s questions à un homme d'environ 50 ans et habitant un quartier populaire:
Moi: "que pensent les gens dans ton quartier, dans ta famille et dans ton entourage, de la situation actuelle en Tunisie?"
Lui: "ils détestent nahdha".
Moi: "sais-tu ce qu'il se passe actuellement à l'ANC?"
Lui: "non, aucune idée, je ne comprends pas ce genre de choses."
Je lui explique en simplifiant au maximum et lui dit que Nahdha voudrait bien inclure la chariaa dans la constitution et dit que c'est pour protéger et appliquer l'islam. Voterait-il pour un tel projet de constitution?
Lui: "c'est un projet de nahdha? Si c'est le cas, je voterais contre, parce que je suis certain que venant d'elle cela ne pourrait être qu'un mauvais projet et un nouveau mensonge."
Moi: "mais si on te dit que le projet de nahdha protège l'islam et que celui de l'opposition au contraire veut instaurer le kofr?"
Lui: " si c'est nahdha qui présente ce projet, je voterais contre. Je voterais contre tout ce que proposera nahdha. Elle nous a beaucoup menti et on n'en veut plus. L’essentiel est qu'elle disparaisse, et autour de moi, tous pensent pareil."
Sa réaction aussi catégorique m'étonne et ne m'étonne pas. Ces gens qui ont très souvent voté pour nahdha sont très déçus et ne lui font plus confiance.
P.S.: je pose très souvent ce genre de questions partout où je vais.
في
17/12/2012، اطلق موقع باب بنات (المؤيد لحركة النهضة) دراسة استقصائية
لمعرفة ابغض السياسيين لدى التونسيين في عام 2012.
في 25 ديسمبر من نفس
السنة، نشر الموقع "تونس فوكوس" مقالا عن هاته الدراسة بعنوان "راشد
الغنوشي ابغض السياسيين التونسيين". وفقا لهذا المقال، 20.8% من جملة 23200
ناخبا يقولنا ان الغنوشي هو السياسي الاكثر كرها في تونس. ياتي خلفه
ابراهيم الڨصاص الذي جمع 5.1% من الاصوات (ارقام بتاريخ 25ديسمبر 2012 مع
الساعة الثامنة مساء وتسعة وعشرون دقيقة)
في 26/12/2012، نشرت احدى الصديقات لي على الموقع الاجتماعي فايسبوك هذا المقال. في
27/12/2012 على الساعة الواحدة صباحا، ذهبت على الرابط لقراءة استطلاع
الراي وما راعني الا ان وجدت حاولي 3000 صوت إضافي مع تغير كلي للنتائج.
شكري بلعيد الذي لم يصنف حتى في المرتبة الثانية اصبح الشخصية الابغض
بنتيجة 47% من الاصوات. سخافة! ادليت بملاحظتي لصديقتي التي اعلمتني ان استطلاع الراي لموقع باب بنات قد اخفي في اليوم السابق لبعض الوقت.
في
28/12/2012، ينشر نفس الموقع مقالا يكشف فيه ان شكري بلعيد هو الشخصية
السياسية المكروهة الاكثر لدى التونسيين بنسبة 47.3% من مجموع 28065 ناخبا.
باب بنات يعطينا النتائج النهائية على النحو التالي:
لكم هذا التلخيص:23200 ناخبا والغنوشي هو الابغض بنسبة 20.8% من الاصوات، حوالي 26000 ناخبا وبلعيد هو الابغض بنسبة 47% من الاصوات، 28065 ناخبا وبلعيد الابغض بنسبة 47.3% من الاصوات. إذا 4865 صوتا غيروا تماما نتيجة استطلاع الراي، وبلعيد الذي لم يكن حتى في المرتبة الثانية من هذه الدراسة يصبح الاول بنسبة 47.3% من الاصوات.
مهزلة!
والاسخف
من هذا ان الموقع لم يكتفي بالتلاعب بنتائج استطلاع الراي بل اضاف تحليلا
لهاته النتائج يبين فيه لماذا بلعيد هو السياسي الاكثر كرها في تونس
ولكننا
نعلم الآن ان حتى على موقع مساندا للنهضة القراء يعتبرون ان الغنوشي هو
السياسي الاكثر كرها في تونس. هل سنجد شخصا يقدم لنا تحليلا جديدا لهذا
الاستخلاص ويشرح لنا اسبابه؟ مرة اخرى، يتاكد لنا، عن طريق موقع باب بنات
هذه المرة ان نادرا ماتجد نهضويا صادقا، وانهم يعتبرونا حمقى! هل تعتقدون ان مع مثل هؤلاء يمكنونا يوما ان نحقق انتخابات حرة وشفافية وخاضعة للديمقراطية...؟
Le 17 décembre 2012, le site Babnet Tunisie (plutôt pro-nahdha) a lancé un sondage pour connaitre la personnalité politique la plus détestée des tunisiens en 2012.
