Lundi dernier, notre standardiste n'est pas venue travailler. Mardi, nous lui en avons demandé la raison.
Elle habite un quartier qui s'appelle Nkhilette (comme les petits palmiers). Elle m'a expliqué qu'il y avait une rue principale dans laquelle se trouve un arrêt de bus où se rendent la plupart des habitants le matin pour aller sur leurs lieux de travail.
Lundi matin, vers 07h00, alors qu'un grand groupe de personnes, essentiellement des femmes, se rendait à cet arrêt de bus, un autre groupe d'hommes, moyenne d'age 30/35 ans, armés de bâtons, leur a barré la route. Ces hommes ont exigé que toutes les femmes retournent chez elles se voiler avant d'aller travailler.
Certains hommes qui accompagnaient les femmes ont essayé de s'interposer et de défendre celles-ci. Ils auraient répondu aux agresseurs que les femmes étaient libre de s'habiller comme elles le veulent.
Une bagarre a eu lieu entre les hommes des deux camps, les agresseurs accusant les autres d'être des "tahhana" puisqu'ils acceptaient que leurs femmes sortent non-voilées dans la rue, indécentes à la vue de tous.
L'arrivée de la police a mis fin à la bagarre. Mais avant de partir, les agresseurs ont dit aux femmes que ce n'était qu'un premier avertissement et qu'ils allaient revenir bientôt pour les "corriger" si elles n’obéissaient pas.
D'après notre standardiste, certaines femmes et hommes sont allés porter plainte. On verra s'il y aura une suite.
Notre standardiste eu eu tellement peur ce jour-là qu'elle est rentrée chez elle se cacher et n'est ressortie que le lendemain.
Hier, je suis allée à l'UTICA pour participer à un atelier avec d'autres blogueurs et avec des personnes travaillant dans des associations.
Au déjeuner, un homme que je ne connais pas et qui partageait notre table s'est mêlé à la conversation. J'étais avec un membre du Front des Associations Tunisiennes. Nous parlions des associations, de leurs actions...
Cet homme nous a appris qu'il était impliqué dans la vie associative à travers deux associations. L'une d'elle s'occupe d'une pouponnière qui essaye d'aider les mères célibataires et les bébés abandonnés.
Cette association s'occupe donc de bébés de 0 à 2 ans, et essaye autant que possible de les réintégrer dans leurs familles biologiques en aidant la mère.
Je lui avais demandé ce qu'il pensait des déclarations de Rached Ghannouchi en ce qui concerne l'adoption, et qu'elle ne fut ma surprise d'apprendre que ce discours avait déjà eu des répercussions graves sur la vie de ces petits enfants.
Cet homme nous a appris que depuis les déclarations de Rached Ghannouchi qui a parlé de ces enfants comme de "la9it" et des déclarations de Souad Abderrahim en ce qui concerne les mères célibataires, les employés de la pouponnière vivent dans une peur permanente et particulièrement la nuit. Ces employés ont peur d'agressions.
En plus, les aides ont presque disparues. Les bénévoles ne viennent presque plus et les aides matérielles se sont arrêtées.
Les bénévoles ont peur du qu'en dira-t-on et ne veulent plus aider des "la9its" et des femmes célibataires.
Pour ce qui est des dons, il parait que beaucoup de gens en donnaient en pensant faire leur devoir de zaket, et suite aux déclarations de Ghannouchi, ces gens ont compris que c'était hram et ne donnaient donc plus. De même pour les bénévoles qui pensent maintenant qu'ils sont entrain d'aider au hram.
Par ailleurs, il y a des gens qui s'intéressent aux petits orphelins dans l'espoir d'en adopter un. Lorsque cet espoir n'existe plus, ces gens ne viennent plus.
Les mères elles-mêmes ont peur. Il parait qu'elles passent leur temps à pleurer et à craindre d'être emprisonnées.
Cet homme nous disait que toute personnalité politique devrait réfléchir aux conséquences de ses paroles avant de dire quoi que cela soit.
C'est vrai.
Rached ghannouchi et Souad Abderrahim auraient du réfléchir profondément avant de lancer de telles paroles.
Mais je suis quand même choquée. A ce point le tunisien est influençable? A ce point des déclarations pareilles peuvent modifier leurs comportements en un temps aussi court?
Mon ami a confirmé tout ce qui a été dit. En effet, il m'a raconté que la semaine dernière, il y avait eu sur facebook l'appel au secours d'une autre association qui s'occupe de petits orphelins et que son association l'avait contactée pour les aider. Et cette association leur avait dit la même chose que ce monsieur. Cette association n'avait même plus de quoi acheter des couches et du lait pour les bébés parce que les bénévoles et les dons ne venaient plus. Et il a fallut les dépanner. Mais que va-t-il se passer à l'avenir?
Pourquoi?
Pourquoi tout cela?
Pour répondre à des soi-disant critères de bonne conduite et de bonne morale?
Les mères célibataires et les bébés abandonnés existent partout, dans les pays du monde entier. Les stigmatiser ou les rejeter ne résoudra aucun problème.
