Les années avaient passé. Mon mari avait commencé à avoir des difficultés financières. Les mauvaises langues disaient que j’en étais en grande partie responsable. Ils disaient que je dépensais bien plus qu’il ne gagnait. Ils exagéraient quand même!
J’avais acheté une nouvelle villa, avec un énorme terrain. En fait, je dis «j’avais acheté» parce que j’avais convaincu mon mari de la mettre en mon nom.
Il avait de plus en plus de difficultés financières. Il n’arrivait plus à rembourser ses crédits bancaires…
J’en avais profité pour le convaincre de mettre tout ce que nous possédions en mon nom, pour échapper aux éventuels créanciers. Il m’avait crue et avait eu confiance en moi. Il ne possédait plus rien, tout son patrimoine, sauf la moitié de la villa de Hammamet, avait été transféré en mon nom.
Les difficultés s’aggravaient de plus en plus.
Nos «amis» avaient commencé à nous déserter. C’était incroyable, pendant des années, ils avaient profité de nos largesses, ils avaient été très proches, et tout d’un coup, ils avaient commencé à prendre leurs distances… C’était comme s’ils ne nous connaissaient plus! Comme des rats qui désertent le navire.
J’avais essayé de renouer avec ma belle-famille. Ou du moins, j’avais commencé à leur faire des yeux doux pour qu’ils nous aident.
Ils nous avaient aidé. Pourtant pendant de longues années, nous ne leur avions rien donné, même pas leurs parts de dividendes.
Pendant environ 3 ans, ils avaient essayé de sauver nos entreprises, en y mettant beaucoup d’argent, mais rien à faire. La faillite était à nos portes.
Mon beau-frère, qui nous avait quitté pour monter sa propre entreprise réussissait par contre parfaitement bien. Il s’était même associé avec son jeune frère, et ils sont aujourd’hui à la tête d’un groupe de sociétés très florissantes.
Eux aussi avaient essayé de nous aider. Ils nous avaient donné beaucoup d’argent, des centaines et des centaines de millions.
J’avais réussis à convaincre mon mari de divorcer. Je lui avais dis que c’était pour préserver notre patrimoine. Ainsi, les créanciers ne pourraient pas saisir nos biens.
Nous avions donc divorcé, mais nous avions continué à vivre ensemble. Les difficultés s’aggravaient, mais sa famille aidait toujours.
Nous avions emménagé dans une de mes autres villas pour pouvoir louer la plus grande. Nous avions essayé de restreindre notre train de vie. Du moins en apparence…
Ma belle-famille nous avait presque entièrement pris en charge. Ils payaient les factures, les dettes, les études des enfants…., et continuent d’ailleurs à le faire.
Moi? Je ne suis pas idiote. Pendant des années, à l’insu de mon mari, j’avais mis de coté de l’argent. J’avais amassé un super pactole. J’avais vraiment été cigale, mais en cachette, j’avais aussi été fourmi. Surtout lorsque mon mari avait commencé à avoir des problèmes…
Et un beau jour, faillite totale. Mon mari n’avait plus rien. Strictement rien. Ni argent, ni amis.
Sa famille ne pouvait plus combler les trous. Il est vrai qu’ils avaient eux-même risqué beaucoup en l’aidant. C’était un gouffre que mon mari avait creusé… Que cela plaise ou pas aux autres, je ne suis pas la seule cause de son infortune, il n’avait pas su gérer ses affaires lui non plus. Les mauvaises langues diront qu’il s’occupait plus à parader, à se faire des relations, et à occuper des postes honorifiques, qu’à travailler… Il ne faut quand même pas exagérer…
Pendant quelques mois, je m’étais faite «petite». J’essayais de dépenser le moins possible. Je passais la plupart de mon temps à pleurer chez mes beaux-parents pour qu’ils nous donnent un maximum d’argent. Et d’ailleurs, je les avais bien eu. Ils nous avaient beaucoup aidé encore.
Moi, je voulais investir mon argent. Je l’avais caché pendant longtemps, mais il était temps que je l’investisse pour qu’il me rapporte… Je n’allais pas jouer la comédie de la pauvreté pendant très longtemps encore. Je voulais vivre, et bien vivre.