Le 25/12/2012, le site Tunisie Focus publie un article sur ce sondage et portant le titre : Rached Ghannouchi est l’homme politique le plus détesté des tunisiens. D'après cet article, 20,8% des 23 200 votants ont déclaré que Rached Ghannouchi est l'homme politique le plus détesté de Tunisie. Loin derrière arrive le célèbre Ibrahim Kassas qui récolte 5,1 % (chiffres du 25 décembre 2012 à 20h 29 mn précises) .
(Cliquez sur les photos pour les agrandir)
(
Le 26/12/2012, une amie partage cet article sur facebook. Je le lis le 27/12/2012 à 1h20 et je clique sur le lien pour aller voir le sondage. Quelle ne fut ma surprise de constater que cette fois-ci, avec environ 3000 votes supplémentaires, le résultat du sondage avait complètement changé. Chokri Belaid qui n'était même pas classé en 2ème position était devenu la personnalité la plus détestée avec 47% des voix. Absurde. J'en fais la remarque à mon amie qui m'informe que le sondage de Babnet avait disparu la veille pendant quelques temps.
(J'ai masqué les noms sur cette capture d'écran puisque je n'ai pas demandé leur permission à mes amis avant de faire cette capture)
Le 28/12/2012, Babnet Tunisie publie un article sur son site et nous révèle que la personnalité politique la plus détestée en Tunisie en 2012 est Chokri Belaid avec 47,3% des 28065 personnes qui ont voté.
Babnet Tunisie nous donne le résultat définitif du sondage, qui serait le suivant:
Donc si je récapitule: - le 25/12/2012: 23 200 votants, et Rached Ghannouchi est le plus détesté avec 20,8% des voix - le 27/12/2012 à 01h20: environ 26 000 votants, et Chokri Belaid est le plus détesté avec 47% des voix - le 27/12/2012: 28 065 votants, et Chokri Belaid est toujours le plus détesté avec 47,3% des voix.
Donc, 4 865 voix auraient complètement changé le résultat du sondage, et Chokri Belaid qui n'était même pas en 2ème position du sondage devient premier avec 47,3% des voix.
ABSURDE.
Non contents d'avoir trafiqué les résultats du sondage, Babnet Tunisie va nous gratifier d'une analyse du résultat et va nous expliquer pourquoi Chokri Belaid est la personnalité politique la plus détestée en Tunisie. (Je n'ai pas fait une capture de tout l'article, mais vous le trouverez ici si bien-sûr Babnet ne le trafique pas entre-temps!)
Maintenant que nous savons que même sur un site PRO-NAHDHA, les lecteurs de ce site pensent que Rached Ghannouchi est la personnalité politique la plus détestée en Tunisie, y aura-t-il une personne pour nous faire une nouvelle analyse et nous en expliquer les raisons?
En attendant, Babnet Tunisie nous a prouvé encore une fois que les nahdhaouis sont rarement honnêtes et nous prennent toujours pour des imbéciles!
Pensez-vous qu'avec des gens pareils, nous pourrons avoir un jour des élections libres, transparentes, fiables, démocratiques...???
Mesure de la Pauvreté des inégalités et de la polarisation en Tunisie 2000-2010
Lancement hier du rapport intitulé « Mesure de la Pauvreté des inégalités et de la polarisation en Tunisie 2000-2010 » par l’Institut National de la Statistique (Tunisie).
Ce document décrit les améliorations et les révisions apportées aux pratiques nationales en matière de mesure de la pauvreté en termes monétaires et présente l’évolution de la pauvreté au cours de la dernière décennie.
Je partage avec vous, mais je ne l'ai pas encore lu, j'ai juste jeté un coup d'oeil rapide.
Aujourd'hui, à Nice, Avenue Jean Médecin, il y avait un énorme dispositif policier. Vraiment énorme. Curieuse comme je suis je demande à une dame ce qu'il se passe.
- Ce sont les musulmans. Ils devaient manifester, mais apparemment ils ont annulé. Ils devaient manifester contre un film islamophobe et contre les caricatures de Charlie Hebdo. Quand donc les gens comprendront-ils que nous adorons le même Dieu même si nous lui donnons des noms différents? C'est à croire que les religions ne servent qu'à faire la guerre. On a dit à la TV que les musulmans ont manifesté partout dans le monde et que des écoles et des ambassades ont du ont fermer.
- En effet. En Tunisie les écoles françaises ont fermé depuis mercredi et jusqu'à lundi.
- Ah la Tunisie! Quel gâchis! Cela fait mal au coeur ce qu'il y arrive.
Le débat relatif au calendrier politique et constitutionnel donne à
l’observateur l’impression d’une extraordinaire et bien fâcheuse
cacophonie.