Par ailleurs, même si on pouvait faire des reproches aux mères, que peut-on donc reprocher à ces petits bébés? De quoi sont-ils responsables? Pourquoi devraient-ils subir les conséquences des actes d'autrui?
Si on veut combattre un tel phénomène, ce n'est surement pas par le rejet ou la stigmatisation.
Je viens de lire ce commentaire sous cet article et j'ai trouvé que ce qu'il dit est tout à fait vrai. Si vous n'avez pas encore lu "la ferme des animaux" de Georges Orwell, faites-le. Vraiment faites-le. Et ensuite, enchainez avec 1984 du même auteur.
Je fais un coper/coller de commentaire:
"La Ferme des Animaux" / Georges Orwell
Ahmed |09-12-2011 17:03
Je conseille vivement de lire la fable de Georges Orwell : « La ferme des Animaux ». La ferme des animaux a pour cadre une exploitation agricole. Parmi ces animaux, le groupe des cochons. L'un des cochons, est l'idéologue de service. Il excite le ressentiment, dans le présent, et promet une vie meilleure dans le futur : « Quelle est donc la nature de notre existence ? Nous avons une vie de labeur, une vie de misère. Tous les maux de notre vie sont dus à l'homme, notre tyran. Débarrassons-nous de l'homme. C'est presque du jour au lendemain que nous pourrions devenir libres et riches. » La révolution a lieu. Le fermier est renversé. Un triumvirat, composé de trois cochons s'empare des rennes du pouvoir. Les trois cochons proclament l'animalisme idéologie officielle. Ils édictent sept commandements, parmi lesquels on trouve : Aucun animal ne dormira dans un lit, aucun animal ne boira de l'alcool, tous les animaux sont égaux. Rapidement, ils détournent la démocratie à leur profit : « Là se tenait l'assemblée générale' On y adoptait différentes résolutions. Celles-ci, les cochons les proposaient et les imposaient toujours. » L'absence d'intervention du peuple animalier dans les débats conduit à la dictature. Progressivement, l'un des cochons évince ses deux rivaux et instaure un régime de terreur grâce à sa meute de chiens féroces. La suite du récit reprend, certains thèmes importants. Notamment : l'abrutissement des masses, la dilution de la mémoire collective et la réécriture permanente de l'histoire. C'est l'un des cochons qui est chargé de cette tâche. Au fur et à mesure de la transgression des principes de l'animalisme, par les cochons dirigeants, celui-ci réécrit les sept commandements. Ainsi, sous sa plume, deviennent-ils : Aucun animal ne dormira dans un lit avec des draps. Aucun animal ne boira de l'alcool à l'excès. Et le plus savoureux : Tous les animaux sont égaux, mais certains sont plus égaux que d'autres. La terreur porcine est assise et les pauvres animaux se retrouvent dans une situation pire que sous le fermier."
Jeudi 1 décembre, j'ai passé une très grande partie de ma journée au Bardo en solidarité avec le rassemblement des universitaires.
Lorsque je suis arrivée, il y avait énormément de monde. A mon habitude, je m'étais promenée parmi les manifestants. J'avais ainsi pu remarquer quelques visages connus, dont ceux de certains élus. La grosse majorité des revendications de ces gens concernaient la fac.
(Cliquez sur les photos pour les agrandir)
J'avais aussi vu les tentes dressées par les sit-inners: des membres de Doustourouna, des citoyens venus du bassin minier, des membres du Mouvements du 24 Octobre, et d'autres.
Ces associations/mouvements réclament en fait ce pour quoi la révolution a été faite: liberté, dignité, démocratie, travail...
La crainte est de voir la dictature revenir à petits pas. Et les évènements de ces derniers jours ne sont pas vraiment de bonne augure. Il faut vraiment veiller à la nécessité de la séparation des pouvoirs, au refus du cumul des pouvoirs entre les mains du chef de Gouvernement ou celles d’un parti et la retransmission des délibérations de l'assemblée en direct sur une chaine de TV, et toujours insister pour inscrire le code du statut personnel dans la constitution.
Par la suite, toujours à mon habitude, j'étais allée me mêler à la foule, parler avec les uns et les autres, écouter les débats...
Des gens à tendance islamique étaient présents. Ils étaient eux aussi mêlés à la foule.
Le sujet principal de discussions était bien-sûr le niquab. Comme quoi Samir Dilou qui avait dit qu'il fallait ouvrir un débat national à ce sujet avait été écouté! Certains sont pour, d'autres contre.... Liberté individuelle. Liberté académique. Obligation religieuse. Mode wahhabite. Mais la plupart des discussions étaient pacifiques (à ce que j'ai vu).
Ce qui m'avait frappée, c'est le récit de certains médecins. Ils ont raconté les problèmes rencontrés dans les hôpitaux à cause de cette histoire de mixité et de niquab... Certains malades refusent d'être soignés par des gens du sexe opposé, ce qui donne lieux à des situations inextricables. Et le pire est que parfois cela dégénère, certains patients ne comprenant pas que parfois il est impossible de trouver une femme pour soigner leur femme ou un homme pour s'occuper d'eux. Il parait que parfois le ton monte et des esclandres sont de plus en plus fréquents. Comment résoudre ces problèmes? Va-t-il falloir, pour en satisfaire quelques uns, créer des hôpitaux pour femmes et des hôpitaux pour hommes? En avons-nous les moyens? Idem pour les écoles, les lycées, les transports publics....