Je me suis arrangée pour dire que ma copine (celle qui était mariée à l’homme du Golfe) m’avait engagée. J’avais raconté qu’elle voulait construire un complexe immobilier, comprenant des appartements, un fitness club, un hammam, un institut de beauté…, et qu’elle m’avait chargé de superviser son projet pour elle. En vérité, le projet m’appartenait totalement.
Pendant les années qu’avait duré mon mariage, la fidélité n’avait pas vraiment été mon fort.
J’attirais beaucoup les hommes. J’avais un don pour cela. Bien que pas jolie, j’arrivais à attirer leur attention et à attiser leur désir. J’avoue que je faisais tout pour. Je m’habillais très sexy (à l’époque, cela ne se faisait pas trop), j’avais une façon de danser qui les faisait bander… Bref, ils ne pouvaient pas rester indifférents, et j’en profitais bien…
J’avais, grâce à cela, le bras bien long, et des pistons partout. Cela m’ouvrait bien des portes.
Mon mari???
Je ne sais pas s’il se rendait compte de mes infidélités, mais il ne disait jamais rien…
Alors que je m’occupais de mon projet, j’ai fais la connaissance d’un homme d’une trentaine d’années. Beau garçon, bonne famille…
J’en étais tombé amoureuse. J’avais réussi à l’embobiner, lui aussi. Certaines mauvaises langues ont dit que je l’avais «acheté» avec mon argent pour pouvoir profiter de sa jeunesse. Les mauvaises langues ne laissent personne en paix.
Nous nous sommes mariés, mais en secret. Il ne faut pas oublier que j’habitais encore avec mon premier mari, et que mon ex-belle-famille nous entretenait toujours.
Mon projet prenait forme de plus en plus. Mes ex-beaux-frères n’avaient pas cru en mon mensonge. Ils me soupçonnaient d’être la véritable propriétaire. Ils avaient commencé à rechigner, à ne plus vouloir nous donner de l’argent. Ils devenaient de plus en plus méfiants et de plus en plus radins. Quels cons!
Ils montaient mon ex-mari contre moi. Et un jour, j’en ai eu marre d’eux, alors j’ai avoué à mon premier mari que je m’étais remariée. Je lui ai donc demandé de s’en aller, et de prendre ses enfants avec lui.
Nous avions convenu qu’ils habiteraient dans une de mes villas. En fait, je lui avais tendu un nouveau piège.
La villa en question était en mauvais état et nécessitait beaucoup de travaux. Et comme je l’avais prévu, son père s’est chargé de la rénover entièrement, à ses frais, bien qu’elle m’appartenait toujours.
Mon ex-mari y a habité avec les enfants pendant quelques mois et ensuite, je les ai renvoyés.
Après tout, sa famille n’avait qu’à s’occuper de lui…
Moi, je pouvais enfin vivre mon nouveau mariage au grand jour. Mais j’avais peur que ce jeune homme m’échappe. Sa famille aussi était contre notre mariage, et sa mère s’y était opposée de toutes ses forces.
Je m’étais dis que le meilleur moyen de le garder à mes côtés (et à mes ordres), était de lui faire un enfant.
Malheureusement, j’avais pris de l’âge. Je n’étais plus aussi fertile qu’auparavant, en fait, j’arrivais aux portes de la ménopause. Mais, j’ai toujours été une lutteuse, et je n’allais quand même pas laisser tomber.
J’ai suivi donc un traitement hormonal, et grâce à la procréation médicalement assistée, j’ai pu tomber enceinte. Grossesse multiple. Et ragots dans tout Tunis. Comme si les gens n’ont rien d’autre à faire de leurs journées.
Mais cela n’a pas suffit à le retenir. Mon nouveau mari n’a pas pu supporter mon rythme de vie, et a fini par me quitter.
Aujourd’hui, je me retrouve seule, à élever mes derniers enfants. Leur père m’avait quitté alors qu’ils étaient encore bébé.
Mon complexe immobilier a rencontré des difficultés. Les revenus qu’il génère ne sont pas très important.
Mon ex-premier mari a refait sa vie. Il a un nouvelle emploi et une compagne. Nos enfants sont partis étudier à l’étranger. Leur grand-père pourvoit à leurs besoins.