Le rapporteur général de la constitution a jeté un pavé dans la mare, il
y a quelques jours, en déclarant à l’Agence France Presse que le
travail constituant ne sera pas achevé avant avril 2013 pour se raviser
ensuite et annoncer la fin février 2013 comme date butoir. La levée de
bouclier civile et médiatique face à l’abandon de la date du 23 octobre a
fini par faire prendre conscience qu’une décision de cette gravité ne
peut être prise unilatéralement et de surcroit en période de vacances de
l’ANC. Ainsi, nous avons été informés que le calendrier général du
travail constituant et donc les grandes tendances de l’échéancier
électoral seront décidés par l’ANC à son retour de vacances, le 3
septembre. Effectivement, le bureau de l’assemblée réuni à cette date a
entériné l’abandon de la date du 23 octobre pour l’adoption du nouveau
texte constitutionnel en la repoussant au 15 décembre et confirmé mars
2013 pour les prochaines élections. Nous ne sommes pas encore au bout de
nos peines puisque le rapporteur général a annoncé un autre calendrier
(encore un !!) où il nous propose d’aller voter le...8 septembre 2013
[sic].
Tout le monde a bien compris que l’enjeu du calendrier n’à rien a voir
avec toutes les considérations techniques dont on n’arrête pas de nous
abreuver.
C’est une question éminemment politique. C’est une question d’intérêt et de positionnement partisan.
Comment dois-je faire pour que le rythme d’avancement constitutionnel et
électoral coïncide avec l’optimisation des chances électorales de mon
parti? C’est à mon sens la question qui taraude les esprits dans toutes
les officines partisanes tunisoises. S’il s’agit là d’une question
absolument légitime et personne ne s’attend que les partis ne pensent
pas à leurs intérêts, encore faut-il garder également à l’esprit
l’intérêt général du pays.
Il est en effet de l’intérêt de notre pays que sa classe politique, en
charge de cette délicate et cruciale transition, veille à ce que la
confiance toute frêle glanée à la suite de la révolution ne s’ébranle
pas.
Rappelons-nous que la date du 23 octobre 2012 pour l’achèvement de cette
deuxième phase transitionnelle a fait l’objet d’un accord solennel
signé le 15 septembre 2011 entre les grandes familles politiques qui
meublent aujourd’hui l’ANC excepté le CPR. D’ailleurs, la plupart de ses
partis, qu’ils soient aujourd’hui au pouvoir ou dans l’opposition, ont
fait campagne sur cet engagement pour rassurer les électeurs et
souligner leur capacité à créer du consensus et à partager le souci des
tunisiens de voir cette phase transitionnelle se terminer au plus vite.
Se dérober d’un si grand engagement coutera cher à notre classe politique.
Il sera difficile d’empêcher le tunisien de penser: « tous les mêmes !!
». Briser ainsi cette confiance embryonnaire nous fait rater une
occasion rêvée de construire un autre type de rapports
citoyens/politiques.
L’incertitude chronologique que cette cacophonie induit affecte le
tunisien dans sa perception du jeu politique. Il sera enclin à y voir
une insidieuse démarche pour faire durer le plus longtemps possible des
institutions (ANC, gouvernement provisoire etc.) à vocation éphémère,
pour profiter matériellement et médiatiquement de la situation et pour
essayer de mettre son parti en ordre de bataille électorale.
Sur un autre plan, l’absence d’un calendrier fiable, le changement
intempestif des termes d’engagements aussi importants, la non mise en
place, à ce jour, de l’instance supérieure indépendante des élections,
la non adoption du nouveau code électoral et bien d’autres indicateurs
sont autant de messages d’irresponsabilité et d’immaturité politique que
notre pays envoie à ses partenaires économiques et à ses bailleurs de
fond.
Par tout cela, nos politiques ne s’adressent-ils pas à nous en nous
disant à la manière d’un Pierre Daninos : « Asseyez-vous, j’ai tout
votre temps ! » ?
En définitive le divorce évident entre le temps des politiques et le temps du pays nuit autant au pays qu’aux politiques.
Ce matin, je suis allée soutenir les journalistes de Dar Essabah qui devaient se réunir devant l'ANC pour protester contre les agissements du nouveau directeur nommé par le gouvernement.
A mon arrivée, une délégation se trouvait déjà à l'intérieur. Mais par la suite, les autres journalistes ont aussi pu pénétrer à l'intérieur de l'ANC et j'ai pu les accompagner.
Un groupe de journalistes parlaient avec Ameur Laaraydh. Une journaliste lui hurlait tout son désespoir et toutes ses critiques. Il a répondu par le bla bla bla habituel, le refrain que nous chantent tous les dirigeants de nahdha depuis des mois: liberté de la presse mais tathir (assainissement), liste noire, situation avant et après 14 janvier 2011, liberté d'expression... Bref, le discours bien rodé, mais qui ne signifie plus grand chose.
