Tout à l'heure, mon mari et moi prenons l'avion. Nous participons à un séminaire où plusieurs personnes de nationalités différentes seront présentes.
Il y aura aussi, sûrement, de jolies femmes. J'ai donc intérêt à être à mon avantage.
Je savais bien que j'étais loin de ressembler à Esmeralda. Mais bon...
Seulement, si hier je me suis couchée en ayant un visage humain, ce matin je me suis réveillée avec un visage à la Quasimodo
Une gentille namoussa (moustique) s'est attaquée à mon oeil, et.... y a fait des ravages!
Très sympathique façon de commencer une journée et un voyage.
Que voulez-vous, c'est mon massir!!!
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Je voulais avant de partir, m'excuser après des nombreuses personnes qui m'ont envoyé des mails ces derniers jours. Je suis désolée, j'ai été très bousculée, je n'ai pas pu y répondre. Je m'en occuperais à mon retour, dans 4 jours.
Comme je ne peux jamais résister à l'occasion de taquiner les hommes, je vous laisse avec cette petite blague, et je vous dis à très bientôt.
Comment appelle-t-on un homme avec la moitié d'un cerveau ? - Un homme surdoué. Quelle est la différence entre un homme intelligent et un extra-terrestre? - Il y en a pas ! On en a tous entendu parlé mais on en a jamais vu!
En fait, je ne suis pas collectionneuse, j'ai eu ces pièces par hasard. Et j'ai voulu partager.
La seule qui est vraiment à moi, et que je garde très précautionneusement depuis des années, c'est celle-ci:
C'est une pièce en or de cinq dinars, datant de 1963. Elle m’avait été offerte par mon grand-père paternel en 1979. Il l’avait acheté à une vente faite au profit d’un foyer d’étudiantes. A l’époque, elle valait 100 dinars. Je n'ai aucune idée de sa valeur actuelle (si un collectionneur peut me renseigner...). Pour moi, c’est surtout un cadeau de mon grand-père, et c'est là que réside sa vraie valeur.
Je la garde dans sa petite boite, avec un petit mot écrit de sa main, et demandant à mon père de me la donner.
J’ai pris cette note en photo, mais malheureusement je ne suis pas arrivée à effacer mon nom, donc je ne peux la publier (à moins que quelqu’un me dise comment faire!).
Moi-même, qui fait partie des plus "vieux" sur cette blogosphère, ne connait que les deux dernières.
Demandez à vos parents, ils les connaissent peut-être!
Sinon, vos grands-parents. Eux, c'est sûr, ils ont déjà eu à faire avec....
Admirez, mes amis!!!
Vous remarquerez qu'en 1921 et 1945, nous étions seulement la "TUNISIE", en 1954 et 1957, nous sommes un royaume. Et finalement, en 1960, nous avons une banque centrale tunisienne et notre propre monnaie, les francs français ayant été rapatriés chez eux!!!
P.S.: Que pensez-vous de mes talents de photographe?
A l'heure où démarre le festival de Cannes, à l'heure où tout ce que le cinéma compte de stars gravissent les marches du palais des festivals (j'ai presque envie de dire des festivaux tellement ça brille), le monde entier et les media internationaux ont les yeux rivés sur la french riviera.
Ils sont fou! Le cinéma c'est à la Goulette qu'on le fête!
Il existe un personnage qui (peut-être sans le vouloir et sans le savoir) représente à lui seul tout le cinéma français et le festival de Cannes en particulier .
Notre ami restaurateur, le tonton des bloggeurs, s'appelle Gilles Jacob Lelouch (Gilles Jacob est le président du festival de cannes depuis la nuit des temps, et Lelouch n'est plus à présenter).
On a longtemps cherché ce qui liait la french riviera à la Tunisie, je viens de le comprendre.
Alors ceux qui disent que la Goulette n'est pas le nombril du monde, vont peut-être changer d'avis.
Il est seul au monde. Il vit seul dans une pièce, située sous les escaliers d’un immeuble.
Cette pièce est tellement humide que les murs sont pleins de moisissures et qu’il y règne une odeur insupportable.