J’ai construit une nouvelle petite maison, dans laquelle j’habite. Je vis de la location des deux maisons qui me restent. J’ai perdu les autres.
Je n’ai pas changé mon mode de vie. Je sors toujours beaucoup. Je suis à l’affût de la moindre occasion. Je voudrais me trouver un autre homme, ou plutôt, une nouvelle proie à déplumer, mais avec le poids des années, cela est devenu plus difficile.
Pourtant, je me suis refaite les seins, je fréquente toujours assidûment les esthéticiennes et les masseuses, et je m’habille toujours très sexy, bien que les mauvaises langues disent qu’à mon âge, cela devient ridicule.
Je viens de faire la connaissance d’un homme intéressant. Mon futur 3ème mari???
Fiction ou réalité???
Qui sait???
le pire c que ce n'est pas loin de la vérité
Rédigé par : laslaa | 15/08/2007 à 09:55
cest l'histoire de DIABLE .
il yen a des femmes pires mais bon leurs fins etaoent aussi pires!!
Rédigé par : cactussa | 15/08/2007 à 10:09
J'espère ne jamais rencontrer une de tes héroines, ni la cupide ni celle qui veut devenir madame, d'ailleurs elles ont le même profil psychologique.
Rédigé par : mahéva | 15/08/2007 à 10:11
@ Laslaa:
Toutes mes héroïnes sont calquées sur la réalité.
Seulement, on ne voit pas cette réalité. Moi, je ne l'ai pas vue pendant 41 ans...
@ Cactussa:
Les méchants n'ont pas toujours une mauvaise fin...
@ Mahéva:
Je l'espère aussi pour toi.
Je ne suis pas d'accord avec toi lorsque tu dis que les deux héroïnes ont le même profil psychologique.
Je ne veux pas du tout défendre la maîtresse
http://massir.blogs.psychologies.com/mon_massir/2007/08/jai-besoin-dtre.html
Mais elle est quand même beaucoup plus humaine que celle-ci. Au moins, elle s'occupe de ses propres enfants.
La Cupide par contre les a abandonné à leur père. Elle abandonnera peut-être même les petits lorsqu'ils prendront un peu plus d'âge.
Rédigé par : Massir | 15/08/2007 à 11:22
tres beau,j'adore
helas pas tres loin de la réalite.
Rédigé par : 3amrouch | 15/08/2007 à 12:35
Ya rabi baaid alina bnaat wa awled el hraam. C'est tous ce que je peux dire. Ca fait mal au coeur.
Rédigé par : Anouar | 15/08/2007 à 13:06
A quand le livre !
Je te conseille de commencer la recherche d'un éditeur !
Rédigé par : charismatic | 15/08/2007 à 13:29
Les cas de Madame sont assez fréquents surtout avec la masse de cocus qui pavanent dans ce pays.
Rédigé par : Téméraire | 15/08/2007 à 14:18
ok..je vois qui c..ou peut etre c sa copine...
Rédigé par : c pas moi | 16/08/2007 à 03:09
Une telle histoire peut etre reelle, sauf un seul truc à mon avis qui peut la rendre fiction. Je ne pense pas qu'il ya une femme, qui peut laisser tomber ses enfant, meme si elle est mechante,infidele, et et ..., mais quand ça atteint les enfants, le coeur femenin apparait.
Rédigé par : wise man | 16/08/2007 à 10:16
REALITE
C'est une histoire vraie et je sais même qui en sont les héros. ça fait longtemps que je n'ai pas vu ton héroine ou peut être que si, mais je ne dois pas la reconnaitre. Je me rappelle l'avoir vue il y a une quinzaine d'années à la Plaza. je ne la connais pas, mais elle ne passait pas inaperçue. Il semblerait qu'elle était avec son mari. J'avais demandé à mon mari: C'est quoi ça? et il avait répondu c'est la femme de untel, j'étais absourdie. on dit souvent que l'habit ne fait pas le moine, mais dans ce cas en particulier il apparait que c'est le cas.
Rédigé par : mariem | 16/08/2007 à 10:55
@ 3amrouch:
Merci.
