@mabmbarek Now debating whether we entering into a 1st or 2nd republic. It's not a philosophic debate but a political one. #preamble
A l'assemblée, les connards sont entrain de débattre pour savoir si c'est une première ou 2ème république. Ils veulent occulter Bourguiba et une partie de l'Histoire de notre pays. Leur haine est monstre.
Quoiqu'ils décident, Bourguiba est entrée dans l'Histoire par la grande porte. Il y est et y restera même s'ils veulent l'effacer. Mais eux, seront à jamais dans la poubelle de l'histoire, comme les traitres qui ont vendu leur pays.
L'Histoire ne pardonne pas.
Sales cons!!!
Vous êtes vils et méprisables. Et si petits, petits, petits, que même un mort vous fait peur.
Paix à son âme. Il restera dans nos coeurs et notre mémoire, même si vous l'effacez des manuels d'histoire.
Et demain, je suis sure que c'est vous qui disparaitrez de nos manuels, de nos vies, de notre mémoire, de notre pays!!!
Provisoire vous êtes, provisoires vous resterez. Même si cela devait durer des dizaines d'années, vous ne serez que provisoires, une simple parenthèses que nous fermerons avec bonheur!!!
Message à toute femme tunisienne qui voudrait que sa fille ait une meilleure vie que la sienne... Mobilisation générale devant l’Assemblée Nationale Constituante au Bardo, et dans toutes les villes et villages de Tunisie pour célébrer la Journée Mondiale de la Femme et faire prévaloir nos droits!
(Cliquez sur les photos pour les agrandir)
TUNIS Rassemblement devant l’Assemblée Nationale Constituante au Bardo, de 12heures à 15 heures
SOUSSE Rassemblement de 12h à 15h à la grande place de Boujaffer en face de l'hôtel Abounawess - Si possible toutes en habit traditionnel (safseri,jebba, fouta sehliya ou autre) pour affirmer notre identite de femme tunisienne.
SFAX Rassemblement devant le Théâtre Municipal de Sfax, de 12 heures à 14 heures
DJERBA Rassemblement devant la municipalité de Houmt Souk à partir de 17H00.
PARIS Marche de Nation à Bastille. Départ à 18h30.
TUNIS Projection du Documentaire "Nsa Bledi Nsa ou Noss" à El Theatro, 17 heures
J'ai reçu ce mail. Je vous fais un copier/coller pour le cas où vous voudriez soutenir la liberté d'expression. Et je dis bien LIBERTÉ D'EXPRESSION. En aucun cas, il ne s'agit de personnes, mais aujourd'hui, plus que jamais il faut soutenir la liberté d'expression dans notre pays. Il faut que tous disions NON à ce procès ridicule par lequel certains veulent imposer la pensée unique et le silence à toute personne ne pensant pas comme eux.
Comité de soutien à la chaine « Nessma »
A la suite des agressions verbales et physiques, graves et répétées qui ne cessent de prendre pour cible la chaine « Nessma », ses journalistes, ses techniciens et l’ensemble de ses salariés, outre les menaces scandaleuses dont elle fait l’objet ainsi que le procès en inquisition intenté à son directeur général cité à comparaitre au tribunal en date du 23 Janvier 2012.
Et compte tenu de tous ces agissements tendant à empêcher la chaine d’assumer son rôle de media en toute liberté, à la museler et à la réduire au silence;
Nous vous informons qu’un comité de soutien à la chaine a été constitué en vue de défendre les libertés publiques et le processus démocratique et d’œuvrer à l’édification de la Tunisie nouvelle dans le cadre du pluralisme, du droit à la différence et de la coexistence pacifique.
Aussi, nous vous invitons à vous joindre à cette initiative et à faire partie de ce comité auquel ont adhéré et exprimé leur entière solidarité de nombreuses composantes de la société civile ainsi que les représentants des diverses sensibilité politiques syndicales et culturelles, et des notoriétés nationales et internationales.
En cas d’accord de votre part, merci de bien vouloir nous le signifier par email ou par fax.
على إثر الاعتداءات اللفظية و المادية الفظيعة و المتكررة التي ما فتئت تستهدف منذ مدّة قناة "نسمة" من صحافيين و تقنيين و موظفين، و مختلف التهديدات المفضوحة التي تتعرض لها القناة باستمرار و بمختلف الأشكال فضلا عن إحالة مديرها العام أمام القضاء يوم 23 جانفي 2012 لمحاكمته و ذلك بهدف تركيع القناة و منعها من القيام برسالتها الإعلامية بكلّ حرية.