De quel tathir parle-t-il lorsque ce gouvernement est en train de nommer des anciens RCDistes à tous les postes importants des médias nationaux? Qu'en est-il de tous ces RCDistes qui lorsqu'ils passent à la machine à laver Nahdha deviennent encore plus blancs que blanc? Où est cette liste noire dont Lotfi Zitoun brandi la menace chaque jour et que ce gouvernement ne veut pas encore publier?
Si Ameur Laaraydh a rappelé et insisté sur le fait que le gouvernement a tous les pouvoirs de nommer qui bon lui semble au poste qui lui convient et qu'il continuera à le faire. Ok, nous le savons tous. Mais qu'en est-il de l'accord conclu avec les divers syndicats de la profession et selon lequel les nominations se feraient par consensus et les nouveaux dirigeants ne se mêleraient jamais des lignes éditoriales?
Les journalistes ont raconté leurs déboires, ils ont raconté comment le nouveau directeur les a malmené, comme hier par exemple en faisant appel à la police, qui pour une fois, a été républicaine et n'est pas intervenue dans le conflit... Ils ont aussi rappelé qu'eux-mêmes sont pour l'assainissement de ce secteur, qu'eux-mêmes sont pour que cette liste noire, mais la vraie, sans aucune modification, soit publiée et que la justice tranche. Mais cette liste ne doit en aucun cas servir comme épée de Damoclès au dessus de la tête des journalistes pour les faire chanter, les menacer et les faire taire.
Vous pourrez voir 3 vidéos sur ma page facebook ici: Mon Massir
Plusieurs élus, tels que Ahmed Brahim, Khemais Ksila, Souad Abderrahim et Nadia Chaabane, étaient présents. Ils discutaient avec les journalistes.
Une délégation de ces journalistes devait rencontrer Maherzia Laabidi pour lui exposer ses problèmes. Lorsque je suis partie, une heure plus tard, cette délégation attendait toujours Maherzia qui était en réunion.
A quoi cela servira-t-il? Est-ce que Maherzia Labidi les aidera?
Je ne le pense pas. Maherzia Laabidi a montré jusqu’ici sa totale dépendance de son parti et de ses décisions. Mais au moins de cette manière, les journalistes auront montré leur désir de suivre tous les moyens possibles pour faire entendre leurs voix aux plus hautes instances de l’État. En plus, le fait de rencontrer Maherzia Laabidi obligera cette dernière à inscrire le sujet à l'ordre du jour des prochaines séances plénières de l'ANC et donc de permettre un débat au sein de l'ANC à ce sujet.
J'ai eu l'occasion de me promener un peu à l'intérieur du Palais du Bardo. Je publierais les photos dans une prochaine note. J'ai eu aussi l'occasion de discuter avec certains élus de l'opposition et j'ai pu ainsi me rendre compte à quel point eux aussi sont conscients du danger de cette dictature naissante et de cette volonté du parti au pouvoir de s'accaparer tous les pouvoirs et tous les rouages de l’État.
Il faut pourtant que nous tous, nous tous les citoyens tunisiens, nous battions pour préserver les libertés que nous avons pu arracher suite à la révolution du 14 janvier 2011. Il faut rappeler que la liberté d'expression est à ce jour pratiquement notre seul acquis et qu'il est entrain d'être remis en cause.
Je suis rentrée il y a environ 2 heures, mais j'ai encore des étoiles plein les yeux. De l'espoir mais aussi des craintes.
Les Tunisiens libres, femmes et hommes, se sont déplacés par milliers ce soir pour crier leur soutient à la citoyenneté de la Tunisienne et à l'égalité des tous les Tunisiens, quelque soit leur sexe.
Ils ont rejeté en bloc l'article 28 du projet de constitution, adopté par 12 voix contre 8 en commission mais qui sera soumis à l'assemblée plénière.
Avec des amis, nous étions sur l'avenue Habib Bourguiba dès 19h. Nous voulions voir et prendre la "température" de l'avenue.
A notre arrivée, vu que c'était l'heure de la rupture du jeun, il n'y avait pas grand monde, mais par contre les policiers étaient là en force du coté du Théâtre Municipal et plus précisément du coté de la statut d'Ibn Khaldoun. En effet, plusieurs associations avaient fixé le point de départ de la marche à cet endroit-là. Le nombre de policiers était vraiment impressionnant.
Nous avons diné et ensuite, un nouveau petit tour pour voir. Les policiers étaient toujours là bien-sûr. Nous sommes allés à la place Med Ali devant le siège de l'UGTT, mais il n'y avait personne. Retour sur l'avenue Habib Bourguiba. Les passants commençaient à affluer. Les policiers laissaient passer.