Alors que je partais, je m'étais retrouvée dans un groupe de discussion, je ne me rappelle même plus comment. J'étais seule face à des nahdhaouis (ce sont eux qui me l'ont dit, ce n'est pas écrit sur leur visage). Et puis d'autres personnes "modernistes" étaient arrivées. Cela se passait très bien. Je pense que nous avons du passer au moins une heure à parler.
C'était très bien. Bien que chacun défendait bec et ongles ses idées, cela se passait dans le respect. Pas de violence, pas de grossièretés, pas d'injures... Nous étions des gens bien élevés qui discutaient ensemble.
Mais. Mais il y a toujours un mais. A leurs théories théoriques, nous opposions des arguments pratiques, et surtout logiques. Nous ne discutions pas religion, mais comment vivre ensemble en société. Et certaines de leurs demandes sont plutôt très très difficiles à mettre en œuvre en Tunisie, surtout par manque de moyens financiers, comme justement cette demande d’hôpitaux réservés aux hommes et hôpitaux réservés aux femmes (vous imaginez les frais s'il fallait tout faire en double!!!). Nous avions discuté de libertés, de liberté d'expression, de refus de la violence... Et ils étaient d'accord, bien que parfois en leur donnant des exemples concrets, ils "coinçaient" un peu... Mais bon, cela se passait relativement bien.
Et tout d'un coup, l'un d'entre eux nous regarde et affirme que de toute façon, ce sont eux, les vrais musulmans, qui commanderont et que nous, musulmans de seconde catégorie, n'aurons qu'à obéir aux ordres. Je lui avais fait répéter et il avait affirmé que oui, nous n'aurons qu'à exécuter les ordres et que toutes ces discussions étaient inutiles. Avec les mains, il a mimé un avion et nous a dit en nous narguant: "Vrommmm, l'avion et allez-vous en. La Tunisie est à nous!" Et il a continué à faire ses gestes.
Je l'avoue, et méa culpa, j'avais perdu le contrôle. J'avais hurlé. Je me demande s'il y avait une personne au Bardo qui ne m’avait pas entendue hurler de toutes mes forces. J'avais hurlé que nous étions 12 millions de Tunisiens, et qu'il n'est pas question qu'un citoyen quelconque ait le moindre milligramme de droits de plus qu'un autre citoyen. Je l'avais hurlé et re-hurlé. Et tous doivent comprendre: plus aucun citoyen tunisien ne doit avoir un droit de plus qu'un autre citoyen tunisien.
Et je suis partie. J'avais quitté. Et le plus drôle est que je ne m'en étais même pas aperçue. Cela n'avait pas été une décision. Je m'étais juste retrouvée entrain de hurler et de quitter ce groupe.
Je me suis moi-même posée des questions. Pourquoi ai-je réagis de cette manière?
J'avais perdu patience.
Mais je pense aussi que c'est parce que cela m'avait rappelé une discussion qui avait eu lieu il y a quelques mois, plus précisément en mai 2011. Je participais à une table ronde dont l'invité d'honneur était Lotfi Zitoun de la nahdha. Cette rencontre m'était restée en mémoire.
M.Lotfi Zitoun nous avait parlé pendant environ 3 heures. Il avait été génial. Très poli, très posé. Très sincère aussi je pense sur certains sujets. Et même de bon conseil parfois.
J'avais beaucoup apprécié cette discussion avec cet homme. Et contrairement à deux ou trois autres personnes de la nahdha que j'avais rencontré ça et là, celui-là m'avait presque convaincue. Il était très logique, très perspicace. Et franchement, il m'avait fait entrevoir des aspects de la nahdha et des ses sympathisants que je ne connaissais pas.
Mais (encore un mais) il y avait quand même eu un "clash" lors de cette discussion. M.Zitoun après nous avoir expliqué en long et en large que la Tunisie restera "civile" et que tous les acquis, et en particulier ceux de la femme seront préservés... (je sais, ils disent tous cela, mais lui l'avait dit d'une façon bien plus convaincante) nous avait sorti une "énormité". Il nous avait dit qu'il fallait savoir qui étaient les vrais musulmans, sachant que toute personne qui se disait musulmane ne l'était pas nécessairement et que pour être un vrai musulman, il fallait le vouloir très profondément et dire la chahada du plus profond de son être.
Ah oui? Qui peut donc juger du degré "d'islamité" d'une personne? Et pourquoi? Dans quel but?
Et là... je ne vous raconte pas. Clash de chez clash. J'avais attendu la fin de la réunion pour lui répondre que dans un "État civil", tous les citoyens étaient égaux et que la foi et les croyances étaient strictement personnelles. Et que justement ce qu'il venait de dire là faisait tomber tout ce qui avait précédé dans l'eau. Personne n'avait le droit de juger les croyances des autres, ou les remettre en cause, ou les quantifier... La religion reste du domaine strictement privé et personnel.