نتشرف بإعلامكم أنّه تمّ بعث لجنة مساندة لقناة "نسمة" بهدف الدفاع عن الحريات العامة و عن المسار الديمقراطي إسهاما في بناء تونس الجديدة في كنف التعدّدية و حق الاختلاف و التعايش السلمي.
و يسعدنا دعوتكم إلى الانضمام إلى هذه اللجنة التي التحقت بها و تضامنت معها العديد من مكونات المجتمع المدني والفعاليات السياسية من منظمات و أحزاب و نقابات و شخصيات وطنية و دولية.
و في صورة الموافقة الرجاء مراسلتنا عبر البريد الإلكتروني أو الفاكس.
Samedi 14 janvier 2012, je suis allée sur l’avenue Habib Bourguiba pour commémorer la première année de la révolution tunisienne.
Je suis arrivée vers 12h du coté de l’avenue Med V. J’ai commencé à remonter l’avenue. Il y avait un monde fou. Des visages connus, d’autres pas, des femmes, des hommes, des jeunes, des moins jeunes, des enfants, des riches, des pauvres... Des drapeaux, des pancartes…
(Cliquez sur les photos pour les agrandir)
A un moment, je me suis retrouvée dans la marche qui arrivait de la place Med Ali. Il y a avait un monde fou. J’ai marché à contre-courant pour pouvoir prendre des photos.
Il me semble avoir reconnu sur une de mes photos la dame qui avait fait un appel émouvant à MBJ devant le Bardo. Vous vous souvenez d’elle ? Cette même femme avait aussi témoigné à la radio une fois. ET samedi, elle était encore là. Bravo à cette tunisienne libre. Elle se bat pour son pays et pour que ses rêves d’une certaine Tunisie se réalisent.
Après cette marche, je suis allée vadrouiller ici et là. Ecouter les uns, parler avec les autres…
En ce qui concerne les nahdhaouis, un seul mot d’ordre: les médias. Dans presque tous les groupes de discussion, on parlait des médias. Les nahdhaouis essayant des les «accuser », les autres essayant de les défendre. A part deux incidents insignifiants, cela se passait relativement bien à ce que j’ai vu. Et tant mieux. Il faut que nous apprenions à débattre ensemble dans le respect. Sincèrement, ces nahdhaouis m’impressionnent par leur «obéissance» et leur organisation. Ils se mobilisent bien et exécutent très bien les ordres. Bravo. Et je ne suis sincère.
A un moment, j’ai vu un petit attroupement. Je me suis approchée. Il y avait M.Sofiane Ben Farhat entouré de personnes qui lui faisaient des reproches en tant que «représentant» des médias. Je suis restée à écouter un moment. Toujours les mêmes reproches que nous entendons à longueur de journées depuis quelques temps. Quand donc certains comprendront que la démocratie, c’est aussi et surtout la pluralité et que chacun devrait pouvoir dire ce qu’il veut?
A un certain moment, quelqu’un lui a reproché personnellement de ne pas parler d’union entre les tunisiens. Or, justement, il y a 3/4 jours, M.Ben Farhat avait fait une très belle chronique dans ce sens, intitulée Tounes El Beya. Reproche donc injustifié.
Lorsque j’ai entendu une fanfare, j’ai quitté ce groupe pour aller voir. En fait, c’était une petite fanfare de la garde nationale. Ensuite, sont apparus des membres du syndicat national des forces de l’ordre.
Beau slogan, non? Réalisable ? On verra.
Pendant que les policiers étaient là, la foule scandait:
بالروح بالدم نفديك يا جيش
pour montrer sa colère aux forces de l’ordre accusées d’avoir aidé Ben Ai à la répression, alors que l’armée aurait été du coté du peuple.
J’ai continué à remonter l’avenue. J’ai rencontré cet homme qui appelait à l’union de tous les tunisiens.
J’ai trouvé paradoxal de tenir un tel discours en tenant un tel tableau. Le drapeau Tunisien unit tous les tunisiens, loin de toute considération partisane, or ce tableau est très très partisan. L’hymne national et les symboles du drapeau tunisien, sur fond partisan, cela n’appelle pas tellement à l’union. C’est au contraire une vision très partisane de la Tunisie. La Tunisie sous les couleurs de la nahdha. C’est bien-sûr son droit de rêver de cette tunisie. Mais son rêve ne peut être partagé par tous. Le seul drapeau qui peut nous unir est rouge et blanc. Tout autre drapeau ne peut nous inclure TOUS.