Hélas...
@ Anouar:
Exactement. C'est ce que je n'arrête plus de répéter. Et nul n'est à l'abri, même ceux qui se croient les plus intelligents.
@ Charismatic:
J'en ai trouvé un. Mais disons qu'il a été un peu trop prévenant, et depuis mon mari est devenu allergique à lui!!!!
@ Téméraire:
Les cocus sont des deux sexes!!!!
@ C pas moi:
Alors, c'est sûrement sa copine!
@ Wise man:
Je pense que tu es encore trop jeune, et tu gardes encore tes illusions...
@ Mariam:
Tu crois?
Toute ressemblance avec une personne existante.... est purement fortuite.....
Rédigé par : Massir | 16/08/2007 à 11:35
T9oul enti nya???
Bon peut etre je suis jeune oui, mais j'ai une experience vaste dans la vie, mais malheureusement, ou plutot heureusement mon experience ne m'a pas encore permis de voir une femme qui laisse tomber ses enfants pour l'argent et j'espere je ne le verrai pas, pour moi c qq chose d'absurde.
Rédigé par : wise man | 16/08/2007 à 12:33
@ Wise man:
Malheureusement, ce genre de femmes existent.
Et même pires que celle-là, tu peux me croire...
Rédigé par : Massir | 17/08/2007 à 15:12
Massir: ce genre de femme existe certes, mais des hommes aussi comme elle existent. ces personnes sont le fruit d'une société sans valeur, ou le fruit d'eux memes, de leurs parents, ou autres circonstances. bref, c une femme intelligente mais sans valeurs, mais avant de la juger, on devrait creuser un peu dans son passé, sa vie et dans la notre aussi....
Rédigé par : hope | 17/08/2007 à 16:02
Pour toute histoire, il y a toujours une base de vérité ...
Rédigé par : hejer | 18/08/2007 à 14:10
@hope : qu'est-ce tu vas creuser je t'en prie dans un gouffre aussi sombre et amère le fond c'est les enfers !!!!
Moi, je suis presque sûre que c'est une histoire vraie ! L'egoïsme peut cacher bien des possibilités et être mère c'est aussi et avant tout s'attacher créer un lien d'attachement et ici il n'a été tissé dans aucun des deux sens : la mère ne l'étant pas elle a pu partir sans peine à regret !
"Les méchants n'ont pas toujours une mauvaise fin..." Tu sais le pire sera pour elle à venir : solitude et lassitude ... peut-être même remors et regret ... depression sans doute profonde en fin de chemin et alcoolisme probable /ou suicide possible sinon prière en longueur de temps et là, désolée mais moi je souris !
Quant à d'autres : c'est souvent les enfants qui payent et c'est le plus triste !
Rédigé par : kim | 23/02/2010 à 12:18
Bonjour,
vos portraits sont redoutables, certes! Mais ce sont des portraits d'hommes et de femmes adultes et consentants!
Hier,...Dans un centre commercial de la côte nord, je fais mes courses du jour, un hommes soixantaine grisonnante, pantalon serré noir et pullover rose tourne dans le centre, il aborde un groupe de jeunes à peine lycéens qui sous l'effet du groupe réussit à s'extirper de ses griffes. Voyant le manège, je stoppe, pose mon couffin et le regarde avec insistance. Monsieur continue à tourner à la recherche d'une proie...Il jette son dévolu sur une garçon seul venu acheter son pain. S'il l'aborde je crie me dis-je en continuant à le regarder...Il avance vers le petit mais s'est rendu compte que je l'observais...Il continue d'avancer, j'esquisse un mouvement en avant, ce qui a pour effet de le faire rebrousser chemin à deux pas de sa future victime et sort précipitamment du centre commercial.
Ce pourrait être mon fils ou le vôtre...
Rédigé par : mcb | 24/02/2010 à 08:09
@ Kim:
Les méchants n'ont pas toujours une mauvaise fin...
Oui.
@ mcb:
C'est effrayant.
Cela ma rappelé une note que j'avais écrite:
http://massir.blogs.psychologies.com/mon_massir/2007/08/les-nouvelles-l.html
Rédigé par : Massir | 24/02/2010 à 13:32