Toutes ses affaires se trouvent entassées dans cette pièce. Des sacs en plastique, des vêtements, des chaussures, de la vaisselle…
Ses meubles?
Une petite banquettes encombrée, une petite armoire et une petite table (sauf erreur ou omission).
Je me demande comment il fait pour dormir sur sa banquette. Peut-il même s’y étendre?
Cet homme avait une femme et une fille.
Sa fille est décédée à l’âge de 35 ans à la suite d’un cancer.
Sa femme est décédée aussi, le laissant tout seul.
A l’origine, cet homme était pâtissier ambulant. Il confectionnait des gâteaux, qu’il mettait dans une sinia qu’il portait sur sa tête, et déambulait dans les rues pour vendre ses pâtisseries.
Aujourd’hui, vu son grand âge et l’état de sa santé, il est devenu gardien.
Il garde un ensemble de bâtiments vides, laissés presque à l’état d’abandon.
Avec une autre personne, nous avons passé un jour et demi en sa compagnie, et j’ai été impressionnée par sa gentillesse, sa douceur, sa naïveté, son dévouement, sa patience…
Le premier jour, il est resté avec nous de longues heures. Le soir, vers 20h30, nous l’avons raccompagné chez lui. Il avait insisté pour nous recevoir chez lui et nous offrir à boire. Nous avions refusé à cause de l’heure tardive.
Le lendemain matin, nous sommes allées le chercher. Savez-vous ce qu’il avait fait?
Le soir, il avait préparé pour nous des gâteaux!!!
Je n’en revenais pas!
Après avoir travaillé toute la journée, il avait passé sa soirée à nous préparer des gâteaux!!!
Il nous a donné tout un sac de «makroudh dro3 bel farina», et une autre pâtisserie à base de grains de sésames et d’amandes (délicieux!!).
J’avoue avoir été impressionnée par sa gentillesse.
Pendant cette deuxième matinée, j’ai passé de longs moments seule avec lui.
J’ai beaucoup appris.
Il m’a fait une visite guidée des bâtiments, il m’a tout expliqué. Il m’a ouvert toutes les portes et m’a tout montré.
Il m’a raconté les gens qui y vivaient, les fêtes, les réunions, les rituels…
Il m’a raconté des anecdotes, des souvenirs…
Cet homme est le gardien d’un bâtiment, mais il est surtout le gardien d’une mémoire, d’un passé, d’un patrimoine…
A l’issue de cette matinée, nous l’avons raccompagné chez lui. Cette fois-ci, nous avons accepté son hospitalité.
Nous sommes restées debout, il n’y avait pas d’endroit pour s’asseoir. Nous avons un peu bavardé avec lui. A un moment, il nous demande nos pointures. J’étais étonnée. Il prend un des sacs qui traînent, et en sort une paire de «tmaq» qu’il offre à mon amie, ensuite, il lui donne des mules et une broche (très jolie, imitation chichkhan). Étonnée, je lui demande ce qu’il fait avec ces sacs. J’ai cru que peut-être il était vendeur au marché. Il me regarde et m’explique que sa fille avait travaillé de longues années pour se constituer un trousseau, et qu’elle était morte sans se marier….
Mon amie et moi avons voulu lui donner de l’argent. Il avait été tellement gentil, et il était tellement pauvre. Il a refusé. Il a dit à mon amie (il savait qu’elle avait deux enfants): «garde cet argent pour tes enfants, surtout veilles à ce qu’ils ne manquent jamais de rien». A moi, pareil, il me dit de donner mon argent aux pauvres.
Il a fallut presque lui donner cet argent de force. Vraiment.
J’ai été impressionnée par ce petit homme.
J’ai retenu plusieurs leçons de ces deux journées, et plus particulièrement de cet homme.
Je vous parlerais de certaines plus tard, dans de prochaines notes.
Aujourd’hui, je dirais que parfois, les plus démunis sont les plus généreux.
Franchement, cet homme m’a donné une vraie leçon.