Des clameurs, des cris, des têtes levées. Je fais pareil, mais je ne vois que des jeunes sur un toit. Je pose des questions. On me répond que des symboles de l’RCD venaient d’être brulés sur ce toit.
Je continu mon chemin. Des gens encore et encore. Des groupes qui discutent. D’autres slogans…
Je trouve un autre groupe entrain de scander le plus beau slogan de la journée.
لا شعار لا أحزاب توانسة كلنا أحباب
Et cette jeune fille, avec sa petite feuille:
Je lui parle. Elle est malheureuse. Elle est déçue. Elle dit qu’elle ne veut pas voir ce qu’elle a vu plus tôt: des tunisiens qui s’insultent et se déchirent. Un jeune homme avec elle me raconte que du coté du théâtre municipal, il y avait eu un échange de cris et d’insultes entre des nahdhaouis, des salafistes et d’autres personnes. Les uns traitant les autres des pires maux.
Quelques minutes plus tard, j’ai été surprise de voir arriver dans l'autre sens, tout un groupe de personnes scandant ces mêmes slogans. Cette fois-ci, ils sont nombreux. Cela fait vraiment plaisir.
Et c’est ce qui devrait être. Et c’est ce à quoi nous finiront par arriver un jour inchallah. Cela signifiera que nous avons su créer cette Tunisie plurielle et unie sous le même drapeau. Une Tunisie vraiment démocratique.
J’ai encore continué. J’ai avancé. Et j’ai vu cette voiture de police.
Et je n’ai pas aimé ces nouvelles couleurs. Pourquoi avoir changé les couleurs des voitures de police? Pourquoi ne sont-elles plus noires et banches? Et pourquoi avoir choisi ce bleu et ce rouge? Ne trouvez-vous pas que ces deux couleurs rappellent un peu trop les couleurs de la nahdha? Je ne veux pas que nous changions le violet RCDiste par le bleu nahdhaoui. L’Etat et ses institutions doivent être séparés des partis. L'Etat et ses institutions sont au service de tous les citoyens. Ils sont permanents. Et les partis justement par définition ne représentent que ceux qui ont votés pour eux, et dans un système démocratique, ils ne sont pas permanents.
L’avenue Habib Bourguiba était pleine de monde, mais j’ai eu la surprise de constater qu’il en était de même en ce qui concerne l’avenue de Paris et l’avenue de Carthage.
Devant l’hôtel Al Hana, une tente d’Ettakattol était dressée. J’aurais aimé qu’en ce jour de commémoration, on ne voit aucune tente partisane sur l’avenue. J’aurais aimé y voir ce qui lie les tunisiens et non pas ce qui les sépare.
Je reproche au gouvernement actuel de ne pas avoir su, pour ce jour du 14 Janvier 2012, organiser des festivités populaires.
Il ne faut pas oublier que cette révolution a changé la face du monde entier. Alors pourquoi est-ce que rien n’a été prévu pour cette commémoration?
Pourquoi est-ce que les seules festivités qu’il y a eu ont concerné des «officiels» à l'intérieur d’un Palais des Congrès fermé autour d’invités étrangers?
Pourquoi est-ce qu’il n’y a pas eu, par exemple, un défilé militaire à l’avenue Habib Bourguiba pour rendre hommage à l’armée? Pourquoi est-ce qu’il n’y a pas eu un défilé des régions? Pourquoi est-ce qu’il n’y a pas eu un grand feu d’artifice? Pourquoi est-ce qu’il n’y a pas eu un spectacle quelconque? Ou une manifestation artistique quelconque? Ou même un bal populaire? Pourquoi n’y a-t-il pas eu appel aux tunisiens pour organiser quelques chose de beau et de remarquable? Pourquoi est-ce que es rues n'ont pas été décorées? Pourquoi est-ce que les drapeaux n'ont pas été accrochés partout? Pourquoi?
Arrivée au niveau de l’hôtel Al Hana, j’ai rencontré des amis, je suis restée à papoter… Une autre amie est arrivée et a dit qu’il fallait aller du coté du palais des congrès. Ok. Allons-y pour voir.