Voila. je n'avais jamais oublié cet incident. Il était resté dans un petit coin de ma tête. Il résonnait de temps en temps. Comme un signal d'alarme. Attention. Attention. Attention. Les discours même les plus beaux et les plus convaincants peuvent cacher des "catastrophes".
Nous sommes tous citoyens tunisiens ÉGAUX. Il n'est pas question d'accepter une hiérarchie quelconque entre les citoyens tunisiens.
Ce que TOUS devraient comprendre, est que nous sommes tous tunisiens égaux et que nous sommes "CONDAMNES" à vivre ensemble, bon gré mal gré, et qu'il faut donc impérativement trouver le moyen de le faire pacifiquement.
Pour voir toutes les photos, il faut aller sur ma page facebook, ici.
Hier, je suis allée au rassemblement qui a eu lieu au Bardo à l'appel de plusieurs associations et mouvements, à l'occasion de la séance inaugurale de l'assemblée constituante.
J'ai malheureusement été coincée dans la circulation et je ne suis arrivée que vers 10h45 je pense.
A mon arrivée, il y avait déjà un monde fou. Certains avancent les chiffres de 3000/4000 personnes. Peut-être bien. Et peut-être même plus, parce que certains venaient, d'autres partaient.
Les gens étaient plus ou moins organisés par groupes, associations, revendications...
Les premiers que j'ai vu sont Amnisty International. Cela m'a rappelé qu'en décembre 2010, j'avais été à leur bureau au centre ville à Tunis, et qu'on m'avait raconté leurs conditions de travail et la pression permanente que cette organisation subissait. Les voir à la lumière, entrain de manifester dans un endroit public était une belle surprise.
(Cliquez sur les photos pour les agrandir)
Je suis arrivée juste quelques minutes avant M.Ahmed Nejib Chebbi qui a été pratiquement ovationné. J'ai essayé de le prendre en photo, mais je n'y ai pas réussi.
Ensuite, je me suis promené ça et là, j'ai pris des photos, j'ai écouté quelques personnes.
Il y avait toutes sortes de revendications. C'était assez hétéroclite. Mais l'ambiance était saine. Du moins au début.
Comme le montrent les photos, les revendications étaient vraiment diversifiées. Les citoyens étaient là pour demander la/les libertés, la justice, l'emploi, l'indépendance par rapport aux pays étrangers, l'indemnisation des victimes de la révolutions, les droits des femmes, les droits des enfants, des médias libres et indépendants, des élections libres et transparentes.... Bref, le rassemblement reprenait en gros les revendications de la révolution. Pour résumer: LIBERTÉ - DIGNITÉ - JUSTICE - CITOYENNETÉ - JUSTICE SOCIALE.
A un certain moment, des sympathisants de la nahdha, et même l'un de ses dirigeants (je ne me rappelle pas son nom, mais je l'ai déjà rencontré avec Ajmi Lourimi) sont arrivés. Tant mieux. Cela peut en étonner certains, mais j'adore cela parce que cela permet des discussions intéressantes, avec des points de vues complètement opposés parfois. J'adore lorsque bien-sûr le respect est mutuel et que les discussions sont "pacifiques". Ce qui devrait être la règle. Il faut que nous tous, puissions nous parlez dans le respect total.
Je me suis donc promenée d'un groupe à l'autre. Juste pour écouter parfois, ou pour participer d'autres fois.
Je peux vous dire que cela discutait. De sujets divers. Par exemple de mères célibataires. C'est du moins la discussion la plus houleuse à laquelle j'ai assistée. Ce qui est dommage, c'est que parfois on sent qu'il y a une désinformation monstre. Et la rumeur a la peau dure parfois.
Ce que je trouve dommage en ce qui concerne ce sujet précisément, est que la plupart des gens en entendant parler de mères célibataires ne pensent que femmes "perverses" et oublient très souvent les victimes. Les victimes de viols, d'agressions et même les victimes de leurs ignorances ou de la société.
Un autre groupe parlait de tenues vestimentaires. Ce que j'ai trouvé étonnant, c’est la réaction d'une femme voilée. Elle était là pour la défense des droits des femmes. Elle m'a raconté qu'elle est voilée par conviction. Elle avait pris cette décision par elle-même sans aucune pression d'aucune sorte. Elle était d'ailleurs accompagnée de sa fille, jeune femme non voilée. Cette dame était tellement en colère. Elle a dit à un certain moment: "wallah, wallah, si jamais un jour le voile devenait obligatoire, wallah je l'arrache de suite et le jette. Moi qui l'ai porté par conviction, je l'enlèverais". Elle était émouvante dans sa colère.