Nous n'avons pas vu de manifestants de ce coté là de l'avenue, mais des amis nous avaient dit que les manifestants commençaient à affluer sous la monguèla. Alors direction Monguèla.
En cours de route, nous avons croisé les dirigeants et militants du Hizb Il Jomhouri qui s'étaient donné RDV devant le siège de leur parti. Ils se dirigeaient vers la Place du 14 janvier 2011.
Arrivée à la Monguèla, j'ai trouvé mes amis du Massar parmi les manifestants. Il y avait déjà du monde, mais les gens arrivaient de plus en plus nombreux.
J'ai eu de la rage contre les flics. il y en avait un nombre impressionnant du coté de la statut Ibn Khaldoun mais je n'en ai vu aucun du coté de la monguèla, or c'est là que cela se passait. Ils auraient du être là pour mettre de l'ordre et s'occuper de la circulation automobile. Il y avait à un moment une grande pagaille. Et leur devoir était d'être là. Ils oublient qu'ils doivent encadrer la manif pas seulement réprimer. Mais bon!
Les slogans tournaient autour de la femme, mais aussi et surtout contre les dirigeants de Nahdha.
Ya Ghannouchi, ya jaben, il mra ettounsia lè touhan. Il mra ettounsia ma hich Meherzia Mousawet, mousawet fil 7ou9ou9 wal wajibètt Echa3b fadd fadd mil trabelsia ejdodd*
J'ai accompagné la marche vers l'avenue Med V. Et plus j'avançais, plus j'étais impressionnée. Et déçue aussi quelque part. Aussi loin que portait mon regard, il y avait du monde. Pourtant, ce n'était pas évident. Depuis la répression du 09 Avril, beaucoup de gens ont peur de manifester. En plus, depuis plusieurs jours, il y a eu un matraquage à la radio pour dire que la manif n'était pas autorisée. Ce n'est que depuis deux ou trois jours que le message avait changé pour dire que seule l'avenue Habib Bourguiba était interdite le soir et que la marche était autorisée sur l'avenue Med V, mais beaucoup de gens pensaient que l'interdiction concernait toute la manif. En plus de ramadan....
Comme d'habitude, je me suis promenée entre les divers manifestants. Je publie ici quelques photos et vidéos, mais vous en trouverez plusieurs autres sur ma page facebook qui vous donneront une idée un peu plus précise sur l’ambiance qui régnait.
On m'a raconté qu'une partie des manifestants s'était plutôt dirigée vers l'avenue Habib Bourguiba. J'ai lu quelque part que les policiers les avaient laissé passer malgré l'interdiction mais qu'il y a eu quelques petites escarmouches. Il parait même d'ailleurs qu'après la marche, ces manifestants ont fait le bonheur des divers commerçants de l'avenue Habib Bourguiba. Comme quoi lorsqu'il n'y a pas répression, le douleb idour!!! :-))
J'ai vu des gens connu, d'autres moins connus. Des artistes, des politiciens, des journalistes, des activistes des droits de l'Homme, quelques élus à l'ANC....
Parmi ces élus, j'ai vu M.Selim Ben Abdessalem élu sur les listes d'Ettakattol mais qui s'est démarqué ces derniers temps par des positions différentes de celles de son parti. Une démission en perspective?
Parmi ces personnalité, j'ai vu M.Fredérique Mittérand, Mme Sophie bessis, M.Mohamed Kamel Nabli, M.Khemais Ksila, M.Iyed Dahmani, M.Nejib Chebbi, M.Issam Chebbi, M.Chokri Belaid, M.Mohamed Baroudi, M.Abdelaziz Kotti, M.Saïd Aïdi, M.Selim Ben Abdessalem...
Vers 22h je crois, j'ai abandonné les manifestants sur l'avenue Med V et je suis arrivée à me frayer un passage vers le palais des Congrès qui était aussi archi-plein. A mon arrivée, Mme Maya Jeribi prononçait un discours.
Je suis admirative de cette femme. Une femme tunisienne comme on les aime, ou du moins comme je les aime.
Ensuite, cela a été au tour de Mme Selma Baccar qui nous a présenté un court métrage qu'elle a réalisé en 1975 mais qui est tout à fait d'actualité.
Ensuite, place à M.Raja Farhat qui nous a époustouflé par un "discours du Président Habib Bourguiba". C'était presque réel. M.Habib Bourguiba était parmi nous.
Mme Sana Ben Achour, Mme Neila Sellini, Med Sghair Awled Ahmad et M.Slahddine Jourchi ont pris la parole l'un après l'autre.
Bien que j'aurais aimé voir des centaines de milliers de personnes, j'étais contente que des Tunisiens se soient mobilisés pour les droits des femmes. Des femmes de tous les âges, mais aussi des hommes. Un grand merci pour ces hommes qui pensent et aiment leurs mères, sœurs, femmes et filles.