Devant le Palais des Congrès, un groupe de personnes manifestaient contre l'émir du Qatar. En vain. En effet, une haie de policiers empêchait toute personne de les voir. Ce qui a fait enrager les manifestants qui reprochaient aux policiers de les empêcher d’exercer leur droit à manifester.
Les policiers étaient stoïques. Sans réaction aucune… jusqu’au moment ou une personne a essayé de frapper avec des œufs. Et là, en un clin d’œil, les policiers ont chargé.
Je viens de lire ce commentaire sous cet article et j'ai trouvé que ce qu'il dit est tout à fait vrai. Si vous n'avez pas encore lu "la ferme des animaux" de Georges Orwell, faites-le. Vraiment faites-le. Et ensuite, enchainez avec 1984 du même auteur.
Je fais un coper/coller de commentaire:
"La Ferme des Animaux" / Georges Orwell
Ahmed |09-12-2011 17:03
Je conseille vivement de lire la fable de Georges Orwell : « La ferme des Animaux ». La ferme des animaux a pour cadre une exploitation agricole. Parmi ces animaux, le groupe des cochons. L'un des cochons, est l'idéologue de service. Il excite le ressentiment, dans le présent, et promet une vie meilleure dans le futur : « Quelle est donc la nature de notre existence ? Nous avons une vie de labeur, une vie de misère. Tous les maux de notre vie sont dus à l'homme, notre tyran. Débarrassons-nous de l'homme. C'est presque du jour au lendemain que nous pourrions devenir libres et riches. » La révolution a lieu. Le fermier est renversé. Un triumvirat, composé de trois cochons s'empare des rennes du pouvoir. Les trois cochons proclament l'animalisme idéologie officielle. Ils édictent sept commandements, parmi lesquels on trouve : Aucun animal ne dormira dans un lit, aucun animal ne boira de l'alcool, tous les animaux sont égaux. Rapidement, ils détournent la démocratie à leur profit : « Là se tenait l'assemblée générale' On y adoptait différentes résolutions. Celles-ci, les cochons les proposaient et les imposaient toujours. » L'absence d'intervention du peuple animalier dans les débats conduit à la dictature. Progressivement, l'un des cochons évince ses deux rivaux et instaure un régime de terreur grâce à sa meute de chiens féroces. La suite du récit reprend, certains thèmes importants. Notamment : l'abrutissement des masses, la dilution de la mémoire collective et la réécriture permanente de l'histoire. C'est l'un des cochons qui est chargé de cette tâche. Au fur et à mesure de la transgression des principes de l'animalisme, par les cochons dirigeants, celui-ci réécrit les sept commandements. Ainsi, sous sa plume, deviennent-ils : Aucun animal ne dormira dans un lit avec des draps. Aucun animal ne boira de l'alcool à l'excès. Et le plus savoureux : Tous les animaux sont égaux, mais certains sont plus égaux que d'autres. La terreur porcine est assise et les pauvres animaux se retrouvent dans une situation pire que sous le fermier."
Hier, je suis allée au rassemblement qui a eu lieu au Bardo à l'appel de plusieurs associations et mouvements, à l'occasion de la séance inaugurale de l'assemblée constituante.
J'ai malheureusement été coincée dans la circulation et je ne suis arrivée que vers 10h45 je pense.
A mon arrivée, il y avait déjà un monde fou. Certains avancent les chiffres de 3000/4000 personnes. Peut-être bien. Et peut-être même plus, parce que certains venaient, d'autres partaient.
Les gens étaient plus ou moins organisés par groupes, associations, revendications...
Les premiers que j'ai vu sont Amnisty International. Cela m'a rappelé qu'en décembre 2010, j'avais été à leur bureau au centre ville à Tunis, et qu'on m'avait raconté leurs conditions de travail et la pression permanente que cette organisation subissait. Les voir à la lumière, entrain de manifester dans un endroit public était une belle surprise.
(Cliquez sur les photos pour les agrandir)
Je suis arrivée juste quelques minutes avant M.Ahmed Nejib Chebbi qui a été pratiquement ovationné. J'ai essayé de le prendre en photo, mais je n'y ai pas réussi.
Ensuite, je me suis promené ça et là, j'ai pris des photos, j'ai écouté quelques personnes.
Il y avait toutes sortes de revendications. C'était assez hétéroclite. Mais l'ambiance était saine. Du moins au début.