Une autre discussion à propos de la tenue vestimentaire avec un papi qui portait cette pancarte:
Je l'avais remarqué et j'avais été lui demander ce qu'il voulait dire par sa pancarte et s'il s’adressait à un parti particulier. Sa réponse est que sa pancarte s'adresse à tous. Tous sans exceptions. Tous ceux qui trichent. Mais ensuite, la discussion a dévié sur le voile à cause d'une vielle mamie qui avait abordé ce sujet. Elle disait que c'est une obligation religieuse, il avait dit que non. Ensuite, il nous a regardé (nous étions environ 3/4 femmes non voilées à discuter avec lui) et nous a dit que nous étions si smè7 (mignonnes) et vraiment décentes telles que nous étions! :-)) Gentil le papi.
Pas loin de ce papi, deux tunisiennes noires revendiquaient l'égalité entre les races. L'une d'elles portait cette pancarte:
Un jeune homme était étonné par cette revendication et est allé leur poser des questions. Et elles nous ont raconté. Elles nous ont raconté le racisme des tunisiens. Elle nous ont raconté le racisme des Tunisiens envers leurs frères tunisiens. Elles nous ont raconté le racisme des tunisiens blancs envers leurs frères tunisiens noirs. C'était étonnant et épouvantable. Nous ne connaissons pas ou nous ne voulons pas connaitre ce genre de racisme en Tunisie, pourtant il existe.
Tout d'un coup, mon attention a été attiré par des cris. Je suis allée voir. Il s'agissait de Sofiène Ben Hamida. Il était venu et avait été agressé. Des gens lui criaient de dégager, d'autres l'insultaient. Mme Zeyneb Farhat et d'autres essayaient de le protéger.
Cela devenait insupportable et certains lui ont conseillé de s'en aller pour que cela ne dégénère pas. Ce qu'il a essayé de faire. Mais sur son chemin, il a malheureusement été agressé encore plus violemment, et certains en sont venus aux mains. L'agression verbale s'est transformée en agression physique. SBH était proche d'une voiture de police, mais les policiers ne faisaient que regarder sans intervenir. Une femme d'environ 55/60 ans est allée leur parler. Elle était en colère et leur criait de faire leur travail. Elle leur a dit que c'était normal que les tunisiens ne les aiment pas puisqu'ils ne les protégeaient pas et se contentaient de regarder.... Bref, elle a enfin réussi à les faire bouger. Ils ont alors essayé de protéger SBH et de l'escorter loin pour qu'il puisse s'en aller.
Je déplore et condamne fermement cette agression et toutes agressions. Je suis contre la violence. Je trouve vraiment dommage que cet incident ait eu lieu. Normalement, tout citoyen a le droit d'occuper l'espace public et de s'exprimer librement. Je dis bien tous. Tous les citoyens. Je signale au passage que le membre de la nahdha dont j'ai parlé plus haut essayait de calmer les gens et s'opposait aux agresseurs.
Personnellement cette agression est la seule à laquelle j'ai assisté hier. Mais on m'en a raconté une autre. Celle de Souad Abderrahim. Que je condamne aussi fermement.
Je ne connais pas les détails puisque je n'y étais pas. Certains disent qu'un homme lui aurait tiré les cheveux. D'autres disent qu'en réalité, il s'agit d'une mère célibataire.
Sur facebook, il y a le témoignage de Mme Zeyneb Farhat qui nie ou nuance cette agression:
Témoignage: lors de son arrivée aujourd'hui, à pied, pour se rendre à la &ère séance du CS au Bardo, Souad Abderrahim a été prise à parti par une femme qui s'est jetée sur elle en pleurant ! Nous avons tiré cette dame en arrière en protestant fortement ! Nous avions hué Souad Abderahim quant à ses positions rétrogrades et son insulte aux longues années de militantisme pour les Droits des Femmes MAIS NUL-le n'a le droit de porter atteinte à l'intégrité physique de qui que ce soit !!!
La seule vidéo que j'ai trouvée, toujours sur facebook semble corroborer ce témoignage, bien qu'elle ne soit pas vraiment explicite.
Sur Internet, certains semblent dire que cette agression est une comédie. Ils trouvent étonnant que Souad Abderrahim soit la seule à être venue à pieds, alors que tous les autres élus sont venus en voiture. Ils trouvent aussi étonnante la crise d'hystérie de cette femme avant l'arrivée de SA, et la manière dont elle s'est donnée en spectacle, peut-être juste pour attirer l'attention. Et la facilité qu'elle a eu à traverser le cordon de sécurité.
Y-a-t-il eu agression ou pas? Je ne sais pas. Quoiqu'il en soit, je le répète, je condamne fermement toutes agressions et violences. Et je suis contente de constater que la grosse majorité de mes amis a aussi fermement condamné cet acte.
On m'a raconté qu'un huissier notaire pro-nahdha (?) se promenait parmi les gens pour relever les "atteintes" à la nahdha. Cela me fait sourire. Ce huissier aurait pris la photo de cet homme et de sa pancarte pour porter plainte contre lui:
Le "phénomène" Jalel Brick était aussi représenté hier:
Bref, que c'est beau de pouvoir exercer librement sa citoyenneté. J'espère que cela durera à l'infini. Pouvoir s'exprimer, pouvoir protester, pouvoir manifester.... Et surtout s’approprier l'espace public. S’approprier son propre pays. S'approprier sa Tunisie.
