Je regardais un DVD de Gad el Maleh et plus précisément le sketch sur le portable. A la fin, le grand père appelle ses enfants. Ils ne sont pas là. Il leur laisse un message leur demandant de le rappeler pendant qu’il est encore là.
On comprend que le vieux voulait dire pendant qu’il est encore en vie. Il faisait un reproche à ses enfants qui ne l’appellent pas aussi souvent qu’il le souhaite.
Ce sketch m’a ramenée 22 ans en arrière. En 1985. J’avais 21 ans. J’étais amoureuse. J’étais étudiante. J’étais insouciante….
A 21 ans, on a l’impression que l’on a toute la vie devant soi pour faire plein de choses…
J’étais étudiante à Paris. J’étais rentrée à Tunis pour les vacances de Pâques. Seulement 2 petites semaines à passer à Tunis. Un petit ami avec qui passer un max de temps. Des amis à voir. Des sorties à rattraper. Des courses à faire….
Et en principe, un grand-père à voir également…
Mais comme je vous l’ai dit, à 21 ans on s’imagine que l’on dispose de tout le temps que l’on veut, que la vie est éternelle, et qu’il y a des priorités bien plus importantes qu’un vieux grand-père….
J’ai passé toutes mes vacances en repoussant la visite au grand père au lendemain. Demain, j’irais le voir. Oh, et puis, tant pis, je m’organiserais demain…
Et 15 jours se sont écoulés, sans visite au grand père.
Le dernier jour, il m’appelle au téléphone. Reproches. Reproches. Je lui promets que la prochaine fois, j’irais le voir en premier. J’avais honte. En plus, mon grand père m’avait fait des reproches, mais gentiment. Ce qui donne encore plus de poids aux reproches, et donne encore plus de remords. La prochaine fois, promis, je te rendrais visite…
Mais il n’y a pas eu de prochaine fois.
Mon grand père est décédé en juin 1985. J’étais en France. Je ne l’ai plus jamais revu.
J’ai toujours regretté cela. J’ai toujours regretté que ses toutes dernières paroles pour moi aient été des reproches. J’ai toujours regretté de ne pas l’avoir revu une dernière fois, avant qu’il ne soit trop tard…
Profitons vite des gens que nous aimons, parce que malheureusement, nous ne sommes pas éternels.
Tu as raison et on vit avec ces remords qui nous poursuivent comme notre ombre toute notre vie.
Rédigé par : Miss Néapolis | 19/10/2007 à 11:05
Ca me rappelle ma grande mère paternelle, je lui rendais visite à chaque retour parceque je me disais à chaque fois que c'est peut être l'occasion ou jamais. A son enterrement cet été, j'étais fier de l'avoir fait...
Rédigé par : Lebolton | 19/10/2007 à 11:23
Sans que cela fasse émerger en moi quoi que ce soit, tout de même, ça me laisse pensif…
Rédigé par : khanouff | 19/10/2007 à 12:10
"Profitons vite des gens que nous aimons, parce que malheureusement, nous ne sommes pas éternels."
Excellente conclusion.
Rédigé par : citizen | 19/10/2007 à 12:24
qu'il est dur le prix a payer parfois , certaines lecons de la vie on les payent, cherr vraiment cher ,
je dirais qu'il n'est jamais tard, on afait une betise une fois , on la refera plus , il faut pas attendre le lendemain pour dire a ceux qu'on aime : je t'aime
je l'ai jamais compris cela ,( lé touajil 3amal il yami ilé al gadi )y'en dans la langue arabe ? hun vous ne trouver pas :)
meme chose j'ai du en passer massir, masi le truc le plus louche c'est que c'etait avec ma tante qui ma eléver
je me suis jamais pardonner cela
Rédigé par : Hmayed | 19/10/2007 à 16:18
J'ai toujours essayé d'appeller mes grands parents le plus possible à partir de Montréal et je sais que ça leur faisaient plaisir, je sais aussi que j'était la seule de leurs petits enfants à l'étranger (et on est nombreux en dehors du Maroc) à le faire et que ça représentait beaucoup pour eux
je n'ai malheureusement pas pu les voir avant leur mort, ma grand mère est partie en premier et mon grand père a suivie un an après (après près de 60 ans de vie commune, ils ne sont pas resté séparé longtemps)
ça fait toujours bizarre de rentrer et de ne pas aller les voir, car je les voyais toujours en premier, parce que je considérais que c'était un peu leur manquer de respect de voir d'autres personnes avant eux ...
les gens qu'on perd sont irremplaçables :(
Rédigé par : Kenza | 19/10/2007 à 18:10
C'est aussi une leçon que j'ai apprise de la vie. Toute la difficulté est de trouver le juste équilibre entre le temps pour les autres et le temps pour soi.
Autre leçon encore plus difficile à mettre en pratique : essayer de résoudre une vieille querelle avant que la personne ne meure car là aussi il est trop tard et on reste avec son amertume.
Rédigé par : Cisseron | 19/10/2007 à 21:15
Je vais être un peu hors sujet là mais bizarrement 1985 ne me dit vraiment rien du tout...je ne me rappelle aucun fait majeur que ce soit mondial ou personnel au cours de cette annaée...ah je me rappelle 3amitha que dkhalt li Rawdha !.
Une autre question...yékhi il y avait ittsouhib en 1985 ???
Rédigé par : charismatic | 19/10/2007 à 23:36
@ Hmayd:
Ma nourrice est morte il y a deux ans, je n'avais pas pu aller à Sfax pour son enterrement, et cela aussi, je le regretterais toujours...
@ Kenza:
Mes grands parents habitaient à Sfax, alors que nous habitions à Tunis. Je n'avais pas l'habitude de les voir souvent. Ma grand-mère est décédée fin 1984. Mon grand père est alors venu passer quelques temps à Tunis. Il était à Tunis pendant mes vacances... mais je ne suis quand même pas allée le voir...
@ Cisseron:
Mais on ne sait jamais quand une personne va mourir...
@ Charismatic:
Qu'est-ce que tu insinues???
Que tu es bien jeune??
Ok, tu l'es.
En 1985, on avait des petits copains... mais on couchait pas avec. Telle est la grosse différence.
Sinon, j'avoue qu'à l'époque, j'étais officiellement fiancée. Mais j'avais rompu l'été suivant. Dieu Merci.
Rédigé par : Massir | 20/10/2007 à 00:00