Comme le montrent les photos, les revendications étaient vraiment diversifiées. Les citoyens étaient là pour demander la/les libertés, la justice, l'emploi, l'indépendance par rapport aux pays étrangers, l'indemnisation des victimes de la révolutions, les droits des femmes, les droits des enfants, des médias libres et indépendants, des élections libres et transparentes.... Bref, le rassemblement reprenait en gros les revendications de la révolution. Pour résumer: LIBERTÉ - DIGNITÉ - JUSTICE - CITOYENNETÉ - JUSTICE SOCIALE.
A un certain moment, des sympathisants de la nahdha, et même l'un de ses dirigeants (je ne me rappelle pas son nom, mais je l'ai déjà rencontré avec Ajmi Lourimi) sont arrivés. Tant mieux. Cela peut en étonner certains, mais j'adore cela parce que cela permet des discussions intéressantes, avec des points de vues complètement opposés parfois. J'adore lorsque bien-sûr le respect est mutuel et que les discussions sont "pacifiques". Ce qui devrait être la règle. Il faut que nous tous, puissions nous parlez dans le respect total.
Je me suis donc promenée d'un groupe à l'autre. Juste pour écouter parfois, ou pour participer d'autres fois.
Je peux vous dire que cela discutait. De sujets divers. Par exemple de mères célibataires. C'est du moins la discussion la plus houleuse à laquelle j'ai assistée. Ce qui est dommage, c'est que parfois on sent qu'il y a une désinformation monstre. Et la rumeur a la peau dure parfois.
Ce que je trouve dommage en ce qui concerne ce sujet précisément, est que la plupart des gens en entendant parler de mères célibataires ne pensent que femmes "perverses" et oublient très souvent les victimes. Les victimes de viols, d'agressions et même les victimes de leurs ignorances ou de la société.
Un autre groupe parlait de tenues vestimentaires. Ce que j'ai trouvé étonnant, c’est la réaction d'une femme voilée. Elle était là pour la défense des droits des femmes. Elle m'a raconté qu'elle est voilée par conviction. Elle avait pris cette décision par elle-même sans aucune pression d'aucune sorte. Elle était d'ailleurs accompagnée de sa fille, jeune femme non voilée. Cette dame était tellement en colère. Elle a dit à un certain moment: "wallah, wallah, si jamais un jour le voile devenait obligatoire, wallah je l'arrache de suite et le jette. Moi qui l'ai porté par conviction, je l'enlèverais". Elle était émouvante dans sa colère.
Une autre discussion à propos de la tenue vestimentaire avec un papi qui portait cette pancarte:
Je l'avais remarqué et j'avais été lui demander ce qu'il voulait dire par sa pancarte et s'il s’adressait à un parti particulier. Sa réponse est que sa pancarte s'adresse à tous. Tous sans exceptions. Tous ceux qui trichent. Mais ensuite, la discussion a dévié sur le voile à cause d'une vielle mamie qui avait abordé ce sujet. Elle disait que c'est une obligation religieuse, il avait dit que non. Ensuite, il nous a regardé (nous étions environ 3/4 femmes non voilées à discuter avec lui) et nous a dit que nous étions si smè7 (mignonnes) et vraiment décentes telles que nous étions! :-)) Gentil le papi.
Pas loin de ce papi, deux tunisiennes noires revendiquaient l'égalité entre les races. L'une d'elles portait cette pancarte:
Un jeune homme était étonné par cette revendication et est allé leur poser des questions. Et elles nous ont raconté. Elles nous ont raconté le racisme des tunisiens. Elle nous ont raconté le racisme des Tunisiens envers leurs frères tunisiens. Elles nous ont raconté le racisme des tunisiens blancs envers leurs frères tunisiens noirs. C'était étonnant et épouvantable. Nous ne connaissons pas ou nous ne voulons pas connaitre ce genre de racisme en Tunisie, pourtant il existe.
Tout d'un coup, mon attention a été attiré par des cris. Je suis allée voir. Il s'agissait de Sofiène Ben Hamida. Il était venu et avait été agressé. Des gens lui criaient de dégager, d'autres l'insultaient. Mme Zeyneb Farhat et d'autres essayaient de le protéger.
