Jeudi dernier, je suis allée au vernissage de l'exposition "Alexandre Roubtzoff et la médina de Tunis" à la Maison des Arts au Belvédère. Lorsque j'avais vu l'évènement sur facebook, je n'en croyais pas mes yeux. Je ne rêvais pas un jour de voir une expo de Roubtzoff en Tunisie. Hier, mon rêve s'est réalisé. Bien-sûr, le rêve serait un miracle si je pouvais un jour acheter un tableau de Roubtzoff, mais les miracles...
(Cliquez sur les photos pour les agrandir)
Certains d'entre vous le savent, Roubtzoff fait partie de mes peintres préférés. Ou peut-être, est-il même mon peintre préféré.
Bien-sûr, ce n'était qu'une exposition "pour le plaisir des yeux et de l'âme". Les tableaux font partie de collections privés et ne sont nullement à la vente.
J'ai quand même pu acheter le livre "La Médina de Tunis et Alexandre Roubtzoff", qui m'a été dédicacé par les auteurs Jacques Pérez (conception et photographies) et Jamila Binous (textes).
Au RDC, une cinquantaine de dessins de Roubtzoff. Des dessins de la Médina de Tunis. Certains sont de vraies merveilles. Une couleur, un coup de crayon....
D'ailleurs, j'ai aimé dans le livre le fait que certains dessins soient publiés à coté de photos des mêmes lieux.
En Août 1944, Alexandre Roubtzoff avait entreprit une série de 45 vues de la Médina de Tunis "Pendant le mois d'Août, je vais tous les jours, matin et soir, dans la ville arabe, avec un album qui se remplira de quarante-cinq dessins de coins de Tunis, soit inconnus, soit particulièrement caractéristiques et devenus presque classiques...".
J'ai pris quelques photos. Malheureusement, depuis quelques semaines, mon appareil photo s'est cassé. J'ai donc du utiliser mon téléphone. La qualité des photos s'en ressent.
Sidi Ben Ali Jabeur, par la rue du Fer.
En haut d'un escalier construit au dessus d'un passage couvert se trouve le kouttab de la rue Bir Lahjar.
Jemaâ Sidi Cheikh, impasse des Fenêtres.
Tunis - Des bancs de bois peint placés à l'extérieur du café reçoivent les clients à la belle saison.
Dessin sur papier, 23,5 x 31,5 cm - Tunis, 1916.
Un minuscule foyer garni de braises permet la préparation du café. Il est entouré d'ustensiles en cuivre disposés sur les murets recouverts de carreaux de céramique polychrome.
Dessin sur papier, 23,5 x 31,5 cm - Tunis.
La grande Mosquée El Zitouna - Plume et aquarelle, 23 x 16,5 cm - Tunis, 25 Août 1944.
Quelques photos et objets personnels d'Alexandre Roubtzoff étaient aussi exposés.
Au premier étage, une vingtaine de peintures, les unes plus belles que les autres.
Je commencerais par la plus belle. Un tableau de Alia. Roubtzoff a peint une douzaine de tableaux de cette bédouine. Personnellement, ce sont ceux que j'aime le plus je crois, je ne saurais dire pourquoi. Peut-être pour la beauté de son visage, ou celle de ses tatouages, ou le grain de sa peau, ou ses rides... Je ne sais pas. J'adore même les esquisses et les études que Roubtzoff a fait des tableaux de Alia.
Alia - Huile sur toile, 110 x 90 cm - Tunis 1941.
Bien-sûr, la photo ne rend pas justice au tableau.
Un détail incroyable dans ce tableau: le kanoun. On dire de vraies flammes flamboyantes.
Admirez la fraîcheur de la couleur des fleurs. Encore un peu et on sentirait leur parfum!
Fenêtre Dar Ben Abdallah - Aquarelle sur papier - Tunis, Novembre 1929.
Porte, rue des Tamis - Aquarelle et crayon - Tunis, Mars 1928.
Nu allongé - Huile sur toile, 69 x 90 cm - Tunis, Avril 1926.
Nu accoudé - Huile sur toile, 92 x 149 cm - Tunis, 1930.
Tunis - Huile sur toile, 33 x 41 cm - Tunis, 1917.
Place Bab Souika, Sidi Mehrez - Huile sur toile, 60 x 80 cm - Tunis, 1916.
Souk des femmes - Huile sur toile, 27 x 17 cm - Tunis, 1914.
Intérieur Tunis - Huile sur toile.
Jamila et Fatma - Huile sur toile, 136 x 110 cm - Tunis, 1931.
Ces deux derniers tableaux sont aussi de pures merveilles. Dans le premier, Intérieur, il y a une précision des détails extraordinaire: les moucharabiehs, les robes, les voiles, les tapis, les tentures... J'ai du passer un bon moment à examiner le tableau pour pouvoir les voir. Et encore, je suis sure de ne pas avoir tout vu.
Pour le deuxième, Jamila et Fatma, je le connaissais virtuellement. En fait, je l'avais déjà vu à plusieurs reprises dans les livres. Mais c'est la première fois que je le vois en vrai. La différence est saisissante. Lorsque l'on est à environ 2 mètres et un peu de coté, les boucles d'oreilles des deux femmes paraissent en relief. On a vraiment l'impression que ce sont de vraies boucles d'oreilles accrochées au tableau. Et leur couleur turquoise est saisissante.
Les couleurs des pelotes de laine sont aussi admirables.
Ce soir-là, mon mari est rentré à la maison, et m'a demandé: "pourquoi tu ris comme cela?". Je lui ai répondu que j'étais encore sous le charme.
Le lendemain matin, je l'étais encore et à mon réveil, je souriais encore béatement.
Je pense retourner voir cette expo, qui se poursuivra jusqu'au 02 Janvier 2011.
Nous nous y rencontrerons peut-être!!!
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