Un ami m'a dit avoir entendu dire que le Ministère de l'Intérieur a annoncé que nous étions 30 000 personnes à manifester. C'est possible. il y avait du monde partout, sur l'avenue Habib Bourguiba, sur l'avenue Med V et à l'intérieur du palais des Congrès. Mais en plus de cela, en rentrant, j'ai vu des photos et des vidéos de manifestations organisées dans plusieurs villes Tunisiennes, dont Sfax, Mahdia, Béjà, Chebba, Gabes... Bravo encore à tous ceux qui se sont mobilisés.
Cela fera-t-il reculer nahdha? Peut-être. Mais peut-être pas. Je suppose qu'elle opérera un repli stratégique déjà amorcé par des déclarations à propos d'égalité entre les citoyens. Mais depuis des mois que Nahdha est au pouvoir nous savons tous qu'elle revient toujours à la charge par des moyens détournés. Il faut donc rester vigilants et lutter. Lutter encore et encore....
La femme Tunisienne est citoyenne à part entière. Tous les Tunisiens sont citoyens à part entière, sans distinction aucune de sexe, de race, de couleur, de religion, de langue, de régions, d'origine... Tous citoyens et égaux en droits et obligations.
Vive les Tunisiens!!!
*- Ghannouchi le poltron, la femme tunisienne ne peut être humiliée. - La femme tunisienne n'est pas Meherzia - Egalité, égalité des droits et des obligations - Le peuple en a marre des nouveaux trabelsi
Là où je vais, je pose des questions aux gens sur la situation de la Tunisie. J'aime connaitre les avis divers, de personnes diverses, d'âge, de classes sociales, de régions... diverses. Essayer de voir les choses autrement. Comprendre ce qu'ils se dit, ce que les gens pensent... Ne pas rester dans une bulle avec des gens qui pensent comme moi. Et ce qui me choque le plus, c'est l'indifférence totale d'une très grande partie de nos concitoyens. Ils ne se sentent pas concernés, ne suivent pas l'actualité, ne savent pas ce qu'il se passe.. Mais le comble, c'est que rares sont ceux qui voudraient en savoir plus, être mieux informés. Et ce sont ces gens-là qu'il va falloir attirer et intéresser à la politique.
Ci-dessous, deux exemples récents de mes questions:
Dimanche soir, un homme d'environ 35 ans - Que penses-tu de la situation actuelle en Tunisie? - Je ne sais pas. Je ne suis au courant de rien. Cela ne m'intéresse pas. - Comment cela ne t'intéresse pas? C'est ton avenir et celui de tes enfants. - Je travaille toute la journée et ne m'intéresse pas à l'actualité. - Mais quand même, tu dois bien penser quelque chose de tout ce qu'il se passe. Par exemple, que penses-tu de cette histoire de Baghdadi? - Je sais juste que le gouvernement va le livrer à la Libye. - Va le livrer? Mais il l'a déjà fait depuis dimanche dernier, et cela a crée un grand problème entre le gouvernement et le président. Tu n'es pas au courant? - Non, je ne suis pas au courant. - Et tu n'as pas entendu parler de toute cette querelle qui a même été reprise à l'ANC? - Non, je ne suis au courant de rien. - Est-ce que tu avais voté en octobre dernier? - Non. - Pourquoi? - Parce que je ne savais pas pour qui voter. Je ne voulais pas de nahdha, mais je ne savais pas pour qui voter parmi les autres. Je lui ai raconté les évènements de la semaine dernière. Mais j'étais déçue de voir que des gens ne savent vraiment pas ce qu'il se passe en Tunisie.