Cela devenait insupportable et certains lui ont conseillé de s'en aller pour que cela ne dégénère pas. Ce qu'il a essayé de faire. Mais sur son chemin, il a malheureusement été agressé encore plus violemment, et certains en sont venus aux mains. L'agression verbale s'est transformée en agression physique. SBH était proche d'une voiture de police, mais les policiers ne faisaient que regarder sans intervenir. Une femme d'environ 55/60 ans est allée leur parler. Elle était en colère et leur criait de faire leur travail. Elle leur a dit que c'était normal que les tunisiens ne les aiment pas puisqu'ils ne les protégeaient pas et se contentaient de regarder.... Bref, elle a enfin réussi à les faire bouger. Ils ont alors essayé de protéger SBH et de l'escorter loin pour qu'il puisse s'en aller.
Je déplore et condamne fermement cette agression et toutes agressions. Je suis contre la violence. Je trouve vraiment dommage que cet incident ait eu lieu. Normalement, tout citoyen a le droit d'occuper l'espace public et de s'exprimer librement. Je dis bien tous. Tous les citoyens. Je signale au passage que le membre de la nahdha dont j'ai parlé plus haut essayait de calmer les gens et s'opposait aux agresseurs.
Personnellement cette agression est la seule à laquelle j'ai assisté hier. Mais on m'en a raconté une autre. Celle de Souad Abderrahim. Que je condamne aussi fermement.
Je ne connais pas les détails puisque je n'y étais pas. Certains disent qu'un homme lui aurait tiré les cheveux. D'autres disent qu'en réalité, il s'agit d'une mère célibataire.
Sur facebook, il y a le témoignage de Mme Zeyneb Farhat qui nie ou nuance cette agression:
Témoignage: lors de son arrivée aujourd'hui, à pied, pour se rendre à la &ère séance du CS au Bardo, Souad Abderrahim a été prise à parti par une femme qui s'est jetée sur elle en pleurant ! Nous avons tiré cette dame en arrière en protestant fortement ! Nous avions hué Souad Abderahim quant à ses positions rétrogrades et son insulte aux longues années de militantisme pour les Droits des Femmes MAIS NUL-le n'a le droit de porter atteinte à l'intégrité physique de qui que ce soit !!!
La seule vidéo que j'ai trouvée, toujours sur facebook semble corroborer ce témoignage, bien qu'elle ne soit pas vraiment explicite.
Sur Internet, certains semblent dire que cette agression est une comédie. Ils trouvent étonnant que Souad Abderrahim soit la seule à être venue à pieds, alors que tous les autres élus sont venus en voiture. Ils trouvent aussi étonnante la crise d'hystérie de cette femme avant l'arrivée de SA, et la manière dont elle s'est donnée en spectacle, peut-être juste pour attirer l'attention. Et la facilité qu'elle a eu à traverser le cordon de sécurité.
Y-a-t-il eu agression ou pas? Je ne sais pas. Quoiqu'il en soit, je le répète, je condamne fermement toutes agressions et violences. Et je suis contente de constater que la grosse majorité de mes amis a aussi fermement condamné cet acte.
On m'a raconté qu'un huissier notaire pro-nahdha (?) se promenait parmi les gens pour relever les "atteintes" à la nahdha. Cela me fait sourire. Ce huissier aurait pris la photo de cet homme et de sa pancarte pour porter plainte contre lui:
Le "phénomène" Jalel Brick était aussi représenté hier:
Bref, que c'est beau de pouvoir exercer librement sa citoyenneté. J'espère que cela durera à l'infini. Pouvoir s'exprimer, pouvoir protester, pouvoir manifester.... Et surtout s’approprier l'espace public. S’approprier son propre pays. S'approprier sa Tunisie.
Je me rappelle que lors de ma première manif sur l'avenue Habib Bourguiba, je pleurais. Oui je pleurais parce que de ma vie, je n'aurais jamais cru qu'un jour, je pourrais marcher au beau milieu de la rue et manifester. Et depuis, ce miracle s'est répété à plusieurs reprises.
L'espace public est à nous Tunisiens. A nous les citoyens. Et personne ne pourra plus nous l’arracher ou nous le voler.
La Tunisie est à nous, son peuple, ses enfants. Nous tous.
J'espère juste que nous trouverons un moyen d'y vivre tous en bonne entente, sans dictature, sans discriminations, sans exclusions....
