Depuis hier, je suis dans l'euphorie. La marche pour la liberté et la laïcité a été une vraie réussite (j'essaierais de vous raconter son déroulement le plus tôt possible).
Depuis hier, que de souvenirs sont remontés de mon enfance. Je me suis rappelée comment lorsque nous étions jeunes, en Tunisie, nous vivions tous ensemble, musulmans, juifs, chrétiens...
Je me suis rappelée comment mon père nous emmenait chez ses amis tunisiens, mais d'origines ou de religions différentes, et comment nous nous sentions à l'aise chez eux parce que nous étions tous tunisiens.
Je me rappelle que nous trouvions nos différences enrichissantes. Je me rappelle que nous adorions manger des plats différents de ceux que nous mangions à la maison. Nous nous amusions parfois de la différence des accents. Nous nous étonnions parfois de la différence de certains traditions. Nous étions parfois surpris de la présence d'objets de culte que nous n'avions pas chez nous.... Mais rien de tout cela ne nous offusquait. Au contraire, nous etions fiers de la richesse et de la diversité de la population tunisienne. Et toutes ces différences, au lieu de nous séparer, nous rapprochaient et nous apprenaient le VIVRE ENSEMBLE.
Le VIVRE ENSEMBLE. Serait-ce encore possible de nos jours?
Je le souhaite de tout mon coeur.
Aujourd'hui, j'ai reçu ce texte d'un ami, à qui j'avais offert l'hospitalité de ce blog avant qu'il ne crée son propre blog.
C'est une coincidence, mais je trouve que ce texte est conforme à mon état d'esprit actuel, et j'ai voulu le partager avec vous tous.
On peut ne pas être d'accord avec tout ce qu'il dit, mais ce qui m'intéresse, c'est qu'il me rappelle une époque révolue, mais pas si lointaine, et que j'aimerais tant retrouver. Cette époque-là avait été à la base de notre réputation de Tunisie, pays de la TOLERANCE.
Faisons en sorte que notre pays redevienne un pays de la fraternité et de la tolérance.
Faisons en sorte que nous tous, TUNISIENS, de confession musulmane, juive, chrétienne, croyants ou athées, pratiquants ou pas.... sachions à nouveau vivre tous ensemble, dans une bonne entente.
SVP, soyons tous des TUNISIENS frères.
SUR LA TUNISIE DE MA JEUNESSE.
Il est impensable et même impossible que des tunes, qu’elle que soit leurs origines, n’ont pas ‘à se raconter’. A moins d’être amnésiques. Chacun de nous a ses souvenirs bien précis de son vécu, de sa jeunesse.
La mémoire ne peut oublier des faits passés là bas, du temps de LA TUNISIE DE MA JEUNESSE. Aldo et qqs autres internautes férus de photos, de CPA, d’écrits, ont à leurs manières enrichis beaucoup de sites dits ‘nostalgiques’.
Les souvenirs sont des vestiges, des présences qui aujourd’hui font partie de notre passé. Les mettre en valeur c’est mettre notre petit patrimoine au service de tous ceux qui n’ont pas vécu ces temps là.
Les descendants, fils et filles, petits fils et petites filles n’ont aucun témoignage du vécu de leurs parents si ce n’est le net qui leur apporte une certaine idée de la vie en ces temps là.
Comment nous situer dans le temps s’ils n’ont pas de tels repaires. Or pour mieux apprécier, un papi, une mamie, un oncle une tante rien ne vaut de rappeler à nos jeunes ce qu’ils furent autrefois.
Beaucoup de nos jeunes préfèrent lire qu’écouter par ce que l’écoute ne retient pas tellement leur attention tandis que l’écrit reste et ils ont à loisir de consulter de lire et relire de belles pages inscrites et racontées par leurs anciens.
Aldo dans une de ces pages a raconté, avec toutes sortes de croquis par exemple nos jeux et je fus surpris que ces jeux là, nous les partagions aussi bien dans les quartiers de Tunis que dans nos quartiers de la Goulette. Perso, je me suis investi dans ce que je connais le mieux et même invité souvent le lecteur à partager certains pans de l’intimité de ma maison. Si j’avais vécu dans un château en pleine campagne, surement que je me serai tu car il n’y pas plus triste qu’une vie de château.
Nous avions tous cette mémoire fondue dans un même un creuset, que l’ont soit musulman, juif, italien ou autres.
Nous avions les mêmes pratiques, certes pas religieuses, ni culinaires quoique… les mêmes gouts et cette même joie de vivre durant notre adolescence.
Nos destins faisaient partie d’un même destin.
Notre pauvreté, notre condition de vivre, nos habitudes anciennes, nos comportements parlent souvent et presque d’une même voix qu’elle soit italienne, maltaise, sicilienne ou judéo arabe, elles fredonnent des airs sereins sans qu’elle soit propre au communautarisme.
La rue pour nous était faite de jeunes mêlés.
Une rue laïque où le respect des uns et des autres était exemplaire. Un respect que nous avons gardé parce que notre éducation ne permettait aucun amalgame. Sans doute que nous devions cela à l’école publique FRANCAISE, à la morale civique que nous dispensait nos maîtres.
Même les établissements privés dits religieux respectaient les croyances des uns et des autres.
Qu’en est t’il aujourd’hui… ? Des comportements se perdent parmi nos jeunes. La peur et l’angoisse s’installent.
Des jeunes juifs par exemple ont suivi des cours dans des écoles catholiques. Des étrangers ont suivi des formations professionnelles dans des centres juifs sans que cela influe leurs comportements et leurs traditions.
L’O.R.T par exemple pour ne citer que celle là, fut la grande ouverte aux métiers de toutes sortes.
L’O.S.E accueillait différentes couches sociales juives et musulmanes. L’ALLIANCE ISRAELITE n’a jamais établie de profils pour éduquer et apprendre.
Nous étions logés tous à la même enseigne parce que notre communauté fût l’une des premières à conjuguer L’HUMAIN AVEC L’UNIVERSALITE. Sans rien prétendre ou imposer de nos valeurs.
Des valeurs certes reconnues et qui sont loin d’être des valeurs de prosélytisme mais seulement des valeurs qui soufflent la liberté, l’égalité, la justice et la fraternité. Et je ne pense pas quelqu’un puisse me contredire sur ces faits.
Il nous appartient de promouvoir la concorde entre nous sinon tout ce que nos pères et mères nous ont apprit n’aura servi à rien.
La laïcité est le fondement même d’une société moderne qui pousse vers le haut et enrichie notre quotidien culturel.
Apprendre et vivre ensemble ne font pas partie d’un ensemble de formules magiques mais d’une réalité qui tient sa source des liens qui unissent les hommes et les femmes décidés à partager un avenir de bien être dans la paix et l’harmonie.
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