Je me rappelle que lors de ma première manif sur l'avenue Habib Bourguiba, je pleurais. Oui je pleurais parce que de ma vie, je n'aurais jamais cru qu'un jour, je pourrais marcher au beau milieu de la rue et manifester. Et depuis, ce miracle s'est répété à plusieurs reprises.
L'espace public est à nous Tunisiens. A nous les citoyens. Et personne ne pourra plus nous l’arracher ou nous le voler.
La Tunisie est à nous, son peuple, ses enfants. Nous tous.
J'espère juste que nous trouverons un moyen d'y vivre tous en bonne entente, sans dictature, sans discriminations, sans exclusions....
Demain, Nabil Karoui et deux autres personnes vont passer devant la justice pour avoir diffusé le film Persépolis à la TV. Ce film a pourtant eu un visa d'exploitation du Ministère de la culture et a été projeté plusieurs fois au cinéma et dans les maisons de la culture, et cela avant et après la révolution. Ce film est en vente dans les vidéothèques en tunisie. Je l'ai moi-même acheté il y a deux ans. Et tout d'un coup ce film est devenu sacrilège!!! Ce film a aussi été projeté à Abou Dhabi lors d'un festival de cinéma. Je me demande si les Emiratis sont de bons musulmans puisqu'ils ont diffusé ce film.
Par ailleurs les gens qui ont agressé, cassé, violé le domicile privé, violenté une femme... n'ont été condamnés qu'à 9d600 d'amande. C'est beau un Etat de droit!!!! Justice mon oeil!!!!!
C'est ce que j'appelle la dictature. Et la mort de la liberté d'expression.
Update (17/11/2011 à 12h45) : l'audience a été reportée au 23 janvier 2012.
M.Hamdi Meddeb s'est permis d'inviter M.Samir Dilou et M.Ajmi Lourimi au dernier match de l'EST. Mais où les a-t-il invités? Dans la loge qu'occupait Slim Chiboub.
Ces messieurs ont accepté l'invitation et sont venus au stade accompagnés de leurs épouses.
Mais seulement, ce geste n'a pas été apprécié par tous. Non pas parce qu'il s'agit de ces deux messieurs en particulier, mais pour le geste en lui-même.
Un citoyen, sympathisant de l'EST est allé leur parler. Il leur a dit qu'il n'était pas d'accord qu'ils occupent cette loge gratuitement. Il leur a expliqué que la révolution a justement mis fin à ce genre d'agissements. Plus de privilèges pour personne. Il leur a aussi dit que dorénavant le sport et la politique devraient être séparés. Les politiques n'ont plus à se mêler du sport. Il leur a gentiment expliqué son point de vue. D'après lui, s'ils étaient présents à titre personnel, ils devaient payer leurs places comme tous les autres spectateurs, et s'ils étaient là à titre officiel et représentants de leur partis, ils devaient aller à la tribune d'honneur avec les autres officiels.
Messieurs Lourimi et Dilou ont été très corrects. Ils ont compris ce point de vue et ont quitté la loge.
Pourquoi est-ce que je vous raconte cette anecdote?
D'abord pour dénoncer la 9offa et ensuite pour que les erreurs du passé ne se renouvellent plus.
Malheureusement, en 23 ans, nombreux sont ceux qui se sont habitués à la 9offa. Iddiniya ma3 il wa9if dit-on. Et depuis le 23 octobre, nous avons vu bien des retournements de veste et bien des 9affèfa. Surtout bien-sûr, les mauves qui sont devenus les plus grands révolutionnaires pendant 9 mois, et qui aujourd'hui se transforment en nahdhaouis.
On dit qu'on veut rompre avec le passé et la corruption. C'est bien, mais il faut donc rompre avec ces sales habitudes de 9offa et de tentatives de corruptions.
Et puis, rappelez-vous Ben Ali. Au début de son "règne", c'était pareil. Les 9affèfas avaient fait de même et petit à petit, le pouvoir lui est monté à la tête et il n'a plus connu de limites. L'ivresse du pouvoir finit corrompre.
Il ne faut plus commettre les mêmes erreurs aujourd'hui. La 9offa doit s'arrêter et les nouveaux gouvernants, quel qu’ils soient, ne doivent pas tomber dans ce piège et ne doivent pas laisser le pouvoir leur monter à la tête et les éloigner des objectifs de cette révolution. Ils se doivent de refuser tout privilège ou passe droit d'où qu'il puisse provenir.
Vendredi soir avait lieu à la Coupole d'El Menzah la clôture de la campagne électorale du Qotb (PDM). Je suis arrivée à peine quelques minutes en retard, et pourtant, c'était archi-comble. Il n'y avait plus de place nulle part. Les gens étaient venus en masse pour encourager le Qotb.
(Cliquez sur les photos pour les agrandir)
Lorsque j'ai enfin pu entrer et trouver une petite place, les membres de la liste de l'Ariana étaient sur le podium.