En plus, il m’a fait réaliser à quel point ces vieilles personnes sont un trésor. Alors, si autour de vous, vous avez des gens comme lui, faites les parler. Demandez-leur de vous raconter leurs souvenirs, leur jeunesse, les divers évènements, les guerres, la colonisation, la lutte de tous les jours… C’est une source de savoir.
Ces personnes disparaîtront bientôt (c’est la vie), alors, avant qu’il ne soit trop tard, enrichissons-nous à leur contact.
Cet homme est un peu particulier. Il est tunisien, comme vous et moi. Mais il est juif. Or, au rythme où vont les choses, bientôt tout un pan de notre histoire risque de disparaître avec lui et les personnes comme lui.
Une des anecdotes qu’il m’a raconté: il m’expliquait pourquoi beaucoup de juifs sont partis. Il me disait qu’avant, ils vivaient juifs et musulmans en bonne entente. Puis un jour, il y a eu le problème palestinien/israélien. Beaucoup de gens ont été contraint de quitter la tunisie.
Il m’a raconté sa propre expérience.
En 1967, un jour, les musulmans ont décidé qu’ils n’achèteraient plus rien des juifs, parce que ceux-ci envoyaient de l’argent aux israéliens. Il m’a posé une question, que je vous pose maintenant: comment voulez-vous qu’une personne qui gagne à peine de quoi nourrir sa famille puisse envoyer de l’argent à Israël?
Je suis peut-être naïve, mais je pense qu’il ne faut pas tout mélanger. Cet homme avait perdu son gagne-pain à cause de la bêtise, du racisme et de l’ignorance de certaines personnes.
Ce qui m’avait impressionnée, c’est qu’il raconte tout cela sans aucune colère ni haine.
Il a même trouvé des excuses aux émeutiers qui se sont attaqués à la synagogue et ont essayé de la saccager en 2000, lors de la deuxième intifadha. Il essayait, avec ses mots, et d’une façon très naïve, d’expliquer leur geste, de leur trouver des excuses…
Bien que pauvre, analphabète, naïf…, cet homme est un GRAND SEIGNEUR!!!
Les deux notes de Samsoum (1& 2) m'ont rappelée une petite anecdote qui nous avait fait rire mon mari et moi.
En Mars dernier, un copain à mon mari avait organisé une sortie entre hommes. Ils avaient dis qu'ils allaient diner dans un restaurant juif de La Goulette (je vous laisse deviner lequel!!!).
Mon mari était rentré vers 4h00 du matin.
J'avais compris que tous ces hommes avaient fait un petit tour à la Plaza. Je pose la question à mon mari qui confirme. Je lui demande s'ils ont été tous ensembles, il confirme aussi.
Deux ou trois jours plus tard, je rencontre la femme de l'un d'entre eux. Elle me demande l'heure à laquelle mon mari est rentré, je lui réponds.
Elle me dit que son mari aussi était rentré vers 4h00. Il lui avait raconté que dans le restaurant en question, il y avait un orchestre et une super ambiance, et que c'est pour cela qu'ils avaient tardé. Mais pas un mot à propos du Plaza.
Quelques jours après, mon mari qui avait adoré le restaurant, a proposé de m'y emmener. Comme j'étais sûre qu'il y avait un orchestre, je pensais qu'il s'agissait d'un restaurant un peu chic. J'ai voulu bien m'habiller.
Nous allons au restaurant, pas d'orchestre.
Nous dinons, et toujours pas d'orchestre. En fait, il s'agit d'un restaurant "familial".
Alors, je finis par poser la question à mon mari: "où est l'orchestre? Pourquoi il n'y en a pas un aujourd'hui?"
Il est étonné. D'où je tenais qu'il y aurait du y avoir un orchestre?
Je lui réponds que X me l'avait dit. Son mari lui avait dit qu'ils étaient restés très tard parce qu'il y avait un orchestre.
Nous avons éclaté de rire. En fait, cet ami avait menti à sa femme parce qu'il n'avait pas osé lui dire qu'ils avaient finis la soirée au Plaza.
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