supportent plus le regard méprisant et parfois menaçant des gens, ni leur nouveau discours désapprobateur.
Les mères sont très inquiètes. Certaines passent leur temps à pleurer et à recommander à l'association de bien prendre soin de leurs bébés si jamais elles étaient tuées.
Toute cette ambiance a eu des conséquences néfastes sur les donateurs.
Si vous voulez aider, vous pouvez appeler ces numéros:
- tél/fax 73 817 938
- GSM 93 110 701, ce numéro est disponible 24h/24h, 7/7 jours pour toute urgence.
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