Fadhel Moussa - Liste Ariana - Liste N°32 "Nous sommes tunisiens, nous allons construire notre modèle tunisien, sans copier personne ni aucun pays. Nous avons déjà un modèle tunisien, mais il nous faut l'améliorer. Nous avons toujours tous vécu ensemble, musulmans, juifs, croyants, non-croyants... avec un amour commun: La Tunisie.Tous tunisiens.
Au Qotb, nous respectons notre parole. Nous avons promis 50% de têtes de liste femmes, nous avons respecté notre parole. Nous au Qotb, ne sommes pas d'accord pour dire que derrière chaque grand homme il y a une femme, nous disons à COTE de chaque homme, il y a une femme. Les Tunisiens et Tunisiennes sont cote à cote".
Sami Bettaieb - Liste Tunis 1 - N°16 En ce qui concerne le prochain gouvernement, nous respectons l'accord conclu à l'inititive de M.Yadh Ben Achour. Nous préférons que le gouvernement prochain ne fasse pas partie de l'assemblée constituante qui doit travailler à la rédaction de la constitution, le gouvernement doit être composé de technocrates qui feront leur travail et s'occuperont des affaires courantes et urgentes. A l'époque, tous sauf Nahdha avaient accepté cet accord, même si certains partis sont revenu sur leur parole .
Khadija Ben Hsine - Liste Manouba - N°16 "Nous sommes allés voir les habitants de Manouba et nous avons vu. Ô mon Dieu ce que nous avons vu. Et nous avons remarqué que tous les problèmes sont d'ordre alimentaire. Comment résoudre les problèmes de ces gens? Comment faire en sorte d'inscrire leurs droits dans la constitution? Comment faire pour que ces gens ne vivent plus dans ces conditions misérables? Ces endroits manquent de tout, d'eau, d’organisation... Imaginez qu'il y a des endroits à 30km de Tunis où un infirmier passe seulement une fois par semaine! Imaginez qu'à une vingtaine de kilomètre de Tunis, il y a des gens qui n'ont pas d'eau. Imaginez des travailleurs qui n'ont aucune protection sociale..." PLUS JAMAIS CA!
Abdelaziz Belkhodja - Liste de Bizerte - N°32 "Je suis sur que nombreux d'entre nous étions le 14/01/2011 devant le Ministère de l'Intérieur et nous n'avions pas eu peur, et nous n'avons plus peur des menaces des autres. Nous nous battrons pour garder les libertés que nous avons eu au 14/01/2011. Nous n'accepterons plus aucune dictature."
Mme Salma Baccar - Liste Ben Arous - N°35 "Avant, je me présentais comme cinéaste, aujourd'hui, lorsque je me présente, je dis que je suis citoyenne tunisienne, ma langue est l'arabe, ma religion est l'Islam, et je n'ai pas besoin que l'on vienne me le dire.
La culture au Qotb, nous la voulons pour tous. Du plus jeune au plus vieux. Cette culture doit pouvoir s'exprimer librement comme elle l'entend.
Nous, l'équipe de Ben Arous, avons eu des difficultés au début, mais lorsque les gens ont compris que nous leur parlions du fond du coeur, ils nous ont ouvert leurs bras."
Lorsque M.Ahmed Brahim a été annoncé, il y a eu un standing ovation de la part du public.
Ahmed Brahim - Tunis 2 - N°70
Une minute de silence en hommage aux martyrs.
"Notre étoile est entrain de monter, alors que l'étoile de certains est entrain de descendre, ce qui a faussé leurs rêves. Les menaces proférées prouvent justement la peur. Les gens qui menacent sont d'ailleurs en principe adeptes de la violence.
Utiliser la religion pour nous faire reculer est inacceptable, et nous ne le permettrons pas. Nous au Qotb, voulons bâtir une république qui va de l'avant. Nous avons choisi de nous unir justement parce que nous avons voulu que l'avenir de la Tunisie soit au dessus de tout.
Les problèmes de la Tunisie ne peuvent être résolus par chaque parti seul, l'avenir de la Tunisie ne peut se construire que si nous avançons tous la main dans la main, mais bien-sur en ayant la même vision de l'avenir. Nous sommes donc ouverts à toute union, mais seulement avec les gens qui mettent ces principes avant tout, avant tout intérêt. Il faut tous aller voter dimanche pour construire un projet sociétal. Nous ne voulons pas le pouvoir, nous voulons la souveraineté du peuple pour construire notre pays.
Ensemble nous construirons un meilleur avenir."
Le public a entamée l'hymne nationale et tous ont suivi.
