source: اليوم السابع
Traduction pour les lecteurs francophones: Nombreuses sont celles qui ont lu mes livres, mais ont compris le sens de la liberté d'une manière fausse. La liberté est responsabilité et règles morales, et non pas faire commerce de sa sexualité et sa féminité. Nombreuses sont celles qui me disent "nous avons été éduquées par tes livres", mais elles utilisent le sexe pour des ambitions morales ou économiques, ensuite elles me disent "n'êtes-vous pas de celles qui appellent à la liberté docteur". L'effrayante déchéance morale qui sévit actuellement en Égypte a pour cause la pauvreté, l'ignorance et le laisser-aller. La liberté signifie la responsabilité, je suis une épouse donc je suis responsable d'un mari et d'enfants "je ne trompe pas mon mari en prétextant la liberté d'aimer" et là réside la différence entre la liberté et la déchéance morale.
Voici ce que dit Nawal El Saadawi. Et je suis d'accord avec elle. Très nombreuses sont celles, en Tunisie, qui n'ont pas compris le sens de la liberté. Liberté de la femme ne veut en aucun cas dire se transformer en pétasse. Bien au contraire. Se transformer en pétasses prouve qu'elles n'ont strictement rien compris au concept de la liberté.
La liberté sexuelle vient avec la liberté lorsqu'elle est bien comprise. La liberté sexuelle est aussi une responsabilité.
En aucun cas, je ne voudrais dire que les relations sexuelles hors mariage sont interdites, que les filles doivent rester vierges... et toutes les histoires que l'on raconte. Mais je dis qu'il faut savoir être responsable. Et lorsque l'on est responsable, on peut faire des choix.
Être une pétasse ne veut pas dire être responsable ni libre. Cela veut dire, du moins en Tunisie, que l'on n'a rien compris à la libération et l'émancipation de la femme. Cela veut dire que l'on a comris la liberté comme un mimétisme irréfléchie et irresponsable de l'occident, sans assimilation aucune d'idées importantes.
Je ne sais pas si mes idées sont clairement exprimées, elles le sont dans ma tête, mais je n'arrive pas à bien les expliquer.
Et vous, qu'en pensez-vous?
Je suis en grande partie d'accord avec toi. J'aime beaucoup N. Saadaoui et je pense que ses idées sont cruciales pour notre futur en tant que femmes issues de sociétés 'conservatrices'. La liberté n'est certainement pas une dépravation des moeurs, comme tu dis la liberté rime avec responsabilité. Ce dont avec quoi je ne suis pas d,accord c'est la comparaison avec l'Occident où je vis depuis plus de 10 ans. Rarement, j'ai vu ici 'des pétasses'. Les femmes quand elles fréquentent les hommes, payent leur diner, leur bière, leur café et les robes qu'elles portent, quand elles vivent avec quelqu'un elles payent la moitié du loyer et des factures, etc. Les femmes en Occident, pas toutes bien sûr, mais le modèle dominant est celui de la femme libre de ses choix et assumant ses responsabilités dans la vie de couple. Alors, si on imitait vraiment l'Occident, on aurait pas 'ces pétasses' là chez nous qui se vendent pour un diner, un paquet de clopes, une bouteille de parfum ou un contrat de mariage !
Rédigé par : 3amcha | 22/10/2009 à 17:13
Personnellement, je comprends tout à fait ce que tu dis. Mais j'élargis un peu plus le cercle de celles qui n'ont pas compris cette liberté. Je pense que les plus "prudes" et celles qui nous bassinent avec le retour à un islam rigoriste en Tunisie sous prétexte que la femme a trop de liberté sont les plus nombreuses à ne pas avoir compris ce que la liberté voulait dire. En l'absence d'une véritable construction de personnalité, d'une culture réelle, d'une certaine intelligence sociale, intellectuelle, la liberté ne peut être compris car les femmes sans personnalité, sans culture et sans intelligence ne peuvent que fonctionner par mimétisme. Elles sont semblables en ce la à celles qui se voilent par mimétisme. Lorsqu'on en vient à la liberté, qu'elle soit sexuelle, sociale, ou religieuse, les femmes (et les hommes) de chez nous fonctionnent par imitation car le contexte dans lequel ils ont grandit, la famille, la société, ne leur a pas appris à réfléchir d'eux-mêmes. DE même que l'enseignement se borne à apprendre et réciter, leur vie entière est calquée sur ce modèle, apprendre et reproduire, sans jamais produire. Ils ne sont cependant pas victimes en ce sens qu'ils choisissent tout de même la voie de la facilité, celle où aucune angoisse, aucune remise en question, aucun recul n'interviennent.
Rédigé par : simoi | 22/10/2009 à 19:23
Bien dit et bien compris Mon Massir.
Juste une idée que je veux ajouter, la liberté quand elle est offerte elle ne peut pas être bien comprise, soit de la femme ou même pour un peuple... Lutter pour avoir une liberté même minime rend la personne plus consciente et essaye de la préserver et d'avoir encore plus.
Les droits de la femme en Tunisie sont parfois trop exagérés qu'ils sont mal exploités par certaines femmes à l'aide de leurs avocats malheureusement.
Rédigé par : illusions | 22/10/2009 à 21:55
la liberte me peut exister sans responsabilites ! c ca que certaines femmes ne comprennent pas et c de las que viennent les problemes
Rédigé par : Aurora | 23/10/2009 à 13:11
C'est en effet ce que je dis.
Les occidentales ne sont pas des pétasses. Mais nos pétasses croient qu'elles agissent comme les occidentales, et cela seulement en se fiant à des apparences qu'elles ne comprennent pas.
Elles ne comprennent pas que derrière cette liberté des femmes occidentales, il y a une responsabilité assumée par la plupart d'entre elles. Qu'elles ont combattu pour cette liberté et qu'elles l'assument, avec ses droits, mais surtout avec ses obligations.
Rédigé par : Massir Destin | 16/11/2009 à 00:59
Exactement.
Rédigé par : Massir Destin | 16/11/2009 à 01:03
Ce ne sont pas les droits qui sont exagérés, ce sont certains abus qui le sont. Mais telle est la définition de l'abus!
Rédigé par : Massir Destin | 16/11/2009 à 01:11
En effet!
Idem pour la démocratie, la liberté d'expression....
Rédigé par : Massir Destin | 16/11/2009 à 01:13