Hier soir, un autre homme d'environ le même âge. - Que penses-tu de ce qu'il se passe en Tunisie ces derniers temps? - Je ne pense rien. - Est-ce que tu as voté en octobre dernier? - Oui. J'ai voté pour Ettakattol, je croyais qu'il allait nous défendre contre nahdha. - Et aujourd'hui? - Je ne sais pas, je ne suis plus tellement l'actualité, je travaille toute la journée. Mais j'ai installé une auto-radio pour pouvoir suivre dorénavant. - Et donc que penses-tu de la situation actuelle? - Je ne suis pas encore très au courant, il va falloir me poser la question une autre fois lorsque je serais plus au courant de ce qu'il se passe. Mais ce qui est sur, c'est qu'autour de moi, les gens sont très mécontents de nahdha. Et même ceux qui ont voté nahdha ne le feront plus la prochaine fois. - Pourquoi? - Parce que Nahdha a dit qu'elle ne toucherait pas à notre façon de vivre, or elle est entrain de le faire. Je ne suis pas d'accord pour qu'elle change notre société. Je ne suis pas d'accord pour qu'elle intervienne dans notre façon de vivre. je ne suis pas d'accord qu'elle veuille nous supprimer nos bières et notre vin. Je ne suis pas d'accord que des gens que je connais depuis toujours, des bandits de notre quartier, se fassent pousser des barbes et veulent aujourd'hui se mêler de notre façon de vivre. Mon beau-frère par exemple, il s'est fait pousser la barbe et à chaque fois qu'il vient chez moi et voit une bière, il détourne la tête et se met à dire istaghfourou allah. Il m'énerve. Alors je fais exprès de boire une bière à chaque fois qu'il vient chez moi. Je le fais vraiment exprès. Et si cela ne lui plait pas, il n'a qu'à aller ailleurs. - D'accord, mais que penses-tu du reste, de la situation politique, économique...? - Je ne sais pas. Je sais juste que nahdha NON. - Et tu vas aller voter la prochaine fois? - Je ne sais pas. Je ne sais pas pour qui voter. Mais grâce à cette auto-radio que je viens de m'acheter, j'espère savoir. Je passe mes journées en voiture, je fais environ 500km/jour, je vais donc pouvoir écouter la radio et savoir ce qu'il se passe. Nahdha ne me dérangerait pas tellement si elle s'engageait à bien travailler, à ne pas imposer un mode de vie précis, à ne pas se mêler de nos vies, à ne pas voler, à bien gérer le pays, à ne pas favoriser les siens, à ne pas se mêler de nos croyances et notre foi... - Et tu penses quoi de l'affaire Abdellia, tu es au courant? - Oui, je sais qu'il y avait des tableaux contraires à l'Islam. - Tu es au courant que le tableau dont on a beaucoup parlé sur facebook ne se trouvait en réalité pas à la Abdellia, mais se trouvait au Sénégal? - C'est vrai? - Oui, ils l'ont dit à la TV et à la radio. Tu ne savais pas? - Non. Mais dorénavant je saurais. Je vais écouter les infos.
Nous vivons depuis quelques jours une grosse manipulation.
1/ Une expo se déroule normalement depuis quelques jours, sans aucun problème. Des photos des diverses œuvres circulent sur Internet sans faire de vagues.
2/ Le dernier jour, des personnes dont un huissier notaire (connu pour être un RCDiste notoire converti au "nahdhaouisme") et un avocat viennent et demandent que deux tableaux soient décrochés. Ils donnent un ultimatum jusqu'à 18h sachant que de toute façon l'expo serait clôturée le même jour à 20h. Alors pour deux heures????
3/ Ces personnes préviennent qu'elles viendront vérifier que les tableaux auraient été décrochés.
4/ Deux galeristes lancent un appel facebook à la société civile pour qu'elle vienne les soutenir.
5/ Deux partis politique, en l’occurrence Ettakattol et Al Jomhouri lancent un appel à leurs militants pour aller soutenir les artistes.
6/ A 17h, plusieurs personnes, dont des dirigeants et des élus des DEUX partis, sont sur place pour soutenir.
7/ Des salafistes essayent de faire du grabuge, mais la police arrive à maitriser.
8/ Le Palais Abdellia ferme à 20h. A 19h45 la police avait demandé cette fermeture et avait mis en garde contre un rassemblement de salafistes.
9/ Sur Facebook, on publie la photo d'un string rouge en disant que ce string est exposé au Palais Abdellia, ce qui est contraire aux bonnes mœurs. On s'apercevra par la suite que la photo de ce string a été prise sur la page facebook de l'espace High Street Fashion, situé aux berges du lac.
10/ Toujours sur facebook, on publie un tableau représentant la nuit du Ma3raj. Or cela est blasphématoire au regard de l’islam sunnite. On prétend bien-sur que ce tableau est exposé au Palais Abdellia, ce qui est totalement faux. Aujourd'hui, sur Shems fm, on apprend même que ce tableau est actuellement au Sénégal et n'a jamais été exposé à la Abdellia.
11/ Une vidéo, des photomontages vont tout faire pour énerver les "bons croyants" et les exciter. On y voit l'"atteinte" aux bonnes mœurs, à l'Islam, et biens-sûr les dirigeants du parti Jomhouri. Ce qui est étonnant c'est que les dirigeants et élus d'Ettakattol n'apparaitront nulle part, comme s'ils n'avaient jamais mis les pieds à la Abdellia.
12/ Pendant la nuit, les salafistes ou casseurs ou extrémistes (appelez-les comme vous voulez) sortent dans la rue et veulent attaquer le Palais Abdellia.
13/ La police arrive à les contenir jusqu'à 01h00 du matin environ. Sur facebook, nous suivrons les évènements presque minute par minute.
14/ Dans la nuit, les agresseurs arrivent à pénétrer dans le Palais. Ils saccagent quelques œuvres et en emportent au moins une. Ils sont d'ailleurs photographiés avec cette œuvre. Il y a même une vidéo sur facebook qui les montre avec cette œuvre.