Demain, Nabil Karoui et deux autres personnes vont passer devant la justice pour avoir diffusé le film Persépolis à la TV. Ce film a pourtant eu un visa d'exploitation du Ministère de la culture et a été projeté plusieurs fois au cinéma et dans les maisons de la culture, et cela avant et après la révolution. Ce film est en vente dans les vidéothèques en tunisie. Je l'ai moi-même acheté il y a deux ans. Et tout d'un coup ce film est devenu sacrilège!!! Ce film a aussi été projeté à Abou Dhabi lors d'un festival de cinéma. Je me demande si les Emiratis sont de bons musulmans puisqu'ils ont diffusé ce film.
Par ailleurs les gens qui ont agressé, cassé, violé le domicile privé, violenté une femme... n'ont été condamnés qu'à 9d600 d'amande. C'est beau un Etat de droit!!!! Justice mon oeil!!!!!
C'est ce que j'appelle la dictature. Et la mort de la liberté d'expression.
Update (17/11/2011 à 12h45) : l'audience a été reportée au 23 janvier 2012.
Aujourd’hui, j’ai préféré aller à l’AG organisée par le FUT concernant les agressions qui ont eu lieu au sein des établissements universitaires. Mais l’une des femmes organisatrices de l'action de la Casbah (cliquez ici et ici) est venue nous rejoindre après le RDV avec M.BCE.
Voici ce qu’elle a raconté : Pendant que des femmes manifestaient pacifiquement à la place de la Casbah, une délégation de femmes est allée à la rencontrer M.BCE. Actualité oblige, ces femmes avaient demandé à une enseignante universitaire, membre du syndicat des enseignants universitaires, de se joindre à elles, ce qu’elle a fait. C’est cette dernière qui a parlé. Elle a commencé par exposer les problèmes que rencontrent actuellement les femmes (enseignantes et étudiantes) au sein des établissements universitaires, elle lui a raconté les agressions aussi bien verbales que physiques, les problèmes de sécurité qui se posent… Elle a ensuite demandé à M.BCE de les aider aussi bien en ce qui concerne ce problème précis, qu'en ce qui concerne la préservation des droits des femmes tunisiennes, en particulier en les faisant inscrire dans la nouvelle constitution. Il parait que M.BCE les a un peu rassurées toutes, tout en leur recommandant de se mobiliser encore plus et de rester très vigilantes.
Bon, à priori, ces femmes n'ont encore commis aucun délit ni crime.
Attendons donc avant de les condamner encore plus!
Peut-être que je suis trop naïve, mais je préfère présumer de la bonne foi des gens, et surtout, je préfère ne pas condamner avant d'avoir des preuves. Pour en revenir à la réunion des femmes d'hier, comme je vous le disais le texte présenté était nul et j'avais proposé l'aide d'un ami juriste pour le réécrire en gardant les mêmes idées. J'avais RDV ce matin avec l'une des femmes initiatrices du projet et nous sommes allées voir cet ami.
J’ai expliqué à cet ami la situation en lui disant clairement que je ne cautionnais pas ces femmes que je ne connais pas et que son texte allait éventuellement être présenté à des hommes politiques.
Depuis hier, j'ai posé quelques questions à gauche et à droite, et toutes les personnes interrogées confirment que ces femmes, tout à fait ordinaires, agissent de leur propre initiative, sans aucun arrière pensé, sans aucun parti, organisation... caché derrière. Elles sont, parait-il, de simples citoyennes qui ont pris cette initiative parce qu’elles ont eu peur que les femmes tunisiennes, et leurs filles et petites filles perdent des droits acquis depuis une cinquantaine d'années.
Bref, cet ami a donné une forme à l’ancien texte qui n’en avait pas. Pour résumer, ce texte demande tout simplement que l’acquis soit préservé, que les conventions internationales accordant des droits aux femmes soient ratifiées sans aucune réserves, que les droits du Code du statut personnel soient garantis par la nouvelle constitution… le tout au nom de citoyens tunisiens, sans distinction aucune.
Il y avait avec nous une dame qui était présente hier soir et qui comme moi ne faisait pas partie de l’initiative initiale mais qui avait manifesté le désir d’être présente.
Ensuite, nous sommes allées à la coupole. Il y avait une centaine de femmes qui malgré le fiasco d’hier ont accordé leur confiance à cette initiative, d’autant plus qu’une grande partie de ces femmes se connaissaient puisque le rassemblement s’est fait de bouche à oreille (ou plutôt de SMS à SMS et de message à message).
Les médias étaient présents aussi.
Un des quatre bus était aussi là.