Ensuite un Syrien nous a un appel au secours du peuple syrien. Il demande notre aide, nous tunisiens, symbole des révolutions arabes. "L'époque de la peur est révolue avec votre révolution. Mais la révolution commence réellement maintenant. Nous en Syrie, voulons que nos femmes syriennes puissent jouir des mêmes droits que vos femmes tunisiennes, alors dimanche, faites attention pour qui vous allez voter. En Syrie, ce sont les salafistes et les obscurantistes qui soutiennent le pouvoir du dictateur Bachar Al Assad. Dans nos plus lointaines contrées, nous pensions à votre Aboulkacem Chebbi et nous disions
إذا الشّعْبُ يَوْمَاً أرَادَ الْحَيَـاةَ فَلا بُدَّ أنْ يَسْتَجِيبَ القَـدَر
Jouneidi Abdeljawad : "inchallah marbouha. Hier j'étais à Monastir, aujourd'hui à Sousse, c'était génial. Malgré toute la pollution de la scène politique avec l'argent sale, les menaces, les diffamations... l'étoile polaire a fait son chemin. L’accueil d'aujourd'hui est une revanche sur ces difficultés. Les gens n'acceptent pas que certains utilisent le sacré pour s'accaparer le pouvoir.
Notre étoile a su grouper des partis, des initiatives et des indépendants qui veulent travailler et lutter pour leurs principes. SVP, votez. Votez utile. Votez PDM
Nous avons fait un excellent travail dans tout le pays malgré nos faibles moyens. Nombreux sont ceux qui s'étaient moqués de nous et qui avaient dit que nous n'arriverions à rien et que le PDM éclatera. Non, nous sommes encore là, et nous avons réussis."
Pour clôturer la soirée en beauté, Jaouhar Basti et Anissa Daoud ont interprété une chanson avant de laisser la place à Baaziz. Ce dernier nous a d’ailleurs confié qu'il était tellement fier de nous tunisiens, qu'il aurait voulu être tunisien lui-même pour pouvoir voter dimanche (mais "ils" n'ont pas voulu lui donner une dérogation!!!)
Merci à tous. La soirée a été magnifique. A un moment, mes larmes ont vraiment coulé d'émotion. Quelque soit l'issue de ces élections, je vous dis un grand merci à tous, grande famille du Qotb. Merci pour les merveilleux moments que nous avons passé ensemble depuis quelques mois. Merci pour nos joies, pour nos inquiétudes, pour nos disputes, pour nos rires... Merci à tous. Je vous aime. Inchallah marbouha. Et que la lutte continue. L'étoile du Qotb brillera au firmament.
Après des mois d'observation, de lecture de communiqués, de meetings, de rencontres, de discussions... j'ai choisi le Qotb.
Al Qotb est celui qui correspend le mieux à mes idées, à mes principes...
Al Qotb est celui qui m'a le plus convaincue.
Al Qotb qui a prouvé tous ces derniers mois qu'il plaçait l'intérêt de la Tunisie avant tous les autres intérêts.
Al Qotb qui a prouvé qu'il respectait les femmes.
Al Qotb qui a prouvé qu'il tenait ses promesses.
Al Qotb qui a prouvé qu'il avait des principes et qu'il les défendait, sans se compromettre, sans se laisser acheter, sans mentir, sans se faire corrompre...
Je voterais Qotb.
Pour ma Tunisie, pour moi, et surtout pour mes enfants, je voterais Qotb.
Alors, ces derniers temps, ce que je dis à certains, c'est imaginez que vous êtes entrain de jouer une partie de cartes, et que dans votre main, vous avez deux cartes, une qui est sure, et une qui ne l'est pas trop. Laquelle allez-vous jouer?
Décision difficile à prendre, mais qui dépend aussi des enjeux.
Quels sont les enjeux?
Personnellement, aujourd'hui, il s'agit de l'avenir de mon pays, de l'avenir de mes enfants. Alors je ne prends aucun risque. Je choisi la carte sure.
Je ne prends aucun risque.
Aucun risque.
Je ne peux choisir la carte des gens qui utilisent un double langage, qui ont un passé douteux, qui pourraient nous faire reculer, qui pourraient mettre notre pays en danger...
Et je parle bien d'un risque. Certains me diront mais comment est-ce que tu peux savoir qu'ils n'ont pas changé, qu'ils ne sont pas vraiment sincères, qu'ils n'ont pas appris de leurs erreurs passées...?
Je sais, je ne peux avoir aucune certitude.
Mais vous croyez vraiment les gens qui ne sont pas clairs et nets? Vous croyez vraiment les gens qui disent une chose et son contraire? Vous croyez vraiment des gens qui changent leur discours en fonction de l'auditoire?
Et puis, vous pouvez vraiment faire confiance aux gens qui ont un passé douteux?
Et l'expérience des autres pays?
Rien n'est vraiment sur avec ces gens-là Vraiment rien.
Alors, comme je ne suis pas joueuse et que l'enjeu (notre avenir à tous) est vraiment très important, j'ai choisi de ne prendre aucun risque et de jouer ma carte SURE.
J'ai choisi de miser sur ceux qui sont clairs, nets et précis, sur ceux qui énoncent leurs principes et s'y tiennent, sur ceux qui font des promesses et les respectent.
Je ne risque pas l'avenir de mon pays, je ne risque pas l'avenir de mes enfants, je ne risque pas mon avenir.
Je vote.
Je vote, mais prudemment.
Je vote en pensant à mon avenir.
Je vote sachant qu'il s'agit d'une assemblée constitutionnelle et qu'il n'y aura pas une deuxième une chance.
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