15/ Le lendemain, toute la journée, les incitations à la haine et au meurtre continuent sur les pages facebook proches de nahdha et des salafistes. On va commencer à chercher la petite bête à toutes les œuvres artistiques.
16/ Au Jt de 20h, le Ministre des Affaires religieuses, qui n'a pourtant pas vu les œuvres exposées, va les condamner fermement. Il dira que c'est une offense à l’Islam et qu'il faut défendre notre religion.
17/ Toujours au Jt de 20h, le porte-parole du MI va nier complètement le fait que des casseurs aient pénétrés dans le Palais. On peut même comprendre d'après ses dires que les artistes pourraient avoir organisés une mise en scène. Il répètera d'ailleurs la même chose lors de la conférence de presse du mardi 12 juin 2012. Le MI de l’intérieur dira aussi la même chose devant l'ANC. Et le Ministre de la Culture le répètera à la radio. D'après eux aucun agresseur n'a pénétré dans le Palais que la police a bien gardé. Ils ne savent apparemment pas que des photos et une vidéo existent et avaient déjà circulé sur le net.
18/ Après l'intervention du Ministre des Affaires Religieuses , et durant toute la nuit, des violences, de la casse, des incendies... dans plusieurs villes et quartiers de la Tunisie.
19/ Durant toute la journée du mardi, les doigts accusateurs se dirigent contre les mécréants qui ont porté atteinte à l'Islam. On a beau dire et répéter qu'il y a eu manipulation, le gouvernement non seulement fait la sourde oreille, mais en rajoute une couche.
20/ Une conférence de presse est organisée. le Ministre de la culture va condamner les artistes. Il prendra des mesures draconiennes: il décide de fermer le Palais Abdellia et de porter plainte contre les organisateurs de l'expo. Or, ce Ministre n'a même pas pris la peine de se déplacer et de vérifier si les tableaux suspects avaient été ou non exposés à la Abdellia.
21/ Le Ministre des Affaires Religieuses va encore une fois condamner fermement les atteintes à l'islam. A un journaliste qui lui reproche d'avoir été à l'origine de tous les évènements de la nuit du lundi au mardi, il va clamer son innocence!
22/ Des manifestations "spontanées" se déroulent un peu partout dans le pays pour défendre l'islam et demander au gouvernement de prendre des mesures pour protéger l'Islam. Des tracts sont distribués dans les mosquées.
23/ Ridha bel Hadj du parti Ettahrir intervient à la radio et fait un appel pour une manifestation le vendredi dans toute la république pour demander l'application de la chariaa et une loi incriminant l'atteinte au sacré. L'Imam salafiste Abou Ayoub Ettounsi fera de même dans une vidéo.
24/ Lundi soir, Habib Khedhr, élu à la constituante, et membre de nahdha publie et re-publie ce statut:
26/ Rached Ghannouchi intervient à la TV. D'après lui, tous sont coupables, et nahdha est encore une fois victime d'un grand complot.
27/ Rached Ghannouchi demande la suprématie de l'article 1 de la constitution sur les autres articles.
28/ Mercredi, Rached Ghannouchi appelle à une grande manifestation vendredi, sur toute la république, pour protéger la révolution et le sacré. Il rejoint donc l'appel du Hizb Ettahrir. Et fait plaisir à tous ses sympathisants intégristes. (A-t-il déposé une demande auprès du MI 78h avant la date de la manif conformément à la loi??)
29/ Rached Ghannouchi veut-il rassurer ses amis de la 9aida?
Et voilà comment on arrive petit à petit à l'application de la chariaa, à restreindre les libertés et à passer d'un État républicain à un Etat théocratique.
Belle manipulation en fait!
N.B.: Cliquez sur les photos pour les agrandir.
UPDATE à 20h05: j'ai oublié de préciser que nahdha a aussi gagné sur un autre plan: qui parle encore des échecs du gouvernement? Qui parle du bac et ses ratés? Qui parle des chiffres de l'économie? Qui parle des problèmes sociaux? Plus personne. Les tunisiens se focalisent tous maintenant sur la défense de l'islam et l’insécurité!
Et en plus, par la même occasion, on rejette toute cette insécurité sur les mécréants, les opposants, le RCD, les atrafs... Et Nahdha en sort encore une fois victime à plaindre.
UPDATE à 20h21: sur la watania 1, l'huissier dont j'ai parlé ci-dessus dans ma note a expliqué qu'il avait trouvé certains tableaux offensant à l'Islam, qu'il avait pris des photos de ces tableaux et qu'ensuite, il était allé à la mosquée pour montrer ces photos et informer les gens des atteintes contre la religion!!! C'est ce qu'on appelle FITNA!!!! (Vidéo ici)
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