Les initiatrices ont demandé si quelques femmes voulaient faire partie de la délégation qui parlerait à M.BCE. Il suffisait de communiquer le numéro de la CIN. Elles me l’ont d’ailleurs vivement proposé, mais j’ai refusé parce que j’avais une très grande envie d’aller à la réunion du FUT à 14h, et je n’aurais pas pu faire les deux. Et puis, il reste quand même au fond de moi un doute. Sait-on jamais ?!
Deux femmes se sont proposées et ont donné leur CIN.
Tout d’un coup, nous avons vu le bus partir, vide. Et les initiatrices apprennent que des ordres venant Dieu sait d’où avaient été donnés pour faire annuler les bus. Consternation. Pourquoi ? Qui a donné ces ordres ? Les bus avaient été loués, et même parait-il payés.
Le bus est donc parti et les autres bus n’allaient pas venir. Les femmes ont alors décidé d’y aller par leurs propres moyens.
Je les ai quittées, et je suis allée au bureau.
Je me pose plein de questions.
Pourquoi ?
Pourquoi toute cette suspicion ?
Pourquoi ce sabotage ?
Qui a annulé les bus ?
Nous ne savons pas qui sont ces femmes ? Oui, c’est vrai. Et alors ? Cela veut-il dire automatiquement qu’elles sont louches ?
De simples citoyennes ne peuvent-elles donc pas prendre des initiatives ?
On trouve louche le fait qu’elles aient pu louer une salle et 4 bus. Pourquoi ? Il faut des dizaines de millions de dinars pour louer une salle et 4 bus ? Une dizaine de femmes seraient donc incapables de se cotiser et payer cela ? Elles sont pharmacienne, architecte, enseignante universitaire… Vous pensez que c’est vraiment au-dessus de leurs moyens ?
On trouve louche qu’elles aient envoyé autant de SMS. Ah oui ? J’en ai envoyé des centaines lors des derniers mois. Pour chaque action qui m’a semblée intéressante, j’ai envoyé un SMS à toute personne figurant dans mon répertoire téléphonique. Et je demandais à mes amis de relayer. Vous pouvez me croire, lorsque l’on est motivé, cela va vite.
On trouve louche que la date choisie correspond à la date de l’AG organisée par le FUT. Oui, mais vous avez une preuve que cela a été fait exprès ? Vous pensez vraiment que ce sont elles qui ont choisi la date et l’heure du RDV avec M.BCE ?
Bon, hier, c’était le cafouillage total. C’est vrai. Mais c’est peut-être aussi une preuve en faveur de ces femmes, elles n’ont pas l’habitude de ce genre d’action mais au moins elles sont pleine de bonne volonté.
Personnellement, je trouve dommage qu’on les accuse et condamne sans attendre d’avoir des preuves quelconques. Je trouve dommage qu’une initiative personnelle ait été coupée dans son élan. Ce qui m’inquiète, est que cela fait des mois que nous n’arrivons pas à nous entendre, cela fait des mois que nous sommes divisés, cela fait des mois que chacun accuse l’autre, cela fait des mois que chacun se méfie des autres, cela fait des mois que chacun sabote le travail des autres… et qui est perdant à la fin ?
Peut-être que ces femmes sont des arnaqueuses. Peut-être qu’elles ont manigancé un énorme complot. Oui, peut-être. Mais peut-être que non. Et à ce moment-là, dommage d’avoir saboté leur travail. Oui, elles ont commis des erreurs de communication, mais est-ce une raison suffisante pour les saboter ?
Pourquoi ne pas les avoir laissé faire, les observer quelques temps, et juger par la suite ?
Ce qui m’inquiète, c’est que nous risquons de ne jamais avancer si nous décourageons toute initiative. Dommage.
Et wait and see !
Demain, vous serez peut-être entrain de me dire que j’ai eu tout faux. C’est très possible. Mais au fond de moi-même, j’aurais la satisfaction d’avoir attendu avant de condamner sans preuves.
Je leur accorde le bénéfice du doute. Je préfère que demain, on me dise que je suis trop naïve, plutôt que de me dire à moi-même que j’ai participé à saboter les efforts d’autrui.
UPDATE: précision quant aux bus annulés. En fait, le loueur des bus a reçu des menaces lui disant que ses bus seraient cassés s'ils allaient à la Casbah, il a alors préféré les "rapatrier". Qui a menacé? That is the question.
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